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16/05 2024
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"UNE EUROPE DE LA SANTÉ": LES PROPOSITIONS DES LIBÉRAUX DE SANTÉ POUR LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES

PARIS, 16 mai 2024 (APMnews) - Le conseil des présidents des Libéraux de santé (LDS) a détaillé leurs propositions pour interpeller et mobiliser les candidats à l'élection européenne du dimanche 9 juin autour de l'enjeu de la santé, à l'occasion d'une conférence de presse jeudi.

"Si la santé reste une compétence nationale, nous estimons qu'il est également primordial de s'occuper des questions de santé et de s'en saisir au niveau européen car il y a des enjeux qui sont assez clairs", a estimé en introduction le président de la Fédération syndicale des pharmaciens de France (FSPF), Philippe Besset, déplorant que la santé soit la grande absente de la campagne qui doit se terminer début juin.

La santé reste un sujet de préoccupation majeur pour les Européens, a défendu Sarah Degiovani, présidente de la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), notant que "38% des citoyens européens estiment que l'UE doit prendre des mesures concrètes et des initiatives en matière de santé". "La crise sanitaire a particulièrement mis en lumière le rôle de l'Europe dans le contexte de pandémie sans précédent", a-t-elle ajouté.

"Les problématiques de l'accès aux soins dépassent quant à elles les frontières de la France et les pays voisins connaissent aujourd'hui les mêmes tendances que les nôtres avec un vieillissement de la population, une espérance de vie en bonne santé qui stagne […] et une explosion des maladies chroniques", a rappelé de son côté le président de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes, Sébastien Guérard.

Les LDS ont listé une série propositions pour une "Europe de la santé". Elles se déclinent en quatre thématiques.

  • pandémie et santé publique
  • l'indépendance professionnelle et la lutte contre la financiarisation
  • une reconnaissance des professionnels de santé libéraux
  • la souveraineté numérique.

Concernant la première thématique, les LDS ont préconisé de construire à l'échelle européenne "des politiques et outils de prévention et de lutte contre les pandémies".

En matière de recherche et d'innovation, ils ont appelé à "recentrer le programme-cadre de l'UE pour la recherche et l'innovation sur la santé afin d'accélérer le développement de nouvelles thérapies et de vaincre le cancer".

La lutte contre les pénuries de médicaments figure également parmi les enjeux majeurs en matière de santé publique, selon l'organisation qui a milité pour "relocaliser la production des produits de santé".

"Concernant les médicaments, on constate aujourd'hui qu'il y a un vrai sujet de compétence européenne de relocalisation des lieux de production et plus généralement et d'autonomie par rapport au reste du monde", a analysé Philippe Besset.

"Prenons l'exemple de la pénurie d'amoxicilline", a-t-il poursuivi. "Alors que cet antibiotique était principalement produit par Biogaran [groupe Servier, NDLR], entreprise française qui utilisait des principes actifs venant de France et d'Espagne, pour des raisons fiscales et budgétaires, cette entreprise pourrait être vendue à un groupe indien [cf dépêche du 05/04/2024 à 10:06] […]. Cela veut dire que nous n'aurons pas du tout de production de cet antibiotique en France", a-t-il affirmé, déplorant le "double discours agaçant, alors que les ministres défendent lors d'interviews la production nationale".

Uniformisation et coordination des critères de contrôle des formations

Garantir la reconnaissance des professionnels de santé libéraux, suppose de "garantir et promouvoir le plus haut niveau de qualification à l'échelle de toute l'UE", notamment en uniformisant et coordonnant à l'échelle européenne les critères de contrôle des formations en santé, ont défendu les LDS.

Ils ont ainsi encouragé à "la mise à jour de formations initiales" ainsi que "la coordination entre Etats membres de l'UE" au sujet de ces formations.

De même ils ont appelé à introduire un système commun d'évaluation régulière et indépendante des formations dispensées dans tous les établissements de formation de tous les Etats membres ainsi que relancer les cadres communs de formation".

Concernant la reconnaissance des qualifications obtenues hors de l'Union européenne, ils ont estimé nécessaire de s'assurer que celle-ci soit coordonnée entre tous les Etats membres, en fixant des "mêmes critères".

Dans un autre registre, ils ont demandé de "renforcer la formation des professionnels de santé en matière de préparation aux pandémies futures".

Lutte contre la financiarisation

Estimant que la lutte contre la financiarisation en santé constitue un enjeu majeur pour ces élections européennes, l'organisation a appelé à "sanctuariser l'indépendance des professionnels de santé et des structures libérales de soins".

"Pour cela, il est nécessaire de faire pour le moment maintenir le principe de subsidiarité entre Etats membres et Union européenne", a expliqué Philippe Besset, précisant que ce principe permettait à chaque Etat de maintenir une souveraineté dans les "modalités de prise en charge de la santé".

L'organisation a appelé également à limiter aux "seuls praticiens" la création de toute entité juridique privée autorisée à pratiquer une activité de santé, mais aussi à créer une obligation "pour les professionnels de santé actionnaires de telles sociétés d'y exercer leur profession".

Enfin en matière de souveraineté numérique, les LDS ont appelé notamment à "développer une IA [intelligence artificielle] européenne au service de la santé et des professionnels", de mieux "encadrer le développement de plateformes de rendez-vous et téléconsultations et d'éviter leur concentration".

Ils ont aussi évoqué leur souhait de "combattre à l'échelle européenne l'exploitation de données personnelles de santé par des entités commerciales qui utilisent les progrès de l'IA pour proposer des traitements en dehors des professionnels de santé".

Les LDS ont enfin milité pour la création d'une "data base européenne" des données de santé qui seraient "accessibles aux professionnels de santé à des fins de recherche".

Lettre à six députés européens

Appelant donc à "un débat de fond sur une Europe de la santé", les LDS ont adressé cinq questions, en lien direct avec leurs propositions, aux têtes de listes des six principaux partis représentés à l'Assemblée nationale.

"Nous avons contacté Manon Aubry (La France insoumise), Jordan Bardella (Rassemblement national), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Raphaël Glucksmann (Parti socialiste), Valérie Hayer (Renaissance-Modem-Horizons) et Marie Toussaint (Europe écologie-Les Verts)", a détaillé Philippe Besset, rappelant que sur les six députés, Raphaël Glucksmann et l'insoumise Manon Aubry n'avaient pas répondu.

Les Libéraux de santé (LDS) regroupent les 10 principaux syndicats représentatifs de professionnels de santé libéraux parmi lesquels les Chirurgiens-dentistes de France (CDF), la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la Fédération nationale infirmière (FNI), la FFMKR ou encore la FNO. Les LDS sont attachés au système conventionnel.

jr/ab/APMnews

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PARIS, 16 mai 2024 (APMnews) - Le conseil des présidents des Libéraux de santé (LDS) a détaillé leurs propositions pour interpeller et mobiliser les candidats à l'élection européenne du dimanche 9 juin autour de l'enjeu de la santé, à l'occasion d'une conférence de presse jeudi.

"Si la santé reste une compétence nationale, nous estimons qu'il est également primordial de s'occuper des questions de santé et de s'en saisir au niveau européen car il y a des enjeux qui sont assez clairs", a estimé en introduction le président de la Fédération syndicale des pharmaciens de France (FSPF), Philippe Besset, déplorant que la santé soit la grande absente de la campagne qui doit se terminer début juin.

La santé reste un sujet de préoccupation majeur pour les Européens, a défendu Sarah Degiovani, présidente de la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), notant que "38% des citoyens européens estiment que l'UE doit prendre des mesures concrètes et des initiatives en matière de santé". "La crise sanitaire a particulièrement mis en lumière le rôle de l'Europe dans le contexte de pandémie sans précédent", a-t-elle ajouté.

"Les problématiques de l'accès aux soins dépassent quant à elles les frontières de la France et les pays voisins connaissent aujourd'hui les mêmes tendances que les nôtres avec un vieillissement de la population, une espérance de vie en bonne santé qui stagne […] et une explosion des maladies chroniques", a rappelé de son côté le président de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes, Sébastien Guérard.

Les LDS ont listé une série propositions pour une "Europe de la santé". Elles se déclinent en quatre thématiques.

  • pandémie et santé publique
  • l'indépendance professionnelle et la lutte contre la financiarisation
  • une reconnaissance des professionnels de santé libéraux
  • la souveraineté numérique.

Concernant la première thématique, les LDS ont préconisé de construire à l'échelle européenne "des politiques et outils de prévention et de lutte contre les pandémies".

En matière de recherche et d'innovation, ils ont appelé à "recentrer le programme-cadre de l'UE pour la recherche et l'innovation sur la santé afin d'accélérer le développement de nouvelles thérapies et de vaincre le cancer".

La lutte contre les pénuries de médicaments figure également parmi les enjeux majeurs en matière de santé publique, selon l'organisation qui a milité pour "relocaliser la production des produits de santé".

"Concernant les médicaments, on constate aujourd'hui qu'il y a un vrai sujet de compétence européenne de relocalisation des lieux de production et plus généralement et d'autonomie par rapport au reste du monde", a analysé Philippe Besset.

"Prenons l'exemple de la pénurie d'amoxicilline", a-t-il poursuivi. "Alors que cet antibiotique était principalement produit par Biogaran [groupe Servier, NDLR], entreprise française qui utilisait des principes actifs venant de France et d'Espagne, pour des raisons fiscales et budgétaires, cette entreprise pourrait être vendue à un groupe indien [cf dépêche du 05/04/2024 à 10:06] […]. Cela veut dire que nous n'aurons pas du tout de production de cet antibiotique en France", a-t-il affirmé, déplorant le "double discours agaçant, alors que les ministres défendent lors d'interviews la production nationale".

Uniformisation et coordination des critères de contrôle des formations

Garantir la reconnaissance des professionnels de santé libéraux, suppose de "garantir et promouvoir le plus haut niveau de qualification à l'échelle de toute l'UE", notamment en uniformisant et coordonnant à l'échelle européenne les critères de contrôle des formations en santé, ont défendu les LDS.

Ils ont ainsi encouragé à "la mise à jour de formations initiales" ainsi que "la coordination entre Etats membres de l'UE" au sujet de ces formations.

De même ils ont appelé à introduire un système commun d'évaluation régulière et indépendante des formations dispensées dans tous les établissements de formation de tous les Etats membres ainsi que relancer les cadres communs de formation".

Concernant la reconnaissance des qualifications obtenues hors de l'Union européenne, ils ont estimé nécessaire de s'assurer que celle-ci soit coordonnée entre tous les Etats membres, en fixant des "mêmes critères".

Dans un autre registre, ils ont demandé de "renforcer la formation des professionnels de santé en matière de préparation aux pandémies futures".

Lutte contre la financiarisation

Estimant que la lutte contre la financiarisation en santé constitue un enjeu majeur pour ces élections européennes, l'organisation a appelé à "sanctuariser l'indépendance des professionnels de santé et des structures libérales de soins".

"Pour cela, il est nécessaire de faire pour le moment maintenir le principe de subsidiarité entre Etats membres et Union européenne", a expliqué Philippe Besset, précisant que ce principe permettait à chaque Etat de maintenir une souveraineté dans les "modalités de prise en charge de la santé".

L'organisation a appelé également à limiter aux "seuls praticiens" la création de toute entité juridique privée autorisée à pratiquer une activité de santé, mais aussi à créer une obligation "pour les professionnels de santé actionnaires de telles sociétés d'y exercer leur profession".

Enfin en matière de souveraineté numérique, les LDS ont appelé notamment à "développer une IA [intelligence artificielle] européenne au service de la santé et des professionnels", de mieux "encadrer le développement de plateformes de rendez-vous et téléconsultations et d'éviter leur concentration".

Ils ont aussi évoqué leur souhait de "combattre à l'échelle européenne l'exploitation de données personnelles de santé par des entités commerciales qui utilisent les progrès de l'IA pour proposer des traitements en dehors des professionnels de santé".

Les LDS ont enfin milité pour la création d'une "data base européenne" des données de santé qui seraient "accessibles aux professionnels de santé à des fins de recherche".

Lettre à six députés européens

Appelant donc à "un débat de fond sur une Europe de la santé", les LDS ont adressé cinq questions, en lien direct avec leurs propositions, aux têtes de listes des six principaux partis représentés à l'Assemblée nationale.

"Nous avons contacté Manon Aubry (La France insoumise), Jordan Bardella (Rassemblement national), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Raphaël Glucksmann (Parti socialiste), Valérie Hayer (Renaissance-Modem-Horizons) et Marie Toussaint (Europe écologie-Les Verts)", a détaillé Philippe Besset, rappelant que sur les six députés, Raphaël Glucksmann et l'insoumise Manon Aubry n'avaient pas répondu.

Les Libéraux de santé (LDS) regroupent les 10 principaux syndicats représentatifs de professionnels de santé libéraux parmi lesquels les Chirurgiens-dentistes de France (CDF), la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la Fédération nationale infirmière (FNI), la FFMKR ou encore la FNO. Les LDS sont attachés au système conventionnel.

jr/ab/APMnews

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