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18/09 2018
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"MA SANTÉ 2022": RESTRUCTURER LE SYSTÈME DE SANTÉ "POUR LES 50 ANNÉES À VENIR" (EMMANUEL MACRON)

PARIS, 18 septembre 2018 (APMnews) - Le président de la République, Emmanuel Macron, a l'ambition de restructurer le système de santé pour les 50 années à venir, avec la stratégie baptisée "Ma santé 2022" présentée mardi devant plus de 200 acteurs du monde de la santé réunis à cette occasion à l'Elysée.

Emmanuel Macron et la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, ont présenté mardi une cinquantaine de mesures dans le cadre de la stratégie nationale de transformation du système de santé désormais intitulée "Ma santé 2022" (cf dépêche du 17/09/2018 à 22:01).

Dans son discours d'une heure, débuté avec près d'une demi-heure de retard, le président de la République a insisté sur la nécessité de réformer car "le mal-être s’est désormais installé profondément" parmi les soignants en raison de l’évolution des conditions d’exercice, de relations aux malades "souvent présentées comme empêchées", du sentiment de ne pas avoir le temps de faire l’essentiel et du manque de perspective d’évolution en particulier à l’hôpital public.

Discours à l'Elysée d'Emmanuel Macron (Capture d'écran Twitter)

Il estime que l’hôpital "concentre les dysfonctionnements et risque l'implosion" car "il redevient dans les zones les plus tendues, les plus en difficultés, un dispensaire accueillant toutes les urgences sanitaires et sociales, développant toujours plus d'activité pour survivre financièrement alors qu'on lui demande au même moment de réaliser plus d'interventions de pointe, d'accentuer l'excellence de sa recherche clinique, de poursuivre les efforts en matière de formation et de faciliter les parcours de soins".

Pour lui, comme en 1958, avec la création des CHU, il faut travailler à un "changement de paradigme" pour s’adapter aux évolutions de la science et de la société. Le chef de l'Etat considère que le constat des dysfonctionnements est désormais évident et que la maturité des acteurs fait que la réforme est possible.

"Mon ambition est claire, je veux que ce qu’on appelle le système de santé soit l’un des piliers de l’Etat-providence du XXIe siècle", a-t-il déclaré.

"Notre système de santé s'est considérablement fragilisé au cours des dernières décennies" et des tensions se sont créées mais elles n'ont rien d'inévitable, a-t-il constaté, en souhaitant s'inspirer des initiatives et expérimentations locales réussies dans certains territoires français ou dans d'autres pays européens. Celles-ci "parviennent à enclencher de nouvelles organisations [...] sans drames, sans crise et sans renoncement aux valeurs de solidarité et aux exigences de qualité".

"Cela ne se fera pas en un jour mais nous devons commencer dès maintenant et travailler ardemment même si cela doit durer 2 à 3 ans", a-t-il déclaré en soulignant la nécessité de "restructurer l’organisation pour les 50 années à venir" de manière "collective" en arrêtant d'opposer les différents professionnels.

"C’est le bon moment, c'est l’heure, nous en sommes capables", a-t-il affirmé pour clore son discours.

Structurer les soins de proximité: "priorité des priorités"

Pour Emmanuel Macron, le système de santé, dont les dépenses représentent 11,5% du produit intérieur brut (PIB), ne souffre pas d'un sous-financement mais d'un "handicap d'organisation", le modèle actuel n'étant adapté ni à la demande ni à l'offre de soins.

Son ambition serait d'avoir un système de santé fondé sur une meilleure prévention et centré sur le patient et la qualité des soins.

Il a mis l'accent à plusieurs reprises sur l'importance de la prévention en rappelant des mesures déjà engagées notamment de lutte contre le tabac, de dépistage des cancers, la prise en charge à 100% de soins optiques, dentaires et auditifs et la mise en place du service sanitaire, mais sans annoncer de nouvelles mesures.

Le chef de l'Etat fait de la structuration des soins de proximité la "priorité des priorités". "C'est de ce levier essentiel que dépendent beaucoup des réponses aux tensions que nous connaissons", a-t-il fait valoir. "Le système de santé de demain c’est un réseau de soins de proximité, dont font partie tous les professionnels de santé d'un territoire, quel que soit leur statut, et qui garantit à la population un accès permanent à des soins programmés et non programmés".

"Demain, les soignants travailleront de plus en plus en ville et en même temps à l’hôpital", a-t-il souligné. "La cible à mes yeux, c'est cet exercice collectif décloisonné coordonné".

Lors de son discours, il a choisi de mettre en avant 3 orientations: l'accès aux soins, la construction de parcours fluides et coordonnés et la qualité.

Pour améliorer l'accès aux soins, il a insisté sur la nécessité de réformer les études de médecine et confirmer la fin du numerus clausus, tout en observant que l'impact de cette réforme ne se fera sentir que dans 10 à 15 ans.

Il s'est dit également convaincu que l'obligation d'installation des jeunes médecins dans les zones prioritaires ne peut pas marcher. Pour lui la territorialisation et les contraintes posées lors des études ne correspondent pas aux besoins. Il estime aussi nécessaire d'arrêter de concentrer les étudiants dans les mêmes "zones métropolitaines".

Emmanuel Macron a souligné l'intérêt de modifier la répartition des tâches pour décharger les médecins de tâches pouvant être assurées par d'autres professionnels, avec la création des assistants médicaux, en priorité dans les quartiers prioritaires pour l'accès aux soins et dans les zones sous-denses dès 2019, avec l'objectif d'en déployer 4.000 sur le quinquennat.

Parmi les autres mesures, il a cité le financement en 2019 dans les zones prioritaires de 400 postes à exercice partagé entre la ville et l'hôpital, avec des praticiens salariés par un centre hospitalier ou un centre de santé. La ministre des solidarité "conduira sous deux mois une négociation pour calibrer [...] la dimension incitative de cette mesure".

Des CPTS sur tout le territoire d'ici au 1er juillet 2021

S'agissant du 2e axe, il a insisté sur la nécessité d'une "mise à jour radicale de l’architecture numérique". "Nous devons nous doter d’une véritable offre de services numériques" pour partager l'information médicale. Il a évoqué la mise en place d'un espace numérique pour le patient et le développement d'outils numériques territoriaux avec les professionnels.

Par ailleurs, "il faut que tous les professionnels d'un territoire s'engagent, travaillent ensemble et portent une responsabilité collective vis-à-vis des patients et de la population", dans le cadre des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qui devront "couvrir tout le territoire d'ici au 1er juillet 2021" et qui rassembleront entre 20.000 et 100.000 patients "d'ici à 2022".

Celles-ci devront aussi "faire le pont" avec les "hôpitaux de proximité" et le secteur médico-social. Il souhaite que l'exercice isolé disparaisse "à l'horizon 2022", tout en soulignant que cela ne se fera par sous la forme d'une obligation assortie d'une sanction mais plutôt d'une incitation. Il veut que les acteurs s'engageant dans cette dynamique puissent être encouragés et a renvoyé "les termes de ce nouveau pacte" à de futures négociations conventionnelles.

Le chef d'Etat souhaite une "vraie coopération" des professionnels "au-delà des frontières de statuts et de positionnements". Il estime que des professionnels de ville en lien avec leurs hôpitaux de proximité devront s'organiser collectivement pour assurer une permanence de soins non programmés de jour, "tous les jours jusqu'à 20 heures", même s'il aurait trouvé "formidable" de trouver un accord pour aller "jusqu'à 22 heures". Il assuré que ce mouvement s'accompagnera d'une incitation en termes d'équipements et de rémunération.

Il souhaite que dans les territoires où la situation des urgences hospitalières est la plus critique, cette organisation des "urgences de ville" soit mise en oeuvre "au plus tard en 2020". Il a observé que les cas ayant défrayé récemment la chronique n'étaient pas de la faute des professionnels mais de l'organisation. Sur la mise en place d'un numéro unique pour les appels d'urgence, il a indiqué qu'une décision serait prise d’ici à la fin de l’année sur la base des propositions faites dans les prochaines semaines par les ministres de la santé et de l'intérieur.

Trois niveaux de soins redéfinis

Enfin, s'agissant de la qualité des soins, il a annoncé une réorganisation des soins "selon 3 niveaux redéfinis: les soins de proximité avec la médecine, la gériatrie, la réadaptation, les soins non programmés; les soins spécialisés avec la chirurgie, la maternité, la médecine spécialisée; les soins ultraspécialisés avec les plateaux techniques lourds".

Pour les établissements publics, cette gradation d'activité continuera de s'organiser autour des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Emmanuel Macron souhaite que cette répartition des activités concerne aussi le secteur privé et que les établissements publics comme privés puissent ainsi développer des plateaux techniques partagés, s'associer dans le cadre d'un projet de santé de territoire pour répondre aux besoins des patients sans concurrence inutile".

Ainsi "certaines activités médicales devront être renforcées en proximité" et d'autres devront fermer "à certains endroits" mais ces structures pourront être réutilisées soit pour des services de proximité de premier recours soit pour des suivis post-opératoires au plus près des familles.

"Je ne souhaite pas qu’on ferme un service, un établissement, pour des raisons financières mais je ne laisserai pas non plus ouvert un service dans lequel aucun [des acteurs du monde de la santé] n'enverrait ses enfants".

Dans cette optique, il a demandé à Agnès Buzyn de "définir un statut moderne et attractif" pour les hôpitaux de proximité. "Tous les hôpitaux auront à se repositionner et seront concernés par cette transformation de l'offre, du plus petit hôpital local à la grande AP-HP [Assistance publique-hôpitaux de Paris]", tout en associant aux travaux les autres acteurs du territoire (médecine libérale, élus,...).

Il a aussi fait part de sa volonté de faire évoluer le financement pour favoriser la qualité des soins et les parcours des patients, d'accompagner les professionnels dans cette transformation de l'offre, de mieux reconnaître ceux acceptant des responsabilités et de redonner "toute sa place au service" pour favoriser notamment "le sentiment d'appartenance à un collectif". Il veut également remettre "le médecin au coeur de la gouvernance" hospitalière et mieux associer la commission médicale d'établissement (CME) à la décision.

Globalement, il s'agit maintenant de procéder à une "transformation en profondeur" qui va "changer les réflexes, les habitudes", a-t-il déclaré. A cet effet, il a confirmé le relèvement du taux de progression de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) à 2,5%.

Au milieu de son discours, un bruit de verre, causé par un photographe ayant touché un des lustres de la salle des fêtes, a interrompu quelques instants Emmanuel Macron. "C'est le bon moment et la bonne journée pour avoir un accident du travail", a ironisé le chef de l'Etat provoquant les rires de la salle.

cb/ab/APMnews

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"MA SANTÉ 2022": RESTRUCTURER LE SYSTÈME DE SANTÉ "POUR LES 50 ANNÉES À VENIR" (EMMANUEL MACRON)

PARIS, 18 septembre 2018 (APMnews) - Le président de la République, Emmanuel Macron, a l'ambition de restructurer le système de santé pour les 50 années à venir, avec la stratégie baptisée "Ma santé 2022" présentée mardi devant plus de 200 acteurs du monde de la santé réunis à cette occasion à l'Elysée.

Emmanuel Macron et la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, ont présenté mardi une cinquantaine de mesures dans le cadre de la stratégie nationale de transformation du système de santé désormais intitulée "Ma santé 2022" (cf dépêche du 17/09/2018 à 22:01).

Dans son discours d'une heure, débuté avec près d'une demi-heure de retard, le président de la République a insisté sur la nécessité de réformer car "le mal-être s’est désormais installé profondément" parmi les soignants en raison de l’évolution des conditions d’exercice, de relations aux malades "souvent présentées comme empêchées", du sentiment de ne pas avoir le temps de faire l’essentiel et du manque de perspective d’évolution en particulier à l’hôpital public.

Discours à l'Elysée d'Emmanuel Macron (Capture d'écran Twitter)

Il estime que l’hôpital "concentre les dysfonctionnements et risque l'implosion" car "il redevient dans les zones les plus tendues, les plus en difficultés, un dispensaire accueillant toutes les urgences sanitaires et sociales, développant toujours plus d'activité pour survivre financièrement alors qu'on lui demande au même moment de réaliser plus d'interventions de pointe, d'accentuer l'excellence de sa recherche clinique, de poursuivre les efforts en matière de formation et de faciliter les parcours de soins".

Pour lui, comme en 1958, avec la création des CHU, il faut travailler à un "changement de paradigme" pour s’adapter aux évolutions de la science et de la société. Le chef de l'Etat considère que le constat des dysfonctionnements est désormais évident et que la maturité des acteurs fait que la réforme est possible.

"Mon ambition est claire, je veux que ce qu’on appelle le système de santé soit l’un des piliers de l’Etat-providence du XXIe siècle", a-t-il déclaré.

"Notre système de santé s'est considérablement fragilisé au cours des dernières décennies" et des tensions se sont créées mais elles n'ont rien d'inévitable, a-t-il constaté, en souhaitant s'inspirer des initiatives et expérimentations locales réussies dans certains territoires français ou dans d'autres pays européens. Celles-ci "parviennent à enclencher de nouvelles organisations [...] sans drames, sans crise et sans renoncement aux valeurs de solidarité et aux exigences de qualité".

"Cela ne se fera pas en un jour mais nous devons commencer dès maintenant et travailler ardemment même si cela doit durer 2 à 3 ans", a-t-il déclaré en soulignant la nécessité de "restructurer l’organisation pour les 50 années à venir" de manière "collective" en arrêtant d'opposer les différents professionnels.

"C’est le bon moment, c'est l’heure, nous en sommes capables", a-t-il affirmé pour clore son discours.

Structurer les soins de proximité: "priorité des priorités"

Pour Emmanuel Macron, le système de santé, dont les dépenses représentent 11,5% du produit intérieur brut (PIB), ne souffre pas d'un sous-financement mais d'un "handicap d'organisation", le modèle actuel n'étant adapté ni à la demande ni à l'offre de soins.

Son ambition serait d'avoir un système de santé fondé sur une meilleure prévention et centré sur le patient et la qualité des soins.

Il a mis l'accent à plusieurs reprises sur l'importance de la prévention en rappelant des mesures déjà engagées notamment de lutte contre le tabac, de dépistage des cancers, la prise en charge à 100% de soins optiques, dentaires et auditifs et la mise en place du service sanitaire, mais sans annoncer de nouvelles mesures.

Le chef de l'Etat fait de la structuration des soins de proximité la "priorité des priorités". "C'est de ce levier essentiel que dépendent beaucoup des réponses aux tensions que nous connaissons", a-t-il fait valoir. "Le système de santé de demain c’est un réseau de soins de proximité, dont font partie tous les professionnels de santé d'un territoire, quel que soit leur statut, et qui garantit à la population un accès permanent à des soins programmés et non programmés".

"Demain, les soignants travailleront de plus en plus en ville et en même temps à l’hôpital", a-t-il souligné. "La cible à mes yeux, c'est cet exercice collectif décloisonné coordonné".

Lors de son discours, il a choisi de mettre en avant 3 orientations: l'accès aux soins, la construction de parcours fluides et coordonnés et la qualité.

Pour améliorer l'accès aux soins, il a insisté sur la nécessité de réformer les études de médecine et confirmer la fin du numerus clausus, tout en observant que l'impact de cette réforme ne se fera sentir que dans 10 à 15 ans.

Il s'est dit également convaincu que l'obligation d'installation des jeunes médecins dans les zones prioritaires ne peut pas marcher. Pour lui la territorialisation et les contraintes posées lors des études ne correspondent pas aux besoins. Il estime aussi nécessaire d'arrêter de concentrer les étudiants dans les mêmes "zones métropolitaines".

Emmanuel Macron a souligné l'intérêt de modifier la répartition des tâches pour décharger les médecins de tâches pouvant être assurées par d'autres professionnels, avec la création des assistants médicaux, en priorité dans les quartiers prioritaires pour l'accès aux soins et dans les zones sous-denses dès 2019, avec l'objectif d'en déployer 4.000 sur le quinquennat.

Parmi les autres mesures, il a cité le financement en 2019 dans les zones prioritaires de 400 postes à exercice partagé entre la ville et l'hôpital, avec des praticiens salariés par un centre hospitalier ou un centre de santé. La ministre des solidarité "conduira sous deux mois une négociation pour calibrer [...] la dimension incitative de cette mesure".

Des CPTS sur tout le territoire d'ici au 1er juillet 2021

S'agissant du 2e axe, il a insisté sur la nécessité d'une "mise à jour radicale de l’architecture numérique". "Nous devons nous doter d’une véritable offre de services numériques" pour partager l'information médicale. Il a évoqué la mise en place d'un espace numérique pour le patient et le développement d'outils numériques territoriaux avec les professionnels.

Par ailleurs, "il faut que tous les professionnels d'un territoire s'engagent, travaillent ensemble et portent une responsabilité collective vis-à-vis des patients et de la population", dans le cadre des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qui devront "couvrir tout le territoire d'ici au 1er juillet 2021" et qui rassembleront entre 20.000 et 100.000 patients "d'ici à 2022".

Celles-ci devront aussi "faire le pont" avec les "hôpitaux de proximité" et le secteur médico-social. Il souhaite que l'exercice isolé disparaisse "à l'horizon 2022", tout en soulignant que cela ne se fera par sous la forme d'une obligation assortie d'une sanction mais plutôt d'une incitation. Il veut que les acteurs s'engageant dans cette dynamique puissent être encouragés et a renvoyé "les termes de ce nouveau pacte" à de futures négociations conventionnelles.

Le chef d'Etat souhaite une "vraie coopération" des professionnels "au-delà des frontières de statuts et de positionnements". Il estime que des professionnels de ville en lien avec leurs hôpitaux de proximité devront s'organiser collectivement pour assurer une permanence de soins non programmés de jour, "tous les jours jusqu'à 20 heures", même s'il aurait trouvé "formidable" de trouver un accord pour aller "jusqu'à 22 heures". Il assuré que ce mouvement s'accompagnera d'une incitation en termes d'équipements et de rémunération.

Il souhaite que dans les territoires où la situation des urgences hospitalières est la plus critique, cette organisation des "urgences de ville" soit mise en oeuvre "au plus tard en 2020". Il a observé que les cas ayant défrayé récemment la chronique n'étaient pas de la faute des professionnels mais de l'organisation. Sur la mise en place d'un numéro unique pour les appels d'urgence, il a indiqué qu'une décision serait prise d’ici à la fin de l’année sur la base des propositions faites dans les prochaines semaines par les ministres de la santé et de l'intérieur.

Trois niveaux de soins redéfinis

Enfin, s'agissant de la qualité des soins, il a annoncé une réorganisation des soins "selon 3 niveaux redéfinis: les soins de proximité avec la médecine, la gériatrie, la réadaptation, les soins non programmés; les soins spécialisés avec la chirurgie, la maternité, la médecine spécialisée; les soins ultraspécialisés avec les plateaux techniques lourds".

Pour les établissements publics, cette gradation d'activité continuera de s'organiser autour des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Emmanuel Macron souhaite que cette répartition des activités concerne aussi le secteur privé et que les établissements publics comme privés puissent ainsi développer des plateaux techniques partagés, s'associer dans le cadre d'un projet de santé de territoire pour répondre aux besoins des patients sans concurrence inutile".

Ainsi "certaines activités médicales devront être renforcées en proximité" et d'autres devront fermer "à certains endroits" mais ces structures pourront être réutilisées soit pour des services de proximité de premier recours soit pour des suivis post-opératoires au plus près des familles.

"Je ne souhaite pas qu’on ferme un service, un établissement, pour des raisons financières mais je ne laisserai pas non plus ouvert un service dans lequel aucun [des acteurs du monde de la santé] n'enverrait ses enfants".

Dans cette optique, il a demandé à Agnès Buzyn de "définir un statut moderne et attractif" pour les hôpitaux de proximité. "Tous les hôpitaux auront à se repositionner et seront concernés par cette transformation de l'offre, du plus petit hôpital local à la grande AP-HP [Assistance publique-hôpitaux de Paris]", tout en associant aux travaux les autres acteurs du territoire (médecine libérale, élus,...).

Il a aussi fait part de sa volonté de faire évoluer le financement pour favoriser la qualité des soins et les parcours des patients, d'accompagner les professionnels dans cette transformation de l'offre, de mieux reconnaître ceux acceptant des responsabilités et de redonner "toute sa place au service" pour favoriser notamment "le sentiment d'appartenance à un collectif". Il veut également remettre "le médecin au coeur de la gouvernance" hospitalière et mieux associer la commission médicale d'établissement (CME) à la décision.

Globalement, il s'agit maintenant de procéder à une "transformation en profondeur" qui va "changer les réflexes, les habitudes", a-t-il déclaré. A cet effet, il a confirmé le relèvement du taux de progression de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) à 2,5%.

Au milieu de son discours, un bruit de verre, causé par un photographe ayant touché un des lustres de la salle des fêtes, a interrompu quelques instants Emmanuel Macron. "C'est le bon moment et la bonne journée pour avoir un accident du travail", a ironisé le chef de l'Etat provoquant les rires de la salle.

cb/ab/APMnews

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