Actualités de l'Urgence - APM

12/04 2024
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#METOO À L'HÔPITAL: FRÉDÉRIC VALLETOUX RÉUNIRA BIENTÔT "ASSOCIATIONS, EMPLOYEURS ET PROFESSIONNELS DE SANTÉ" (ACTUALISATION)

(Avec ajout de la réponse de la direction de l'AP-HP)

PARIS, 12 avril 2024 (APMnews) - Le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention, Frédéric Valletoux, a annoncé la réunion prochaine "d'associations, employeurs et professionnels de santé" afin de travailler à apporter une "réponse globale et ferme" contre les violences sexistes et sexuelles à l'hôpital, dans un poste publié sur X (ex-Twitter), vendredi.

"Le sexisme et les violences sexuelles n'ont pas leur place à l'hôpital", a estimé le ministre vendredi sur X. Je réunis bientôt associations, employeurs et professionnels de santé, afin d'amplifier les actions déjà menées et travailler sur une réponse globale et ferme […]. Aucun écart ne doit être toléré".

Cette réunion "interviendra à la fin du mois", a précisé son cabinet vendredi. La liste des participants à cette réunion n'est pas encore connue, mais elle comprendra bien "des associations, experts, employeurs et professionnels de santé", a-t-il assuré.

Cette annonce intervient au lendemain des révélations de Paris Match sur les accusations de harcèlement sexuel et moral lancées contre Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l'Association des médecins urgentistes de France (cf dépêche du 12/04/2024 à 08:40).

Dans cet article, il est mis en cause par la Pr Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Saint-Antoine (Paris, AP-HP), qui le qualifie notamment de "prédateur sexuel" au "comportement empreint de domination sexuelle". "J'ai fréquemment observé et subi des actes qui seraient aujourd'hui qualifiés d'agressions sexuelles: une main entre les cuisses, un effleurage de seins, des allusions grivoises", se souvient-elle également dans les colonnes de Paris-Match, en faisant référence à la période où Patrick Pelloux travaillait à l'hôpital Saint-Antoine.

Contacté par l'hebdomadaire, l'urgentiste a démenti avoir commis de telles agressions, soulignant qu'il était simplement "trop grivois".

La publication de cet article a entraîné un flot de témoignages #MeetooHopital observés ces derniers jours sur X et dans différents médias comme Le Parisien.

Les internes appelés à témoigner

Les syndicats d'internes ont également réagi à ces révélations.

Le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIPH) a annoncé vendredi sur son compte X, le lancement d'un "appel à témoignages sur les violences sexistes et sexuelles (VSS)", auprès des internes qui sont "passé.es" par les urgences et dans les Samu-Smur de l'hôpital Saint-Antoine et de l'hôpital Necker, là où a travaillé Patrick Pelloux.

Interrogée sur Franceinfo, la présidente de l'Intersyndicale nationale des internes de médecine générale (Isnar-IMG), Florie Sullerot, s'est réjouie de cette "libération de la parole" mais a rappelé que cela ne se faisait pas sans conséquences. "Quand on nous parle de carrières brisées, c'est ce qui se passe réellement, un peu comme dans le cinéma. Parler se fait à un prix, même quand il y a de grosses vagues de solidarité", a-t-elle estimé.

"On sait que les agresseurs sont souvent des récidivistes. Il faut leur proposer des formations pour agresseurs, les sensibiliser et surtout protéger au mieux les potentielles victimes futures. Le déplacement ne paraît pas suffisant du tout", a-t-elle ajouté.

L'AP-HP se réserve la possibilité de déclencher une enquête

Interrogée vendredi par APMnews à la suite de la publication de l'article de Paris Match mettant en cause Patrick Pelloux, la direction de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), a déclaré avoir "pris connaissance des articles de presse faisant état de comportements inappropriés reprochés au Dr Patrick Pelloux à l’époque où il exerçait au service des urgences de l’hôpital Saint-Antoine au début des années 2000".

Tout en estimant qu'il "n’y pas lieu de commenter à ce stade ces allégations qui n’avaient jusqu’alors donné lieu à aucun signalement auprès de [s]a direction", l’AP-HP indique qu'elle "se réserve la possibilité d’enclencher une enquête interne si des éléments complémentaires venaient à le justifier".

"Aucun comportement de discrimination ou de harcèlement à caractère sexuel ou sexiste ne saurait en effet être toléré", a affirmé l'AP-HP auprès d'APMnews.

Elle rappelle avoir "mis en place, il y a deux ans, un dispositif de signalement et d’enquête qui peut être saisi par tout professionnel de l’institution qui serait victime ou aurait connaissance de tels agissements" et que ce dispositif "garantit écoute, impartialité, neutralité et confidentialité".

"Dès lors qu’il y a signalement, la personne est écoutée, une enquête interne est menée pour analyser la situation et recueillir des éléments et appliquer, le cas échéant, des sanctions adaptées."

"Les personnes sont systématiquement accompagnées que ce soit au niveau local et/ou central", assure l'institution qui rappelle aussi avoir mené des campagnes de communication et de prévention internes pour sensibiliser et encourager la remontée de comportements de violence verbale, physique ou morale, d’agissements sexuels et sexistes ou de discriminations au travail.

jr-san/ab/APMnews

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#METOO À L'HÔPITAL: FRÉDÉRIC VALLETOUX RÉUNIRA BIENTÔT "ASSOCIATIONS, EMPLOYEURS ET PROFESSIONNELS DE SANTÉ" (ACTUALISATION)

(Avec ajout de la réponse de la direction de l'AP-HP)

PARIS, 12 avril 2024 (APMnews) - Le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention, Frédéric Valletoux, a annoncé la réunion prochaine "d'associations, employeurs et professionnels de santé" afin de travailler à apporter une "réponse globale et ferme" contre les violences sexistes et sexuelles à l'hôpital, dans un poste publié sur X (ex-Twitter), vendredi.

"Le sexisme et les violences sexuelles n'ont pas leur place à l'hôpital", a estimé le ministre vendredi sur X. Je réunis bientôt associations, employeurs et professionnels de santé, afin d'amplifier les actions déjà menées et travailler sur une réponse globale et ferme […]. Aucun écart ne doit être toléré".

Cette réunion "interviendra à la fin du mois", a précisé son cabinet vendredi. La liste des participants à cette réunion n'est pas encore connue, mais elle comprendra bien "des associations, experts, employeurs et professionnels de santé", a-t-il assuré.

Cette annonce intervient au lendemain des révélations de Paris Match sur les accusations de harcèlement sexuel et moral lancées contre Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l'Association des médecins urgentistes de France (cf dépêche du 12/04/2024 à 08:40).

Dans cet article, il est mis en cause par la Pr Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Saint-Antoine (Paris, AP-HP), qui le qualifie notamment de "prédateur sexuel" au "comportement empreint de domination sexuelle". "J'ai fréquemment observé et subi des actes qui seraient aujourd'hui qualifiés d'agressions sexuelles: une main entre les cuisses, un effleurage de seins, des allusions grivoises", se souvient-elle également dans les colonnes de Paris-Match, en faisant référence à la période où Patrick Pelloux travaillait à l'hôpital Saint-Antoine.

Contacté par l'hebdomadaire, l'urgentiste a démenti avoir commis de telles agressions, soulignant qu'il était simplement "trop grivois".

La publication de cet article a entraîné un flot de témoignages #MeetooHopital observés ces derniers jours sur X et dans différents médias comme Le Parisien.

Les internes appelés à témoigner

Les syndicats d'internes ont également réagi à ces révélations.

Le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIPH) a annoncé vendredi sur son compte X, le lancement d'un "appel à témoignages sur les violences sexistes et sexuelles (VSS)", auprès des internes qui sont "passé.es" par les urgences et dans les Samu-Smur de l'hôpital Saint-Antoine et de l'hôpital Necker, là où a travaillé Patrick Pelloux.

Interrogée sur Franceinfo, la présidente de l'Intersyndicale nationale des internes de médecine générale (Isnar-IMG), Florie Sullerot, s'est réjouie de cette "libération de la parole" mais a rappelé que cela ne se faisait pas sans conséquences. "Quand on nous parle de carrières brisées, c'est ce qui se passe réellement, un peu comme dans le cinéma. Parler se fait à un prix, même quand il y a de grosses vagues de solidarité", a-t-elle estimé.

"On sait que les agresseurs sont souvent des récidivistes. Il faut leur proposer des formations pour agresseurs, les sensibiliser et surtout protéger au mieux les potentielles victimes futures. Le déplacement ne paraît pas suffisant du tout", a-t-elle ajouté.

L'AP-HP se réserve la possibilité de déclencher une enquête

Interrogée vendredi par APMnews à la suite de la publication de l'article de Paris Match mettant en cause Patrick Pelloux, la direction de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), a déclaré avoir "pris connaissance des articles de presse faisant état de comportements inappropriés reprochés au Dr Patrick Pelloux à l’époque où il exerçait au service des urgences de l’hôpital Saint-Antoine au début des années 2000".

Tout en estimant qu'il "n’y pas lieu de commenter à ce stade ces allégations qui n’avaient jusqu’alors donné lieu à aucun signalement auprès de [s]a direction", l’AP-HP indique qu'elle "se réserve la possibilité d’enclencher une enquête interne si des éléments complémentaires venaient à le justifier".

"Aucun comportement de discrimination ou de harcèlement à caractère sexuel ou sexiste ne saurait en effet être toléré", a affirmé l'AP-HP auprès d'APMnews.

Elle rappelle avoir "mis en place, il y a deux ans, un dispositif de signalement et d’enquête qui peut être saisi par tout professionnel de l’institution qui serait victime ou aurait connaissance de tels agissements" et que ce dispositif "garantit écoute, impartialité, neutralité et confidentialité".

"Dès lors qu’il y a signalement, la personne est écoutée, une enquête interne est menée pour analyser la situation et recueillir des éléments et appliquer, le cas échéant, des sanctions adaptées."

"Les personnes sont systématiquement accompagnées que ce soit au niveau local et/ou central", assure l'institution qui rappelle aussi avoir mené des campagnes de communication et de prévention internes pour sensibiliser et encourager la remontée de comportements de violence verbale, physique ou morale, d’agissements sexuels et sexistes ou de discriminations au travail.

jr-san/ab/APMnews

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