Actualités de l'Urgence - APM
À MAYOTTE, LE VARIANT SUD-AFRICAIN "VA PRENDRE LE DESSUS ASSEZ VITE" (DOMINIQUE VOYNET)
L'archipel a vu son taux d'incidence doubler en une semaine, en passant de 104 cas pour 100.000 habitants (sur 7 jours glissants) à 214 vendredi, selon les données de Santé publique France.
"On est déjà au-dessus du nombre de cas par jour du pic de la première vague", a comparé Dominique Voynet, jointe jeudi par APMnews.
Tout en notant que le nombre de tests est plus élevé que durant la première vague, elle a pointé la hausse du taux de positivité "à près de 14%" en fin de semaine.
"Ce qui nous inquiète aussi, c’est qu’après des semaines de calme plat sur le front de l’hospitalisation, on constate une réactivation de l’activité", à la fois en médecine, "où on a 9 patients" et en réanimation (4 patients), a-t-elle averti. Un 5e patient admis en réanimation après une évacuation sanitaire en provenance des Comores est décédé plus tôt dans la journée au centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Mamoudzou.
Le lendemain de l'interview, vendredi, l'archipel comptait 17 patients hospitalisés pour des formes sévères ou graves du Covid-19 (+6 patients en 24h), dont 5 en réanimation (+1 en 24h) selon l'ARS, tandis que le bilan de l'épidémie s'élevait à 58 décès, dont 5 à La Réunion à la suite d'évacuations sanitaires.
"Notre situation est sérieuse", a expliqué Dominique Voynet. "On s’attend à une dégradation de la situation malgré nos efforts pour limiter la circulation du virus, mais on reste très sereins sur notre capacité à répondre à cette dégradation dans les prochaines semaines."
Durant la première vague, le CHM avait réussi à augmenter sa capacité d'accueil initiale de 16 lits en réanimation en convertissant 6 lits de soins critiques au sein de son service d'urgence et en ouvrant 10 lits supplémentaires dans une aile de chirurgie ambulatoire, utilisée en première vague par le personnel du service de santé des armées (SSA) venu en renfort.
La directrice générale a également mis en avant les progrès accomplis dans la prise en charge des patients, avec les "avancées thérapeutiques permises par les corticoïdes à forte dose et les anticoagulants, ainsi que par les indications plus précises et limitées des ventilations mécaniques".
Depuis la première vague, Mayotte n'a pas eu besoin de recourir à la réserve sanitaire ou de procéder à des évacuations.
Une stratégie identique malgré la circulation du variant sud-africain
Alors que l'Institut Pasteur a détecté 4 cas du variant 501-YV2, dit "variant sud-africain" du Sars-CoV-2, depuis le début de la semaine parmi les prélèvements qui lui ont été adressés depuis Mayotte, la directrice générale a expliqué que sa présence et sa circulation sur l'archipel "ne change[ait] pas grand-chose sur la plan de la conduite pratique".
"À partir du moment où il circule et est plus contagieux, il va prendre le dessus assez vite", a-t-elle prévenu, disant s'attendre "à une croissance du nombre de cas".
"On cherche à savoir si, oui ou non, ce qu’on nous dit sur la gravité est juste", a-t-elle poursuivi, en indiquant que des dépistages ciblés sur les personnes immunodéprimées seraient conduits dans les prochains jours.
"On nous annonce d'ici 15 jours des amorces de tests PCR qui permettront d’emblée, lors de l’analyse, de détecter s’il y a un variant", a-t-elle rapporté. "Dans un mois, on saura le détecter en routine."
Un "super-congélateur" et de premières doses de vaccins attendues samedi
L'archipel devrait par ailleurs recevoir samedi un "super-congélateur" permettant la conservation du vaccin Comirnaty* (Pfizer et BioNTech), ainsi que de "caisses et kits de vaccination".
Ces équipements seront sécurisés et acheminés par la Légion étrangère vers "un lieu tenu secret" pour éviter tout vol, avant le début de la campagne de vaccination des professionnels libéraux âgés de plus de 50 ans et/ou avec des comorbidités dimanche, puis des professionnels de santé du CHM répondant aux critères à partir de mardi.
Cette première livraison comprend 975 doses de vaccin, auxquelles doivent s'ajouter 975 doses livrées hebdomadairement à partir de mardi.
gl/nc/APMnews
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À MAYOTTE, LE VARIANT SUD-AFRICAIN "VA PRENDRE LE DESSUS ASSEZ VITE" (DOMINIQUE VOYNET)
L'archipel a vu son taux d'incidence doubler en une semaine, en passant de 104 cas pour 100.000 habitants (sur 7 jours glissants) à 214 vendredi, selon les données de Santé publique France.
"On est déjà au-dessus du nombre de cas par jour du pic de la première vague", a comparé Dominique Voynet, jointe jeudi par APMnews.
Tout en notant que le nombre de tests est plus élevé que durant la première vague, elle a pointé la hausse du taux de positivité "à près de 14%" en fin de semaine.
"Ce qui nous inquiète aussi, c’est qu’après des semaines de calme plat sur le front de l’hospitalisation, on constate une réactivation de l’activité", à la fois en médecine, "où on a 9 patients" et en réanimation (4 patients), a-t-elle averti. Un 5e patient admis en réanimation après une évacuation sanitaire en provenance des Comores est décédé plus tôt dans la journée au centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Mamoudzou.
Le lendemain de l'interview, vendredi, l'archipel comptait 17 patients hospitalisés pour des formes sévères ou graves du Covid-19 (+6 patients en 24h), dont 5 en réanimation (+1 en 24h) selon l'ARS, tandis que le bilan de l'épidémie s'élevait à 58 décès, dont 5 à La Réunion à la suite d'évacuations sanitaires.
"Notre situation est sérieuse", a expliqué Dominique Voynet. "On s’attend à une dégradation de la situation malgré nos efforts pour limiter la circulation du virus, mais on reste très sereins sur notre capacité à répondre à cette dégradation dans les prochaines semaines."
Durant la première vague, le CHM avait réussi à augmenter sa capacité d'accueil initiale de 16 lits en réanimation en convertissant 6 lits de soins critiques au sein de son service d'urgence et en ouvrant 10 lits supplémentaires dans une aile de chirurgie ambulatoire, utilisée en première vague par le personnel du service de santé des armées (SSA) venu en renfort.
La directrice générale a également mis en avant les progrès accomplis dans la prise en charge des patients, avec les "avancées thérapeutiques permises par les corticoïdes à forte dose et les anticoagulants, ainsi que par les indications plus précises et limitées des ventilations mécaniques".
Depuis la première vague, Mayotte n'a pas eu besoin de recourir à la réserve sanitaire ou de procéder à des évacuations.
Une stratégie identique malgré la circulation du variant sud-africain
Alors que l'Institut Pasteur a détecté 4 cas du variant 501-YV2, dit "variant sud-africain" du Sars-CoV-2, depuis le début de la semaine parmi les prélèvements qui lui ont été adressés depuis Mayotte, la directrice générale a expliqué que sa présence et sa circulation sur l'archipel "ne change[ait] pas grand-chose sur la plan de la conduite pratique".
"À partir du moment où il circule et est plus contagieux, il va prendre le dessus assez vite", a-t-elle prévenu, disant s'attendre "à une croissance du nombre de cas".
"On cherche à savoir si, oui ou non, ce qu’on nous dit sur la gravité est juste", a-t-elle poursuivi, en indiquant que des dépistages ciblés sur les personnes immunodéprimées seraient conduits dans les prochains jours.
"On nous annonce d'ici 15 jours des amorces de tests PCR qui permettront d’emblée, lors de l’analyse, de détecter s’il y a un variant", a-t-elle rapporté. "Dans un mois, on saura le détecter en routine."
Un "super-congélateur" et de premières doses de vaccins attendues samedi
L'archipel devrait par ailleurs recevoir samedi un "super-congélateur" permettant la conservation du vaccin Comirnaty* (Pfizer et BioNTech), ainsi que de "caisses et kits de vaccination".
Ces équipements seront sécurisés et acheminés par la Légion étrangère vers "un lieu tenu secret" pour éviter tout vol, avant le début de la campagne de vaccination des professionnels libéraux âgés de plus de 50 ans et/ou avec des comorbidités dimanche, puis des professionnels de santé du CHM répondant aux critères à partir de mardi.
Cette première livraison comprend 975 doses de vaccin, auxquelles doivent s'ajouter 975 doses livrées hebdomadairement à partir de mardi.
gl/nc/APMnews