Actualités de l'Urgence - APM

17/09 2019
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ACCÈS AUX SOINS EN NORMANDIE: L'ARS SOULIGNE DES ACTIONS QUI COMMENCENT À PRODUIRE DES RÉSULTATS

ROUEN, 17 septembre 2019 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Normandie a présenté une série d'actions "qui commencent à produire des résultats" sur l'accès aux soins en Normandie, une région particulièrement touchée par les difficultés de démographie médicale.

La directrice générale de l'ARS Normandie, Christine Gardel, fait le tour des départements à la rencontre des parlementaires. Après s'être rendue dans l'Eure, elle était à Rouen, en Seine-Maritime, vendredi où elle a tenu une conférence de presse pour souligner un certain nombre d'avancées dans l'accès aux soins.

L'agence a revu le zonage utilisé pour attribuer des aides aux médecins généralistes de façon à favoriser la présence de médecins et leur installation en zone fragile. La proportion de Normands vivant dans des zones éligibles à ces aides financières est passée de 23% en 2017 à 43%, selon la cartographie publiée en juillet (cf dépêche du 11/07/2019 à 15:30), a rappelé Christine Gardel. La Normandie compte 85 territoires, auxquels s'ajoutent les quartiers prioritaires de la ville, qui vont bénéficier d'aides pour soutenir les médecins libéraux.

En Seine-Maritime, 44 médecins ont bénéficié d'aides à l'installation depuis mars 2017, 80 dans l'Eure. La directrice générale de l'ARS "espère que le nouveau zonage coûtera cher à l'ARS", pour que la région bénéficie de davantage de médecins.

La Normandie compte 86 maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) ou pôles de santé libéraux et ambulatoires (PSLA) et 53 autres en projet. L'ARS finance l'ingénierie des projets avec des consultants que ce soit en zone sous-dense ou pas. "De toute façon, nous n'avons pas de zone sur-dense en Normandie", a commenté la directrice générale.

En outre, 251 étudiants ont signé un contrat d'engagement de service public (CESP) depuis son lancement en 2010. Parmi eux, 43 ont terminé leurs études et se sont installés en zones sous-denses (dont 13 en Seine-Maritime et 15 dans l'Eure).

Pour libérer du temps médical, ce sont maintenant 86 médecins qui travaillent avec 26 infirmières (une infirmière travaille pour plusieurs médecins, souvent regroupés dans la même MSP) dans le cadre du protocole Asalée (association de santé libérale en équipe), qui permet à des infirmiers de travailler en binôme avec des médecins généralistes pour le suivi de malades chroniques (36 médecins en Seine-Maritime et 19 dans l'Eure).

La première promotion d'infirmiers en pratique avancée (IPA) est entrée en formation (pour 2 ans). Ils sont 18 en Normandie à suivre ce cursus proposé depuis janvier à l'université de Rouen et 25 autres commenceront en janvier 2020 avec des enseignements dispensés également à Caen. L'ARS finance leur perte de salaire à hauteur de 10.000 € par personne sur le fonds d'intervention régional (FIR), a noté Christine Gardel.

Pour permettre l'accès à un médecin traitant en l'absence de médecins généralistes, le déploiement rapide de la télémédecine a été soutenu financièrement dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) pour l'installation du matériel. "Aujourd'hui, 44 Ehpad sont équipés et on couvre 30% des résidents. Notre objectif est de permettre en 4 ans l'accès à des téléconsultations pour 100% des résidents d'Ehpad", a-t-elle indiqué. En 2018, 7 projets ont été accompagnés par l'ARS (pour plus de 720.000 €).

Sur les chiffres de téléconsultations publiés par l'assurance maladie en septembre, la Normandie totalise 2.600 actes (60.000 au niveau national) dont 1.800 pour la Seine-Maritime.

Autre levier pour l'accès aux soins de la stratégie "Ma santé 2022", le recrutement des 400 médecins généralistes soutenu dans les territoires où l'on a le plus besoin d'eux avec un exercice mixte (salariat ou exercice partagé ville/hôpital). L'ARS a lancé un appel à candidatures pour 23 médecins. "30 projets sont ressortis; il faut maintenant des candidats. Nous avons une ou deux signatures dans les prochains jours et espérons d'autres candidatures", a précisé Christine Gardel. Cette mesure "va intéresser les jeunes; elle leur a été présentée, mais cela prend un peu de temps", a-t-elle commenté.

Concernant les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), l'ARS accompagne la création des 5 pionnières dont celle de Neufchâtel-en-Bray (Pays de Bray et vallée de la Bresle), plus trois autres.

S'agissant des services d'urgence, Christine Gardel a souligné la promotion faite par l'agence du numéro 116-117 (actif de 20 heures à 8h en semaine et 24h/24 les week-ends et jours fériés) qui permet aux habitants de joindre un médecin généraliste en cas de problème de santé pour avoir des conseils ou éventuellement être orientés vers les urgences. "Nous allons expérimenter une étape supplémentaire en le proposant en journée aussi pendant la semaine pour tenter de réduire l'afflux de patients aux urgences qui n'en relèvent pas", a-t-elle expliqué. L'expérimentation se fera en Seine-Maritime et sera annoncée dans 6 mois.

Les autres mesures pour les urgences ont été détaillées par l'ARS la semaine dernière dont le développement des équipes mobiles en gériatrie et des astreintes d'infirmiers de nuit dans les Ehpad couvrant déjà 2.525 résidents (cf dépêche du 13/09/2019 à 14:27).

Mouvement social aux urgences: un taux de participation en baisse

Interrogée par APMnews sur le mouvement dans les services d'urgence, la directrice générale a indiqué que 9 services sur les 21 que compte la région sont en grève.

Le nombre de services en grève est sans changement après les annonces de la ministre le 9 septembre, mais "le taux de mobilisation a diminué". Il varie de 7% à 100% mais reste sous les 50% dans une majorité des services concernés. Seuls deux restent à plus de 90% de mobilisation.

sl/ab/APMnews

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ROUEN, 17 septembre 2019 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Normandie a présenté une série d'actions "qui commencent à produire des résultats" sur l'accès aux soins en Normandie, une région particulièrement touchée par les difficultés de démographie médicale.

La directrice générale de l'ARS Normandie, Christine Gardel, fait le tour des départements à la rencontre des parlementaires. Après s'être rendue dans l'Eure, elle était à Rouen, en Seine-Maritime, vendredi où elle a tenu une conférence de presse pour souligner un certain nombre d'avancées dans l'accès aux soins.

L'agence a revu le zonage utilisé pour attribuer des aides aux médecins généralistes de façon à favoriser la présence de médecins et leur installation en zone fragile. La proportion de Normands vivant dans des zones éligibles à ces aides financières est passée de 23% en 2017 à 43%, selon la cartographie publiée en juillet (cf dépêche du 11/07/2019 à 15:30), a rappelé Christine Gardel. La Normandie compte 85 territoires, auxquels s'ajoutent les quartiers prioritaires de la ville, qui vont bénéficier d'aides pour soutenir les médecins libéraux.

En Seine-Maritime, 44 médecins ont bénéficié d'aides à l'installation depuis mars 2017, 80 dans l'Eure. La directrice générale de l'ARS "espère que le nouveau zonage coûtera cher à l'ARS", pour que la région bénéficie de davantage de médecins.

La Normandie compte 86 maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) ou pôles de santé libéraux et ambulatoires (PSLA) et 53 autres en projet. L'ARS finance l'ingénierie des projets avec des consultants que ce soit en zone sous-dense ou pas. "De toute façon, nous n'avons pas de zone sur-dense en Normandie", a commenté la directrice générale.

En outre, 251 étudiants ont signé un contrat d'engagement de service public (CESP) depuis son lancement en 2010. Parmi eux, 43 ont terminé leurs études et se sont installés en zones sous-denses (dont 13 en Seine-Maritime et 15 dans l'Eure).

Pour libérer du temps médical, ce sont maintenant 86 médecins qui travaillent avec 26 infirmières (une infirmière travaille pour plusieurs médecins, souvent regroupés dans la même MSP) dans le cadre du protocole Asalée (association de santé libérale en équipe), qui permet à des infirmiers de travailler en binôme avec des médecins généralistes pour le suivi de malades chroniques (36 médecins en Seine-Maritime et 19 dans l'Eure).

La première promotion d'infirmiers en pratique avancée (IPA) est entrée en formation (pour 2 ans). Ils sont 18 en Normandie à suivre ce cursus proposé depuis janvier à l'université de Rouen et 25 autres commenceront en janvier 2020 avec des enseignements dispensés également à Caen. L'ARS finance leur perte de salaire à hauteur de 10.000 € par personne sur le fonds d'intervention régional (FIR), a noté Christine Gardel.

Pour permettre l'accès à un médecin traitant en l'absence de médecins généralistes, le déploiement rapide de la télémédecine a été soutenu financièrement dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) pour l'installation du matériel. "Aujourd'hui, 44 Ehpad sont équipés et on couvre 30% des résidents. Notre objectif est de permettre en 4 ans l'accès à des téléconsultations pour 100% des résidents d'Ehpad", a-t-elle indiqué. En 2018, 7 projets ont été accompagnés par l'ARS (pour plus de 720.000 €).

Sur les chiffres de téléconsultations publiés par l'assurance maladie en septembre, la Normandie totalise 2.600 actes (60.000 au niveau national) dont 1.800 pour la Seine-Maritime.

Autre levier pour l'accès aux soins de la stratégie "Ma santé 2022", le recrutement des 400 médecins généralistes soutenu dans les territoires où l'on a le plus besoin d'eux avec un exercice mixte (salariat ou exercice partagé ville/hôpital). L'ARS a lancé un appel à candidatures pour 23 médecins. "30 projets sont ressortis; il faut maintenant des candidats. Nous avons une ou deux signatures dans les prochains jours et espérons d'autres candidatures", a précisé Christine Gardel. Cette mesure "va intéresser les jeunes; elle leur a été présentée, mais cela prend un peu de temps", a-t-elle commenté.

Concernant les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), l'ARS accompagne la création des 5 pionnières dont celle de Neufchâtel-en-Bray (Pays de Bray et vallée de la Bresle), plus trois autres.

S'agissant des services d'urgence, Christine Gardel a souligné la promotion faite par l'agence du numéro 116-117 (actif de 20 heures à 8h en semaine et 24h/24 les week-ends et jours fériés) qui permet aux habitants de joindre un médecin généraliste en cas de problème de santé pour avoir des conseils ou éventuellement être orientés vers les urgences. "Nous allons expérimenter une étape supplémentaire en le proposant en journée aussi pendant la semaine pour tenter de réduire l'afflux de patients aux urgences qui n'en relèvent pas", a-t-elle expliqué. L'expérimentation se fera en Seine-Maritime et sera annoncée dans 6 mois.

Les autres mesures pour les urgences ont été détaillées par l'ARS la semaine dernière dont le développement des équipes mobiles en gériatrie et des astreintes d'infirmiers de nuit dans les Ehpad couvrant déjà 2.525 résidents (cf dépêche du 13/09/2019 à 14:27).

Mouvement social aux urgences: un taux de participation en baisse

Interrogée par APMnews sur le mouvement dans les services d'urgence, la directrice générale a indiqué que 9 services sur les 21 que compte la région sont en grève.

Le nombre de services en grève est sans changement après les annonces de la ministre le 9 septembre, mais "le taux de mobilisation a diminué". Il varie de 7% à 100% mais reste sous les 50% dans une majorité des services concernés. Seuls deux restent à plus de 90% de mobilisation.

sl/ab/APMnews

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