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28/03 2023
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ADDICTION: UNE DEMANDE DE SOINS ACCRUE AU TITRE DE LA COCAÏNE

PARIS, 28 mars 2023 (APMnews) - La hausse de la consommation de cocaïne aboutit à une demande de soins accrue, alerte l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) dans un rapport décryptant l'évolution de cette consommation entre 2000 et 2022, publié lundi.

"La circulation de cocaïne sur le territoire européen, en particulier en France, s'est amplifiée depuis les années 2010", résume l'observatoire dans son document (65 pages).

"Cette offre en expansion a favorisé la hausse de la consommation de cocaïne parmi les adultes et aggravé les conséquences sanitaires de cette consommation. Après le cannabis (209 millions de consommateurs à l'échelle mondiale), la cocaïne est le produit illicite le plus consommé et sa dynamique de diffusion s'est accélérée en 20 ans (près de 21,5 millions d'usagers au moins une fois dans l'année, contre 14 millions à la fin des années 1990)", rapporte-t-il (cf dépêche du 30/09/2020 à 10:39).

La France "figure désormais dans le groupe des pays les plus consommateurs au sein de l'UE [Union européenne], avec 600.000 usagers (dans l'année), contre 5 millions pour le cannabis et 400.000 pour la MDMA/ecstasy", note-t-il.

"La consommation de cocaïne augmente depuis 20 ans parmi les adultes (après 25 ans), témoignant d'une installation dans les générations nées entre les années 1970 et les années 1990", observe-t-il. "Elle concerne une gamme de plus en plus large de classes d'âge et de milieux sociaux, ce qui se traduit aussi par la diversification des modes de consommation -sous forme sniffée (cocaïne-poudre), fumée/inhalée (cocaïne basée ou crack) ou injectée".

L'usage de cette drogue, "d'abord plutôt circonscrit à l'espace festif et aux catégories sociales les plus aisées", s'est ensuite "diffusé dans tous les milieux sociaux" et "touche plus souvent des groupes de population jusqu'alors peu concernés", comme "les catégories sociales faiblement diplômées ou les femmes".

Brusque hausse du taux de passage aux urgences entre 2021 et 2022

Au vu de cette consommation, les indicateurs sanitaires sont "préoccupants", s'inquiète l'OFDT.

"L'usage de cocaïne comporte des risques sanitaires de différents types, allant des complications (psychiatriques, cardiovasculaires, neurologiques, infectieuses, respiratoires, etc.) jusqu'à un risque de surdose (parfois mortelle)", rappelle-t-il.

Les conséquences sur le système de soins sont visibles, souligne-t-il. "En France, la période récente a été marquée par une forte progression des recours aux urgences liés à l'usage de cocaïne" et "en 12 ans, le taux de passages a augmenté de 8,6 à 21,2 pour 100.000 passages, soit, après ajustement, un taux multiplié par 3,09".

"En 2019 (qui constitue une année plus représentative que les années 2020-2021, marquées par la pandémie de Covid-19), la cocaïne était en cause dans 12% des passages aux urgences liés à l'usage de drogues, contre 7% en 2015, selon les données du réseau Organisation de la surveillance coordonnée des urgences (Oscour)", rapporte-t-il.

"Entre 2010 et 2022, 23.335 passages aux urgences pour cocaïne ont été identifiés", selon Santé publique France (SPF), citée par l'OFDT. "Les patients sont principalement des hommes (75%) et les tranches d'âges les plus concernées sont les 30-39 ans, les 20-29 ans et les 40-49 ans" avec un âge médian à 32 ans.

"Les patients sont admis principalement pour une intoxication (65%), une dépendance (13%) ou un sevrage (7,5%)", décrit l'observatoire. "L'évolution est plus marquée chez les femmes (4,5 à 12,6 pour 100.000 passages) que chez les hommes (12 à 29,2)." De plus, "les taux de passages ont augmenté brusquement entre 2021 et 2022 (de 17,1 à 21,2)".

L'OFDT remarque des différences régionales "importantes", avec "des taux de passages particulièrement élevés" en Guyane (44,1 pour 100.000 passages), Provence-Alpes-Côte d'Azur (40,8) et Occitanie (27). De plus, "une très forte augmentation était à noter en Auvergne-Rhône-Alpes (1,2 à 22,9), en Bretagne (4,3 à 34,4), en Nouvelle-Aquitaine (3 à 20,6), en Grand Est (8,7 à 19,9) et en Bourgogne Franche-Comté (2,9 à 13,1)".

"Les passages identifiés présentaient majoritairement des diagnostics associés liés à une intoxication par l'alcool (33%), aux benzodiazépines (9,6%), au cannabis (9,5%) ou aux opioïdes (4,8%), traduisant un profil de polyconsommation", note encore l'ODFT.

"Les autres diagnostics associés étaient liés aux manifestations cardiaques (douleur thoracique, palpitations, tachycardie) et psychiatriques (agitation, dépression, anxiété, schizophrénie)."

Dans un communiqué diffusé lundi, SPF ajoute que ces résultats de taux de passages aux urgences "sont cohérents avec les remontées issues du dispositif Drogues Info Service, dont les sollicitations sont en augmentation constante depuis 2010", avec un "nombre d'appels, de chats et de questions-réponses citant la cocaïne passé de 2.133 à 6.447 entre 2010 et 2022".

L'OFDT souligne aussi qu'"entre 2014 et 2017, la cocaïne a été la deuxième substance la plus souvent signalée par les hôpitaux du réseau Euro-DEN Plus, présente en 2020 dans 21% des passages aux urgences liés à l'usage de drogues au sein de l'UE".

Quant aux hospitalisations en relation avec l'usage de cocaïne, leur nombre "a été multiplié par cinq en 10 ans" en France, compte-t-il. Cette hausse "concerne toutes les classes d'âge et touche les hommes autant que les femmes". Cela dit, "malgré l'apparition de signaux sanitaires invitant à la vigilance, la situation en Europe reste sans commune mesure avec les Etats-Unis, où la cocaïne est la première substance en cause dans les recours aux urgences en lien avec l'usage de drogues (40%)", relativise-t-il.

Enfin, "on observe, en France comme en Europe, une augmentation des décès directs liés à la cocaïne sur 10 ans", même si là encore, "pour préoccupante qu'elle soit", la situation reste loin de celle d'outre-Atlantique.

Des Csapa de plus en plus sollicités

"Difficile à documenter, le rôle de la cocaïne dans les problèmes sanitaires aigus ou de long terme peut facilement passer inaperçu", prévient l'OFDT, expliquant que "les usagers insérés, tout particulièrement, se tiennent le plus souvent à l'écart des dispositifs de prise en charge et considèrent souvent tardivement leur consommation comme problématique".

"Néanmoins, au cours de la dernière décennie, une légère hausse des demandes de soins liées à la cocaïne a été observée dans la plupart des pays européens après une forte décrue entre 2010 et 2014."

"En 2020, la cocaïne était la deuxième drogue citée par les patients admis en traitement pour la première fois, représentant 15% des motifs de recours des primo-consultants au sein de l'UE", indique-t-il. "Même tendance en France, où le nombre de demandes de traitement au titre de la cocaïne en Csapa [centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie] a plus que doublé en une décennie. En 2020, on comptait 5.907 demandes de traitement au titre de la cocaïne -dont 4.557 hommes (77%) et 1.350 femmes (23%)- et 1.489 au titre de la cocaïne basée (crack ou free base), dont 1.133 hommes (76%) et 356 femmes (24%)".

Cette hausse des demandes de traitement liées à la cocaïne est "l'évolution la plus marquante dans le profil des patients observée dans les Csapa au cours de la période 2015-2019", insiste l'OFDT. "La part des demandes de soins liées à la cocaïne est ainsi passée de 10% à 18% pour la cocaïne poudre et de 3,9% à 9,6% pour le crack/cocaïne basée."

De plus, "en 2019, sur 314.000 personnes ayant recouru à un Csapa, 14.500 l'ont fait au titre de la cocaïne ou du crack en première intention. Dans la plupart des cas, il s'agit d'un recours aux soins au titre de la cocaïne poudre (deux tiers), mais un tiers des demandes concernent la cocaïne basée (ou crack)".

Par ailleurs, "si la cocaïne reste relativement peu citée comme motif principal de recours à la consultation, par rapport à l'alcool ou au cannabis, par exemple, elle apparaît de plus en plus souvent parmi les consommations associées", complète l'OFDT. "Parmi les nouveaux consultants reçus en Csapa, en cinq ans (2015-2019), la part de ceux qui déclarent une consommation de cocaïne et de crack/cocaïne basée est passée de 22% à 30% pour la cocaïne poudre et de 8,2% à 16% pour le crack/cocaïne basée".

"Ces observations soulignent l'importance des conséquences sanitaires et sociales liées aux usages de cocaïne, témoignant de besoins accrus de moyens de prise en charge au sein du dispositif médico-social et hospitalier", alerte l'OFDT.

OFDT, "La cocaïne: un marché en essor, évolutions et tendances en France (2000-2022)"

vl/nc/APMnews

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PARIS, 28 mars 2023 (APMnews) - La hausse de la consommation de cocaïne aboutit à une demande de soins accrue, alerte l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) dans un rapport décryptant l'évolution de cette consommation entre 2000 et 2022, publié lundi.

"La circulation de cocaïne sur le territoire européen, en particulier en France, s'est amplifiée depuis les années 2010", résume l'observatoire dans son document (65 pages).

"Cette offre en expansion a favorisé la hausse de la consommation de cocaïne parmi les adultes et aggravé les conséquences sanitaires de cette consommation. Après le cannabis (209 millions de consommateurs à l'échelle mondiale), la cocaïne est le produit illicite le plus consommé et sa dynamique de diffusion s'est accélérée en 20 ans (près de 21,5 millions d'usagers au moins une fois dans l'année, contre 14 millions à la fin des années 1990)", rapporte-t-il (cf dépêche du 30/09/2020 à 10:39).

La France "figure désormais dans le groupe des pays les plus consommateurs au sein de l'UE [Union européenne], avec 600.000 usagers (dans l'année), contre 5 millions pour le cannabis et 400.000 pour la MDMA/ecstasy", note-t-il.

"La consommation de cocaïne augmente depuis 20 ans parmi les adultes (après 25 ans), témoignant d'une installation dans les générations nées entre les années 1970 et les années 1990", observe-t-il. "Elle concerne une gamme de plus en plus large de classes d'âge et de milieux sociaux, ce qui se traduit aussi par la diversification des modes de consommation -sous forme sniffée (cocaïne-poudre), fumée/inhalée (cocaïne basée ou crack) ou injectée".

L'usage de cette drogue, "d'abord plutôt circonscrit à l'espace festif et aux catégories sociales les plus aisées", s'est ensuite "diffusé dans tous les milieux sociaux" et "touche plus souvent des groupes de population jusqu'alors peu concernés", comme "les catégories sociales faiblement diplômées ou les femmes".

Brusque hausse du taux de passage aux urgences entre 2021 et 2022

Au vu de cette consommation, les indicateurs sanitaires sont "préoccupants", s'inquiète l'OFDT.

"L'usage de cocaïne comporte des risques sanitaires de différents types, allant des complications (psychiatriques, cardiovasculaires, neurologiques, infectieuses, respiratoires, etc.) jusqu'à un risque de surdose (parfois mortelle)", rappelle-t-il.

Les conséquences sur le système de soins sont visibles, souligne-t-il. "En France, la période récente a été marquée par une forte progression des recours aux urgences liés à l'usage de cocaïne" et "en 12 ans, le taux de passages a augmenté de 8,6 à 21,2 pour 100.000 passages, soit, après ajustement, un taux multiplié par 3,09".

"En 2019 (qui constitue une année plus représentative que les années 2020-2021, marquées par la pandémie de Covid-19), la cocaïne était en cause dans 12% des passages aux urgences liés à l'usage de drogues, contre 7% en 2015, selon les données du réseau Organisation de la surveillance coordonnée des urgences (Oscour)", rapporte-t-il.

"Entre 2010 et 2022, 23.335 passages aux urgences pour cocaïne ont été identifiés", selon Santé publique France (SPF), citée par l'OFDT. "Les patients sont principalement des hommes (75%) et les tranches d'âges les plus concernées sont les 30-39 ans, les 20-29 ans et les 40-49 ans" avec un âge médian à 32 ans.

"Les patients sont admis principalement pour une intoxication (65%), une dépendance (13%) ou un sevrage (7,5%)", décrit l'observatoire. "L'évolution est plus marquée chez les femmes (4,5 à 12,6 pour 100.000 passages) que chez les hommes (12 à 29,2)." De plus, "les taux de passages ont augmenté brusquement entre 2021 et 2022 (de 17,1 à 21,2)".

L'OFDT remarque des différences régionales "importantes", avec "des taux de passages particulièrement élevés" en Guyane (44,1 pour 100.000 passages), Provence-Alpes-Côte d'Azur (40,8) et Occitanie (27). De plus, "une très forte augmentation était à noter en Auvergne-Rhône-Alpes (1,2 à 22,9), en Bretagne (4,3 à 34,4), en Nouvelle-Aquitaine (3 à 20,6), en Grand Est (8,7 à 19,9) et en Bourgogne Franche-Comté (2,9 à 13,1)".

"Les passages identifiés présentaient majoritairement des diagnostics associés liés à une intoxication par l'alcool (33%), aux benzodiazépines (9,6%), au cannabis (9,5%) ou aux opioïdes (4,8%), traduisant un profil de polyconsommation", note encore l'ODFT.

"Les autres diagnostics associés étaient liés aux manifestations cardiaques (douleur thoracique, palpitations, tachycardie) et psychiatriques (agitation, dépression, anxiété, schizophrénie)."

Dans un communiqué diffusé lundi, SPF ajoute que ces résultats de taux de passages aux urgences "sont cohérents avec les remontées issues du dispositif Drogues Info Service, dont les sollicitations sont en augmentation constante depuis 2010", avec un "nombre d'appels, de chats et de questions-réponses citant la cocaïne passé de 2.133 à 6.447 entre 2010 et 2022".

L'OFDT souligne aussi qu'"entre 2014 et 2017, la cocaïne a été la deuxième substance la plus souvent signalée par les hôpitaux du réseau Euro-DEN Plus, présente en 2020 dans 21% des passages aux urgences liés à l'usage de drogues au sein de l'UE".

Quant aux hospitalisations en relation avec l'usage de cocaïne, leur nombre "a été multiplié par cinq en 10 ans" en France, compte-t-il. Cette hausse "concerne toutes les classes d'âge et touche les hommes autant que les femmes". Cela dit, "malgré l'apparition de signaux sanitaires invitant à la vigilance, la situation en Europe reste sans commune mesure avec les Etats-Unis, où la cocaïne est la première substance en cause dans les recours aux urgences en lien avec l'usage de drogues (40%)", relativise-t-il.

Enfin, "on observe, en France comme en Europe, une augmentation des décès directs liés à la cocaïne sur 10 ans", même si là encore, "pour préoccupante qu'elle soit", la situation reste loin de celle d'outre-Atlantique.

Des Csapa de plus en plus sollicités

"Difficile à documenter, le rôle de la cocaïne dans les problèmes sanitaires aigus ou de long terme peut facilement passer inaperçu", prévient l'OFDT, expliquant que "les usagers insérés, tout particulièrement, se tiennent le plus souvent à l'écart des dispositifs de prise en charge et considèrent souvent tardivement leur consommation comme problématique".

"Néanmoins, au cours de la dernière décennie, une légère hausse des demandes de soins liées à la cocaïne a été observée dans la plupart des pays européens après une forte décrue entre 2010 et 2014."

"En 2020, la cocaïne était la deuxième drogue citée par les patients admis en traitement pour la première fois, représentant 15% des motifs de recours des primo-consultants au sein de l'UE", indique-t-il. "Même tendance en France, où le nombre de demandes de traitement au titre de la cocaïne en Csapa [centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie] a plus que doublé en une décennie. En 2020, on comptait 5.907 demandes de traitement au titre de la cocaïne -dont 4.557 hommes (77%) et 1.350 femmes (23%)- et 1.489 au titre de la cocaïne basée (crack ou free base), dont 1.133 hommes (76%) et 356 femmes (24%)".

Cette hausse des demandes de traitement liées à la cocaïne est "l'évolution la plus marquante dans le profil des patients observée dans les Csapa au cours de la période 2015-2019", insiste l'OFDT. "La part des demandes de soins liées à la cocaïne est ainsi passée de 10% à 18% pour la cocaïne poudre et de 3,9% à 9,6% pour le crack/cocaïne basée."

De plus, "en 2019, sur 314.000 personnes ayant recouru à un Csapa, 14.500 l'ont fait au titre de la cocaïne ou du crack en première intention. Dans la plupart des cas, il s'agit d'un recours aux soins au titre de la cocaïne poudre (deux tiers), mais un tiers des demandes concernent la cocaïne basée (ou crack)".

Par ailleurs, "si la cocaïne reste relativement peu citée comme motif principal de recours à la consultation, par rapport à l'alcool ou au cannabis, par exemple, elle apparaît de plus en plus souvent parmi les consommations associées", complète l'OFDT. "Parmi les nouveaux consultants reçus en Csapa, en cinq ans (2015-2019), la part de ceux qui déclarent une consommation de cocaïne et de crack/cocaïne basée est passée de 22% à 30% pour la cocaïne poudre et de 8,2% à 16% pour le crack/cocaïne basée".

"Ces observations soulignent l'importance des conséquences sanitaires et sociales liées aux usages de cocaïne, témoignant de besoins accrus de moyens de prise en charge au sein du dispositif médico-social et hospitalier", alerte l'OFDT.

OFDT, "La cocaïne: un marché en essor, évolutions et tendances en France (2000-2022)"

vl/nc/APMnews

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