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31/07 2015
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AP-HP: LE PRÉSIDENT DE CME D'UN GROUPE HOSPITALIER DÉNONCE LA NOUVELLE GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL DES URGENTISTES

PARIS, 30 juillet 2015 (APM) - Le président de la commission médicale d'établissement (CME) du groupe hospitalier (GH) "Hôpitaux universitaires Paris Centre" (Cochin, Broca, Hôtel-Dieu) proteste contre la nouvelle gestion du temps de travail des médecins urgentistes, dans un courriel adressé à la direction générale de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), dont l'APM a eu copie.

Le Pr Stanislas Chaussade fait référence à l'accord passé en décembre 2014 entre la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes et les syndicats de médecins urgentistes et au référentiel, daté du 10 juillet, sur la nouvelle gestion du temps de travail de ces professionnels.

Ce référentiel distingue pour les médecins urgentistes les obligations de service liées aux activités cliniques et qui doivent représenter 39 heures hebdomadaires en moyenne par quadrimestre, et les obligations relatives aux activités non postées et qui sont forfaitisées. L'ensemble ne doit pas dépasser 48 heures par semaine en moyenne.

Dans un document transmis aux présidents des CME locales et nationale, la direction de l'AP-HP estime que cette réforme se traduit par des besoins en effectifs complémentaires estimés à 26 postes pour les "SAU [services d'accueil des urgences] adultes" et huit postes pour les "SAU pédiatriques", soit un ratio de 3,8 praticiens pour 10.000 passages (contre un ratio de 3,36 actuellement).

Dans son mail, le Pr Chaussade constate tout d'abord que les praticiens des urgences "doivent travailler 39 heures" alors que les autres praticiens sont "soumis à la loi de l'Europe, soit 48 heures gardes comprises".

Il observe également que d'un côté, "on nous prend des moyens médicaux", représentant l'équivalent de "5 à 6 millions d'euros" en 2015 pour toute l'institution, et de l'autre, "on le distribue dans les SAU, Smur et Samu sans évaluation correcte de la charge de travail aussi bien dans les services d'aigu que dans les services d'urgence".

Il dénonce la "ségrégation" qui est faite entre les urgentistes et "les autres" praticiens, notamment ceux qui participent aussi à la continuité des soins et aux gardes (chirurgiens, réanimateurs, anesthésistes...).

Estimant que la nouvelle gestion du temps de travail des urgentistes est "la conséquence de pressions syndicales ou politiques catégorielles" et "ne reposent pas sur des discussions objectives sur le temps de travail", le Pr Chaussade annonce qu'il "refuse d'appliquer le plan d'efficience sur les effectifs médicaux au sein de son GH en 2015".

Au plan national, plusieurs instances ou organisations hospitalières ont affirmé leur opposition au référentiel sur le temps de travail des médecins urgentistes, dont la Fédération hospitalière de France (FHF), la conférence des présidents de CME de centre hospitalier et la conférence des directeurs de centre hospitalier, rappelle-t-on.

san/ab/APM polsan

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AP-HP: LE PRÉSIDENT DE CME D'UN GROUPE HOSPITALIER DÉNONCE LA NOUVELLE GESTION DU TEMPS DE TRAVAIL DES URGENTISTES

PARIS, 30 juillet 2015 (APM) - Le président de la commission médicale d'établissement (CME) du groupe hospitalier (GH) "Hôpitaux universitaires Paris Centre" (Cochin, Broca, Hôtel-Dieu) proteste contre la nouvelle gestion du temps de travail des médecins urgentistes, dans un courriel adressé à la direction générale de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), dont l'APM a eu copie.

Le Pr Stanislas Chaussade fait référence à l'accord passé en décembre 2014 entre la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes et les syndicats de médecins urgentistes et au référentiel, daté du 10 juillet, sur la nouvelle gestion du temps de travail de ces professionnels.

Ce référentiel distingue pour les médecins urgentistes les obligations de service liées aux activités cliniques et qui doivent représenter 39 heures hebdomadaires en moyenne par quadrimestre, et les obligations relatives aux activités non postées et qui sont forfaitisées. L'ensemble ne doit pas dépasser 48 heures par semaine en moyenne.

Dans un document transmis aux présidents des CME locales et nationale, la direction de l'AP-HP estime que cette réforme se traduit par des besoins en effectifs complémentaires estimés à 26 postes pour les "SAU [services d'accueil des urgences] adultes" et huit postes pour les "SAU pédiatriques", soit un ratio de 3,8 praticiens pour 10.000 passages (contre un ratio de 3,36 actuellement).

Dans son mail, le Pr Chaussade constate tout d'abord que les praticiens des urgences "doivent travailler 39 heures" alors que les autres praticiens sont "soumis à la loi de l'Europe, soit 48 heures gardes comprises".

Il observe également que d'un côté, "on nous prend des moyens médicaux", représentant l'équivalent de "5 à 6 millions d'euros" en 2015 pour toute l'institution, et de l'autre, "on le distribue dans les SAU, Smur et Samu sans évaluation correcte de la charge de travail aussi bien dans les services d'aigu que dans les services d'urgence".

Il dénonce la "ségrégation" qui est faite entre les urgentistes et "les autres" praticiens, notamment ceux qui participent aussi à la continuité des soins et aux gardes (chirurgiens, réanimateurs, anesthésistes...).

Estimant que la nouvelle gestion du temps de travail des urgentistes est "la conséquence de pressions syndicales ou politiques catégorielles" et "ne reposent pas sur des discussions objectives sur le temps de travail", le Pr Chaussade annonce qu'il "refuse d'appliquer le plan d'efficience sur les effectifs médicaux au sein de son GH en 2015".

Au plan national, plusieurs instances ou organisations hospitalières ont affirmé leur opposition au référentiel sur le temps de travail des médecins urgentistes, dont la Fédération hospitalière de France (FHF), la conférence des présidents de CME de centre hospitalier et la conférence des directeurs de centre hospitalier, rappelle-t-on.

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