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17/02 2022
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APRÈS AVOIR SURMONTÉ LA 3E VAGUE, L'ARS MAYOTTE VEUT RENFORCER SON OFFRE DE SOINS POUR L'AVENIR

MAMOUDZOU, 17 février 2022 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Mayotte souhaite lancer des travaux prioritaires au centre hospitalier de Mayotte (CHM) avant d'élaborer un nouveau projet de santé pour l'archipel, a rapporté le directeur général de l'agence, Olivier Brahic, jeudi lors d'un point presse.

Le lancement d'un nouveau projet de santé pour Mayotte constitue "un point crucial pour les mois et les années qui viennent", a expliqué le directeur général de l'ARS Mayotte, Olivier Brahic, lors de ce point presse, en affichant sa volonté "[d']engager les travaux dès cette année pour pouvoir disposer d'un plan de santé mahorais pour réduire les inégalités en santé que connaît le territoire".

"Je souhaite que par ce plan, l'ensemble des acteurs sur Mayotte disposent de la même vision partagée sur le territoire", a-t-il poursuivi, en annonçant son intention de réaliser en premier des concertations avec les professionnels de santé publics et privés, les collectivités territoriales, les élus et la population pour établir "un état des lieux sur la santé de la population et les difficultés de l'offre de soins".

"Je veux un plan concret et opérationnel", a-t-il insisté, en indiquant que ce plan devrait donner les axes et les actions prioritaires qui seront déclinés à Mayotte.

Parallèlement à ces travaux préparatoires, le directeur de l'agence a également annoncé le lancement de travaux au niveau du CHM pour renforcer l'offre de soins.

Une première série de travaux prioritaires dès 2022

Une première série d'opérations seront conduites dès 2022, avec une augmentation capacitaire de la maternité, la mise en sécurité des blocs obstétricaux, la création d'une unité de psychiatrie en Petite-Terre et l'acquisition d'un second scanner.

Le second volet de ces opérations immobilières "sur le même périmètre" mais "dans les années qui arrivent" comprendra:

  • un projet de réhabilitation des chambres d'hospitalisation
  • la construction d'un bâtiment pour les consultations et l'hôpital de jour
  • la création d'une filière spécifique pour les urgences pédiatriques et le renforcement du capacitaire en pédiatrie
  • le renforcement des centres médicaux de référence (CMR)
  • le renforcement du capacitaire sur l'hôpital de Petite-Terre.

Ces investissements, dont le coût prévisionnel s'élève à 200 millions d'euros (M€), seront accompagnés par l'Etat à hauteur de 62 M€ dans le cadre du Ségur de la santé.

Ces opérations seront conduites en parallèle des travaux préparatoires du deuxième site hospitalier qui sera construit à Combani (cf dépêche du 08/02/2022 à 12:07).

Elles entrent cependant dans le champ de la task-force constituée par l'ARS et le CHM pour le projet du second hôpital et bénéficieront de l'expertise de la délégation du Conseil national de l'investissement en santé (Cnis) qui se rendra à Mayotte au printemps.

L'offre sanitaire de Mayotte sera également renforcée par l'ouverture d'un premier établissement médico-chirurgical privé sur l'île, porté par le groupe réunionnais Clinifutur et qui ouvrira sur le site de Chirongui, et l'ouverture d'un établissement privé de soins de suite et de réadaptation (SSR), pour lequel l'ARS a accordé une autorisation d'activité et qui ouvrira également dans la moitié Sud de Grande-Terre.

Une troisième vague "compliquée" mais "sans trop de conséquences"

Le directeur général de l'ARS a également fait un premier bilan de "cette troisième vague qui a été compliquée" à Mayotte, alors que l'archipel ne comptait mardi plus que 11 patients Covid hospitalisés, dont 3 en soins critiques (cf dépêche du 16/02/2022 à 11:28).

Après avoir connu des vagues épidémiques liées à la souche originelle du Covid-19 en mars 2020 puis au variant delta début 2021, "Mayotte a été le premier territoire à avoir cette vague liée à omicron", a recontextualisé Olivier Brahic.

Il a souligné que l'ARS avait alors tout fait pour "éviter l'engorgement de l'hôpital de Mayotte", en travaillant d'une part, sur les filières d'urgence, de médecine et de soins critiques pour éviter la saturation des capacités du CHM, et d'autre part, en cherchant à territorialiser les prises en charge avec une "forte mobilisation des CMR" et "un dispositif innovant de téléconsultations".

Le directeur général de l'agence a reconnu que le territoire ultramarin n'avait pas été "oublié par le niveau national dans cette crise".

"On a été le seul département français à avoir bénéficié du concours des armées [5 places de réanimation]", a-t-il salué, en mentionnant également l'appui de la réserve sanitaire à l'hôpital de Mamoudzou et dans les CMR.

Le directeur de l'ARS a cependant souhaité rendre hommage à l'engagement de la population mahoraise dans la lutte contre l'épidémie: "Le premier engagement que je souhaite souligner, c'est l'engagement de l'ensemble de la population qui a respecté les gestes barrières et les mesures préfectorales et s'est engagée dans la vaccination".

Plus de 300.000 doses de vaccins ont été administrées au cours de cette troisième vague épidémique avec plus de 6.000 injections par semaine en janvier.

Mi-février, Mayotte affichait un taux de couverture vaccinale contre le Covid-19 de 92,3% de primo-vaccinés pour la population âgée de plus de 12 ans et de 81% pour un schéma vaccinal complet au sein de la même population.

"C'est grâce à cet engagement de tous les Mahorais dans cette mobilisation [...] qu'on a pu atteindre une immunité de la population assez élevée pour pouvoir passer cette troisième vague sans trop de conséquences", a appuyé le directeur général.

Pérenniser le développement des téléconsultations et de l'HAD

Parmi les enseignements de cette vague, Olivier Brahic a mentionné en premier lieu la nécessité de pérenniser les dispositifs de télémédecine, que ce soit entre les CMR et l'hôpital de Mamoudzou, entre les professionnels libéraux et l'hôpital, et entre Mayotte et le reste du territoire.

"On a pu créer des places d'hospitalisation à domicile [HAD] qui n'existaient pas, on devrait atteindre 140 places de HAD d'ici la fin d'année", a-t-il complété, en expliquant que ces places seraient réparties entre 70 pour le CHM et 70 places pour le secteur privé.

Enfin, il fait remarquer la meilleure résilience du système de santé mahorais à la sortie de cette troisième vague: "Maintenant l'hôpital de Mayotte est autonome en oxygène."

gl/ab/APMnews

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APRÈS AVOIR SURMONTÉ LA 3E VAGUE, L'ARS MAYOTTE VEUT RENFORCER SON OFFRE DE SOINS POUR L'AVENIR

MAMOUDZOU, 17 février 2022 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Mayotte souhaite lancer des travaux prioritaires au centre hospitalier de Mayotte (CHM) avant d'élaborer un nouveau projet de santé pour l'archipel, a rapporté le directeur général de l'agence, Olivier Brahic, jeudi lors d'un point presse.

Le lancement d'un nouveau projet de santé pour Mayotte constitue "un point crucial pour les mois et les années qui viennent", a expliqué le directeur général de l'ARS Mayotte, Olivier Brahic, lors de ce point presse, en affichant sa volonté "[d']engager les travaux dès cette année pour pouvoir disposer d'un plan de santé mahorais pour réduire les inégalités en santé que connaît le territoire".

"Je souhaite que par ce plan, l'ensemble des acteurs sur Mayotte disposent de la même vision partagée sur le territoire", a-t-il poursuivi, en annonçant son intention de réaliser en premier des concertations avec les professionnels de santé publics et privés, les collectivités territoriales, les élus et la population pour établir "un état des lieux sur la santé de la population et les difficultés de l'offre de soins".

"Je veux un plan concret et opérationnel", a-t-il insisté, en indiquant que ce plan devrait donner les axes et les actions prioritaires qui seront déclinés à Mayotte.

Parallèlement à ces travaux préparatoires, le directeur de l'agence a également annoncé le lancement de travaux au niveau du CHM pour renforcer l'offre de soins.

Une première série de travaux prioritaires dès 2022

Une première série d'opérations seront conduites dès 2022, avec une augmentation capacitaire de la maternité, la mise en sécurité des blocs obstétricaux, la création d'une unité de psychiatrie en Petite-Terre et l'acquisition d'un second scanner.

Le second volet de ces opérations immobilières "sur le même périmètre" mais "dans les années qui arrivent" comprendra:

  • un projet de réhabilitation des chambres d'hospitalisation
  • la construction d'un bâtiment pour les consultations et l'hôpital de jour
  • la création d'une filière spécifique pour les urgences pédiatriques et le renforcement du capacitaire en pédiatrie
  • le renforcement des centres médicaux de référence (CMR)
  • le renforcement du capacitaire sur l'hôpital de Petite-Terre.

Ces investissements, dont le coût prévisionnel s'élève à 200 millions d'euros (M€), seront accompagnés par l'Etat à hauteur de 62 M€ dans le cadre du Ségur de la santé.

Ces opérations seront conduites en parallèle des travaux préparatoires du deuxième site hospitalier qui sera construit à Combani (cf dépêche du 08/02/2022 à 12:07).

Elles entrent cependant dans le champ de la task-force constituée par l'ARS et le CHM pour le projet du second hôpital et bénéficieront de l'expertise de la délégation du Conseil national de l'investissement en santé (Cnis) qui se rendra à Mayotte au printemps.

L'offre sanitaire de Mayotte sera également renforcée par l'ouverture d'un premier établissement médico-chirurgical privé sur l'île, porté par le groupe réunionnais Clinifutur et qui ouvrira sur le site de Chirongui, et l'ouverture d'un établissement privé de soins de suite et de réadaptation (SSR), pour lequel l'ARS a accordé une autorisation d'activité et qui ouvrira également dans la moitié Sud de Grande-Terre.

Une troisième vague "compliquée" mais "sans trop de conséquences"

Le directeur général de l'ARS a également fait un premier bilan de "cette troisième vague qui a été compliquée" à Mayotte, alors que l'archipel ne comptait mardi plus que 11 patients Covid hospitalisés, dont 3 en soins critiques (cf dépêche du 16/02/2022 à 11:28).

Après avoir connu des vagues épidémiques liées à la souche originelle du Covid-19 en mars 2020 puis au variant delta début 2021, "Mayotte a été le premier territoire à avoir cette vague liée à omicron", a recontextualisé Olivier Brahic.

Il a souligné que l'ARS avait alors tout fait pour "éviter l'engorgement de l'hôpital de Mayotte", en travaillant d'une part, sur les filières d'urgence, de médecine et de soins critiques pour éviter la saturation des capacités du CHM, et d'autre part, en cherchant à territorialiser les prises en charge avec une "forte mobilisation des CMR" et "un dispositif innovant de téléconsultations".

Le directeur général de l'agence a reconnu que le territoire ultramarin n'avait pas été "oublié par le niveau national dans cette crise".

"On a été le seul département français à avoir bénéficié du concours des armées [5 places de réanimation]", a-t-il salué, en mentionnant également l'appui de la réserve sanitaire à l'hôpital de Mamoudzou et dans les CMR.

Le directeur de l'ARS a cependant souhaité rendre hommage à l'engagement de la population mahoraise dans la lutte contre l'épidémie: "Le premier engagement que je souhaite souligner, c'est l'engagement de l'ensemble de la population qui a respecté les gestes barrières et les mesures préfectorales et s'est engagée dans la vaccination".

Plus de 300.000 doses de vaccins ont été administrées au cours de cette troisième vague épidémique avec plus de 6.000 injections par semaine en janvier.

Mi-février, Mayotte affichait un taux de couverture vaccinale contre le Covid-19 de 92,3% de primo-vaccinés pour la population âgée de plus de 12 ans et de 81% pour un schéma vaccinal complet au sein de la même population.

"C'est grâce à cet engagement de tous les Mahorais dans cette mobilisation [...] qu'on a pu atteindre une immunité de la population assez élevée pour pouvoir passer cette troisième vague sans trop de conséquences", a appuyé le directeur général.

Pérenniser le développement des téléconsultations et de l'HAD

Parmi les enseignements de cette vague, Olivier Brahic a mentionné en premier lieu la nécessité de pérenniser les dispositifs de télémédecine, que ce soit entre les CMR et l'hôpital de Mamoudzou, entre les professionnels libéraux et l'hôpital, et entre Mayotte et le reste du territoire.

"On a pu créer des places d'hospitalisation à domicile [HAD] qui n'existaient pas, on devrait atteindre 140 places de HAD d'ici la fin d'année", a-t-il complété, en expliquant que ces places seraient réparties entre 70 pour le CHM et 70 places pour le secteur privé.

Enfin, il fait remarquer la meilleure résilience du système de santé mahorais à la sortie de cette troisième vague: "Maintenant l'hôpital de Mayotte est autonome en oxygène."

gl/ab/APMnews

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