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21/01 2019
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ARIÈGE: LANCEMENT D'UN VASTE PROJET DE TERRITOIRE PILOTÉ PAR LE CHIVA

(Par Sylvain LABAUNE)

FOIX, 21 janvier 2019 (APMnews) - Le centre hospitalier intercommunal des Vallées de l'Ariège (Chiva), dont l'activité est en baisse, lance en 2019 un vaste projet comprenant de nombreuses réorganisations de l'offre de soins à l'échelle du groupement hospitalier de territoire (GHT), a expliqué jeudi à APMnews son directeur, Jean-Marc Viguier, en marge de la cérémonie des voeux.

Le Chiva (850 lits et places) est né de la fusion au 1er janvier en Ariège du centre hospitalier intercommunal du Val d'Ariège (Chiva, à Foix et Saint-Jean-de-Verges) et du centre hospitalier du pays d'Olmes (CHPO, à Lavelanet) (cf dépêche du 23/01/2018 à 16:35).

"La fusion s'est très bien passée. Les petites différences, par exemple en termes de procédures, de traitements de salaires ou encore d'horaires, s'étaient déjà estompées puisque les deux établissements étaient en direction commune depuis 7 ans. Il restait encore quelques détails à régler, comme les procédures d'évaluation, mais cela a progressivement été fait durant l'année", a expliqué Jean-Marc Viguier.

Les projets d'investissements et médicaux, que le Chiva va démarrer ou poursuivre en 2019, sont "quasiment tous" contenus dans le projet médical partagé (PMP) du GHT des Pyrénées ariégeoises (dont le Chiva est établissement support), adopté par l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie en novembre 2018, a-t-il indiqué.

Les principales opérations prévues pour 2019 sont:

  • L'ouverture de deux unités de soins de longue durée (USLD) pour personnes âgées à Foix. La première unité, d'une capacité de 30 lits, fonctionne depuis fin 2018 à Saint-Giron, et la seconde, d'une capacité de 50 lits, ouvrira ses portes en "mars ou avril".
  • La centralisation des services de soins de suite et de réadaptation (SSR) des différents sites. "Nous avons aujourd'hui un service de SSR très vétuste à Pamiers, nous allons le ramener sur notre site principal [à Foix]."
  • Le maintien des deux sites d'accouchement du Chiva au sein d'un seul service de maternité. Il s'agit "d'unifier nos maternités, sauf sur le plan géographique, avec une seule équipe médicale, de sages-femmes et un pilotage unique pour les deux sites distants de 45 kilomètres".
  • La constitution d'une unité de soins palliatifs spécialisée dans la prise charge des cas difficiles du GHT, avec notamment le recrutement d'un praticien et la mise en place d'une équipe mobile.

"Tous ces projets ne vont pas créer des besoins d'investissement. Ce sont des réorganisations qui ne nécessitent pas d'achats de matériel", a précisé le directeur.

Démarrage de deux projets de construction

A plus long terme, le Chiva planifie la construction de deux nouveaux établissements d'ici 2023.

Le premier projet, porté depuis plusieurs années par le CHPO (avant fusion avec le Chiva), prévoit la construction d'un nouvel hôpital de 80 lits à Lavelanet. Les travaux, dont le montant est estimé à 18 millions d'euros, devaient commencer fin 2018 mais le "permis de construire a été refusé car le terrain était réputé inondable sur le plan centennal", a indiqué Jean-Marc Viguier.

Un nouveau terrain a depuis été trouvé et les travaux doivent commencer en 2019. "Nous avons perdu un an mais le projet reste inchangé. Ce sera typiquement un hôpital de proximité comme nous l'annonce le gouvernement avec des urgences, du court-séjour, pas de chirurgie, un centre de soins intégré et une alliance très forte avec la médecine libérale."

Le second projet prévoit la construction, d'ici 2023, d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de 120 lits à Lavelanet. "Là-aussi, la structure sera conforme à l'esprit de la réforme 'Ma Santé 2022', à savoir un Ehpad équipé d'une unité capable de faire la télémédecine et en lien étroit avec des professionnels libéraux", a-t-il poursuivi.

Activité en baisse et signature d'un nouveau plan de retour à l'équilibre

L'activité du Chiva a "légèrement baissé" en 2018. La diminution est particulièrement prononcée au niveau de l'hospitalisation traditionnelle qui perd 3%, "ce qui est très problématique car cela fait fléchir nos recettes, sans enlever énormément de charges", a annoncé Jean-Marc Viguier.

En revanche, les hospitalisations de jour et la chirurgie ambulatoire "ont continué d'augmenter". Par ailleurs, le nombre de passages est en hausse de "4% à 5%" (environ 35.400 passages sur l'année) et les naissances restent stables depuis plusieurs années (environ 1.000 accouchements). A noter qu'en 2018 la perte d'activité est "importante en dialyse", a-t-il poursuivi.

"Globalement, aujourd'hui, nous perdons beaucoup d'activité sur la tranche d'âge 20-60 ans. Nous sommes moins inquiets sur le long terme car l'augmentation du nombre de personnes âgées fera que les besoins liés aux maladies chroniques et aux pathologies seront croissants."

Comme pour l'exercice précèdent, le Chiva devrait enregistrer en 2018 un déficit "probablement au-delà de 2%" sur un budget principal de 110 M€. En conséquence, l'ARS a demandé à l'hôpital de mettre en place en 2019 un nouveau plan de retour à l'équilibre (PRE).

"Le précèdent plan d'économies, d'environ 2,5 M€, a bien été exécuté mais entre-temps les tarifs ont tellement baissé que les déficits se sont accumulés", a rapporté le directeur.

Pour répondre aux exigences du nouveau PRE, "nous allons continuer à travailler sur les réorganisations de postes et la mise en place de 'process' moins coûteux. Mais également sur la valorisation de nos activités, en particulier sur les marqueurs soignants du PMSI [programme de médicalisation des systèmes d'information] et l'unification des SSR".

L'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) pour 2019 "est déficitaire", a ajouté Jean-Marc Viguier.

syl/nc/APMnews

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(Par Sylvain LABAUNE)

FOIX, 21 janvier 2019 (APMnews) - Le centre hospitalier intercommunal des Vallées de l'Ariège (Chiva), dont l'activité est en baisse, lance en 2019 un vaste projet comprenant de nombreuses réorganisations de l'offre de soins à l'échelle du groupement hospitalier de territoire (GHT), a expliqué jeudi à APMnews son directeur, Jean-Marc Viguier, en marge de la cérémonie des voeux.

Le Chiva (850 lits et places) est né de la fusion au 1er janvier en Ariège du centre hospitalier intercommunal du Val d'Ariège (Chiva, à Foix et Saint-Jean-de-Verges) et du centre hospitalier du pays d'Olmes (CHPO, à Lavelanet) (cf dépêche du 23/01/2018 à 16:35).

"La fusion s'est très bien passée. Les petites différences, par exemple en termes de procédures, de traitements de salaires ou encore d'horaires, s'étaient déjà estompées puisque les deux établissements étaient en direction commune depuis 7 ans. Il restait encore quelques détails à régler, comme les procédures d'évaluation, mais cela a progressivement été fait durant l'année", a expliqué Jean-Marc Viguier.

Les projets d'investissements et médicaux, que le Chiva va démarrer ou poursuivre en 2019, sont "quasiment tous" contenus dans le projet médical partagé (PMP) du GHT des Pyrénées ariégeoises (dont le Chiva est établissement support), adopté par l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie en novembre 2018, a-t-il indiqué.

Les principales opérations prévues pour 2019 sont:

  • L'ouverture de deux unités de soins de longue durée (USLD) pour personnes âgées à Foix. La première unité, d'une capacité de 30 lits, fonctionne depuis fin 2018 à Saint-Giron, et la seconde, d'une capacité de 50 lits, ouvrira ses portes en "mars ou avril".
  • La centralisation des services de soins de suite et de réadaptation (SSR) des différents sites. "Nous avons aujourd'hui un service de SSR très vétuste à Pamiers, nous allons le ramener sur notre site principal [à Foix]."
  • Le maintien des deux sites d'accouchement du Chiva au sein d'un seul service de maternité. Il s'agit "d'unifier nos maternités, sauf sur le plan géographique, avec une seule équipe médicale, de sages-femmes et un pilotage unique pour les deux sites distants de 45 kilomètres".
  • La constitution d'une unité de soins palliatifs spécialisée dans la prise charge des cas difficiles du GHT, avec notamment le recrutement d'un praticien et la mise en place d'une équipe mobile.

"Tous ces projets ne vont pas créer des besoins d'investissement. Ce sont des réorganisations qui ne nécessitent pas d'achats de matériel", a précisé le directeur.

Démarrage de deux projets de construction

A plus long terme, le Chiva planifie la construction de deux nouveaux établissements d'ici 2023.

Le premier projet, porté depuis plusieurs années par le CHPO (avant fusion avec le Chiva), prévoit la construction d'un nouvel hôpital de 80 lits à Lavelanet. Les travaux, dont le montant est estimé à 18 millions d'euros, devaient commencer fin 2018 mais le "permis de construire a été refusé car le terrain était réputé inondable sur le plan centennal", a indiqué Jean-Marc Viguier.

Un nouveau terrain a depuis été trouvé et les travaux doivent commencer en 2019. "Nous avons perdu un an mais le projet reste inchangé. Ce sera typiquement un hôpital de proximité comme nous l'annonce le gouvernement avec des urgences, du court-séjour, pas de chirurgie, un centre de soins intégré et une alliance très forte avec la médecine libérale."

Le second projet prévoit la construction, d'ici 2023, d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de 120 lits à Lavelanet. "Là-aussi, la structure sera conforme à l'esprit de la réforme 'Ma Santé 2022', à savoir un Ehpad équipé d'une unité capable de faire la télémédecine et en lien étroit avec des professionnels libéraux", a-t-il poursuivi.

Activité en baisse et signature d'un nouveau plan de retour à l'équilibre

L'activité du Chiva a "légèrement baissé" en 2018. La diminution est particulièrement prononcée au niveau de l'hospitalisation traditionnelle qui perd 3%, "ce qui est très problématique car cela fait fléchir nos recettes, sans enlever énormément de charges", a annoncé Jean-Marc Viguier.

En revanche, les hospitalisations de jour et la chirurgie ambulatoire "ont continué d'augmenter". Par ailleurs, le nombre de passages est en hausse de "4% à 5%" (environ 35.400 passages sur l'année) et les naissances restent stables depuis plusieurs années (environ 1.000 accouchements). A noter qu'en 2018 la perte d'activité est "importante en dialyse", a-t-il poursuivi.

"Globalement, aujourd'hui, nous perdons beaucoup d'activité sur la tranche d'âge 20-60 ans. Nous sommes moins inquiets sur le long terme car l'augmentation du nombre de personnes âgées fera que les besoins liés aux maladies chroniques et aux pathologies seront croissants."

Comme pour l'exercice précèdent, le Chiva devrait enregistrer en 2018 un déficit "probablement au-delà de 2%" sur un budget principal de 110 M€. En conséquence, l'ARS a demandé à l'hôpital de mettre en place en 2019 un nouveau plan de retour à l'équilibre (PRE).

"Le précèdent plan d'économies, d'environ 2,5 M€, a bien été exécuté mais entre-temps les tarifs ont tellement baissé que les déficits se sont accumulés", a rapporté le directeur.

Pour répondre aux exigences du nouveau PRE, "nous allons continuer à travailler sur les réorganisations de postes et la mise en place de 'process' moins coûteux. Mais également sur la valorisation de nos activités, en particulier sur les marqueurs soignants du PMSI [programme de médicalisation des systèmes d'information] et l'unification des SSR".

L'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) pour 2019 "est déficitaire", a ajouté Jean-Marc Viguier.

syl/nc/APMnews

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