Actualités de l'Urgence - APM
ATTENTATS DE 2015: DES CONSÉQUENCES PSYCHIQUES À LONG TERME POUR LES CIVILS ET LES INTERVENANTS
L'étude IMPACTS conduite par Santé publique France et l’agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France s'est intéressée aux personnes impliquées dans les attentats des 7 et 9 janvier 2015. Les personnes ont été interrogées 6 puis 18 mois après les événements. Ce sont au total 190 civils et 232 intervenants (forces de l’ordre et de secours, secours médico-psychologiques, pompiers et personnels associatifs) qui ont répondu à des questionnaires.
"Il en ressort que, parmi la population civile, 18% des personnes présentaient un TSPT, 20% avaient des troubles dépressifs ou anxieux sans TSPT et 25% avaient consulté un médecin pour un problème de santé somatique qu’elles considéraient comme lié aux événements", indiquent Stéphanie Vandentorren de Santé publique France et ses collègues dans le BEH. "Plus de la moitié des personnes exposées ont bénéficié d’une prise en charge médico-psychologique ou d’un soutien psychologique suite aux évènements".
Parmi les intervenants, 3% ont présenté un ESPT et 14% au moins ont eu un trouble anxieux. La moitié d’entre eux ont reçu un soutien psychologique suite aux attentats.
"Cette étude a permis de souligner l’importance de discerner toutes les victimes potentielles d’attentats terroristes (personnes directement menacées ou témoins) et de leur proposer une prise en charge médico-psychologique éventuelle. Elle a aussi fait ressortir la nécessité de sensibiliser les professionnels de santé aux conséquences du psychotraumatisme pour qu’ils soient à même d’assurer un relais thérapeutique efficace".
L'étude Espa 13 novembre a quant à elle concerné les attentats du 13 novembre 2015. Elle a eu lieu entre le 7 juillet et le 10 novembre 2016. Chez les personnes civiles interrogées, "l’impact était important, avec un TSPT probable pour 54% des menacés directs (directement visés, blessés), 27% des témoins sur place et 21% des témoins à proximité".
Chez les endeuillés (les personnes ayant perdu un proche), la prévalence du TPST probable était de 54%. Un possible deuil compliqué était observé chez 66% de ces endeuillés.
Parmi les personnes atteintes d’un TSPT probable, 46% déclaraient ne pas avoir engagé de traitement régulier avec un psychologue ou un médecin. Cette proportion était plus importante pour les témoins sur place et à proximité (63%) et pour les endeuillés non exposés directement (46%) que pour les menacés directs (33%).
"Ces premiers résultats suggèrent un besoin de renforcer et d’élargir le dispositif d’accès aux soins à moyen terme", commentent Philippe Pirard de Santé publique France et ses collègues.
Quant aux intervenants du 13 novembre, 698 ont complété le questionnaire (34% étaient des professionnels de santé, 30% des sapeurs-pompiers de Paris, 20% des associatifs de protection civile, 14% des forces de l’ordre et 2% des agents des villes de Paris ou Saint-Denis).
Les prévalences de TSPT variaient de 3,5% à 9,9% selon le type d’intervenant (4,5% chez les professionnels de santé qui sont intervenus).
"L’intensité de l’exposition, la non-préparation aux événements traumatogènes et l’isolement social étaient associés au TSPT", notent les auteurs. Ce qui souligne "l’importance du soutien social ainsi que la préparation à la gestion du stress et aux conséquences des traumatismes psychiques".
Par ailleurs, trois articles apportent des connaissances sur l’impact des attentats sur la population française. Il a été mis en évidence des augmentations des passages aux urgences et des consultations SOS Médecins pour stress et troubles anxieux survenus sur le territoire métropolitain au cours des deux semaines après les attentats du 13 novembre 2015.
Et 7 mois après la survenue de ces événements, une "empreinte mémorielle" de ces événements restait importante dans la population.
(BEH, n°38-39, 13 novembre 2018)
fb/ab/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- Consensus
- Consensus SFMU
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre
ATTENTATS DE 2015: DES CONSÉQUENCES PSYCHIQUES À LONG TERME POUR LES CIVILS ET LES INTERVENANTS
L'étude IMPACTS conduite par Santé publique France et l’agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France s'est intéressée aux personnes impliquées dans les attentats des 7 et 9 janvier 2015. Les personnes ont été interrogées 6 puis 18 mois après les événements. Ce sont au total 190 civils et 232 intervenants (forces de l’ordre et de secours, secours médico-psychologiques, pompiers et personnels associatifs) qui ont répondu à des questionnaires.
"Il en ressort que, parmi la population civile, 18% des personnes présentaient un TSPT, 20% avaient des troubles dépressifs ou anxieux sans TSPT et 25% avaient consulté un médecin pour un problème de santé somatique qu’elles considéraient comme lié aux événements", indiquent Stéphanie Vandentorren de Santé publique France et ses collègues dans le BEH. "Plus de la moitié des personnes exposées ont bénéficié d’une prise en charge médico-psychologique ou d’un soutien psychologique suite aux évènements".
Parmi les intervenants, 3% ont présenté un ESPT et 14% au moins ont eu un trouble anxieux. La moitié d’entre eux ont reçu un soutien psychologique suite aux attentats.
"Cette étude a permis de souligner l’importance de discerner toutes les victimes potentielles d’attentats terroristes (personnes directement menacées ou témoins) et de leur proposer une prise en charge médico-psychologique éventuelle. Elle a aussi fait ressortir la nécessité de sensibiliser les professionnels de santé aux conséquences du psychotraumatisme pour qu’ils soient à même d’assurer un relais thérapeutique efficace".
L'étude Espa 13 novembre a quant à elle concerné les attentats du 13 novembre 2015. Elle a eu lieu entre le 7 juillet et le 10 novembre 2016. Chez les personnes civiles interrogées, "l’impact était important, avec un TSPT probable pour 54% des menacés directs (directement visés, blessés), 27% des témoins sur place et 21% des témoins à proximité".
Chez les endeuillés (les personnes ayant perdu un proche), la prévalence du TPST probable était de 54%. Un possible deuil compliqué était observé chez 66% de ces endeuillés.
Parmi les personnes atteintes d’un TSPT probable, 46% déclaraient ne pas avoir engagé de traitement régulier avec un psychologue ou un médecin. Cette proportion était plus importante pour les témoins sur place et à proximité (63%) et pour les endeuillés non exposés directement (46%) que pour les menacés directs (33%).
"Ces premiers résultats suggèrent un besoin de renforcer et d’élargir le dispositif d’accès aux soins à moyen terme", commentent Philippe Pirard de Santé publique France et ses collègues.
Quant aux intervenants du 13 novembre, 698 ont complété le questionnaire (34% étaient des professionnels de santé, 30% des sapeurs-pompiers de Paris, 20% des associatifs de protection civile, 14% des forces de l’ordre et 2% des agents des villes de Paris ou Saint-Denis).
Les prévalences de TSPT variaient de 3,5% à 9,9% selon le type d’intervenant (4,5% chez les professionnels de santé qui sont intervenus).
"L’intensité de l’exposition, la non-préparation aux événements traumatogènes et l’isolement social étaient associés au TSPT", notent les auteurs. Ce qui souligne "l’importance du soutien social ainsi que la préparation à la gestion du stress et aux conséquences des traumatismes psychiques".
Par ailleurs, trois articles apportent des connaissances sur l’impact des attentats sur la population française. Il a été mis en évidence des augmentations des passages aux urgences et des consultations SOS Médecins pour stress et troubles anxieux survenus sur le territoire métropolitain au cours des deux semaines après les attentats du 13 novembre 2015.
Et 7 mois après la survenue de ces événements, une "empreinte mémorielle" de ces événements restait importante dans la population.
(BEH, n°38-39, 13 novembre 2018)
fb/ab/APMnews