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18/01 2019
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ATTRACTIVITÉ ET RETOUR À L'ÉQUILIBRE FINANCIER AU MENU 2019 DU CH DE DUNKERQUE

(Par Jean-Yves PAILLÉ)

DUNKERQUE (Nord), 18 janvier 2019 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Dunkerque va poursuivre ses efforts pour renforcer son attractivité auprès des patients et des médecins et vise une réduction de son déficit de plusieurs millions d'euros en 2019 en vue d'un retour à l'équilibre en 2021, a annoncé le directeur, Bruno Donius, lors d'un entretien avec APMnews, jeudi.

Afin de transformer ses "relations vis-à-vis des patients", le CH va déployer des solutions numériques cette année, a exposé Bruno Donius lors de la cérémonie des voeux de l'établissement, mardi, selon son discours dont APMnews a eu copie. Le CH (830 lits et places, dont 550 en médecine, chirurgie et obstétrique) généralisera ainsi la demande de rendez-vous en ligne, après l'expérimentation engagée au printemps 2018 en gynécologie-obstétrique.

Des propositions de rendez-vous en aval sont formulées depuis juin 2018 "aux patients qui quittent le service des urgences avec la recommandation de consulter un spécialiste dans des délais courts et qui n’ont pas toujours accès à de tels spécialistes en ville", a-t-il poursuivi.

Egalement, Bruno Donius s'est félicité des 6.000 rappels de rendez-vous par SMS adressés aux patients mensuellement depuis octobre 2018, et compte étendre "prochainement" l'initiative aux rendez-vous pris sur le plateau d'imagerie. "A l'avenir", les confirmations de rendez-vous seront communiquées par mail.

Le directeur a déploré les "taux de fuites élevé", dont pâtit l'établissement. En 2017, ils atteignaient 24% en chirurgie, a-t-il cité à titre d'exemple.

Il a toutefois estimé que "de plus en plus de Dunkerquois" font "confiance" à l'hôpital de Dunkerque et a vanté la certification de niveau A de l'établissement obtenue en 2016 auprès de la Haute autorité de santé (HAS), dans le cadre de la V2014.

Autre enjeu majeur pour 2019: la démographie médicale. Le CH a mis en place une campagne de post-internat 2018-2020 et "une démarche prospective auprès des coordonnateurs de spécialités de la faculté de médecine et le CHU de Lille", selon une note relative "aux éléments marquants de 2018 et aux perspectives 2019", transmis mercredi par l'établissement à APMnews.

"Dans le cadre des dispositifs de post-internat, qu'on consolide pour novembre, une douzaine de candidats vont venir à Dunkerque grâce à un fond partagé entre Dunkerque et Lille", s'est félicité le directeur.

Actuellement, plusieurs disciplines sont en tension au sein de l'établissement, dont l'anesthésie et la radiologie, a-t-il souligné. Il vise "le plein emploi médical dans trois ou quatre ans".

Les enjeux de réduction du taux de fuite et celui du recrutement de personnels médicaux avaient déjà été largement mis en avant par Bruno Donius début 2018, quelques jours après sa prise de fonction à la direction de l'établissement, rappelle-t-on (cf dépêche du 05/01/2018 à 11:15).

Par ailleurs, le CH investira 8,6 millions € cette année, dont 1,8 million pour la jonction entre le bâtiment hospitalier principal et le bâtiment de périnatalité inauguré en octobre 2018. "Au sein de cette jonction, une maison des usagers, ouvrira en juin", a souligné Bruno Donius.

Pour mémoire, le CH de Dunkerque a repris début 2014 les autorisations des activités d'obstétrique et de chirurgie gynécologique de la polyclinique de Grande-Synthe, dans le cadre d'un projet défini en juillet 2013 avec cette dernière (cf dépêche du 03/02/2014 à 18:02). L'établissement privé à but non lucratif (Espic) est quant à lui devenu titulaire de l'autorisation relative à l'unité de soins de longue durée (USLD) auparavant détenue par le CH.

Parmi les autres opérations importantes en termes d'investissement cette année, figurent la restructuration du plateau de biologie qui sera opérationnelle "en janvier 2020" avec une "petite" extension" pour "automatiser le pré-analytique", ainsi que le renouvellement de l'informatique de gestion et l'informatisation des lits de réanimation.

Le directeur table sur d'autres projets à plus long terme, notamment un redimensionnement des capacités d'hospitalisation de courte durée du service des urgences et une opération d'isolation des façades de l'hôpital qui "pourrait être subventionnée" par des fonds européens, et permettrait "une diminution significative des dépenses énergétiques".

Un déficit légèrement réduit en 2018

La mise en oeuvre du "pacte performance 2022", validé par le conseil de surveillance en juin 2018, s'inscrit parmi les priorités de l'établissement. Le directeur a indiqué à APMnews ambitionner un retour à l'équilibre financier en 2021.

Le potentiel de gains de recettes et d'économies attendu dans le cadre du pacte est de 16,77 millions € au total, dont 12,27 millions € "résultant d’actions proposées à la contractualisation avec l'agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine sur la période 2018-2021" (cf dépêche du 29/06/2018 à 18:23).

Le déficit de l'établissement devrait s'établir à "un peu moins de 8 millions €" pour un budget principal de 180 millions € en 2018, a estimé Bruno Donius. En 2017, le déficit du CH atteignait les 9 millions €.

Le directeur espère pour 2019 "une amélioration additionnelle [du déficit] comprise entre 3 et 4 millions €", se basant sur l'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) du CH.

En 2018, le taux de marge brute non aidée de l'établissement "était négatif, légèrement en dessous de zéro", a précisé le directeur, qui vise une marge brute positive à 2,6% cette année.

La baisse du déficit est "la condition de la poursuite du développement de nos projets et de la confiance que l’ensemble des partenaires du centre hospitalier de Dunkerque puisse avoir le concernant", a insisté Bruno Donius lors de la cérémonie des voeux.

Création d'un collegium de cancérologie

Au niveau du groupement hospitalier de territoire (GHT), le directeur a souligné dans son discours "la réalisation d’actions significatives pour les patients" en 2018, "telles que les perspectives de premières consultations avancées, en oncopneumologie par exemple, ou de partage de protocoles de prise en charge, notamment de la douleur". Il a aussi évoqué "la conduite de projet des autres volets projetés: imagerie, biologie, pharmacie, DIM [département de l'information médicale] de territoire".

Par ailleurs, un collegium de cancérologie sera créé en mars. Il associera "l'ensemble des acteurs hospitaliers de notre établissement prenant en charge les patients souffrant de ces pathologies". Ce collegium sera "le soubassement de l’élaboration d’un projet médical partagé avec le centre régional de référence en cancérologie (C2RC) Oscar Lambret, mais aussi le CHU de Lille", a poursuivi le directeur dans son discours.

Bruno Donius s'est félicité de la création, en novembre 2018, d'une "équipe territoriale de l’urgence hospitalière [...] à partir des compétences du service d’accueil des urgences" de l'établissement "contribuant de manière progressive à la présence d’urgentistes hospitaliers sur le site des urgences de la polyclinique de Grande-Synthe".

A ce sujet, le projet hospitalier du dunkerquois, dans le cadre de la coopération avec la polyclinique, "fera l’objet d’une évaluation à 5 ans d’ici le 1er trimestre 2019", est-il annoncé dans la note du CH.

Bruno Donius a par ailleurs évoqué la création d'un comité ville-hôpital en octobre 2018. Composé d'une quinzaine de professionnels de santé, dix médecins, trois infirmières, une sage-femme et un pharmacien, il a pour objectif de renforcer les relations ville-hôpital et de mieux faire connaître les activités du CH.

jyp/vl/APMnews

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DUNKERQUE (Nord), 18 janvier 2019 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Dunkerque va poursuivre ses efforts pour renforcer son attractivité auprès des patients et des médecins et vise une réduction de son déficit de plusieurs millions d'euros en 2019 en vue d'un retour à l'équilibre en 2021, a annoncé le directeur, Bruno Donius, lors d'un entretien avec APMnews, jeudi.

Afin de transformer ses "relations vis-à-vis des patients", le CH va déployer des solutions numériques cette année, a exposé Bruno Donius lors de la cérémonie des voeux de l'établissement, mardi, selon son discours dont APMnews a eu copie. Le CH (830 lits et places, dont 550 en médecine, chirurgie et obstétrique) généralisera ainsi la demande de rendez-vous en ligne, après l'expérimentation engagée au printemps 2018 en gynécologie-obstétrique.

Des propositions de rendez-vous en aval sont formulées depuis juin 2018 "aux patients qui quittent le service des urgences avec la recommandation de consulter un spécialiste dans des délais courts et qui n’ont pas toujours accès à de tels spécialistes en ville", a-t-il poursuivi.

Egalement, Bruno Donius s'est félicité des 6.000 rappels de rendez-vous par SMS adressés aux patients mensuellement depuis octobre 2018, et compte étendre "prochainement" l'initiative aux rendez-vous pris sur le plateau d'imagerie. "A l'avenir", les confirmations de rendez-vous seront communiquées par mail.

Le directeur a déploré les "taux de fuites élevé", dont pâtit l'établissement. En 2017, ils atteignaient 24% en chirurgie, a-t-il cité à titre d'exemple.

Il a toutefois estimé que "de plus en plus de Dunkerquois" font "confiance" à l'hôpital de Dunkerque et a vanté la certification de niveau A de l'établissement obtenue en 2016 auprès de la Haute autorité de santé (HAS), dans le cadre de la V2014.

Autre enjeu majeur pour 2019: la démographie médicale. Le CH a mis en place une campagne de post-internat 2018-2020 et "une démarche prospective auprès des coordonnateurs de spécialités de la faculté de médecine et le CHU de Lille", selon une note relative "aux éléments marquants de 2018 et aux perspectives 2019", transmis mercredi par l'établissement à APMnews.

"Dans le cadre des dispositifs de post-internat, qu'on consolide pour novembre, une douzaine de candidats vont venir à Dunkerque grâce à un fond partagé entre Dunkerque et Lille", s'est félicité le directeur.

Actuellement, plusieurs disciplines sont en tension au sein de l'établissement, dont l'anesthésie et la radiologie, a-t-il souligné. Il vise "le plein emploi médical dans trois ou quatre ans".

Les enjeux de réduction du taux de fuite et celui du recrutement de personnels médicaux avaient déjà été largement mis en avant par Bruno Donius début 2018, quelques jours après sa prise de fonction à la direction de l'établissement, rappelle-t-on (cf dépêche du 05/01/2018 à 11:15).

Par ailleurs, le CH investira 8,6 millions € cette année, dont 1,8 million pour la jonction entre le bâtiment hospitalier principal et le bâtiment de périnatalité inauguré en octobre 2018. "Au sein de cette jonction, une maison des usagers, ouvrira en juin", a souligné Bruno Donius.

Pour mémoire, le CH de Dunkerque a repris début 2014 les autorisations des activités d'obstétrique et de chirurgie gynécologique de la polyclinique de Grande-Synthe, dans le cadre d'un projet défini en juillet 2013 avec cette dernière (cf dépêche du 03/02/2014 à 18:02). L'établissement privé à but non lucratif (Espic) est quant à lui devenu titulaire de l'autorisation relative à l'unité de soins de longue durée (USLD) auparavant détenue par le CH.

Parmi les autres opérations importantes en termes d'investissement cette année, figurent la restructuration du plateau de biologie qui sera opérationnelle "en janvier 2020" avec une "petite" extension" pour "automatiser le pré-analytique", ainsi que le renouvellement de l'informatique de gestion et l'informatisation des lits de réanimation.

Le directeur table sur d'autres projets à plus long terme, notamment un redimensionnement des capacités d'hospitalisation de courte durée du service des urgences et une opération d'isolation des façades de l'hôpital qui "pourrait être subventionnée" par des fonds européens, et permettrait "une diminution significative des dépenses énergétiques".

Un déficit légèrement réduit en 2018

La mise en oeuvre du "pacte performance 2022", validé par le conseil de surveillance en juin 2018, s'inscrit parmi les priorités de l'établissement. Le directeur a indiqué à APMnews ambitionner un retour à l'équilibre financier en 2021.

Le potentiel de gains de recettes et d'économies attendu dans le cadre du pacte est de 16,77 millions € au total, dont 12,27 millions € "résultant d’actions proposées à la contractualisation avec l'agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine sur la période 2018-2021" (cf dépêche du 29/06/2018 à 18:23).

Le déficit de l'établissement devrait s'établir à "un peu moins de 8 millions €" pour un budget principal de 180 millions € en 2018, a estimé Bruno Donius. En 2017, le déficit du CH atteignait les 9 millions €.

Le directeur espère pour 2019 "une amélioration additionnelle [du déficit] comprise entre 3 et 4 millions €", se basant sur l'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) du CH.

En 2018, le taux de marge brute non aidée de l'établissement "était négatif, légèrement en dessous de zéro", a précisé le directeur, qui vise une marge brute positive à 2,6% cette année.

La baisse du déficit est "la condition de la poursuite du développement de nos projets et de la confiance que l’ensemble des partenaires du centre hospitalier de Dunkerque puisse avoir le concernant", a insisté Bruno Donius lors de la cérémonie des voeux.

Création d'un collegium de cancérologie

Au niveau du groupement hospitalier de territoire (GHT), le directeur a souligné dans son discours "la réalisation d’actions significatives pour les patients" en 2018, "telles que les perspectives de premières consultations avancées, en oncopneumologie par exemple, ou de partage de protocoles de prise en charge, notamment de la douleur". Il a aussi évoqué "la conduite de projet des autres volets projetés: imagerie, biologie, pharmacie, DIM [département de l'information médicale] de territoire".

Par ailleurs, un collegium de cancérologie sera créé en mars. Il associera "l'ensemble des acteurs hospitaliers de notre établissement prenant en charge les patients souffrant de ces pathologies". Ce collegium sera "le soubassement de l’élaboration d’un projet médical partagé avec le centre régional de référence en cancérologie (C2RC) Oscar Lambret, mais aussi le CHU de Lille", a poursuivi le directeur dans son discours.

Bruno Donius s'est félicité de la création, en novembre 2018, d'une "équipe territoriale de l’urgence hospitalière [...] à partir des compétences du service d’accueil des urgences" de l'établissement "contribuant de manière progressive à la présence d’urgentistes hospitaliers sur le site des urgences de la polyclinique de Grande-Synthe".

A ce sujet, le projet hospitalier du dunkerquois, dans le cadre de la coopération avec la polyclinique, "fera l’objet d’une évaluation à 5 ans d’ici le 1er trimestre 2019", est-il annoncé dans la note du CH.

Bruno Donius a par ailleurs évoqué la création d'un comité ville-hôpital en octobre 2018. Composé d'une quinzaine de professionnels de santé, dix médecins, trois infirmières, une sage-femme et un pharmacien, il a pour objectif de renforcer les relations ville-hôpital et de mieux faire connaître les activités du CH.

jyp/vl/APMnews

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