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06/04 2016
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AVC: LE RISQUE D'OEDÈME AIGU ANGIONEUROTIQUE ASSOCIÉ À LA THROMBOLYSE PLUS IMPORTANT EN CAS DE PRISE D'UN IEC

NANTES, 5 avril 2016 (APM) - Le risque d'oedème angioneurotique (OAN) aigu associé à la thrombolyse intraveineuse pour le traitement de l'accident vasculaire cérébral (AVC) semble plus important lorsque le patient recevait un traitement par inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC), suggère une étude présentée mercredi aux Journées de neurologie de langue française (JNLF) à Nantes.

L'OAN aigu est un phénomène transitoire qui peut survenir au cours d'une thrombolyse intraveineuse par rt-PA dans le traitement d'un AVC à la phase aiguë. C'est un phénomène rare mais qui met en jeu le pronostic vital, rappellent Fjorda Myslymi et ses collègues du CHU de Lille dans un résumé de leur poster.

Dans cette étude, ils ont comparé les caractéristiques et le devenir à trois mois des patients thrombolysés développant un OAN aigu et ceux qui n'en n'ont pas eu dans leur établissement puis ont réalisé une revue systématique de la littérature.

Ils ont inclus 923 patients consécutifs traités par rt-PA IV au CHU de Lille. La procédure infirmière inclut un examen de la langue et des lèvres toutes les 15 minutes pendant la thrombolyse et 30 minutes après, précisent-ils.

Au total, 20 patients ont présenté un OAN aigu (2,2%) mais aucun n'a eu besoin d'être intubé.

L'analyse des données montre que les patients avec un OAN aigu avaient plus souvent un IEC, médicament indiqué dans le traitement de l'hypertension artérielle ou de l'insuffisance cardiaque, avec un risque relatif rapproché (OR) statistiquement significatif de 3,8 par rapport à ceux n'ayant pas développé d'OAN.

Il apparaît aussi que l'OAN aigu est associé à un infarctus insulaire total, avec un OR significatif de 5, et à une hémorragie cérébrale symptomatique, avec un OR significatif de 3,2.

En revanche, le devenir des patients à trois mois n'était pas différent, malgré un risque d'hémorragie plus élevé en cas d'OAN aigu.

L'analyse de la littérature a permis d'identifier 18 articles sur le sujet. La prévalence de l'OAN aigu était de 1,8% et le seul facteur prédictif était un IEC.

Aucune étude n'avait été menée jusqu'à présent sur une grande cohorte pour préciser les caractéristiques des patients qui développent un OAN aigu et ses conséquences, observent les auteurs.

Ils calculent qu'un OAN aigu survient dans une thrombolyse sur 50 globalement, mais dans un cas sur 12 patients thrombolysés sous IEC et un sur neuf patients thrombolysés en cas d'infarctus insulaire total.

Ces risques ne doivent pas limiter les indications de thrombolyse, mais obligent à disposer de procédures de dépistage précoce d'un OAN aigu et de procédures de prise en charge préétablies, concluent les chercheurs.

ld/ab/APM

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AVC: LE RISQUE D'OEDÈME AIGU ANGIONEUROTIQUE ASSOCIÉ À LA THROMBOLYSE PLUS IMPORTANT EN CAS DE PRISE D'UN IEC

NANTES, 5 avril 2016 (APM) - Le risque d'oedème angioneurotique (OAN) aigu associé à la thrombolyse intraveineuse pour le traitement de l'accident vasculaire cérébral (AVC) semble plus important lorsque le patient recevait un traitement par inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC), suggère une étude présentée mercredi aux Journées de neurologie de langue française (JNLF) à Nantes.

L'OAN aigu est un phénomène transitoire qui peut survenir au cours d'une thrombolyse intraveineuse par rt-PA dans le traitement d'un AVC à la phase aiguë. C'est un phénomène rare mais qui met en jeu le pronostic vital, rappellent Fjorda Myslymi et ses collègues du CHU de Lille dans un résumé de leur poster.

Dans cette étude, ils ont comparé les caractéristiques et le devenir à trois mois des patients thrombolysés développant un OAN aigu et ceux qui n'en n'ont pas eu dans leur établissement puis ont réalisé une revue systématique de la littérature.

Ils ont inclus 923 patients consécutifs traités par rt-PA IV au CHU de Lille. La procédure infirmière inclut un examen de la langue et des lèvres toutes les 15 minutes pendant la thrombolyse et 30 minutes après, précisent-ils.

Au total, 20 patients ont présenté un OAN aigu (2,2%) mais aucun n'a eu besoin d'être intubé.

L'analyse des données montre que les patients avec un OAN aigu avaient plus souvent un IEC, médicament indiqué dans le traitement de l'hypertension artérielle ou de l'insuffisance cardiaque, avec un risque relatif rapproché (OR) statistiquement significatif de 3,8 par rapport à ceux n'ayant pas développé d'OAN.

Il apparaît aussi que l'OAN aigu est associé à un infarctus insulaire total, avec un OR significatif de 5, et à une hémorragie cérébrale symptomatique, avec un OR significatif de 3,2.

En revanche, le devenir des patients à trois mois n'était pas différent, malgré un risque d'hémorragie plus élevé en cas d'OAN aigu.

L'analyse de la littérature a permis d'identifier 18 articles sur le sujet. La prévalence de l'OAN aigu était de 1,8% et le seul facteur prédictif était un IEC.

Aucune étude n'avait été menée jusqu'à présent sur une grande cohorte pour préciser les caractéristiques des patients qui développent un OAN aigu et ses conséquences, observent les auteurs.

Ils calculent qu'un OAN aigu survient dans une thrombolyse sur 50 globalement, mais dans un cas sur 12 patients thrombolysés sous IEC et un sur neuf patients thrombolysés en cas d'infarctus insulaire total.

Ces risques ne doivent pas limiter les indications de thrombolyse, mais obligent à disposer de procédures de dépistage précoce d'un OAN aigu et de procédures de prise en charge préétablies, concluent les chercheurs.

ld/ab/APM

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