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06/03 2018
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AVC: LE TAUX DE THROMBOLYSE PROGRESSE, LE DÉLAI D'ARRIVÉE À L'HÔPITAL STAGNE

SAINT-MAURICE (Val-de-Marne), 6 mars 2018 (APMnews) - La prise en charge de l'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique à la phase aiguë s'est améliorée en France entre 2011 et 2016, avec notamment une hausse du taux de thrombolyse, mais le délai entre les premiers symptômes et l'arrivée à l'hôpital stagne, montre une étude publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Ces résultats reposent sur l'analyse des indicateurs d'évaluation de la prise en charge des patients victimes d'AVC mis en place par la Haute autorité de santé (HAS) entre 2011 et 2017 dans le cadre du plan national ministériel 2010-2014, indiquent Alexis Schnitzler de la HAS et de l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et ses collègues.

Pour évaluer l'impact du plan, ils ont analysé les dossiers de patients pris en charge pour un AVC, identifiés à l'aide du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) en 2011, 2012, 2014 et 2016, lorsqu'ont eu lieu les quatre campagnes d'évaluation nationales coordonnées par la HAS.

L'étude a porté sur un total de 87.365 dossiers de patients pris en charge dans près de 500 établissements de santé.

Les résultats confirment une amélioration globale de la qualité de la prise en charge aiguë des patients victimes d'un AVC ischémique en établissement MCO entre 2011 et 2016, comme l'ont suggéré de précédents travaux sur la période 2008-2014 (cf dépêche du 22/11/2016 à 16:59).

Le délai médian entre l'apparition des symptômes et l'arrivée à l'hôpital est toutefois resté stable entre 2011 et 2016, passant de 3h03 à 3h07. De manière similaire, le pourcentage des patients arrivant à l'hôpital dans un délai compatible avec la réalisation de la thrombolyse est lui aussi resté stable (57,5% des patients en 2016).

Tous les autres indicateurs sont positifs, avec notamment une diminution significative du délai médian entre l'arrivée à l’hôpital et la réalisation de l'imagerie, de 1h54 en 2011 à 1h42 en 2016. C'est encore inférieur au délai recommandé d'une heure, mais la part des patients ayant l'examen d'imagerie dans ce délai progresse (34% en 2016 vs 27,3% en 2011).

Concernant les indicateurs de prise en charge précisément, la part des patients pris en charge dans un établissement possédant une unité neurovasculaire (UNV) a augmenté de manière significative, de 63,3% en 2011 à 72,6% en 2016.

Le recours à l'IRM en première intention a aussi progressé, passant de 18,1% des patients à 33,8%.

Le taux de thrombolyse est passé de 8,6% de l'ensemble des patients à 14,3%. Pour les patients arrivant dans un délai compatible, le taux atteint 32% en 2016 (vs 25,8% en 2011). Le délai médian entre l'arrivée à l'hôpital et l'imagerie pour ces patients est de 42 min en 2016, en progrès par rapport à 2011 mais encore supérieur aux 30 minutes recommandées.

Des actions de sensibilisation sans effet

Les auteurs notent que malgré "des efforts importants", en particulier dans l'information de la population française sur les signes évocateurs d'un AVC (campagne radio, internet, presse écrite, journées d'information en région) pour un coût total d'environ 31 millions €, "cette démarche a eu peu d'impact" sur le délai d'arrivée à l'hôpital. "Il reste long, à plus de 3 heures, et la proportion des patients arrivant dans un délai compatible avec un traitement fibrinolytique est restée stable sur la période d'étude."

L'augmentation du nombre d'UNV sur le territoire a permis d'augmenter la part des patients pris en charge dans ces structures spécialisées. Le développement des nouvelles UNV a été accompagné par une réorganisation des services de radiologie et l'implantation de nouveaux appareils IRM. En parallèle, les structures ont été sensibilisées à l'importance d'améliorer la rapidité d'accès à un service de radiologie en cas de suspicion d'AVC, poursuivent-ils.

L'évolution du délai arrivée-imagerie est statistiquement significative mais avec une diminution de seulement 12 minutes, les auteurs la qualifient de "faible" et l'expliquent notamment par la concentration des patients sur les structures spécialisées et l'augmentation des recours à une IRM en première intention.

Concernant l'augmentation du taux de thrombolyse, ils estiment que cette tendance s'explique davantage par le développement et la structuration des UNV puisque le délai d'arrivée dans les établissements est resté stable.

(BEH, n°5, 6 mars, p78-84)

ld/ab/APMnews

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SAINT-MAURICE (Val-de-Marne), 6 mars 2018 (APMnews) - La prise en charge de l'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique à la phase aiguë s'est améliorée en France entre 2011 et 2016, avec notamment une hausse du taux de thrombolyse, mais le délai entre les premiers symptômes et l'arrivée à l'hôpital stagne, montre une étude publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Ces résultats reposent sur l'analyse des indicateurs d'évaluation de la prise en charge des patients victimes d'AVC mis en place par la Haute autorité de santé (HAS) entre 2011 et 2017 dans le cadre du plan national ministériel 2010-2014, indiquent Alexis Schnitzler de la HAS et de l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et ses collègues.

Pour évaluer l'impact du plan, ils ont analysé les dossiers de patients pris en charge pour un AVC, identifiés à l'aide du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) en 2011, 2012, 2014 et 2016, lorsqu'ont eu lieu les quatre campagnes d'évaluation nationales coordonnées par la HAS.

L'étude a porté sur un total de 87.365 dossiers de patients pris en charge dans près de 500 établissements de santé.

Les résultats confirment une amélioration globale de la qualité de la prise en charge aiguë des patients victimes d'un AVC ischémique en établissement MCO entre 2011 et 2016, comme l'ont suggéré de précédents travaux sur la période 2008-2014 (cf dépêche du 22/11/2016 à 16:59).

Le délai médian entre l'apparition des symptômes et l'arrivée à l'hôpital est toutefois resté stable entre 2011 et 2016, passant de 3h03 à 3h07. De manière similaire, le pourcentage des patients arrivant à l'hôpital dans un délai compatible avec la réalisation de la thrombolyse est lui aussi resté stable (57,5% des patients en 2016).

Tous les autres indicateurs sont positifs, avec notamment une diminution significative du délai médian entre l'arrivée à l’hôpital et la réalisation de l'imagerie, de 1h54 en 2011 à 1h42 en 2016. C'est encore inférieur au délai recommandé d'une heure, mais la part des patients ayant l'examen d'imagerie dans ce délai progresse (34% en 2016 vs 27,3% en 2011).

Concernant les indicateurs de prise en charge précisément, la part des patients pris en charge dans un établissement possédant une unité neurovasculaire (UNV) a augmenté de manière significative, de 63,3% en 2011 à 72,6% en 2016.

Le recours à l'IRM en première intention a aussi progressé, passant de 18,1% des patients à 33,8%.

Le taux de thrombolyse est passé de 8,6% de l'ensemble des patients à 14,3%. Pour les patients arrivant dans un délai compatible, le taux atteint 32% en 2016 (vs 25,8% en 2011). Le délai médian entre l'arrivée à l'hôpital et l'imagerie pour ces patients est de 42 min en 2016, en progrès par rapport à 2011 mais encore supérieur aux 30 minutes recommandées.

Des actions de sensibilisation sans effet

Les auteurs notent que malgré "des efforts importants", en particulier dans l'information de la population française sur les signes évocateurs d'un AVC (campagne radio, internet, presse écrite, journées d'information en région) pour un coût total d'environ 31 millions €, "cette démarche a eu peu d'impact" sur le délai d'arrivée à l'hôpital. "Il reste long, à plus de 3 heures, et la proportion des patients arrivant dans un délai compatible avec un traitement fibrinolytique est restée stable sur la période d'étude."

L'augmentation du nombre d'UNV sur le territoire a permis d'augmenter la part des patients pris en charge dans ces structures spécialisées. Le développement des nouvelles UNV a été accompagné par une réorganisation des services de radiologie et l'implantation de nouveaux appareils IRM. En parallèle, les structures ont été sensibilisées à l'importance d'améliorer la rapidité d'accès à un service de radiologie en cas de suspicion d'AVC, poursuivent-ils.

L'évolution du délai arrivée-imagerie est statistiquement significative mais avec une diminution de seulement 12 minutes, les auteurs la qualifient de "faible" et l'expliquent notamment par la concentration des patients sur les structures spécialisées et l'augmentation des recours à une IRM en première intention.

Concernant l'augmentation du taux de thrombolyse, ils estiment que cette tendance s'explique davantage par le développement et la structuration des UNV puisque le délai d'arrivée dans les établissements est resté stable.

(BEH, n°5, 6 mars, p78-84)

ld/ab/APMnews

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