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09/12 2015
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BILAN À MI-PARCOURS DES DOSSIERS MEDIATOR* EXAMINÉS À L'ONIAM: 141 VICTIMES OPÉRÉES AU MOINS UNE FOIS, 10 DÉCÉDÉES

BAGNOLET (Seine-Saint-Denis), 8 décembre 2015 (APM) - Selon le bilan à mi-parcours des dossiers Mediator* (benfluorex, Servier) déposés auprès de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam), 141 victimes ont été opérées au moins une fois et 10 sont décédées, selon un communiqué transmis mardi par l'Oniam.

Ce bilan arrêté au 31 mai 2015 est publié dans la revue de la Société française de cardiologie.

Parmi les 8.787 demandes déposées à cette date, 4.389 ont été examinées. Un tiers a fait l'objet d'une indemnisation. L'office précise que cette proportion est susceptible d'évoluer avec la possibilité de réexaminer certains dossiers rejetés au titre de l'évolution des connaissances scientifiques -une disposition prévue dans le projet de loi de santé adopté en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale mardi 1er décembre.

Sur les 1.388 victimes de dommages reconnus comme étant imputables à Mediator*, le bilan fait apparaître 1.253 insuffisances aortiques, 604 insuffisances mitrales, 50 insuffisances tricupsides de grade égal ou supérieur à 2 et 19 hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP).

Parmi ces demandeurs, 141 ont été opérés au moins une fois et 132 ont subi un remplacement valvulaire. Le nombre de décès était de 10 au 31 mai, mais il a évolué à 19 au 30 novembre. L'Oniam rappelle que ce chiffre ne peut pas être mis en parallèle avec les évaluations épidémiologiques. Celles-ci estiment le nombre de morts entre 500 et 2.000, note-t-on. En effet 90% de ces demandes en réparation concernent des décès survenus à partir de l'année du retrait en 2009 et ne reflètent pas les 33 ans de commercialisation du médicament. Avant 2009, les cas de décès étaient généralement insuffisamment documentés, indique l'Oniam.

D'après ce premier bilan, le collège d'experts constate "la grande fréquence des fuites valvulaires de faible grade". Bien que souvent symptomatiques, celles-ci ne sont pas toujours associées à des modifications morphologiques.

Les experts rapportent l'existence de lésions, "peu décrites jusque-là chez des patients exposés à Mediator*" dont l'origine toxique a été histologiquement authentifiée: prolapsus valvulaires aortiques, calcifications valvulaires, sténoses mitrales voire aortiques (associées à une fuite).

Le collège souligne l'apport de l'examen anatomopathologique et l'utilité des explorations à l'effort.

A l'issue de l'examen de plus de 1.350 valvulopathies et à l'appui de la littérature scientifique, le collège affirme savoir "désormais que le rhumatisme articulaire aigu (RAA) n'est plus le grand pourvoyeur des atteintes valvulaires en France depuis 1960". Il ajoute que le diagnostic de valvulopathie d'origine rhumatismale avait été porté par "excès et souvent sans vérification", le corps médical n'ayant pas été formé à la reconnaissance des valvulopathies d'origine toxique avant 2009.

Ces constats le conduisent à considérer que la notion de RAA "doit être documentée" et que l'analyse anatomopathologique par des médecins experts permet de l'objectiver.

vib/ab/APM polsan

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BILAN À MI-PARCOURS DES DOSSIERS MEDIATOR* EXAMINÉS À L'ONIAM: 141 VICTIMES OPÉRÉES AU MOINS UNE FOIS, 10 DÉCÉDÉES

BAGNOLET (Seine-Saint-Denis), 8 décembre 2015 (APM) - Selon le bilan à mi-parcours des dossiers Mediator* (benfluorex, Servier) déposés auprès de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam), 141 victimes ont été opérées au moins une fois et 10 sont décédées, selon un communiqué transmis mardi par l'Oniam.

Ce bilan arrêté au 31 mai 2015 est publié dans la revue de la Société française de cardiologie.

Parmi les 8.787 demandes déposées à cette date, 4.389 ont été examinées. Un tiers a fait l'objet d'une indemnisation. L'office précise que cette proportion est susceptible d'évoluer avec la possibilité de réexaminer certains dossiers rejetés au titre de l'évolution des connaissances scientifiques -une disposition prévue dans le projet de loi de santé adopté en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale mardi 1er décembre.

Sur les 1.388 victimes de dommages reconnus comme étant imputables à Mediator*, le bilan fait apparaître 1.253 insuffisances aortiques, 604 insuffisances mitrales, 50 insuffisances tricupsides de grade égal ou supérieur à 2 et 19 hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP).

Parmi ces demandeurs, 141 ont été opérés au moins une fois et 132 ont subi un remplacement valvulaire. Le nombre de décès était de 10 au 31 mai, mais il a évolué à 19 au 30 novembre. L'Oniam rappelle que ce chiffre ne peut pas être mis en parallèle avec les évaluations épidémiologiques. Celles-ci estiment le nombre de morts entre 500 et 2.000, note-t-on. En effet 90% de ces demandes en réparation concernent des décès survenus à partir de l'année du retrait en 2009 et ne reflètent pas les 33 ans de commercialisation du médicament. Avant 2009, les cas de décès étaient généralement insuffisamment documentés, indique l'Oniam.

D'après ce premier bilan, le collège d'experts constate "la grande fréquence des fuites valvulaires de faible grade". Bien que souvent symptomatiques, celles-ci ne sont pas toujours associées à des modifications morphologiques.

Les experts rapportent l'existence de lésions, "peu décrites jusque-là chez des patients exposés à Mediator*" dont l'origine toxique a été histologiquement authentifiée: prolapsus valvulaires aortiques, calcifications valvulaires, sténoses mitrales voire aortiques (associées à une fuite).

Le collège souligne l'apport de l'examen anatomopathologique et l'utilité des explorations à l'effort.

A l'issue de l'examen de plus de 1.350 valvulopathies et à l'appui de la littérature scientifique, le collège affirme savoir "désormais que le rhumatisme articulaire aigu (RAA) n'est plus le grand pourvoyeur des atteintes valvulaires en France depuis 1960". Il ajoute que le diagnostic de valvulopathie d'origine rhumatismale avait été porté par "excès et souvent sans vérification", le corps médical n'ayant pas été formé à la reconnaissance des valvulopathies d'origine toxique avant 2009.

Ces constats le conduisent à considérer que la notion de RAA "doit être documentée" et que l'analyse anatomopathologique par des médecins experts permet de l'objectiver.

vib/ab/APM polsan

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