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21/08 2020
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BOUCHES-DU-RHÔNE: ACTIVATION DU PLAN BLANC DANS LES HÔPITAUX ET RÉOUVERTURE DES UNITÉS COVID-19

(Par Sylvain LABAUNE)

MARSEILLE, 21 août 2020 (APMnews) - Le plan blanc a été réactivé dans les hôpitaux publics des Bouches-du-Rhône entraînant notamment la réouverture d'unités Covid-19 dans les prochains jours dans les établissements qui n'en avaient pas maintenu, a expliqué jeudi à APMnews Anthony Valdez, directeur de l'organisation des soins de l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

Le département a été classé en niveau de vulnérabilité élevé par Santé publique France (cf dépêche du 19/08/2020 à 11:12). Le taux d'incidence est de 85,1 pour 100.000 habitants sur la période du 10 au 16 août, soit un taux supérieur au seuil d'alerte fixé à 50/100.000.

L'ARS observe "depuis quelques jours" une courbe ascendante sur les hospitalisations Covid dans les Bouches-du-Rhône. "A ce jour la pression sur les hôpitaux est assez faible, avec une vingtaine de patients admis en réanimation. Mais si l'on observe la situation sur 10 jours, il se dessine une courbe ascendante" avec une "pression croissante sur les capacités d'hospitalisation", a analysé Anthony Valdez.

"Ce constat de vulnérabilité élevée" s'est traduit par la "réactivation" vendredi 14 août du plan blanc dans les établissements sanitaires, a déclaré Anthony Valdez.

Avec le déclenchement du plan blanc, "on réhausse le niveau d'alerte" et "on active le stade 2 de gestion de crise sanitaire", a-t-il précisé.

Concrètement, les hôpitaux publics des Bouches-du-Rhône doivent "ré-envisager l'ouverture à très court terme d'unités Covid dédiées", afin de savoir "à quelle date ils les activent et avec quels personnels", a expliqué Anthony Valdez.

"Un certain nombre d'établissements avaient désactivé ces unités dédiées, il s'agit maintenant de les réactiver", a-t-il continué. "Pour certains c'est immédiat, parce qu'on observe un flux entrant qui commence à être tendu, pour d'autres il s'agit d'anticiper leur ouverture", par exemple dès "lundi [prochain]", a-t-il continué.

Pour les établissements ayant maintenu leurs unités Covid après la première vague, il s'agit de déterminer s'il faut armer davantage de lits ou si la capacité actuelle est suffisante.

Sollicités jeudi et vendredi par APMnews, plusieurs établissements ont fait le point sur la situation.

L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) travaille actuellement sur sa capacité en lits Covid et indique qu'elle communiquera la semaine prochaine sur son plan. Jeudi, l'institution prenait en charge 7 patients Covid en réanimation et 22 patients dans l'unité d'hospitalisation qui a été maintenue à l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection.

Le centre hospitalier (CH) de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) a redimensionné en juin son unité Covid à 6 lits. "Elle n’a pas été fermée et suffit aujourd’hui à nos besoins", a déclaré le directeur de l'établissement, Jean-Yves Le Quellec. "La réactivation du plan blanc n’entraîn[e] pas pour le moment de modification de cette organisation à court terme."

Le CH d'Avignon (situé dans le Vaucluse à la frontière des Bouches-du-Rhône) dispose d'une unité Covid pouvant accueillir jusqu'à 17 patients. La capacité de cette unité qui n'a jamais fermé est "adaptée régulièrement aux besoins" en fonction du flux d'admission, a indiqué la direction. Elle accueille actuellement "quelques patients".

Réactivation des cellules de crise et soutien aux Ehpad

Outre la réflexion sur les unités Covid, Anthony Valdez explique qu'il a été demandé aux hôpitaux dans le cadre du plan blanc de:

  • "Réactiver les cellules de crise" ainsi que les missions du "directeur médical de crise" dans les établissements.
  • Surveiller "l'activité des urgences", sachant que les appels sur les plateformes du Samu-Centre 15 "sont actuellement très nombreux, sans que cela soit spécialement lié au Covid".
  • "Mettre en alerte les laboratoires", dans le contexte d'un "volume de dépistage déjà très élevé avec une moyenne cette dernière semaine de 12.000 tests par jour en Paca". "Je pense que l'on pourra encore monter de quelques milliers."
  • Avoir un stock de sécurité en propofol et midazolam de "3 voire 4 semaines pour résister à éventuelle 2e vague", et ce même s'il n'y a "plus de tensions" sur ces hypnotiques.

Les établissements doivent également "soutenir" les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en renforçant si besoin "les effectifs des équipes mobiles de gériatrie et les équipes opérationnelles d'hygiène", précise-t-il.

Pas de déprogrammation d'activité

Les mesures du plan blanc ne doivent toutefois pas conduire à des déprogrammations d'activités dans les établissements sanitaires.

Les unités Covid maintenues ou nouvellement rouvertes devront coexister avec "l'activité normale". "Tout le monde va devoir prendre en charge des patients Covid sans déprogrammer, c'est notre leitmotiv", insiste Anthony Valdez.

C'est "l'enjeu de cette deuxième vague qui approche", poursuit-il. "On a vu à quel point la reprise d'activité a été compliquée" après la déprogrammation de la première vague.

Il faut "mener de front l'ensemble des activités sans déprogrammer dans la mesure possible", et le maintien de cet objectif "suppose évidemment qu'en ville tout le monde respecte les gestes barrières", souligne-t-il.

Comment financer les unités Covid ?

Pour financer le fonctionnement des unités Covid (achat de matériels, recrutement de personnel, etc.) en parallèle de l'activité normale, les hôpitaux bénéficient de la garantie de financement mise en place par l'Etat pendant la première vague (cf dépêche du 07/05/2020 à 12:52), explique Anthony Valdez.

Cette garantie sera égale au "chiffre d'affaires T2A [tarification à l'activité] réalisé l'année précédente, plus les évolutions tarifaires" pour 2020, détaille-t-il.

A cela s'ajoutent les avances de trésorerie attribuées régulièrement par l'ARS aux établissements pendant la crise et qui "vont probablement se transformer également en garantie de financement, c'est-à-dire en confirmation de dotations", développe-t-il.

Par ailleurs, un enquête de l'ARS est en cours pour "évaluer et compenser les surcoûts" dus à la crise, par exemple ceux engendrés par "les contrats d'intérim, les CDD ponctuels" ou encore "les dépenses supplémentaires en réactifs ou en masques", ajoute-t-il.

syl/ab/APMnews

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(Par Sylvain LABAUNE)

MARSEILLE, 21 août 2020 (APMnews) - Le plan blanc a été réactivé dans les hôpitaux publics des Bouches-du-Rhône entraînant notamment la réouverture d'unités Covid-19 dans les prochains jours dans les établissements qui n'en avaient pas maintenu, a expliqué jeudi à APMnews Anthony Valdez, directeur de l'organisation des soins de l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

Le département a été classé en niveau de vulnérabilité élevé par Santé publique France (cf dépêche du 19/08/2020 à 11:12). Le taux d'incidence est de 85,1 pour 100.000 habitants sur la période du 10 au 16 août, soit un taux supérieur au seuil d'alerte fixé à 50/100.000.

L'ARS observe "depuis quelques jours" une courbe ascendante sur les hospitalisations Covid dans les Bouches-du-Rhône. "A ce jour la pression sur les hôpitaux est assez faible, avec une vingtaine de patients admis en réanimation. Mais si l'on observe la situation sur 10 jours, il se dessine une courbe ascendante" avec une "pression croissante sur les capacités d'hospitalisation", a analysé Anthony Valdez.

"Ce constat de vulnérabilité élevée" s'est traduit par la "réactivation" vendredi 14 août du plan blanc dans les établissements sanitaires, a déclaré Anthony Valdez.

Avec le déclenchement du plan blanc, "on réhausse le niveau d'alerte" et "on active le stade 2 de gestion de crise sanitaire", a-t-il précisé.

Concrètement, les hôpitaux publics des Bouches-du-Rhône doivent "ré-envisager l'ouverture à très court terme d'unités Covid dédiées", afin de savoir "à quelle date ils les activent et avec quels personnels", a expliqué Anthony Valdez.

"Un certain nombre d'établissements avaient désactivé ces unités dédiées, il s'agit maintenant de les réactiver", a-t-il continué. "Pour certains c'est immédiat, parce qu'on observe un flux entrant qui commence à être tendu, pour d'autres il s'agit d'anticiper leur ouverture", par exemple dès "lundi [prochain]", a-t-il continué.

Pour les établissements ayant maintenu leurs unités Covid après la première vague, il s'agit de déterminer s'il faut armer davantage de lits ou si la capacité actuelle est suffisante.

Sollicités jeudi et vendredi par APMnews, plusieurs établissements ont fait le point sur la situation.

L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) travaille actuellement sur sa capacité en lits Covid et indique qu'elle communiquera la semaine prochaine sur son plan. Jeudi, l'institution prenait en charge 7 patients Covid en réanimation et 22 patients dans l'unité d'hospitalisation qui a été maintenue à l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection.

Le centre hospitalier (CH) de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) a redimensionné en juin son unité Covid à 6 lits. "Elle n’a pas été fermée et suffit aujourd’hui à nos besoins", a déclaré le directeur de l'établissement, Jean-Yves Le Quellec. "La réactivation du plan blanc n’entraîn[e] pas pour le moment de modification de cette organisation à court terme."

Le CH d'Avignon (situé dans le Vaucluse à la frontière des Bouches-du-Rhône) dispose d'une unité Covid pouvant accueillir jusqu'à 17 patients. La capacité de cette unité qui n'a jamais fermé est "adaptée régulièrement aux besoins" en fonction du flux d'admission, a indiqué la direction. Elle accueille actuellement "quelques patients".

Réactivation des cellules de crise et soutien aux Ehpad

Outre la réflexion sur les unités Covid, Anthony Valdez explique qu'il a été demandé aux hôpitaux dans le cadre du plan blanc de:

  • "Réactiver les cellules de crise" ainsi que les missions du "directeur médical de crise" dans les établissements.
  • Surveiller "l'activité des urgences", sachant que les appels sur les plateformes du Samu-Centre 15 "sont actuellement très nombreux, sans que cela soit spécialement lié au Covid".
  • "Mettre en alerte les laboratoires", dans le contexte d'un "volume de dépistage déjà très élevé avec une moyenne cette dernière semaine de 12.000 tests par jour en Paca". "Je pense que l'on pourra encore monter de quelques milliers."
  • Avoir un stock de sécurité en propofol et midazolam de "3 voire 4 semaines pour résister à éventuelle 2e vague", et ce même s'il n'y a "plus de tensions" sur ces hypnotiques.

Les établissements doivent également "soutenir" les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en renforçant si besoin "les effectifs des équipes mobiles de gériatrie et les équipes opérationnelles d'hygiène", précise-t-il.

Pas de déprogrammation d'activité

Les mesures du plan blanc ne doivent toutefois pas conduire à des déprogrammations d'activités dans les établissements sanitaires.

Les unités Covid maintenues ou nouvellement rouvertes devront coexister avec "l'activité normale". "Tout le monde va devoir prendre en charge des patients Covid sans déprogrammer, c'est notre leitmotiv", insiste Anthony Valdez.

C'est "l'enjeu de cette deuxième vague qui approche", poursuit-il. "On a vu à quel point la reprise d'activité a été compliquée" après la déprogrammation de la première vague.

Il faut "mener de front l'ensemble des activités sans déprogrammer dans la mesure possible", et le maintien de cet objectif "suppose évidemment qu'en ville tout le monde respecte les gestes barrières", souligne-t-il.

Comment financer les unités Covid ?

Pour financer le fonctionnement des unités Covid (achat de matériels, recrutement de personnel, etc.) en parallèle de l'activité normale, les hôpitaux bénéficient de la garantie de financement mise en place par l'Etat pendant la première vague (cf dépêche du 07/05/2020 à 12:52), explique Anthony Valdez.

Cette garantie sera égale au "chiffre d'affaires T2A [tarification à l'activité] réalisé l'année précédente, plus les évolutions tarifaires" pour 2020, détaille-t-il.

A cela s'ajoutent les avances de trésorerie attribuées régulièrement par l'ARS aux établissements pendant la crise et qui "vont probablement se transformer également en garantie de financement, c'est-à-dire en confirmation de dotations", développe-t-il.

Par ailleurs, un enquête de l'ARS est en cours pour "évaluer et compenser les surcoûts" dus à la crise, par exemple ceux engendrés par "les contrats d'intérim, les CDD ponctuels" ou encore "les dépenses supplémentaires en réactifs ou en masques", ajoute-t-il.

syl/ab/APMnews

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