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22/03 2024
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CENTRE-VAL DE LOIRE: L'ARS DÉTAILLE UN PLAN POUR CALMER LES TENSIONS AUX URGENCES DU CH DE CHÂTEAUROUX-LE BLANC

CHATEAUROUX, 22 mars 2024 (APMnews) - Face aux tensions que connaissent les urgences du centre hospitalier (CH) de Châteauroux-Le Blanc, l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire a détaillé un plan d'une vingtaine de mesures à mettre en place dans les prochaines semaines, dans un courrier envoyé mi-mars à l'établissement, qu'APMnews a pu consulter.

L'alerte a été donnée par le maire de Châteauroux, Gil Avérous (ex-LR), qui a interpellé l'ARS début mars concernant les difficultés rencontrées aux urgences de l'hôpital de la ville. Dans ce courrier, qui a fuité et été relayé par la presse locale, l'édile va jusqu'à "conseiller" les Castelroussins d'aller se faire soigner ailleurs, renvoyant vers les urgences d'Issoudun (Indre).

En réponse, la directrice générale de l'ARS, Clara de Bort, s'est rendue au CH le 11 mars afin de faire le point sur la situation avec la directrice de l'établissement, Evelyne Poupet, et le maire de la ville.

Elle a d'abord rappelé que l'instauration du service d'accès aux soins (SAS) avait permis de "réduire fortement le flux de passages aux urgences, passé de 50.000 à 40.000 par an entre 2018 et 2023".

"J'ai bien noté néanmoins que le temps de passage aux urgences a tendance à se rallonger, passant de 83 à 115 minutes sur la même période", a-t-elle observé.

Les urgences du CH font ainsi face à un vieillissement de la population, une diminution des effectifs de médecine de ville, des problèmes de transport et d'aval des urgences.

"Dans ce contexte, nous devons apporter un soin particulier à la gestion des flux, à la qualité de l’information aux usagers, et à l'accompagnement hôtelier de ceux-ci", a pointé Clara de Bort.

Un travail sur l'amont et l'aval

La directrice générale de l'ARS a ainsi demandé la mise en place de plusieurs mesures.

Concernant l'amont des urgences, l'ARS appelle à relancer le courrier aux médecins libéraux et aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) "pour leur réexpliquer les modalités d'entrée directe, afin que les patients attendus dans les services ne passent pas par les urgences". Une mise au point avec les Ehpad concernant l'astreinte gériatrique est en outre recommandée.

Sous un mois, le CH devra également définir un seuil de déclenchement de la régulation à l'entrée et un protocole de réorientation des patients qui se présentent pour un motif inadéquat.

Côté aval, "je souhaite que le CH de Châteauroux prenne en charge la coordination ambulancière, activité pour laquelle il sera financé par l'ARS, et que la fiche de poste soit publiée sous un mois", a noté Clara de Bort.

Ce financement de l'ARS correspond à "un poste équivalent temps plein", a-t-elle précisé à APMnews.

Les commissions d'admission en Ehpad et services médicaux et de réadaptation (SMR) doivent être plus fréquentes et une commission des séjours anormalement longs et/ou complexes doit être créée.

L'ARS préconise qu'un projet médical conjoint soit établi d'ici cet été avec la clinique Saint-François (Elsan).

Repenser la gouvernance

S'agissant des flux au sein des urgences, l'ARS souhaite qu'"à effet immédiat", lorsque des patients attendent dans le sas d'entrée, les box ne soient plus réservés à la filière médecine d'une part, et à la filière d'orthopédie-traumatologie d'autre part, de manière que le maximum de patients puissent patienter en box plutôt que dans le sas d'entrée.

Clara de Bort préconise également une plus grande liberté d'action pour les infirmiers et infirmiers d'accueil et d'orientation, notamment via la mise en place de protocoles de coopération.

"Cela peut-être par exemple un protocole pour autoriser la prescription d'acte d'imagerie pour des fractures simples par des infirmiers", a-t-elle expliqué.

La directrice générale de l'ARS demande aussi une réorganisation du site, avec l'aménagement d'un salon de transport et un salon de sortie. "Il existe déjà une salle d'attente inutilisée au sein du CH", a-t-elle relevé.

Un système permettant une meilleure identification des patients censés rester à jeun et informant les usagers du délai d'attente moyen estimé doit aussi être installé "d'ici un mois".

Durant le premier semestre, le CH aura aussi à relancer "une formation de prévention et de gestion de l'agressivité des usagers", peut-on lire dans le courrier.

En prévision du renouvellement des chefferies de service prévu cet été, l'ARS demande à ce que soit repensée "l'organisation de la chefferie des urgences […] en envisageant le pilotage de ces entités de manière plus unifiée et solidaire, par un binôme de médecins", est-il inscrit.

"Le passage à un binôme dans la chefferie permettra de mieux faire circuler l'information, d'apaiser le service", a jugé Clara de Bort.

Elle s'est engagée à revenir "d'ici quelques semaines" au CH de Châteauroux. Entre-temps, un point avec le CH a lieu chaque semaine pour suivre la mise en œuvre du plan de l'ARS.

mg/ab/APMnews

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CHATEAUROUX, 22 mars 2024 (APMnews) - Face aux tensions que connaissent les urgences du centre hospitalier (CH) de Châteauroux-Le Blanc, l'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire a détaillé un plan d'une vingtaine de mesures à mettre en place dans les prochaines semaines, dans un courrier envoyé mi-mars à l'établissement, qu'APMnews a pu consulter.

L'alerte a été donnée par le maire de Châteauroux, Gil Avérous (ex-LR), qui a interpellé l'ARS début mars concernant les difficultés rencontrées aux urgences de l'hôpital de la ville. Dans ce courrier, qui a fuité et été relayé par la presse locale, l'édile va jusqu'à "conseiller" les Castelroussins d'aller se faire soigner ailleurs, renvoyant vers les urgences d'Issoudun (Indre).

En réponse, la directrice générale de l'ARS, Clara de Bort, s'est rendue au CH le 11 mars afin de faire le point sur la situation avec la directrice de l'établissement, Evelyne Poupet, et le maire de la ville.

Elle a d'abord rappelé que l'instauration du service d'accès aux soins (SAS) avait permis de "réduire fortement le flux de passages aux urgences, passé de 50.000 à 40.000 par an entre 2018 et 2023".

"J'ai bien noté néanmoins que le temps de passage aux urgences a tendance à se rallonger, passant de 83 à 115 minutes sur la même période", a-t-elle observé.

Les urgences du CH font ainsi face à un vieillissement de la population, une diminution des effectifs de médecine de ville, des problèmes de transport et d'aval des urgences.

"Dans ce contexte, nous devons apporter un soin particulier à la gestion des flux, à la qualité de l’information aux usagers, et à l'accompagnement hôtelier de ceux-ci", a pointé Clara de Bort.

Un travail sur l'amont et l'aval

La directrice générale de l'ARS a ainsi demandé la mise en place de plusieurs mesures.

Concernant l'amont des urgences, l'ARS appelle à relancer le courrier aux médecins libéraux et aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) "pour leur réexpliquer les modalités d'entrée directe, afin que les patients attendus dans les services ne passent pas par les urgences". Une mise au point avec les Ehpad concernant l'astreinte gériatrique est en outre recommandée.

Sous un mois, le CH devra également définir un seuil de déclenchement de la régulation à l'entrée et un protocole de réorientation des patients qui se présentent pour un motif inadéquat.

Côté aval, "je souhaite que le CH de Châteauroux prenne en charge la coordination ambulancière, activité pour laquelle il sera financé par l'ARS, et que la fiche de poste soit publiée sous un mois", a noté Clara de Bort.

Ce financement de l'ARS correspond à "un poste équivalent temps plein", a-t-elle précisé à APMnews.

Les commissions d'admission en Ehpad et services médicaux et de réadaptation (SMR) doivent être plus fréquentes et une commission des séjours anormalement longs et/ou complexes doit être créée.

L'ARS préconise qu'un projet médical conjoint soit établi d'ici cet été avec la clinique Saint-François (Elsan).

Repenser la gouvernance

S'agissant des flux au sein des urgences, l'ARS souhaite qu'"à effet immédiat", lorsque des patients attendent dans le sas d'entrée, les box ne soient plus réservés à la filière médecine d'une part, et à la filière d'orthopédie-traumatologie d'autre part, de manière que le maximum de patients puissent patienter en box plutôt que dans le sas d'entrée.

Clara de Bort préconise également une plus grande liberté d'action pour les infirmiers et infirmiers d'accueil et d'orientation, notamment via la mise en place de protocoles de coopération.

"Cela peut-être par exemple un protocole pour autoriser la prescription d'acte d'imagerie pour des fractures simples par des infirmiers", a-t-elle expliqué.

La directrice générale de l'ARS demande aussi une réorganisation du site, avec l'aménagement d'un salon de transport et un salon de sortie. "Il existe déjà une salle d'attente inutilisée au sein du CH", a-t-elle relevé.

Un système permettant une meilleure identification des patients censés rester à jeun et informant les usagers du délai d'attente moyen estimé doit aussi être installé "d'ici un mois".

Durant le premier semestre, le CH aura aussi à relancer "une formation de prévention et de gestion de l'agressivité des usagers", peut-on lire dans le courrier.

En prévision du renouvellement des chefferies de service prévu cet été, l'ARS demande à ce que soit repensée "l'organisation de la chefferie des urgences […] en envisageant le pilotage de ces entités de manière plus unifiée et solidaire, par un binôme de médecins", est-il inscrit.

"Le passage à un binôme dans la chefferie permettra de mieux faire circuler l'information, d'apaiser le service", a jugé Clara de Bort.

Elle s'est engagée à revenir "d'ici quelques semaines" au CH de Châteauroux. Entre-temps, un point avec le CH a lieu chaque semaine pour suivre la mise en œuvre du plan de l'ARS.

mg/ab/APMnews

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