Actualités de l'Urgence - APM

24/01 2019
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CHU DE MONTPELLIER: UN "LÉGER TASSEMENT" DE L'ACTIVITÉ EN 2018

(Par Sylvain LABAUNE)

MONTPELLIER, 24 janvier 2019 (APMnews) - L'activité du CHU de Montpellier a continué d'augmenter en 2018 mais s'est toutefois "légèrement tassée", du fait notamment du passage de certaines séances d'hôpital de jour vers les consultations externes, a expliqué mercredi à APMnews son directeur général, Thomas Le Ludec.

L'hôpital universitaire avait enregistré en 2017 une croissance globale de son activité de 2% (cf dépêche du 12/06/2018 à 18:28 et dépêche du 19/01/2018 à 12:30). Son nouveau projet d'établissement a été présenté en juin 2018, rappelle-t-on.

"A périmètre constant, l'activité a continué de bien se maintenir en 2018", a annoncé Thomas Le Ludec. Elle a augmenté dans certains secteurs avec une hausse de 2,2% du nombre de passages aux urgences (à 125.000) et de 5,7% des naissances (à 3.885).

"Les hospitalisations complètes sur les séjours de plus de 3 jours ont légèrement augmenté", de même pour les consultations externes, qui ont atteint "555.000 prises en charge en 2018".

Le nombre de transplantations et greffes d'organes, ou de tissus, est passé de 487 à 557 en 2018. L'augmentation a été particulièrement prononcée au niveau des greffes rénales (166 en 2018), ce qui place le CHU de Montpellier "au 3e rang national" dans la spécialité. Le taux ambulatoire, pour les séjours sans nuitées, a atteint 48%, a souligné le directeur général.

Malgré des hausses prononcées, "nous sommes globalement dans un léger tassement de l'activité, lié au passage de certaines séances d'hôpitaux de jour vers les consultations externes. [...] Si nous n'avions pas effectué cette transformation, engagée il y a plusieurs années, nous aurions eu une activité égale [à l'exercice précédent]."

Thomas Le Ludec a expliqué que le nombre de lits d'hospitalisation avait légèrement baissé en 2018, même si "9 lits supplémentaires ont été créés en oncologie médicale".

La tendance de l'activité est donc à nuancer "au sens où il y a eu des évolutions des modes de prise en charge vers d'autres formes que l'hospitalisation complète", comme l'hospitalisation à domicile (HAD), les consultations externes ou l'hôpital de jour.

La HAD a notamment progressé "de près de 12%, avec 21.000 prises en charge, et un certain nombre d'activités d'hôpital de jour ont été transférées vers les consultations externes", développe-t-il.

Un budget principal "proche de l'équilibre"

Concernant les finances, le CHU de Montpellier devrait "être dans les tendances de valorisation de l'année précédente, avec un budget principal proche de l'équilibre", a annoncé Thomas Le Ludec. En 2017, l'hôpital universitaire a comptabilisé un excédent de 1,41 million d'euros sur un budget de 907 M€, soit 0,1% des produits (cf dépêche du 18/07/2018 à 16:07).

Mais le marqueur principal de l'exercice 2018 est "la réduction de la dette". Elle a diminué de manière "assez notable" en passant de 239 M€ à près de 216 M€, soit un désendettement de 23 M€", souligne-t-il.

Cette diminution du passif doit permettre de dégager des liquidités, le CHU ayant d'importants besoins d'investissement dans le cadre de son projet d'établissement 2018-2022 et de son schéma directeur immobilier.

Pour 2019, l'hôpital universitaire prévoit une croissance "raisonnable" de l'activité en volume, en poursuivant la "logique de diversification" des modes de prises en charge, a indiqué le directeur général.

Les opérations du projet médical, pour les douze prochains mois, sont notamment:

  • Le renforcement des capacités de soins critiques. A l'hôpital Lapeyronie, la réanimation et surveillance continue vont faire l'objet d'une réorganisation interne avec le regroupement des diverses unités internes
  • En gynécologie-obstétrique, un développement des pratiques avancées à l'échelle du groupement hospitalier de territoire (GHT) Est-Hérault-Sud-Aveyron
  • Aux urgences, le lancement de travaux de modernisation des urgences adultes dont les locaux datent en partie des années 80
  • La réorganisation du pôle neurosciences tête et cou, avec notamment la modernisation des prestations hôtelières et l'accroissement des capacités en soins critiques

En ce qui concerne les opérations immobilières à plus long terme, Thomas Le Ludec indique que la construction du bâtiment unique de biologie médicale (dont le coût est estimé à 83 M€) n'a pas encore démarrée: "Nous avons dû prendre en compte des modifications liées à la réévaluation du risque d'inondation."

Pour la finalisation d'un nouveau bâtiment abritant le Smur (11 M€), "nous avons eu un début d'exécution de travaux mais ils ont été stoppés pour des raisons internes à l'entreprise en charge du chantier".

Concernant la construction d'un pavillon spécialisé dans le traitement des maladies infectieuses et tropicales (MIT) (11 M€), le "chantier a bien démarré et devrait être livré en 2019 comme prévu", a annoncé le directeur général.

Vers un site unique ? (Rapport CRC)

La Chambre régionale des comptes (CRC) d'Occitanie a publié le 15 janvier un rapport de 99 pages sur le contrôle des comptes et de la gestion du CHU de Montpellier des exercices 2011 à 2016.

Les magistrats soulignent, en premier lieu, le redressement financier du CHU dont le compte principal est passé d'un déficit de 22,3 M€ en 2011 à un excédent de 7,8 M€ en 2016.

Ils pointent cependant la vétusté du patrimoine immobilier, avec certains sites non conformes aux règles de sécurité incendie. Ils relèvent que la mise en conformité des installations existantes, prévue entre 2017 et 2022, nécessiterait 63 M€ et un financement complémentaire de 50 M€ pour "satisfaire pleinement à la réglementation".

Dès lors, les magistrats demandent au CHU de Montpellier de trancher entre les travaux de mise aux normes des bâtiments actuels, et un regroupement des activités sanitaires sur un site unique d’ici 2030 comme le prévoit son schéma directeur immobilier actuel (datant de 2013).

Interrogé sur le rapport de la CRC, Thomas Le Ludec a expliqué que le CHU, "comme tous les établissements multisites", présente effectivement des non-conformités réglementaires en matière de sécurité incendie, "ce qui ne veut pas dire qu'il y a de la dangerosité, parce que nous investissons de façon très régulière pour généraliser la détection incendie".

"La question qui nous est posée, c'est de savoir si nous accompagnons l'évolution des bâtiments existants en réinjectant sur la période 2022-2032 encore beaucoup d'argent dans la sécurité, ou bien si nous envisageons une opération neuve."

"Cette question est la raison pour laquelle nous avons programmé en 2018 une actualisation de notre schéma directeur immobilier. Il faut se laisser le temps de réfléchir à la question du site unique", indique-t-il, car "c'est une opération extrêmement complexe et il est possible que certains sites aient une durée de vie plus importante que prévue".

La date de présentation du schéma directeur immobilier n'a pas encore été fixée. Des concertations doivent se poursuivre en 2019 en interne et au niveau des tutelles.

Thomas Le Ludec indique cependant que la réflexion en cours s'articule autour d'une "opération d'envergure qui prenne en compte plusieurs éléments: comment rationaliser la dispersion de plusieurs activités [notamment la filière mère-enfant], tendre vers un hôpital de parcours et améliorer le confort hôtelier".

syl/fbk/APMnews

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(Par Sylvain LABAUNE)

MONTPELLIER, 24 janvier 2019 (APMnews) - L'activité du CHU de Montpellier a continué d'augmenter en 2018 mais s'est toutefois "légèrement tassée", du fait notamment du passage de certaines séances d'hôpital de jour vers les consultations externes, a expliqué mercredi à APMnews son directeur général, Thomas Le Ludec.

L'hôpital universitaire avait enregistré en 2017 une croissance globale de son activité de 2% (cf dépêche du 12/06/2018 à 18:28 et dépêche du 19/01/2018 à 12:30). Son nouveau projet d'établissement a été présenté en juin 2018, rappelle-t-on.

"A périmètre constant, l'activité a continué de bien se maintenir en 2018", a annoncé Thomas Le Ludec. Elle a augmenté dans certains secteurs avec une hausse de 2,2% du nombre de passages aux urgences (à 125.000) et de 5,7% des naissances (à 3.885).

"Les hospitalisations complètes sur les séjours de plus de 3 jours ont légèrement augmenté", de même pour les consultations externes, qui ont atteint "555.000 prises en charge en 2018".

Le nombre de transplantations et greffes d'organes, ou de tissus, est passé de 487 à 557 en 2018. L'augmentation a été particulièrement prononcée au niveau des greffes rénales (166 en 2018), ce qui place le CHU de Montpellier "au 3e rang national" dans la spécialité. Le taux ambulatoire, pour les séjours sans nuitées, a atteint 48%, a souligné le directeur général.

Malgré des hausses prononcées, "nous sommes globalement dans un léger tassement de l'activité, lié au passage de certaines séances d'hôpitaux de jour vers les consultations externes. [...] Si nous n'avions pas effectué cette transformation, engagée il y a plusieurs années, nous aurions eu une activité égale [à l'exercice précédent]."

Thomas Le Ludec a expliqué que le nombre de lits d'hospitalisation avait légèrement baissé en 2018, même si "9 lits supplémentaires ont été créés en oncologie médicale".

La tendance de l'activité est donc à nuancer "au sens où il y a eu des évolutions des modes de prise en charge vers d'autres formes que l'hospitalisation complète", comme l'hospitalisation à domicile (HAD), les consultations externes ou l'hôpital de jour.

La HAD a notamment progressé "de près de 12%, avec 21.000 prises en charge, et un certain nombre d'activités d'hôpital de jour ont été transférées vers les consultations externes", développe-t-il.

Un budget principal "proche de l'équilibre"

Concernant les finances, le CHU de Montpellier devrait "être dans les tendances de valorisation de l'année précédente, avec un budget principal proche de l'équilibre", a annoncé Thomas Le Ludec. En 2017, l'hôpital universitaire a comptabilisé un excédent de 1,41 million d'euros sur un budget de 907 M€, soit 0,1% des produits (cf dépêche du 18/07/2018 à 16:07).

Mais le marqueur principal de l'exercice 2018 est "la réduction de la dette". Elle a diminué de manière "assez notable" en passant de 239 M€ à près de 216 M€, soit un désendettement de 23 M€", souligne-t-il.

Cette diminution du passif doit permettre de dégager des liquidités, le CHU ayant d'importants besoins d'investissement dans le cadre de son projet d'établissement 2018-2022 et de son schéma directeur immobilier.

Pour 2019, l'hôpital universitaire prévoit une croissance "raisonnable" de l'activité en volume, en poursuivant la "logique de diversification" des modes de prises en charge, a indiqué le directeur général.

Les opérations du projet médical, pour les douze prochains mois, sont notamment:

  • Le renforcement des capacités de soins critiques. A l'hôpital Lapeyronie, la réanimation et surveillance continue vont faire l'objet d'une réorganisation interne avec le regroupement des diverses unités internes
  • En gynécologie-obstétrique, un développement des pratiques avancées à l'échelle du groupement hospitalier de territoire (GHT) Est-Hérault-Sud-Aveyron
  • Aux urgences, le lancement de travaux de modernisation des urgences adultes dont les locaux datent en partie des années 80
  • La réorganisation du pôle neurosciences tête et cou, avec notamment la modernisation des prestations hôtelières et l'accroissement des capacités en soins critiques

En ce qui concerne les opérations immobilières à plus long terme, Thomas Le Ludec indique que la construction du bâtiment unique de biologie médicale (dont le coût est estimé à 83 M€) n'a pas encore démarrée: "Nous avons dû prendre en compte des modifications liées à la réévaluation du risque d'inondation."

Pour la finalisation d'un nouveau bâtiment abritant le Smur (11 M€), "nous avons eu un début d'exécution de travaux mais ils ont été stoppés pour des raisons internes à l'entreprise en charge du chantier".

Concernant la construction d'un pavillon spécialisé dans le traitement des maladies infectieuses et tropicales (MIT) (11 M€), le "chantier a bien démarré et devrait être livré en 2019 comme prévu", a annoncé le directeur général.

Vers un site unique ? (Rapport CRC)

La Chambre régionale des comptes (CRC) d'Occitanie a publié le 15 janvier un rapport de 99 pages sur le contrôle des comptes et de la gestion du CHU de Montpellier des exercices 2011 à 2016.

Les magistrats soulignent, en premier lieu, le redressement financier du CHU dont le compte principal est passé d'un déficit de 22,3 M€ en 2011 à un excédent de 7,8 M€ en 2016.

Ils pointent cependant la vétusté du patrimoine immobilier, avec certains sites non conformes aux règles de sécurité incendie. Ils relèvent que la mise en conformité des installations existantes, prévue entre 2017 et 2022, nécessiterait 63 M€ et un financement complémentaire de 50 M€ pour "satisfaire pleinement à la réglementation".

Dès lors, les magistrats demandent au CHU de Montpellier de trancher entre les travaux de mise aux normes des bâtiments actuels, et un regroupement des activités sanitaires sur un site unique d’ici 2030 comme le prévoit son schéma directeur immobilier actuel (datant de 2013).

Interrogé sur le rapport de la CRC, Thomas Le Ludec a expliqué que le CHU, "comme tous les établissements multisites", présente effectivement des non-conformités réglementaires en matière de sécurité incendie, "ce qui ne veut pas dire qu'il y a de la dangerosité, parce que nous investissons de façon très régulière pour généraliser la détection incendie".

"La question qui nous est posée, c'est de savoir si nous accompagnons l'évolution des bâtiments existants en réinjectant sur la période 2022-2032 encore beaucoup d'argent dans la sécurité, ou bien si nous envisageons une opération neuve."

"Cette question est la raison pour laquelle nous avons programmé en 2018 une actualisation de notre schéma directeur immobilier. Il faut se laisser le temps de réfléchir à la question du site unique", indique-t-il, car "c'est une opération extrêmement complexe et il est possible que certains sites aient une durée de vie plus importante que prévue".

La date de présentation du schéma directeur immobilier n'a pas encore été fixée. Des concertations doivent se poursuivre en 2019 en interne et au niveau des tutelles.

Thomas Le Ludec indique cependant que la réflexion en cours s'articule autour d'une "opération d'envergure qui prenne en compte plusieurs éléments: comment rationaliser la dispersion de plusieurs activités [notamment la filière mère-enfant], tendre vers un hôpital de parcours et améliorer le confort hôtelier".

syl/fbk/APMnews

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