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19/03 2024
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CONVENTION MÉDICALE: MG FRANCE ET LA CSMF PAS CONVAINCUS PAR LES DERNIÈRES PROPOSITIONS DE L'ASSURANCE MALADIE

PARIS, 19 mars 2024 (APMnews) - Le syndicat de médecins généralistes MG France et la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ont fait savoir en substance qu'ils restaient sur leur faim après les nouvelles propositions faites jeudi par l'assurance maladie dans le cadre de la négociation de la future convention médicale.

Le directeur général de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam), Thomas Fatôme, estime qu'il est désormais possible de finaliser d'ici quelques semaines un texte conventionnel pour organiser pendant cinq ans les relations entre l'assurance maladie et les médecins libéraux. Il a dévoilé le fruit des échanges avec les syndicats en bilatérales (cf dépêche du 14/03/2024 à 18:59).

Dans un communiqué diffusé samedi, MG France rappelle être "favorable au système conventionnel" et "poursuit ses efforts pour obtenir un accord" mais avertit qu'il "ne signera pas un texte qui ne permettrait pas d'atteindre l'objectif essentiel qu'est l'égal accès aux soins pour tous les patients".

Si le syndicat a relevé plusieurs points intéressants, il demeure très circonspect sur la plupart des propositions de l'assurance maladie et déplore que le calendrier des revalorisations tarifaires ne soit toujours pas précisé "alors que son urgence devient chaque jour plus pressante".

Il note la création d'une consultation longue pour le médecin traitant mais déplore son périmètre restreint, regrette les limitations dans le cumul de l'acte de base avec certains actes techniques, et l'absence d'alignement des cotations entre généralistes et pédiatres s'agissant des enfants.

MG France constate aussi que "les montants des rémunérations forfaitaires et leur répartition selon les patientèles restent approximatifs faute d'un outil simple permettant de les évaluer".

Les revalorisations proposées dans le cadre du service d'accès aux soins et de la permanence des soins ambulatoire sont jugées "intéressantes" mais le syndicat considère qu'elles "ne doivent pas favoriser une activité exclusive dans ce cadre, au détriment de l'activité de médecin traitant".

Par ailleurs, MG France considère que les contreparties réclamées aux médecins "sous forme d'économies de prescriptions ou d'accès facilité aux soins" ne sont pas toutes atteignables", et avertit sur "l'insécurité économique actuelle du dispositif Asalée" (cf dépêche du 07/03/2024 à 12:51) qui "pourrait compromettre rapidement" l'atteinte de ces objectifs collectifs.

"Peut mieux faire"

Pour la CSMF, l'assurance maladie a fait des "progrès mais doit beaucoup mieux faire".

Dans un communiqué diffusé lundi, la CSMF salue quelques "avancées" pour certaines spécialités médicales, notamment les assouplissements pour les associations d'actes cliniques et techniques à taux plein, dont elle réclame l'extension aux allergologues.

Pour le reste, la CSMF formule des contre-propositions sur l'ensemble des mesures évoquées par l'assurance maladie.

Ainsi, s'agissant de la classification commune des actes médicaux (CCAM) technique, la CSMF refuse une revalorisation de 5% du coefficient de charge mais réclame une augmentation du point travail de 4 centimes d'euros.

Elle juge insuffisante la possibilité de coter une consultation longue en médecine générale une seule fois par an et réclame une meilleure valorisation pour l'avis ponctuel de consultant des psychiatres et neurologues.

La CSMF critique le dispositif d'incitation à la prescription des biosimilaires, jugé insuffisamment redistributif, critique la réduction du montant des aides à l'installation pour les maîtres de stage universitaire, déplore l'obligation d'inscription à la plateforme nationale du service d'accès aux soins pour bénéficier d'un forfait et déplore qu'il n'y ait "rien" de prévu pour la Corse et l'outre-mer.

Elle demande par ailleurs une refonte des objectifs du dispositif de maîtrise des dépassements d'honoraires mis en place pour le secteur 2 (Optam), plaidant pour son éventuelle ouverture à l'ensemble des praticiens si "les moyens" dévolus à la convention n'étaient pas au rendez-vous.

Dans un communiqué commun diffusé vendredi, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) ont fait état de leur "mécontentement" au regard de la tournure des négociations.

Les deux organisations pointent notamment la refonte des aides à l'installation, estimant qu'elle revient à "rogner sur leur coût pour financer d'autres mesures", et déplorent l'absence de prise en compte des remplaçants.

vg/nc/APMnews

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CONVENTION MÉDICALE: MG FRANCE ET LA CSMF PAS CONVAINCUS PAR LES DERNIÈRES PROPOSITIONS DE L'ASSURANCE MALADIE

PARIS, 19 mars 2024 (APMnews) - Le syndicat de médecins généralistes MG France et la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ont fait savoir en substance qu'ils restaient sur leur faim après les nouvelles propositions faites jeudi par l'assurance maladie dans le cadre de la négociation de la future convention médicale.

Le directeur général de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam), Thomas Fatôme, estime qu'il est désormais possible de finaliser d'ici quelques semaines un texte conventionnel pour organiser pendant cinq ans les relations entre l'assurance maladie et les médecins libéraux. Il a dévoilé le fruit des échanges avec les syndicats en bilatérales (cf dépêche du 14/03/2024 à 18:59).

Dans un communiqué diffusé samedi, MG France rappelle être "favorable au système conventionnel" et "poursuit ses efforts pour obtenir un accord" mais avertit qu'il "ne signera pas un texte qui ne permettrait pas d'atteindre l'objectif essentiel qu'est l'égal accès aux soins pour tous les patients".

Si le syndicat a relevé plusieurs points intéressants, il demeure très circonspect sur la plupart des propositions de l'assurance maladie et déplore que le calendrier des revalorisations tarifaires ne soit toujours pas précisé "alors que son urgence devient chaque jour plus pressante".

Il note la création d'une consultation longue pour le médecin traitant mais déplore son périmètre restreint, regrette les limitations dans le cumul de l'acte de base avec certains actes techniques, et l'absence d'alignement des cotations entre généralistes et pédiatres s'agissant des enfants.

MG France constate aussi que "les montants des rémunérations forfaitaires et leur répartition selon les patientèles restent approximatifs faute d'un outil simple permettant de les évaluer".

Les revalorisations proposées dans le cadre du service d'accès aux soins et de la permanence des soins ambulatoire sont jugées "intéressantes" mais le syndicat considère qu'elles "ne doivent pas favoriser une activité exclusive dans ce cadre, au détriment de l'activité de médecin traitant".

Par ailleurs, MG France considère que les contreparties réclamées aux médecins "sous forme d'économies de prescriptions ou d'accès facilité aux soins" ne sont pas toutes atteignables", et avertit sur "l'insécurité économique actuelle du dispositif Asalée" (cf dépêche du 07/03/2024 à 12:51) qui "pourrait compromettre rapidement" l'atteinte de ces objectifs collectifs.

"Peut mieux faire"

Pour la CSMF, l'assurance maladie a fait des "progrès mais doit beaucoup mieux faire".

Dans un communiqué diffusé lundi, la CSMF salue quelques "avancées" pour certaines spécialités médicales, notamment les assouplissements pour les associations d'actes cliniques et techniques à taux plein, dont elle réclame l'extension aux allergologues.

Pour le reste, la CSMF formule des contre-propositions sur l'ensemble des mesures évoquées par l'assurance maladie.

Ainsi, s'agissant de la classification commune des actes médicaux (CCAM) technique, la CSMF refuse une revalorisation de 5% du coefficient de charge mais réclame une augmentation du point travail de 4 centimes d'euros.

Elle juge insuffisante la possibilité de coter une consultation longue en médecine générale une seule fois par an et réclame une meilleure valorisation pour l'avis ponctuel de consultant des psychiatres et neurologues.

La CSMF critique le dispositif d'incitation à la prescription des biosimilaires, jugé insuffisamment redistributif, critique la réduction du montant des aides à l'installation pour les maîtres de stage universitaire, déplore l'obligation d'inscription à la plateforme nationale du service d'accès aux soins pour bénéficier d'un forfait et déplore qu'il n'y ait "rien" de prévu pour la Corse et l'outre-mer.

Elle demande par ailleurs une refonte des objectifs du dispositif de maîtrise des dépassements d'honoraires mis en place pour le secteur 2 (Optam), plaidant pour son éventuelle ouverture à l'ensemble des praticiens si "les moyens" dévolus à la convention n'étaient pas au rendez-vous.

Dans un communiqué commun diffusé vendredi, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) ont fait état de leur "mécontentement" au regard de la tournure des négociations.

Les deux organisations pointent notamment la refonte des aides à l'installation, estimant qu'elle revient à "rogner sur leur coût pour financer d'autres mesures", et déplorent l'absence de prise en compte des remplaçants.

vg/nc/APMnews

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