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16/06 2015
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COORDINATION SAMU/POMPIERS: UN ARRÊTÉ ASSOUPLIT LES MOTIFS DE DÉPART RÉFLEXE DES POMPIERS

PARIS, 15 juin 2015 (APM) - Un arrêté paru samedi au Journal officiel assouplit les motifs de départ réflexe des sapeurs-pompiers.

Il modifie une annexe du référentiel du 25 juin 2008 sur l'organisation du secours à personne (SAP) et de l'aide médicale urgente (AMU), qui précise les motifs de départ réflexe au regard de la nature de l'urgence, de ses circonstances particulières, de l'environnement et du lieu de survenue de la détresse.

Les modifications sont expliquées dans la circulaire datée du 5 juin qui actualise les règles de coordination entre les Samu et les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis).

La rédaction de 2008 du référentiel indiquait que tout secours à personne sur la voie publique, dans un lieu public, dans un établissement recevant du public, constituait un motif de départ réflexe. Cette liste peut localement faire l'objet d'ajouts consensuels.

Un départ réflexe consiste à engager les moyens des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) avant régulation médicale par le Samu lorsque le délai de la réponse à l'appel est de nature à induire une perte de chance pour la personne en détresse, rappelle-t-on. La régulation médicale intervient ensuite dans les meilleurs délais afin de s'assurer de la pertinence des moyens déjà engagés et de les compléter le cas échéant.

Selon le nouvel arrêté, "hormis la voie publique, le lieu de survenue ne doit plus être en lui-même un critère de choix dominant", précisent les ministres de la santé et de l'intérieur dans la circulaire.

Ils invitent par ailleurs les services locaux à moderniser leur procédure de départ réflexe par "l'utilisation d'arbre(s) décisionnel(s) d'aide à la décision".

PRECISION SUR L'INTERVENTION DES INFIRMIERS SAPEURS-POMPIERS

L'arrêté modifie également l'annexe du référentiel établissant la liste des situations cliniques pouvant faire l'objet de l'initiation d'un protocole infirmier de soins d'urgence (Pisu) par un infirmier sapeur-pompier (ISP) jusqu'à l'intervention d'un médecin.

La liste est plus réduite passant de 17 éléments à neuf, notamment par le regroupement d'éléments qui étaient différenciés jusqu'à présent selon que l'intervention était réalisée auprès d'adultes ou d'enfants.

N'y figurent plus l'intoxication médicamenteuse volontaire de l'adulte, l'intoxication au monoxyde de carbone, l'accouchement inopiné et la douleur thoracique non traumatique de l'adulte. Il est désormais indiqué "asthme aigu grave de la personne asthmatique connue et traitée" et non plus difficultés respiratoires chez l'adulte ou difficultés respiratoires aiguës chez l'enfant ou le nourrisson.

Dans la circulaire, les ministres expliquent que l'initiation des Pisu peut être réalisée "d'emblée par l'ISP étant donné le bénéfice attendu pour le patient d'une réponse urgente et formalisée". "La mise en oeuvre d'un Pisu impose l'information immédiate du médecin régulateur du Samu" par l'ISP afin de décider de la poursuite du Pisu, de son arrêt ou de son adaptation à la situation, ajoutent-ils.

Dans une lettre d'information datée du 5 juin, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) se réjouit qu'"après des années de polémiques stériles, la circulaire reconnaît enfin [la] pleine capacité [des ISP] à initier des Pisu avant contact avec le médecin régulateur".

Elle observe que la nouvelle liste des Pisu ne prend en compte que ceux "faisant l'objet d'une action médicamenteuse préalable au contact avec le médecin régulateur". "Les autres situations (parturientes, douleurs thoraciques, douleurs respiratoires,...) peuvent toujours faire l'objet d'un Pisu dès lors qu'elles ne prévoient pas d'administration médicamenteuse préalable au contact avec le médecin régulateur".

La FNSPF indique que des Pisu-types ont été publiés par la Société européenne de médecine de sapeurs-pompiers. La circulaire remarque que ces modèles devront être déclinés en fonction de l'organisation locale et signés par le médecin chef des sapeurs-pompiers.

Les ministres rappellent aussi qu'en dehors des Pisu, les ISP peuvent mettre en oeuvre des actes de soins sur prescription préalable du médecin régulateur du Samu, avec l'aide si nécessaire d'outils relevant de la télémédecine. Ces actes relèvent alors de la responsabilité du médecin régulateur et doivent être validés en amont par le chef de service du Samu et le médecin chef du Sdis.

(Journal officiel, samedi 13 juin, texte 10JO 1)

cb/ab/APM polsan

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PARIS, 15 juin 2015 (APM) - Un arrêté paru samedi au Journal officiel assouplit les motifs de départ réflexe des sapeurs-pompiers.

Il modifie une annexe du référentiel du 25 juin 2008 sur l'organisation du secours à personne (SAP) et de l'aide médicale urgente (AMU), qui précise les motifs de départ réflexe au regard de la nature de l'urgence, de ses circonstances particulières, de l'environnement et du lieu de survenue de la détresse.

Les modifications sont expliquées dans la circulaire datée du 5 juin qui actualise les règles de coordination entre les Samu et les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis).

La rédaction de 2008 du référentiel indiquait que tout secours à personne sur la voie publique, dans un lieu public, dans un établissement recevant du public, constituait un motif de départ réflexe. Cette liste peut localement faire l'objet d'ajouts consensuels.

Un départ réflexe consiste à engager les moyens des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) avant régulation médicale par le Samu lorsque le délai de la réponse à l'appel est de nature à induire une perte de chance pour la personne en détresse, rappelle-t-on. La régulation médicale intervient ensuite dans les meilleurs délais afin de s'assurer de la pertinence des moyens déjà engagés et de les compléter le cas échéant.

Selon le nouvel arrêté, "hormis la voie publique, le lieu de survenue ne doit plus être en lui-même un critère de choix dominant", précisent les ministres de la santé et de l'intérieur dans la circulaire.

Ils invitent par ailleurs les services locaux à moderniser leur procédure de départ réflexe par "l'utilisation d'arbre(s) décisionnel(s) d'aide à la décision".

PRECISION SUR L'INTERVENTION DES INFIRMIERS SAPEURS-POMPIERS

L'arrêté modifie également l'annexe du référentiel établissant la liste des situations cliniques pouvant faire l'objet de l'initiation d'un protocole infirmier de soins d'urgence (Pisu) par un infirmier sapeur-pompier (ISP) jusqu'à l'intervention d'un médecin.

La liste est plus réduite passant de 17 éléments à neuf, notamment par le regroupement d'éléments qui étaient différenciés jusqu'à présent selon que l'intervention était réalisée auprès d'adultes ou d'enfants.

N'y figurent plus l'intoxication médicamenteuse volontaire de l'adulte, l'intoxication au monoxyde de carbone, l'accouchement inopiné et la douleur thoracique non traumatique de l'adulte. Il est désormais indiqué "asthme aigu grave de la personne asthmatique connue et traitée" et non plus difficultés respiratoires chez l'adulte ou difficultés respiratoires aiguës chez l'enfant ou le nourrisson.

Dans la circulaire, les ministres expliquent que l'initiation des Pisu peut être réalisée "d'emblée par l'ISP étant donné le bénéfice attendu pour le patient d'une réponse urgente et formalisée". "La mise en oeuvre d'un Pisu impose l'information immédiate du médecin régulateur du Samu" par l'ISP afin de décider de la poursuite du Pisu, de son arrêt ou de son adaptation à la situation, ajoutent-ils.

Dans une lettre d'information datée du 5 juin, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) se réjouit qu'"après des années de polémiques stériles, la circulaire reconnaît enfin [la] pleine capacité [des ISP] à initier des Pisu avant contact avec le médecin régulateur".

Elle observe que la nouvelle liste des Pisu ne prend en compte que ceux "faisant l'objet d'une action médicamenteuse préalable au contact avec le médecin régulateur". "Les autres situations (parturientes, douleurs thoraciques, douleurs respiratoires,...) peuvent toujours faire l'objet d'un Pisu dès lors qu'elles ne prévoient pas d'administration médicamenteuse préalable au contact avec le médecin régulateur".

La FNSPF indique que des Pisu-types ont été publiés par la Société européenne de médecine de sapeurs-pompiers. La circulaire remarque que ces modèles devront être déclinés en fonction de l'organisation locale et signés par le médecin chef des sapeurs-pompiers.

Les ministres rappellent aussi qu'en dehors des Pisu, les ISP peuvent mettre en oeuvre des actes de soins sur prescription préalable du médecin régulateur du Samu, avec l'aide si nécessaire d'outils relevant de la télémédecine. Ces actes relèvent alors de la responsabilité du médecin régulateur et doivent être validés en amont par le chef de service du Samu et le médecin chef du Sdis.

(Journal officiel, samedi 13 juin, texte 10JO 1)

cb/ab/APM polsan

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