Actualités de l'Urgence - APM

12/03 2020
Retour

CORONAVIRUS: LES ACTEURS SANITAIRES DES HAUTS-DE-FRANCE SE PRÉPARENT À UNE HAUSSE "EXPONENTIELLE" DES CAS

LILLE, 12 mars 2020 (APMnews) - Alors que les Hauts-de-France enregistrent jeudi 300 cas confirmés et 20 décès liés au coronavirus, l'agence régionale de santé (ARS) et les services hospitaliers anticipent une hausse "exponentielle" des contaminations d'ici la semaine prochaine, ont-ils averti jeudi matin lors d'un rendez-vous organisé par la chambre de commerce et d'industrie (CCI) régionale.

L'évènement, centré sur les conséquences du coronavirus sur l'économie, réunissait notamment le président du conseil régional Xavier Bertrand (LR), les chefs des services des urgences et des maladies infectieuses du CHU de Lille Patrick Goldstein et Karine Faure, ou encore le préfet de région, Michel Lalande.

D'après les derniers chiffres détaillés, arrêtés à mercredi 15 heures par l'ARS, le bilan dans les Hauts-de-France était de 282 cas confirmés et de 14 décès dans l'Oise, 3 dans la Somme, 2 dans l'Aisne et 1 dans le Pas-de-Calais, soit un total de 20 morts. "A date, 156 cas concernent des résidents de l’Oise. Des cas de coronavirus ont par ailleurs été confirmés dans les autres départements de la région. Ils concernent 32 personnes résidant dans l’Aisne, 22 personnes résidant dans le Nord, 7 personnes résidant dans le Pas-de-Calais, 13 personnes résidant dans la Somme. Les informations de résidence restent à renseigner pour 52 cas", précise l'ARS.

"Ces chiffres-là nous paraîtront négligeables dans une semaine", a prédit jeudi matin Etienne Champion, directeur général de l'ARS, qui s'attend à une hausse "exponentielle" des cas.

Etienne Champion avait été placé en confinement à domicile le 1er mars après avoir participé à une réunion avec le maire de Crépy-en-Valois qui a ensuite été testé positif au coronavirus, rappelle-t-on (cf dépêche du 02/03/2020 à 18:07). Au cours de cette période, il continuait à diriger l'ARS à distance. Son confinement s'est achevé dès lors qu'il a été testé négatif, a confirmé l'ARS à APMnews.

Il a estimé que le nombre de cas devrait doubler tous les 2 ou 3 jours. "On va changer de phase […], les cas ponctuels, on va clairement sortir de ça la semaine prochaine", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les mesures à prendre en cas de soupçons de contamination d'un salarié ou de cas confirmé au sein de l'entreprise, Etienne Champion a répondu qu'un cas suspect n'induisait pas de mesure particulière concernant la vie de l'entreprise, et qu'en cas de confirmation, il appartenait aux épidémiologistes de réaliser le contact tracing auprès des personnes ayant fréquenté le cas aux cours des 24h précédant l'apparition des symptômes.

L'interlocuteur "fondamental" des entreprises est la médecine du travail, a-t-il insisté.

Le Pr Patrick Goldstein a estimé qu'"on est parti pour 2 mois et demi, on sait que ça va être compliqué, mais ça n'est pas la fin du monde, on a un système qui s'y prépare", alors que le Dr Karine Faure a évoqué une probable contamination de 10% de la population.

"Ca n'est pas que l'affaire des professionnels de santé", a rappelé Patrick Goldstein, évoquant la responsabilité de chacun, et préconisant notamment d'annuler tous les rassemblements de plus de 50 personnes, notamment au sein du monde de l'entreprise.

Il a également alerté contre les laboratoires de ville qui prétendent pouvoir analyser les prélèvements diagnostics, alors que ceux-ci sont transférés vers les CHU d'Amiens et Lille, seuls habilités dans la région.

"S'il vous plaît, ne gadgétisons pas ce process, et en aucun cas le test n'est le critère qui va permettre à quelqu'un d'aller au travail ou pas, c'est le contact tracing et c'est la clinique", a-t-il insisté.

Karine Faure a ajouté que les résultats des tests n'induisaient pas systématiquement un changement de la prise en charge ni de la conduite à tenir, qu'il était logique de les réaliser pour voir arriver l'épidémie, et non une fois celle-ci installée.

Concernant les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), Etienne Champion a insisté sur la nécessité de préserver ces établissements en restreignant les visites, les choses devenant "très compliquées" une fois le virus entré.

Patrick Goldstein, dont la mère est hébergée en Ehpad, a assuré que les personnes n'y étaient pas isolées mais bénéficiaient d'un suivi médical, notamment via une "dynamique de téléconsultation forte".

bd/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

12/03 2020
Retour

CORONAVIRUS: LES ACTEURS SANITAIRES DES HAUTS-DE-FRANCE SE PRÉPARENT À UNE HAUSSE "EXPONENTIELLE" DES CAS

LILLE, 12 mars 2020 (APMnews) - Alors que les Hauts-de-France enregistrent jeudi 300 cas confirmés et 20 décès liés au coronavirus, l'agence régionale de santé (ARS) et les services hospitaliers anticipent une hausse "exponentielle" des contaminations d'ici la semaine prochaine, ont-ils averti jeudi matin lors d'un rendez-vous organisé par la chambre de commerce et d'industrie (CCI) régionale.

L'évènement, centré sur les conséquences du coronavirus sur l'économie, réunissait notamment le président du conseil régional Xavier Bertrand (LR), les chefs des services des urgences et des maladies infectieuses du CHU de Lille Patrick Goldstein et Karine Faure, ou encore le préfet de région, Michel Lalande.

D'après les derniers chiffres détaillés, arrêtés à mercredi 15 heures par l'ARS, le bilan dans les Hauts-de-France était de 282 cas confirmés et de 14 décès dans l'Oise, 3 dans la Somme, 2 dans l'Aisne et 1 dans le Pas-de-Calais, soit un total de 20 morts. "A date, 156 cas concernent des résidents de l’Oise. Des cas de coronavirus ont par ailleurs été confirmés dans les autres départements de la région. Ils concernent 32 personnes résidant dans l’Aisne, 22 personnes résidant dans le Nord, 7 personnes résidant dans le Pas-de-Calais, 13 personnes résidant dans la Somme. Les informations de résidence restent à renseigner pour 52 cas", précise l'ARS.

"Ces chiffres-là nous paraîtront négligeables dans une semaine", a prédit jeudi matin Etienne Champion, directeur général de l'ARS, qui s'attend à une hausse "exponentielle" des cas.

Etienne Champion avait été placé en confinement à domicile le 1er mars après avoir participé à une réunion avec le maire de Crépy-en-Valois qui a ensuite été testé positif au coronavirus, rappelle-t-on (cf dépêche du 02/03/2020 à 18:07). Au cours de cette période, il continuait à diriger l'ARS à distance. Son confinement s'est achevé dès lors qu'il a été testé négatif, a confirmé l'ARS à APMnews.

Il a estimé que le nombre de cas devrait doubler tous les 2 ou 3 jours. "On va changer de phase […], les cas ponctuels, on va clairement sortir de ça la semaine prochaine", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les mesures à prendre en cas de soupçons de contamination d'un salarié ou de cas confirmé au sein de l'entreprise, Etienne Champion a répondu qu'un cas suspect n'induisait pas de mesure particulière concernant la vie de l'entreprise, et qu'en cas de confirmation, il appartenait aux épidémiologistes de réaliser le contact tracing auprès des personnes ayant fréquenté le cas aux cours des 24h précédant l'apparition des symptômes.

L'interlocuteur "fondamental" des entreprises est la médecine du travail, a-t-il insisté.

Le Pr Patrick Goldstein a estimé qu'"on est parti pour 2 mois et demi, on sait que ça va être compliqué, mais ça n'est pas la fin du monde, on a un système qui s'y prépare", alors que le Dr Karine Faure a évoqué une probable contamination de 10% de la population.

"Ca n'est pas que l'affaire des professionnels de santé", a rappelé Patrick Goldstein, évoquant la responsabilité de chacun, et préconisant notamment d'annuler tous les rassemblements de plus de 50 personnes, notamment au sein du monde de l'entreprise.

Il a également alerté contre les laboratoires de ville qui prétendent pouvoir analyser les prélèvements diagnostics, alors que ceux-ci sont transférés vers les CHU d'Amiens et Lille, seuls habilités dans la région.

"S'il vous plaît, ne gadgétisons pas ce process, et en aucun cas le test n'est le critère qui va permettre à quelqu'un d'aller au travail ou pas, c'est le contact tracing et c'est la clinique", a-t-il insisté.

Karine Faure a ajouté que les résultats des tests n'induisaient pas systématiquement un changement de la prise en charge ni de la conduite à tenir, qu'il était logique de les réaliser pour voir arriver l'épidémie, et non une fois celle-ci installée.

Concernant les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), Etienne Champion a insisté sur la nécessité de préserver ces établissements en restreignant les visites, les choses devenant "très compliquées" une fois le virus entré.

Patrick Goldstein, dont la mère est hébergée en Ehpad, a assuré que les personnes n'y étaient pas isolées mais bénéficiaient d'un suivi médical, notamment via une "dynamique de téléconsultation forte".

bd/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.