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06/03 2020
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CORONAVIRUS: MESURES RENFORCÉES DANS L'OISE ET LE HAUT-RHIN ET MISE SOUS TENSION DES ÉTABLISSEMENTS SUR TOUT LE TERRITOIRE

PARIS, 6 mars 2020 (APMnews) - Le premier ministre Edouard Philippe a annoncé vendredi soir, le renforcement des mesures de stade 2, dans les deux départements les plus concernés par le coronavirus, le Haut-Rhin et l'Oise, et la mise sous tension, sur l'ensemble du territoire, des établissements sanitaires et médico-sociaux, lors d'une conférence de presse organisée au ministère des solidarités et de la santé à Paris.

Le premier ministre était accompagné du ministre des solidarités et de la santé Olivier Véran et du directeur général de la santé (DGS) Jérôme Salomon. Suite à leurs annonces, ils ont quitté la salle de presse sans laisser aux journalistes la possibilité de poser des questions.

Vendredi soir, 613 cas confirmés d'infection par le coronavirus Sars-CoV-2 et 9 décès étaient dénombrés, contre 577 cas à la mi-journée (cf dépêche du 06/03/2020 à 18:21).

Le premier ministre a annoncé la décision de rester au stade 2 de la stratégie de réponse sanitaire aux infections par le coronavirus Sars-Cov-2. "Le virus est présent dans certains territoires, il circule, mais il n'est pas présent partout sur notre territoire", a-t-il justifié.

Il a rappelé qu'au stade 2, l'objectif était de "tout faire pour ralentir la circulation du virus et ainsi freiner l'arrivée d'une épidémie". Il a estimé que cette stratégie était "efficace" parce que "dans de très nombreux départements", "nous arrivons à tracer des personnes, à les isoler et ainsi à freiner la progression du virus".

Renforcement des mesures de stade 2 dans l'Oise et le Haut-Rhin

Mais dans certains foyers, "bien identifiés", "le virus circule activement et rapidement", a décrit Edouard Philippe. Afin de "continuer à gagner du temps", notamment pour "passer l'épidémie de grippe", le gouvernement a décidé "le renforcement des mesures de stade 2 et une adaptation du dispositif de prise en charge sanitaire".

Dans l'Oise et le Haut-Rhin, les deux départements les plus concernés, un "renforcement des mesures qui limitent les contacts" a été acté:

  • la fermeture dès lundi et pour 15 jours des crèches, maternelles, collèges et lycées. Les enfants, qui échappent aux formes graves de la maladie, "peuvent transmettre le virus et il leur est extrêmement difficile de respecter les consignes et gestes barrières qui sont essentiels pour freiner la progression du virus", a expliqué Edouard Philippe;

  • la limitation de tous les rassemblements "sauf ceux qui sont essentiels à la vie sociale et démocratique";

  • l'invitation de toutes les personnes fragiles, compte tenu de leur maladie chronique ou leur âge, à rester à leur domicile.

Vendredi, l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est et la préfecture du Haut-Rhin avaient dévoilé de nouvelles mesures, rappelle-t-on (cf dépêche du 06/03/2020 à 17:40).

Dans les autres départements, l'ensemble des mesures en vigueur restent inchangées, a indiqué le premier ministre. Il a assuré que le passage au stade 3 serait déclenché "quand ce sera nécessaire", soulignant, que c'était "inexorable", comme l'avait dit la veille le président de la République Emmanuel Macron (cf dépêche du 05/03/2020 à 22:54).

Edouard Philippe a tenu à dédramatiser le passage au stade 3. Il a affirmé que le gouvernement assurerait la continuité de la vie économique et sociale du pays, y compris la vie scolaire.

Déclenchement des plans blancs dans les établissements sanitaires (Olivier Véran)

Olivier Véran a annoncé la décision, "pour l'ensemble du territoire", de la "mise sous tension de l'ensemble des établissements de santé et médico-sociaux".

Les établissements "déclencheront leur plan de mobilisation interne qui correspond au démarrage de leur plan blanc pour les hôpitaux et les cliniques" et au "plan bleu pour les Ehpad [établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] et autres établissements médico-sociaux", a-t-il précisé.

Le nombre d'établissements de santé "de première et seconde ligne" a été augmenté, ils sont désormais "150 sur tout le territoire". Par ailleurs, toutes les ARS sont organisées en cellule de crise.

"Dans chaque département, il y a au moins un établissement de santé capable d'accueillir des patients de A à Z", a rappelé le ministre.

Les mesures de protection pour "les aînés et les plus fragiles" sont par ailleurs renforcées. "Nous déconseillons dès aujourd'hui les visites aux personnes âgées, qu'elles soient à domicile ou en établissement, sauf cas exceptionnel", a-t-il déclaré. Le président de la République avait détaillé ces mesures plus tôt dans la journée lors d'une visite dans un Ehpad parisien (cf dépêche du 06/03/2020 à 15:42). Ces mesures sont elles-mêmes décrites dans un guide diffusé jeudi (cf dépêche du 06/03/2020 à 12:31).

Dans les établissements de santé, "il convient de limiter les visites à une seule personne, interdire les visites des personnes mineures et bien évidemment des personnes malades, y compris dans les services de maternité", a ajouté Olivier Véran.

Faire "baisser la pression" sur le Samu et le centre 15

Concernant les agences régionales de santé (ARS), "nous [leur] donnons la possibilité de lever l’obligation de dépistage systématique des cas suspects lorsqu'ils deviennent trop nombreux sur le territoire", a continué le ministre de la santé.

"Seuls les patients présentant un état clinique sévère, et les résidents des établissements médico-sociaux présentant des symptômes, resteront soumis à un test dans ces territoires", a-t-il indiqué. Sur ces territoires, les ARS pourront lever la recherche systématique autour des cas contact pour réduire la pression qui s'exerce sur le Samu et le centre 15.

Enfin, "nous ouvrons la possibilité aux ARS de mettre en place une organisation de la prise en charge des patients non plus seulement à l'hôpital, mais désormais également à domicile", en s'appuyant notamment "sur un recours élargi à la télémédecine", a-t-il poursuivi.

Le ministre a annoncé une concertation "dès lundi" avec les organisations médicales libérales pour les associer "à chacune des étapes" et "entendre leurs demandes".

Les pharmacies autorisées à produire des solutions hydroalcooliques

Olivier Véran a également annoncé avoir signé un arrêté qui autorisera les pharmacies "à produire leurs propres solutions hydroalcooliques".

"Les représentants du secteur nous disent être capables de produire jusqu'à 2 millions de doses par jour" et cet arrêté "sera accompagné d’un contrôle des prix", a-t-il précisé.

Par ailleurs, la Haute autorité de santé (HAS) vient d'autoriser le principe de prélèvements en ville pour réaliser les tests de dépistage de coronavirus. "Seuls les prélèvements seront réalisés en ville puis acheminés dans les laboratoires spécifiques", a-t-il ajouté. Les conditions de réalisation de ces analyses "seront bientôt précisées".

190 nouveaux cas confirmés en une journée

Avec 613 cas confirmés d'infections par le coronavirus à 15 heures, le directeur général de la santé a souligné que 190 nouveaux cas avaient été dénombrés en une seule journée.

Sur ces 613 cas, 258, soit moins de la moitié, ont été rattachés à un regroupement de cas.

Jérôme Salomon a décrit la situation des regroupements importants de cas:

  • 110 cas confirmés dans l'Oise;
  • la Haute-Savoie présente deux foyers, à Contamines-Montjoie et La Balme-de-Sillingy (39 cas). Au total, 51 cas ont été identifiés dans ce département;
  • les autorités dénombrent désormais 136 cas à Mulhouse et Strasbourg;
  • Dans le Morbihan, il n'y a pas eu de nouveau cas.

Le DGS a indiqué que 39 personnes atteintes de formes graves étaient prises en charge en réanimation, soit 16 de plus qu'hier. Neuf décès sont à déplorer. Parmi ces victimes, six avaient plus de 70 ans et "la plupart" des comorbidités.

Toutes les régions métropolitaines sont concernées ainsi que la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Les plus touchées sont Grand-Est, Hauts-de-France, Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, a dit Jérôme Salomon.

vib-syl/san/APMnews polsan-une

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PARIS, 6 mars 2020 (APMnews) - Le premier ministre Edouard Philippe a annoncé vendredi soir, le renforcement des mesures de stade 2, dans les deux départements les plus concernés par le coronavirus, le Haut-Rhin et l'Oise, et la mise sous tension, sur l'ensemble du territoire, des établissements sanitaires et médico-sociaux, lors d'une conférence de presse organisée au ministère des solidarités et de la santé à Paris.

Le premier ministre était accompagné du ministre des solidarités et de la santé Olivier Véran et du directeur général de la santé (DGS) Jérôme Salomon. Suite à leurs annonces, ils ont quitté la salle de presse sans laisser aux journalistes la possibilité de poser des questions.

Vendredi soir, 613 cas confirmés d'infection par le coronavirus Sars-CoV-2 et 9 décès étaient dénombrés, contre 577 cas à la mi-journée (cf dépêche du 06/03/2020 à 18:21).

Le premier ministre a annoncé la décision de rester au stade 2 de la stratégie de réponse sanitaire aux infections par le coronavirus Sars-Cov-2. "Le virus est présent dans certains territoires, il circule, mais il n'est pas présent partout sur notre territoire", a-t-il justifié.

Il a rappelé qu'au stade 2, l'objectif était de "tout faire pour ralentir la circulation du virus et ainsi freiner l'arrivée d'une épidémie". Il a estimé que cette stratégie était "efficace" parce que "dans de très nombreux départements", "nous arrivons à tracer des personnes, à les isoler et ainsi à freiner la progression du virus".

Renforcement des mesures de stade 2 dans l'Oise et le Haut-Rhin

Mais dans certains foyers, "bien identifiés", "le virus circule activement et rapidement", a décrit Edouard Philippe. Afin de "continuer à gagner du temps", notamment pour "passer l'épidémie de grippe", le gouvernement a décidé "le renforcement des mesures de stade 2 et une adaptation du dispositif de prise en charge sanitaire".

Dans l'Oise et le Haut-Rhin, les deux départements les plus concernés, un "renforcement des mesures qui limitent les contacts" a été acté:

  • la fermeture dès lundi et pour 15 jours des crèches, maternelles, collèges et lycées. Les enfants, qui échappent aux formes graves de la maladie, "peuvent transmettre le virus et il leur est extrêmement difficile de respecter les consignes et gestes barrières qui sont essentiels pour freiner la progression du virus", a expliqué Edouard Philippe;

  • la limitation de tous les rassemblements "sauf ceux qui sont essentiels à la vie sociale et démocratique";

  • l'invitation de toutes les personnes fragiles, compte tenu de leur maladie chronique ou leur âge, à rester à leur domicile.

Vendredi, l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est et la préfecture du Haut-Rhin avaient dévoilé de nouvelles mesures, rappelle-t-on (cf dépêche du 06/03/2020 à 17:40).

Dans les autres départements, l'ensemble des mesures en vigueur restent inchangées, a indiqué le premier ministre. Il a assuré que le passage au stade 3 serait déclenché "quand ce sera nécessaire", soulignant, que c'était "inexorable", comme l'avait dit la veille le président de la République Emmanuel Macron (cf dépêche du 05/03/2020 à 22:54).

Edouard Philippe a tenu à dédramatiser le passage au stade 3. Il a affirmé que le gouvernement assurerait la continuité de la vie économique et sociale du pays, y compris la vie scolaire.

Déclenchement des plans blancs dans les établissements sanitaires (Olivier Véran)

Olivier Véran a annoncé la décision, "pour l'ensemble du territoire", de la "mise sous tension de l'ensemble des établissements de santé et médico-sociaux".

Les établissements "déclencheront leur plan de mobilisation interne qui correspond au démarrage de leur plan blanc pour les hôpitaux et les cliniques" et au "plan bleu pour les Ehpad [établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] et autres établissements médico-sociaux", a-t-il précisé.

Le nombre d'établissements de santé "de première et seconde ligne" a été augmenté, ils sont désormais "150 sur tout le territoire". Par ailleurs, toutes les ARS sont organisées en cellule de crise.

"Dans chaque département, il y a au moins un établissement de santé capable d'accueillir des patients de A à Z", a rappelé le ministre.

Les mesures de protection pour "les aînés et les plus fragiles" sont par ailleurs renforcées. "Nous déconseillons dès aujourd'hui les visites aux personnes âgées, qu'elles soient à domicile ou en établissement, sauf cas exceptionnel", a-t-il déclaré. Le président de la République avait détaillé ces mesures plus tôt dans la journée lors d'une visite dans un Ehpad parisien (cf dépêche du 06/03/2020 à 15:42). Ces mesures sont elles-mêmes décrites dans un guide diffusé jeudi (cf dépêche du 06/03/2020 à 12:31).

Dans les établissements de santé, "il convient de limiter les visites à une seule personne, interdire les visites des personnes mineures et bien évidemment des personnes malades, y compris dans les services de maternité", a ajouté Olivier Véran.

Faire "baisser la pression" sur le Samu et le centre 15

Concernant les agences régionales de santé (ARS), "nous [leur] donnons la possibilité de lever l’obligation de dépistage systématique des cas suspects lorsqu'ils deviennent trop nombreux sur le territoire", a continué le ministre de la santé.

"Seuls les patients présentant un état clinique sévère, et les résidents des établissements médico-sociaux présentant des symptômes, resteront soumis à un test dans ces territoires", a-t-il indiqué. Sur ces territoires, les ARS pourront lever la recherche systématique autour des cas contact pour réduire la pression qui s'exerce sur le Samu et le centre 15.

Enfin, "nous ouvrons la possibilité aux ARS de mettre en place une organisation de la prise en charge des patients non plus seulement à l'hôpital, mais désormais également à domicile", en s'appuyant notamment "sur un recours élargi à la télémédecine", a-t-il poursuivi.

Le ministre a annoncé une concertation "dès lundi" avec les organisations médicales libérales pour les associer "à chacune des étapes" et "entendre leurs demandes".

Les pharmacies autorisées à produire des solutions hydroalcooliques

Olivier Véran a également annoncé avoir signé un arrêté qui autorisera les pharmacies "à produire leurs propres solutions hydroalcooliques".

"Les représentants du secteur nous disent être capables de produire jusqu'à 2 millions de doses par jour" et cet arrêté "sera accompagné d’un contrôle des prix", a-t-il précisé.

Par ailleurs, la Haute autorité de santé (HAS) vient d'autoriser le principe de prélèvements en ville pour réaliser les tests de dépistage de coronavirus. "Seuls les prélèvements seront réalisés en ville puis acheminés dans les laboratoires spécifiques", a-t-il ajouté. Les conditions de réalisation de ces analyses "seront bientôt précisées".

190 nouveaux cas confirmés en une journée

Avec 613 cas confirmés d'infections par le coronavirus à 15 heures, le directeur général de la santé a souligné que 190 nouveaux cas avaient été dénombrés en une seule journée.

Sur ces 613 cas, 258, soit moins de la moitié, ont été rattachés à un regroupement de cas.

Jérôme Salomon a décrit la situation des regroupements importants de cas:

  • 110 cas confirmés dans l'Oise;
  • la Haute-Savoie présente deux foyers, à Contamines-Montjoie et La Balme-de-Sillingy (39 cas). Au total, 51 cas ont été identifiés dans ce département;
  • les autorités dénombrent désormais 136 cas à Mulhouse et Strasbourg;
  • Dans le Morbihan, il n'y a pas eu de nouveau cas.

Le DGS a indiqué que 39 personnes atteintes de formes graves étaient prises en charge en réanimation, soit 16 de plus qu'hier. Neuf décès sont à déplorer. Parmi ces victimes, six avaient plus de 70 ans et "la plupart" des comorbidités.

Toutes les régions métropolitaines sont concernées ainsi que la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Les plus touchées sont Grand-Est, Hauts-de-France, Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, a dit Jérôme Salomon.

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