Actualités de l'Urgence - APM

15/09 2020
Retour

COVID-19: LA FHF LISTE LES PRIORITÉS POUR "ANTICIPER" UNE DEUXIÈME VAGUE

PARIS, 15 septembre 2020 (APMnews) - Frédéric Valletoux, président de la FHF, a exposé "six urgences à mettre en oeuvre à très court terme" pour "anticiper" une potentielle deuxième vague d'épidémie de Covid-19, mardi, lors de la conférence de presse de rentrée.

La première urgence est la mise en place d'une "politique claire de prévention [...] pour éviter de contaminer les plus fragiles" et de leur "faire revivre" la crise du printemps due au Covid-19, soulignant qu'"un tiers des décès" dus au Covid-19 ont été enregistrés en Ehpad.

Il a ensuite évoqué "un besoin de coordination des professionnels qui ne doit pas revenir aux professionnels eux-mêmes", estimant que c'est aux agences régionales de santé (ARS) "d'anticiper ce qu’elles n'ont pas eu le temps d’anticiper en février" sur "qui fait quoi, comment on se coordonne, comment aujourd'hui". Et de poursuivre: "Pour être encore plus prêts demain, on [se] met autour de la table et on clarifie les interventions et le rôle de chacun", en particulier de "la médecine de ville" et de la "médecine hospitalière".

Il faut "décliner une doctrine très claire" qui doit permettre de "limiter les renoncements aux soins" et les "déprogrammations", a-t-il insisté.

Le troisième impératif selon la FHF est d'avoir une "clarification du cadre national" et du pilotage par les ARS de la politique de tests Covid. Le premier ministre, Jean Castex, "a clarifié un certain nombre de choses", a constaté Frédéric Valletoux, faisant référence à l'annonce des moyens de dépistage réservés à des publics prioritaires, vendredi (cf dépêche du 11/09/2020 à 18:20). Il a toutefois jugé qu'"on ne voit pas encore une stratégie nationale de dépistages fondée sur les publics prioritaires".

Le président de la fédération appelle en outre à une "vigilance maximale" concernant les stocks d'équipements de protection individuelle [EPI], notamment "là où il y a quelques tensions", ainsi que pour les médicaments.

Concernant, le médico-social, thème de la cinquième urgence, Frédéric Valletoux s'est exprimé sur l'"impératif de recrutements" dans le médico-social, appelant à une grande campagne de communication comparable à ce qui "fait l'armée". La FHF "soutient une hausse de 25% des effectifs en cinq ans" (cf dépêche du 15/09/2020 à 17:32), ce qui représente 3 équivalents temps plein (ETP) pour 100 résidents en Ehpad dès 2021. Le président de la FHF a insisté sur l'importance de renforcer l'attractivité pour attirer les jeunes vers ces métiers.

Le dernier point mentionné par Frédéric Valletoux est l'importance de reposer la question de "la cohérence et de l'efficacité dans le dispositif national de crise".

"On a vu au printemps la multiplication de cellules diverses et variées sur les équipements, les masques, les médicaments", ainsi que "Santé publique France ne pas trop savoir quel était sa place et son rôle", des "nombreux cafouillages sur le volet logistique", ou encore le "cloisonnement entre médecine de ville et médecine hospitalière, le sanitaire et le médico-social, le public et le privé", a avancé le président de la FHF.

"On n'a pas l'impression que les enseignements ont été pris par le gouvernement dans son organisation et sa réponse au niveau national", a-t-il poursuivi. Et de renchérir: "Il s’agirait de ne pas revivre le printemps, il serait [...] nécessaire qu'il y ait une clarification et les précisions" sur l'organisation, "avant l'arrivée d'une éventuelle deuxième vague".

La FHF prône un renforcement de "la déconcentration en santé"

Zaynab Riet, déléguée générale de la fédération, a fait valoir que la "phase de préparation de la deuxième vague doit être l'occasion de passer à l'action, [...] de bouleverser et de changer notre système, à la fois de garder et renforcer tout ce qui a fonctionné" et "proposer ce que l'on doit faire".

La FHF porte l'ambition "de la déconcentration en santé renforcée" qui "doit se construire autour de trois principes: responsabilité, autonomie et subsidiarité", a-t-elle exposé.

A titre d'exemple, elle a fait valoir que "les sujets de continuité des soins pour éviter le renoncement aux soins, d'organisation des dépistages et plus largement l'absentéisme [...] dans les établissements [...] doivent être pensés et réfléchis avec l'ensemble des acteurs".

Concernant la continuité des soins, la non-programmation et l'organisation de lits, Zaynab Riet a estimé qu'il faudra "organiser les parcours de soins des patients [...], démultiplier ou mieux organiser nos lits de médecine", considérant que "cela ne peut se faire que si nous avons autour de la table d'une part les médecins de villes, les autres acteurs du privé, tous statuts confondus, et les acteurs du public".

Elle a souligné l'importance de réunir les acteurs publics et privés pour la stratégie de dépistages également, afin de "décliner qui fait quoi, comment, qui vient en première intention et, s'il y a débordement, comment nous nous organisons". Sur l'absentéisme, "nous avons besoins de partager" le sujet "avec les collectivités territoriales, les acteurs de l'éducation nationale", a-t-elle ajouté.

La déléguée générale a ajouté que "toute cette stratégie mise au plan national durant la première vague sur le volet interministériel" doit "absolument retrouver cette logique sur les territoires". "C'est la concrétisation de partager un diagnostic, en l'occurrence en période de crise, [...] comment évolue l'épidémie sur un territoire donné et quels scénarii nous mettons en oeuvre pour dans un premier temps continuer à assurer les soins" et anticiper l'arrivée de la grippe.

"Ce n'est ni plus ni moins que [...] le projet territorial de santé [PTS], tout le monde est concerné, il n'y a pas d'hospitalo-centrisme, tout le monde partage ce qu'il convient de faire", a-t-elle résumé.

Selon elle, "il y a eu une forte agilité d'organisation dans les établissements, les GHT [groupements hospitaliers de territoire] et les ARS qui se sont adressés aux GHT en fonction de leurs forces en présence. Il faut continuer. Nous établissements publics, nous continuons à penser les parcours de santé, à penser l'organisation de nos filières et la gradation des soins au sein des GHT. Il faut faire confiance aux acteurs pour qu'ils puissent continuer à avancer dans ce sens."

Sur la gouvernance, Zaynab Riet a estimé qu'"il convient de repositionner le rôle des ARS et de leur échelon territorial", ainsi que "le rôle des collectivités locales". "La création de 13 régions a éloigné [...] les décisions des territoires" et "le besoin de contact avec les acteurs de terrain", a-t-elle jugé. Elle a mis en avant l'importance de "renforcer" les échelons territoriaux, d'"être dans l'accompagnement et l'anticipation avec tous les acteurs" et de positionner les collectivités locales comme "soutien à l'aide l'innovation" et à l'"investissement des acteurs".

A la suite des annonces du Ségur de la santé, la FHF avait évoqué un "grand pas" concernant les mesures sur la territorialisation et "la confiance accordée aux acteurs de terrain", rappelle-t-on (cf dépêche du 22/07/2020 à 12:45).

La crise a "mis en évidence" que la gouvernance dans le médico-social "doit rester majoritairement pour ne pas dire exclusivement du ressort de l'autorité de l'Etat en matière de santé", qui "peut garantir un parcours de soins qui doit être optimisé", a-t-elle avancé.

jyp/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

15/09 2020
Retour

COVID-19: LA FHF LISTE LES PRIORITÉS POUR "ANTICIPER" UNE DEUXIÈME VAGUE

PARIS, 15 septembre 2020 (APMnews) - Frédéric Valletoux, président de la FHF, a exposé "six urgences à mettre en oeuvre à très court terme" pour "anticiper" une potentielle deuxième vague d'épidémie de Covid-19, mardi, lors de la conférence de presse de rentrée.

La première urgence est la mise en place d'une "politique claire de prévention [...] pour éviter de contaminer les plus fragiles" et de leur "faire revivre" la crise du printemps due au Covid-19, soulignant qu'"un tiers des décès" dus au Covid-19 ont été enregistrés en Ehpad.

Il a ensuite évoqué "un besoin de coordination des professionnels qui ne doit pas revenir aux professionnels eux-mêmes", estimant que c'est aux agences régionales de santé (ARS) "d'anticiper ce qu’elles n'ont pas eu le temps d’anticiper en février" sur "qui fait quoi, comment on se coordonne, comment aujourd'hui". Et de poursuivre: "Pour être encore plus prêts demain, on [se] met autour de la table et on clarifie les interventions et le rôle de chacun", en particulier de "la médecine de ville" et de la "médecine hospitalière".

Il faut "décliner une doctrine très claire" qui doit permettre de "limiter les renoncements aux soins" et les "déprogrammations", a-t-il insisté.

Le troisième impératif selon la FHF est d'avoir une "clarification du cadre national" et du pilotage par les ARS de la politique de tests Covid. Le premier ministre, Jean Castex, "a clarifié un certain nombre de choses", a constaté Frédéric Valletoux, faisant référence à l'annonce des moyens de dépistage réservés à des publics prioritaires, vendredi (cf dépêche du 11/09/2020 à 18:20). Il a toutefois jugé qu'"on ne voit pas encore une stratégie nationale de dépistages fondée sur les publics prioritaires".

Le président de la fédération appelle en outre à une "vigilance maximale" concernant les stocks d'équipements de protection individuelle [EPI], notamment "là où il y a quelques tensions", ainsi que pour les médicaments.

Concernant, le médico-social, thème de la cinquième urgence, Frédéric Valletoux s'est exprimé sur l'"impératif de recrutements" dans le médico-social, appelant à une grande campagne de communication comparable à ce qui "fait l'armée". La FHF "soutient une hausse de 25% des effectifs en cinq ans" (cf dépêche du 15/09/2020 à 17:32), ce qui représente 3 équivalents temps plein (ETP) pour 100 résidents en Ehpad dès 2021. Le président de la FHF a insisté sur l'importance de renforcer l'attractivité pour attirer les jeunes vers ces métiers.

Le dernier point mentionné par Frédéric Valletoux est l'importance de reposer la question de "la cohérence et de l'efficacité dans le dispositif national de crise".

"On a vu au printemps la multiplication de cellules diverses et variées sur les équipements, les masques, les médicaments", ainsi que "Santé publique France ne pas trop savoir quel était sa place et son rôle", des "nombreux cafouillages sur le volet logistique", ou encore le "cloisonnement entre médecine de ville et médecine hospitalière, le sanitaire et le médico-social, le public et le privé", a avancé le président de la FHF.

"On n'a pas l'impression que les enseignements ont été pris par le gouvernement dans son organisation et sa réponse au niveau national", a-t-il poursuivi. Et de renchérir: "Il s’agirait de ne pas revivre le printemps, il serait [...] nécessaire qu'il y ait une clarification et les précisions" sur l'organisation, "avant l'arrivée d'une éventuelle deuxième vague".

La FHF prône un renforcement de "la déconcentration en santé"

Zaynab Riet, déléguée générale de la fédération, a fait valoir que la "phase de préparation de la deuxième vague doit être l'occasion de passer à l'action, [...] de bouleverser et de changer notre système, à la fois de garder et renforcer tout ce qui a fonctionné" et "proposer ce que l'on doit faire".

La FHF porte l'ambition "de la déconcentration en santé renforcée" qui "doit se construire autour de trois principes: responsabilité, autonomie et subsidiarité", a-t-elle exposé.

A titre d'exemple, elle a fait valoir que "les sujets de continuité des soins pour éviter le renoncement aux soins, d'organisation des dépistages et plus largement l'absentéisme [...] dans les établissements [...] doivent être pensés et réfléchis avec l'ensemble des acteurs".

Concernant la continuité des soins, la non-programmation et l'organisation de lits, Zaynab Riet a estimé qu'il faudra "organiser les parcours de soins des patients [...], démultiplier ou mieux organiser nos lits de médecine", considérant que "cela ne peut se faire que si nous avons autour de la table d'une part les médecins de villes, les autres acteurs du privé, tous statuts confondus, et les acteurs du public".

Elle a souligné l'importance de réunir les acteurs publics et privés pour la stratégie de dépistages également, afin de "décliner qui fait quoi, comment, qui vient en première intention et, s'il y a débordement, comment nous nous organisons". Sur l'absentéisme, "nous avons besoins de partager" le sujet "avec les collectivités territoriales, les acteurs de l'éducation nationale", a-t-elle ajouté.

La déléguée générale a ajouté que "toute cette stratégie mise au plan national durant la première vague sur le volet interministériel" doit "absolument retrouver cette logique sur les territoires". "C'est la concrétisation de partager un diagnostic, en l'occurrence en période de crise, [...] comment évolue l'épidémie sur un territoire donné et quels scénarii nous mettons en oeuvre pour dans un premier temps continuer à assurer les soins" et anticiper l'arrivée de la grippe.

"Ce n'est ni plus ni moins que [...] le projet territorial de santé [PTS], tout le monde est concerné, il n'y a pas d'hospitalo-centrisme, tout le monde partage ce qu'il convient de faire", a-t-elle résumé.

Selon elle, "il y a eu une forte agilité d'organisation dans les établissements, les GHT [groupements hospitaliers de territoire] et les ARS qui se sont adressés aux GHT en fonction de leurs forces en présence. Il faut continuer. Nous établissements publics, nous continuons à penser les parcours de santé, à penser l'organisation de nos filières et la gradation des soins au sein des GHT. Il faut faire confiance aux acteurs pour qu'ils puissent continuer à avancer dans ce sens."

Sur la gouvernance, Zaynab Riet a estimé qu'"il convient de repositionner le rôle des ARS et de leur échelon territorial", ainsi que "le rôle des collectivités locales". "La création de 13 régions a éloigné [...] les décisions des territoires" et "le besoin de contact avec les acteurs de terrain", a-t-elle jugé. Elle a mis en avant l'importance de "renforcer" les échelons territoriaux, d'"être dans l'accompagnement et l'anticipation avec tous les acteurs" et de positionner les collectivités locales comme "soutien à l'aide l'innovation" et à l'"investissement des acteurs".

A la suite des annonces du Ségur de la santé, la FHF avait évoqué un "grand pas" concernant les mesures sur la territorialisation et "la confiance accordée aux acteurs de terrain", rappelle-t-on (cf dépêche du 22/07/2020 à 12:45).

La crise a "mis en évidence" que la gouvernance dans le médico-social "doit rester majoritairement pour ne pas dire exclusivement du ressort de l'autorité de l'Etat en matière de santé", qui "peut garantir un parcours de soins qui doit être optimisé", a-t-elle avancé.

jyp/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.