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11/05 2021
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COVID-19: LE TAUX D'UTILISATION DES DOSES DE VACCIN ASTRAZENECA CHUTE À 56%

PARIS, 11 mai 2021 (APMnews) - Le ministère des solidarités et de la santé a fait savoir mardi lors d'une conférence de presse que le taux d'utilisation des doses de vaccins AstraZeneca était tombé à 56% dimanche, contre 75% une semaine auparavant, et que près d'1,6 million de doses non utilisées sont actuellement stockées en ville.

Environ 700.000 de ces doses se trouvent chez les médecins généralistes, 550.000 dans les cabinets des infirmiers, 300.000 dans les officines et 2.000 dans les cabinets de sages-femmes, a détaillé le ministère.

Les établissements de santé pivots, qui alimentent les centres de vaccination, disposent pour leur part d'un stock de 170.000 doses.

Ces vaccins, dont l'usage n'est recommandé que chez les plus de 55 ans, souffrent d'un déficit de popularité en raison d'une crainte des effets secondaires. Toutefois, près de 140.000 primo-injections sont réalisées chaque jour en moyenne avec le produit, un chiffre "pas extraordinaire" mais "néanmoins assez stable et assez important chez les pharmaciens notamment", a commenté le ministère, qui continue de miser sur la mobilisation de "tout le système et notamment les professionnels de santé en première ligne auprès de leurs patients" pour convaincre les personnes cibles.

Un total de 440.000 doses supplémentaires de ce vaccin sont attendues cette semaine, en plus de 2,5 millions du vaccin de Pfizer/BioNTech, 450.000 de Moderna et 200.000 du vaccin unidose de Janssen (groupe Johnson & Johnson, J&J). "En tout, plus de 16 millions de doses sont attendues en mai et 30 millions en juin", a résumé le ministère de l'économie, des finances et de la relance, qui participait à la conférence.

Si le taux d'utilisation des produits de Pfizer/BioNTech et Moderna sont proches de 90%, celui du produit de J&J n'est que de 31%.

Ce vaccin, lui aussi distribué en ville et réservé aux plus de 55 ans, ne pâtit pourtant pas de la même réputation que le produit d'AstraZeneca, basé sur la même technologie de l'adénovirus. "Il n'y a aucune raison qu'il ne s'écoule pas de manière satisfaisante et aujourd'hui on est encore loin d'un écoulement vraiment satisfaisant, alors qu'il reste encore 9 millions de personnes de plus de 55 ans à vacciner", a reconnu le ministère.

Il explique ce retard par un "effet diesel". "Quand un vaccin arrive en ville il faut plusieurs jours pour que les professionnels de santé s’organisent et puissent organiser des vaccinations groupées", a-t-il détaillé.

Il s'attend à connaître le même effet avec les vaccins à ARN messager de Moderna, dont l'administration des primo-injections sera réservée à la ville à partir de la semaine du 24 mai (cf dépêche du 10/05/2021 à 18:06). Les secondes doses déjà programmées en centre seront bien maintenues, a tenu à préciser le ministère.

"Il faut se faire à l'idée qu'il est possible qu'il y ait une décélération du rythme [de consommation des doses Moderna] parce qu'on va le disséminer dans toute la France", a-t-il anticipé. Toutefois, si l'arrivée des vaccins Moderna se traduisait par une baisse du rythme d'injection des produits de Janssen et d'AstraZeneca, "on se poserait des questions", a-t-il prévenu, alertant sur le fait que "Janssen et AstraZeneca doivent impérativement être consommés".

Le ministère d'Olivier Véran a par ailleurs exclu la possibilité que le vaccin Pfizer/BioNTech soit lui aussi administré en ville, malgré les demandes professionnels de santé. "On le dit clairement aux professionnels: Moderna va en ville, entièrement en ville, et Pfizer va en centre", a-t-il tranché.

Expérimentation de l'administration des vaccins Moderna en entreprises

Le vaccin Moderna fera parallèlement l'objet d'une nouvelle expérimentation auprès des entreprises. A partir de la mi-mai, 30.000 doses seront mises à disposition d'une vingtaine d'entreprises sélectionnées avec le ministère du travail, a détaillé l'avenue de Ségur, qui souhaite ainsi "voir comment on peut imaginer une montée en charge de la vaccination en entreprise".

La médecine du travail dans son ensemble se verra par ailleurs proposer des doses d'AstraZeneca "de manière plus importante que ce qu'on a pu leur proposer jusqu'à présent".

Grâce à un important approvisionnement des laboratoires, environ 3,2 millions d'injections ont été réalisées la semaine du 3 mai, s'est félicité le ministère. Il espère dépasser ce chiffre cette semaine, et atteindre l'objectif de 20 millions de personnes primo-injectées d'ici la fin de la semaine, malgré le jeudi de l'Ascension. "On a le potentiel pour aller à 3,5 millions d'injections cette semaine", a-t-il assuré.

Il compte pour cela sur la "mobilisation collective", encouragée par une meilleure rémunération des professionnels vaccinant.

Une meilleure rémunération pour les professionnels mobilisés cette semaine

Pour les professionnels de santé libéraux intervenant en centres de vaccination (médecins, infirmiers, pharmaciens, sages-femmes et chirurgiens-dentistes), les heures effectuées après 20 heures seront majorées de 50% de lundi à mercredi soir inclus. Pour les personnels dont la rémunération est prise en charge par l'assurance maladie, la tarification des dimanches et jours fériés sera appliquée du jeudi matin au samedi soir.

De nouvelles professions pourront prendre part à la vaccination, et notamment les secouristes, a aussi annoncé le ministère.

Les agences régionales de santé (ARS et les préfets) mettront en place des "opération spéciales" afin de proposer le vaccin unidose Janssen dans les lieux touristiques, qui seront davantage fréquentés pendant ce week-end prolongé.

Le ministère anticipe par ailleurs que les rendez-vous pour les secondes injections tomberont pendant les vacances d'été. "La règle reste que je fais ma deuxième dose là où j'ai fait ma première, il faut adapter son planning de vacances à son schéma de vaccination", a-t-il prévenu, tout en acceptant un peu de "souplesse" dans les délais entre deux injections. La délocalisation de la deuxième injection dans une autre région doit rester l'exception, a indiqué le ministère, qui poussera toutefois "plus de doses dans les endroits qui accueillent plus de gens pendant l'été".

Il prévoit en parallèle un "plan de continuité d'activité des centres de vaccination" pour assurer un haut rythme d'injection pendant l'été.

L'assurance maladie a par ailleurs annoncé lundi accélérer sa démarche d'"aller vers", qui consiste à inciter les Français prioritaires à prendre rendez-vous pour une vaccination par des SMS, des appels et des courriers. Le dispositif visait jusqu'ici les personnes âgées de 75 ans et plus. Il s'adressera à partir du 11 mai aux personnes âgées de 65 à 74 ans non vaccinées, soit trois millions de personnes, et sera complété pour les plus de 75 ans par une campagne dite "d'aller vers attentionné", qui passera notamment par la vaccination à domicile.

Depuis la mise en place de l'opération le 31 mars, 1,1 million d'appels ont été passés, 2,07 millions de SMS et 2,1 millions de courrier envoyés, pour 110.000 rendez-vous pris, a précisé l'assurance maladie.

mjl/rm/APMnews

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PARIS, 11 mai 2021 (APMnews) - Le ministère des solidarités et de la santé a fait savoir mardi lors d'une conférence de presse que le taux d'utilisation des doses de vaccins AstraZeneca était tombé à 56% dimanche, contre 75% une semaine auparavant, et que près d'1,6 million de doses non utilisées sont actuellement stockées en ville.

Environ 700.000 de ces doses se trouvent chez les médecins généralistes, 550.000 dans les cabinets des infirmiers, 300.000 dans les officines et 2.000 dans les cabinets de sages-femmes, a détaillé le ministère.

Les établissements de santé pivots, qui alimentent les centres de vaccination, disposent pour leur part d'un stock de 170.000 doses.

Ces vaccins, dont l'usage n'est recommandé que chez les plus de 55 ans, souffrent d'un déficit de popularité en raison d'une crainte des effets secondaires. Toutefois, près de 140.000 primo-injections sont réalisées chaque jour en moyenne avec le produit, un chiffre "pas extraordinaire" mais "néanmoins assez stable et assez important chez les pharmaciens notamment", a commenté le ministère, qui continue de miser sur la mobilisation de "tout le système et notamment les professionnels de santé en première ligne auprès de leurs patients" pour convaincre les personnes cibles.

Un total de 440.000 doses supplémentaires de ce vaccin sont attendues cette semaine, en plus de 2,5 millions du vaccin de Pfizer/BioNTech, 450.000 de Moderna et 200.000 du vaccin unidose de Janssen (groupe Johnson & Johnson, J&J). "En tout, plus de 16 millions de doses sont attendues en mai et 30 millions en juin", a résumé le ministère de l'économie, des finances et de la relance, qui participait à la conférence.

Si le taux d'utilisation des produits de Pfizer/BioNTech et Moderna sont proches de 90%, celui du produit de J&J n'est que de 31%.

Ce vaccin, lui aussi distribué en ville et réservé aux plus de 55 ans, ne pâtit pourtant pas de la même réputation que le produit d'AstraZeneca, basé sur la même technologie de l'adénovirus. "Il n'y a aucune raison qu'il ne s'écoule pas de manière satisfaisante et aujourd'hui on est encore loin d'un écoulement vraiment satisfaisant, alors qu'il reste encore 9 millions de personnes de plus de 55 ans à vacciner", a reconnu le ministère.

Il explique ce retard par un "effet diesel". "Quand un vaccin arrive en ville il faut plusieurs jours pour que les professionnels de santé s’organisent et puissent organiser des vaccinations groupées", a-t-il détaillé.

Il s'attend à connaître le même effet avec les vaccins à ARN messager de Moderna, dont l'administration des primo-injections sera réservée à la ville à partir de la semaine du 24 mai (cf dépêche du 10/05/2021 à 18:06). Les secondes doses déjà programmées en centre seront bien maintenues, a tenu à préciser le ministère.

"Il faut se faire à l'idée qu'il est possible qu'il y ait une décélération du rythme [de consommation des doses Moderna] parce qu'on va le disséminer dans toute la France", a-t-il anticipé. Toutefois, si l'arrivée des vaccins Moderna se traduisait par une baisse du rythme d'injection des produits de Janssen et d'AstraZeneca, "on se poserait des questions", a-t-il prévenu, alertant sur le fait que "Janssen et AstraZeneca doivent impérativement être consommés".

Le ministère d'Olivier Véran a par ailleurs exclu la possibilité que le vaccin Pfizer/BioNTech soit lui aussi administré en ville, malgré les demandes professionnels de santé. "On le dit clairement aux professionnels: Moderna va en ville, entièrement en ville, et Pfizer va en centre", a-t-il tranché.

Expérimentation de l'administration des vaccins Moderna en entreprises

Le vaccin Moderna fera parallèlement l'objet d'une nouvelle expérimentation auprès des entreprises. A partir de la mi-mai, 30.000 doses seront mises à disposition d'une vingtaine d'entreprises sélectionnées avec le ministère du travail, a détaillé l'avenue de Ségur, qui souhaite ainsi "voir comment on peut imaginer une montée en charge de la vaccination en entreprise".

La médecine du travail dans son ensemble se verra par ailleurs proposer des doses d'AstraZeneca "de manière plus importante que ce qu'on a pu leur proposer jusqu'à présent".

Grâce à un important approvisionnement des laboratoires, environ 3,2 millions d'injections ont été réalisées la semaine du 3 mai, s'est félicité le ministère. Il espère dépasser ce chiffre cette semaine, et atteindre l'objectif de 20 millions de personnes primo-injectées d'ici la fin de la semaine, malgré le jeudi de l'Ascension. "On a le potentiel pour aller à 3,5 millions d'injections cette semaine", a-t-il assuré.

Il compte pour cela sur la "mobilisation collective", encouragée par une meilleure rémunération des professionnels vaccinant.

Une meilleure rémunération pour les professionnels mobilisés cette semaine

Pour les professionnels de santé libéraux intervenant en centres de vaccination (médecins, infirmiers, pharmaciens, sages-femmes et chirurgiens-dentistes), les heures effectuées après 20 heures seront majorées de 50% de lundi à mercredi soir inclus. Pour les personnels dont la rémunération est prise en charge par l'assurance maladie, la tarification des dimanches et jours fériés sera appliquée du jeudi matin au samedi soir.

De nouvelles professions pourront prendre part à la vaccination, et notamment les secouristes, a aussi annoncé le ministère.

Les agences régionales de santé (ARS et les préfets) mettront en place des "opération spéciales" afin de proposer le vaccin unidose Janssen dans les lieux touristiques, qui seront davantage fréquentés pendant ce week-end prolongé.

Le ministère anticipe par ailleurs que les rendez-vous pour les secondes injections tomberont pendant les vacances d'été. "La règle reste que je fais ma deuxième dose là où j'ai fait ma première, il faut adapter son planning de vacances à son schéma de vaccination", a-t-il prévenu, tout en acceptant un peu de "souplesse" dans les délais entre deux injections. La délocalisation de la deuxième injection dans une autre région doit rester l'exception, a indiqué le ministère, qui poussera toutefois "plus de doses dans les endroits qui accueillent plus de gens pendant l'été".

Il prévoit en parallèle un "plan de continuité d'activité des centres de vaccination" pour assurer un haut rythme d'injection pendant l'été.

L'assurance maladie a par ailleurs annoncé lundi accélérer sa démarche d'"aller vers", qui consiste à inciter les Français prioritaires à prendre rendez-vous pour une vaccination par des SMS, des appels et des courriers. Le dispositif visait jusqu'ici les personnes âgées de 75 ans et plus. Il s'adressera à partir du 11 mai aux personnes âgées de 65 à 74 ans non vaccinées, soit trois millions de personnes, et sera complété pour les plus de 75 ans par une campagne dite "d'aller vers attentionné", qui passera notamment par la vaccination à domicile.

Depuis la mise en place de l'opération le 31 mars, 1,1 million d'appels ont été passés, 2,07 millions de SMS et 2,1 millions de courrier envoyés, pour 110.000 rendez-vous pris, a précisé l'assurance maladie.

mjl/rm/APMnews

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