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16/04 2020
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CRISE DU COVID-19: PLUS DE 550 DIRECTEURS VOLONTAIRES ONT RÉPONDU À LA DEMANDE D’APPUI DU CENTRE NATIONAL DE GESTION

PARIS, 16 avril 2020 (APMnews) - Plus de 550 directeurs de la fonction publique hospitalière, en activité, en détachement, en disponibilité ou retraités ont répondu à la demande d’appui lancée par le Centre national de gestion (CNG), a annoncé jeudi l'organisme dans un communiqué et un entretien à APMnews.

Le 27 mars, dans le cadre de la crise sanitaire créée par l'épidémie de Covid-19, le CNG avait lancé un appel au volontariat des directeurs d'hôpital (DH), d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S) et des directeurs des soins (DS) en vue de venir en appui des établissements demandeurs (cf dépêche du 27/03/2020 à 17:06).

Les directeurs doivent pour cela remplir un formulaire sur le site du CNG en indiquant notamment le ou les départements où ils peuvent intervenir, ou une éventuelle expérience de chef d'établissement ou de gestion de crise. Le CNG les contacte pour valider la proposition et leur proposer éventuellement une mission en fonction des besoins identifiés dans chaque région, en lien avec les agences régionales de santé (ARS).

Le CNG a lancé cette initiative "car nous étions sollicités depuis le début par des établissements. Nous avions ainsi quasiment une demande par jour", relate sa directrice générale, Eve Parier, interrogée par APMnews jeudi.

Dans un communiqué, le CNG annonce que plus de 550 directeurs se sont ainsi portés volontaires.

Parmi eux figurent "34 directeurs des soins, 116 directeurs d’établissement sanitaire, social et médico-social, 272 directeurs d’hôpital, 41 élèves de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) et 94 volontaires ne dépendant pas de la fonction publique hospitalière".

Les retraités représentent 38% de ce vivier, a précisé sa directrice générale à APMnews.

Les équipes du CNG ont contacté chacun des volontaires afin de préciser certaines informations relatives à leur position statutaire, leur localisation géographique et aux compétences qui pourraient être particulièrement utiles dans le cadre de la gestion de la crise.

Dans le cadre de ces discussions, "notre ligne est d'orienter prioritairement les directeurs autour du lieu où ils sont domiciliés", précise Eve Parier. "Mais si le vivier d'une région ne suffit pas, on activera les volontaires d'autres régions", précise-t-elle.

Le CNG a parallèlement pris l’attache de toutes les ARS afin de leur demander en premier lieu d'avoir un interlocuteur à qui orienter les volontaires. Ce "référent" peut d'ailleurs appartenir au vivier constitué, souligne Eve Parier.

Les ARS structurent le recensement des besoins des établissements et la mise en relation avec les volontaires. "Nous restons disponibles autant que de besoin pour les aspects statutaires de l'emploi des directeurs afin que leur participation soit bien sécurisée juridiquement", ajoute Eve Parier.

Le CNG, qui n'a pas encore établi de bilan de la répartition régionale des volontaires, qui est toujours en cours, précise que ce travail se poursuit actuellement avec une attention particulière aux établissements chargés des soins et de l’hébergement des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.

Mais sa directrice générale fait part déjà de son souhait de "faire perdurer ce vivier" et de le maintenir à l'instar de la réserve sanitaire qui existe essentiellement pour les personnels médicaux et soignants.

"Actuellement, nous sommes en période de crise, tout le monde est sur le pont mais les équipes appréhendent aussi la suite, le retour à la normale et par exemple le flux de patients chroniques qui risque d'arriver", observe-t-elle.

Le CNG sera également "vigilant" à ce que des retours d'expérience soient effectués et qu'il y ait une "capitalisation" des actions qui ont bien fonctionné.

Deux mesures pour accompagner les praticiens et les directeurs

Dans son communiqué, le CNG rappelle qu'il a aussi mis en oeuvre deux mesures "pour accompagner et soutenir les professionnels".

Ces deux mesures correspondent à une adaptation, dans ce contexte de crise sanitaire, de services qu'a développé le CNG depuis plusieurs années, souligne Eve Parier.

Il s'agit tout d'abord d'une offre d’accompagnement professionnel spécifique pour les praticiens hospitaliers et les directeurs qui est portée par l'équipe des coachs du CNG.

"Les premières séances montrent que les professionnels demandent des entretiens plus courts mais plus rapprochés, tous les 15 jours en moyenne, contre tous les mois habituellement", précise le CNG.

Les thématiques qui émergent sont liées en premier lieu "à la décision organisationnelle, au management des équipes, au maintien de la capacité de réflexion stratégique en situation de crise". "L’organisation de la communication est également un point de préoccupation et notamment comment rassurer les équipes et gérer l’annonce de mauvaises nouvelles", ajoute le CNG qui note aussi que la thématique du "prendre soin de soi" et de ses équipes est "récurrente dans les entretiens".

Parallèlement et pour répondre aux interrogations et aux difficultés opérationnelles auxquelles sont confrontés les professionnels, l’équipe de coachs du CNG vient de lancer des ateliers de coopération.

"Il s’agit d’ateliers d’entraide, d’échange et de prise de recul pour travailler sur des situations très concrètes apportées par les participants et liées à la crise", explique-t-il.

Il indique avoir privilégié des "formats courts et entre pairs" pour tenir compte de la situation actuelle. Il propose des dates sur son site pour les semaines à venir.

Une petite vingtaine d'appels au numéro vert d’aide et d’accompagnement psychologique

Insistant sur le caractère "fondamental" du soutien psychologique des directeurs pour gérer au mieux la situation de crise, le CNG rappelle qu'il a mis aussi en place le 27 mars un numéro vert (0800.203.007) auquel répondent les psychologues de la société PSYA.

Les appels concernent principalement la charge de travail, les conditions de travail, le climat de travail (gestion des équipes et leurs inquiétudes face à la pandémie) et les conflits de valeur, souligne-t-il.

Une "petite vingtaine" d'appels ont été reçus depuis la mise en place de ce numéro qui était d'ailleurs prévue avant le début de la crise et a été accélérée avec l'épidémie, précise Eve Parier à APMnews.

Un dispositif comparable est accessible aux médecins hospitaliers, via le numéro vert du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) le 0800.288.038, rappelle le CNG.

san/ab/APMnews

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PARIS, 16 avril 2020 (APMnews) - Plus de 550 directeurs de la fonction publique hospitalière, en activité, en détachement, en disponibilité ou retraités ont répondu à la demande d’appui lancée par le Centre national de gestion (CNG), a annoncé jeudi l'organisme dans un communiqué et un entretien à APMnews.

Le 27 mars, dans le cadre de la crise sanitaire créée par l'épidémie de Covid-19, le CNG avait lancé un appel au volontariat des directeurs d'hôpital (DH), d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S) et des directeurs des soins (DS) en vue de venir en appui des établissements demandeurs (cf dépêche du 27/03/2020 à 17:06).

Les directeurs doivent pour cela remplir un formulaire sur le site du CNG en indiquant notamment le ou les départements où ils peuvent intervenir, ou une éventuelle expérience de chef d'établissement ou de gestion de crise. Le CNG les contacte pour valider la proposition et leur proposer éventuellement une mission en fonction des besoins identifiés dans chaque région, en lien avec les agences régionales de santé (ARS).

Le CNG a lancé cette initiative "car nous étions sollicités depuis le début par des établissements. Nous avions ainsi quasiment une demande par jour", relate sa directrice générale, Eve Parier, interrogée par APMnews jeudi.

Dans un communiqué, le CNG annonce que plus de 550 directeurs se sont ainsi portés volontaires.

Parmi eux figurent "34 directeurs des soins, 116 directeurs d’établissement sanitaire, social et médico-social, 272 directeurs d’hôpital, 41 élèves de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) et 94 volontaires ne dépendant pas de la fonction publique hospitalière".

Les retraités représentent 38% de ce vivier, a précisé sa directrice générale à APMnews.

Les équipes du CNG ont contacté chacun des volontaires afin de préciser certaines informations relatives à leur position statutaire, leur localisation géographique et aux compétences qui pourraient être particulièrement utiles dans le cadre de la gestion de la crise.

Dans le cadre de ces discussions, "notre ligne est d'orienter prioritairement les directeurs autour du lieu où ils sont domiciliés", précise Eve Parier. "Mais si le vivier d'une région ne suffit pas, on activera les volontaires d'autres régions", précise-t-elle.

Le CNG a parallèlement pris l’attache de toutes les ARS afin de leur demander en premier lieu d'avoir un interlocuteur à qui orienter les volontaires. Ce "référent" peut d'ailleurs appartenir au vivier constitué, souligne Eve Parier.

Les ARS structurent le recensement des besoins des établissements et la mise en relation avec les volontaires. "Nous restons disponibles autant que de besoin pour les aspects statutaires de l'emploi des directeurs afin que leur participation soit bien sécurisée juridiquement", ajoute Eve Parier.

Le CNG, qui n'a pas encore établi de bilan de la répartition régionale des volontaires, qui est toujours en cours, précise que ce travail se poursuit actuellement avec une attention particulière aux établissements chargés des soins et de l’hébergement des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.

Mais sa directrice générale fait part déjà de son souhait de "faire perdurer ce vivier" et de le maintenir à l'instar de la réserve sanitaire qui existe essentiellement pour les personnels médicaux et soignants.

"Actuellement, nous sommes en période de crise, tout le monde est sur le pont mais les équipes appréhendent aussi la suite, le retour à la normale et par exemple le flux de patients chroniques qui risque d'arriver", observe-t-elle.

Le CNG sera également "vigilant" à ce que des retours d'expérience soient effectués et qu'il y ait une "capitalisation" des actions qui ont bien fonctionné.

Deux mesures pour accompagner les praticiens et les directeurs

Dans son communiqué, le CNG rappelle qu'il a aussi mis en oeuvre deux mesures "pour accompagner et soutenir les professionnels".

Ces deux mesures correspondent à une adaptation, dans ce contexte de crise sanitaire, de services qu'a développé le CNG depuis plusieurs années, souligne Eve Parier.

Il s'agit tout d'abord d'une offre d’accompagnement professionnel spécifique pour les praticiens hospitaliers et les directeurs qui est portée par l'équipe des coachs du CNG.

"Les premières séances montrent que les professionnels demandent des entretiens plus courts mais plus rapprochés, tous les 15 jours en moyenne, contre tous les mois habituellement", précise le CNG.

Les thématiques qui émergent sont liées en premier lieu "à la décision organisationnelle, au management des équipes, au maintien de la capacité de réflexion stratégique en situation de crise". "L’organisation de la communication est également un point de préoccupation et notamment comment rassurer les équipes et gérer l’annonce de mauvaises nouvelles", ajoute le CNG qui note aussi que la thématique du "prendre soin de soi" et de ses équipes est "récurrente dans les entretiens".

Parallèlement et pour répondre aux interrogations et aux difficultés opérationnelles auxquelles sont confrontés les professionnels, l’équipe de coachs du CNG vient de lancer des ateliers de coopération.

"Il s’agit d’ateliers d’entraide, d’échange et de prise de recul pour travailler sur des situations très concrètes apportées par les participants et liées à la crise", explique-t-il.

Il indique avoir privilégié des "formats courts et entre pairs" pour tenir compte de la situation actuelle. Il propose des dates sur son site pour les semaines à venir.

Une petite vingtaine d'appels au numéro vert d’aide et d’accompagnement psychologique

Insistant sur le caractère "fondamental" du soutien psychologique des directeurs pour gérer au mieux la situation de crise, le CNG rappelle qu'il a mis aussi en place le 27 mars un numéro vert (0800.203.007) auquel répondent les psychologues de la société PSYA.

Les appels concernent principalement la charge de travail, les conditions de travail, le climat de travail (gestion des équipes et leurs inquiétudes face à la pandémie) et les conflits de valeur, souligne-t-il.

Une "petite vingtaine" d'appels ont été reçus depuis la mise en place de ce numéro qui était d'ailleurs prévue avant le début de la crise et a été accélérée avec l'épidémie, précise Eve Parier à APMnews.

Un dispositif comparable est accessible aux médecins hospitaliers, via le numéro vert du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) le 0800.288.038, rappelle le CNG.

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