Actualités de l'Urgence - APM

05/05 2023
Retour

DANS LA LOIRE, DES INITIATIVES POUR AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGE DES SOINS NON PROGRAMMÉS ET DÉSENGORGER LES URGENCES

PARIS, SAINT-ÉTIENNE, 5 mai 2023 (APMnews) - Dans le département de la Loire, plusieurs initiatives ont été lancées pour améliorer la prise en charge des soins non programmés tout en réduisant l'engorgement des services d'urgences, ont témoigné plusieurs professionnels, notamment lors de la 2e réunion plénière du Conseil national de la refondation (CNR) santé, qui s'est déroulée mercredi après-midi.

Un service d'infirmier d'orientation (SIO) vient, de manière utile, en appui du centre 15 pour la prise en charge de soins programmés et non graves, ont expliqué des professionnels lors de cette réunion du CNR santé.

Au départ, l'initiative est née "du terrain" pendant la période la crise Covid, a expliqué Louise Ruiz, secrétaire générale de l'union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers d'Auvergne-Rhône-Alpes, lors d'une table ronde.

"Nous pensions à cela et lors de réunions avec [la délégation départementale de] l'ARS, les ordres, la caisse primaire d'assurance maladie [CPAM], nous avons discuté de la manière de travailler sur la prévention des ruptures dans les parcours. La Covid nous a embarqués là-dedans avec l'adhésion des partenaires et des tutelles, ce qui a conduit à donner une grande force à notre projet", a-t-elle expliqué.

Le service, créé le 4 avril 2020, est doté d'infirmiers orienteurs, tous libéraux. "Nous nous sommes tournés vers le CHU de Saint-Etienne, tout particulièrement le Samu. Et nous avons travaillé sur le retour précoce des patients Covid, notamment ceux sous oxygénothérapie, et avons réussi à faire sortir des patients en quatre heures. Nous avons aussi travaillé en parallèle sur l'organisation d'un parcours de soins non programmés avec de nouveaux effecteurs, infirmiers notamment. L'idée était de proposer une alternative, sécurisée, pour le recours aux urgences."

"Ce projet a remporté l'adhésion des professionnels. Outre les infirmiers du secteur qui ont adhéré, l'URPS médecins l'a promu", s'est-elle félicitée.

Une autre originalité a été de rajouter un effecteur supplémentaire, qui est infirmier, pour répondre à la demande de soins non programmés, a précisé le Dr Nicolas Desseigne, chef du Samu 42.

Désormais, lorsqu'un patient appelle la plateforme téléphonique du service d'accès aux soins (SAS), le médecin régulateur convient avec l'opérateur de soins non programmés de l'envoi d'un effecteur infirmier, a relaté le chef de service. "On va contractualiser avec le SIO un délai et à partir de là, l'opérateur de soins non programmés prend contact avec le service d'orientation qui recontacte le patient et projette à domicile l'infirmier."

Sur place, ce dernier effectue une évaluation clinique du patient selon un protocole préétabli et fait le point avec le médecin régulateur. A l'issue de cet échange, qui implique aussi le patient, "on va contractualiser la suite de la prise en charge", a souligné Nicolas Desseigne, ajoutant qu'un lien était également instauré avec le médecin traitant du patient.

Le contexte local est favorable à ce type de démarche, la densité d'infirmiers libéraux étant supérieure (200 pour 100.000) à la moyenne nationale, a précisé Maxime Audin, qui représentait l'ARS, laquelle finance à travers le fonds d'intervention régional (FIR) le coordonnateur infirmier du dispositif.

Ce service va être transposé dans d'autres départements de la région, notamment en Isère et dans le Puy-de-Dôme, a-t-il annoncé.

"On était sur un projet qui cochait pas mal de cases", a témoigné la directrice de la CPAM de la Loire, Ingrid Cerda. L'assurance maladie, qui finance certaines des mesures, l'a accompagné dans la coconstruction, dans la mise en oeuvre, pour "simplifier" les circuits, ainsi que dans l'évaluation.

Ce dispositif, imaginé comme effecteur à disposition de la plateforme téléphonique du SAS, permet de répondre "de manière graduée et sécurisée" à la demande de soins non programmés et donne satisfaction, a assuré Nicolas Desseigne.

"A chaque fois qu'on a sollicité un infirmier, il est intervenu au domicile du patient en moins d'une heure" et "100% des demandes émises par la plateforme téléphonique du SAS ont été honorées", a-t-il salué.

"Dans 85% des cas, nous avons laissé le patient à domicile", évitant ainsi des transferts à l'hôpital, a-t-il également mis en avant.

Une évaluation a été réalisée et a montré que le service donnait satisfaction, d'autant qu'il permet au patient de participer à la prise de décision, a renchéri Louise Ruiz.

Grâce au financement de la coordination par le FIR, ce service qui fonctionnait jusqu'à présent aux horaires de la permanence des soins ambulatoire (PDSA) va "très bientôt" fonctionner pendant 24 heures, a précisé le représentant de l'ARS.

Des maisons médicales de jour

Par ailleurs, toujours dans la Loire, des hôpitaux publics de l'agglomération stéphanoise (CHU de Saint-Etienne, hôpital du Gier à Saint-Chamond et hôpital Le Corbusier à Firminy) mettent en place des maisons médicales de jour, là aussi "pour mieux prendre en charge les soins non programmés sur le territoire" (consultations non programmées de médecine générale et petite traumatologie), ont annoncé les établissements concernés dans un communiqué mardi.

"L'activité des services d'urgence de l'agglomération stéphanoise est en constante augmentation depuis plusieurs années. Cette tendance va de pair avec la difficulté pour certains patients à trouver un rendez-vous avec un médecin pour des problèmes de santé ne relevant pas nécessairement d'une prise en charge hospitalière urgente mais devant néanmoins être pris en charge rapidement", explique-t-il.

Cette organisation portée par le groupement hospitalier de territoire (GHT) Loire, validée par l'ARS et présentée aux représentants du conseil de l'ordre des médecins de la Loire, a été construite par un groupe de travail du GHT 42 associant médecins urgentistes et représentants des directions des établissements.

"Les patients se présentant spontanément aux services des urgences mais ne nécessitant pas une prise en charge spécialisée, ainsi que ceux adressés par le SAS, seront pris en charge dans ces nouvelles structures installées à proximité immédiate des services d'urgence, après évaluation de l'infirmier d'accueil", est-il expliqué.

Les maisons médicales de jour fonctionneront du lundi au samedi (la nuit en semaine et le samedi matin). Celle du CHU de Saint-Etienne est opérationnelle depuis le 25 avril et celle de l'hôpital du Gier depuis le 2 mai. L'ouverture d'une troisième structure au CH de Firminy est en cours d'étude.

"L'équipe médicale de ces structures est composée de médecins libéraux ainsi que d'urgentistes dans le cadre d'un partenariat entre les équipes hospitalières et la médecine de ville pour améliorer la prise en charge des soins non programmés, développer des modes d'exercice mixte et fluidifier les prises en charge des services d'accueil des urgences", ajoutent les établissements.

san/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

05/05 2023
Retour

DANS LA LOIRE, DES INITIATIVES POUR AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGE DES SOINS NON PROGRAMMÉS ET DÉSENGORGER LES URGENCES

PARIS, SAINT-ÉTIENNE, 5 mai 2023 (APMnews) - Dans le département de la Loire, plusieurs initiatives ont été lancées pour améliorer la prise en charge des soins non programmés tout en réduisant l'engorgement des services d'urgences, ont témoigné plusieurs professionnels, notamment lors de la 2e réunion plénière du Conseil national de la refondation (CNR) santé, qui s'est déroulée mercredi après-midi.

Un service d'infirmier d'orientation (SIO) vient, de manière utile, en appui du centre 15 pour la prise en charge de soins programmés et non graves, ont expliqué des professionnels lors de cette réunion du CNR santé.

Au départ, l'initiative est née "du terrain" pendant la période la crise Covid, a expliqué Louise Ruiz, secrétaire générale de l'union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers d'Auvergne-Rhône-Alpes, lors d'une table ronde.

"Nous pensions à cela et lors de réunions avec [la délégation départementale de] l'ARS, les ordres, la caisse primaire d'assurance maladie [CPAM], nous avons discuté de la manière de travailler sur la prévention des ruptures dans les parcours. La Covid nous a embarqués là-dedans avec l'adhésion des partenaires et des tutelles, ce qui a conduit à donner une grande force à notre projet", a-t-elle expliqué.

Le service, créé le 4 avril 2020, est doté d'infirmiers orienteurs, tous libéraux. "Nous nous sommes tournés vers le CHU de Saint-Etienne, tout particulièrement le Samu. Et nous avons travaillé sur le retour précoce des patients Covid, notamment ceux sous oxygénothérapie, et avons réussi à faire sortir des patients en quatre heures. Nous avons aussi travaillé en parallèle sur l'organisation d'un parcours de soins non programmés avec de nouveaux effecteurs, infirmiers notamment. L'idée était de proposer une alternative, sécurisée, pour le recours aux urgences."

"Ce projet a remporté l'adhésion des professionnels. Outre les infirmiers du secteur qui ont adhéré, l'URPS médecins l'a promu", s'est-elle félicitée.

Une autre originalité a été de rajouter un effecteur supplémentaire, qui est infirmier, pour répondre à la demande de soins non programmés, a précisé le Dr Nicolas Desseigne, chef du Samu 42.

Désormais, lorsqu'un patient appelle la plateforme téléphonique du service d'accès aux soins (SAS), le médecin régulateur convient avec l'opérateur de soins non programmés de l'envoi d'un effecteur infirmier, a relaté le chef de service. "On va contractualiser avec le SIO un délai et à partir de là, l'opérateur de soins non programmés prend contact avec le service d'orientation qui recontacte le patient et projette à domicile l'infirmier."

Sur place, ce dernier effectue une évaluation clinique du patient selon un protocole préétabli et fait le point avec le médecin régulateur. A l'issue de cet échange, qui implique aussi le patient, "on va contractualiser la suite de la prise en charge", a souligné Nicolas Desseigne, ajoutant qu'un lien était également instauré avec le médecin traitant du patient.

Le contexte local est favorable à ce type de démarche, la densité d'infirmiers libéraux étant supérieure (200 pour 100.000) à la moyenne nationale, a précisé Maxime Audin, qui représentait l'ARS, laquelle finance à travers le fonds d'intervention régional (FIR) le coordonnateur infirmier du dispositif.

Ce service va être transposé dans d'autres départements de la région, notamment en Isère et dans le Puy-de-Dôme, a-t-il annoncé.

"On était sur un projet qui cochait pas mal de cases", a témoigné la directrice de la CPAM de la Loire, Ingrid Cerda. L'assurance maladie, qui finance certaines des mesures, l'a accompagné dans la coconstruction, dans la mise en oeuvre, pour "simplifier" les circuits, ainsi que dans l'évaluation.

Ce dispositif, imaginé comme effecteur à disposition de la plateforme téléphonique du SAS, permet de répondre "de manière graduée et sécurisée" à la demande de soins non programmés et donne satisfaction, a assuré Nicolas Desseigne.

"A chaque fois qu'on a sollicité un infirmier, il est intervenu au domicile du patient en moins d'une heure" et "100% des demandes émises par la plateforme téléphonique du SAS ont été honorées", a-t-il salué.

"Dans 85% des cas, nous avons laissé le patient à domicile", évitant ainsi des transferts à l'hôpital, a-t-il également mis en avant.

Une évaluation a été réalisée et a montré que le service donnait satisfaction, d'autant qu'il permet au patient de participer à la prise de décision, a renchéri Louise Ruiz.

Grâce au financement de la coordination par le FIR, ce service qui fonctionnait jusqu'à présent aux horaires de la permanence des soins ambulatoire (PDSA) va "très bientôt" fonctionner pendant 24 heures, a précisé le représentant de l'ARS.

Des maisons médicales de jour

Par ailleurs, toujours dans la Loire, des hôpitaux publics de l'agglomération stéphanoise (CHU de Saint-Etienne, hôpital du Gier à Saint-Chamond et hôpital Le Corbusier à Firminy) mettent en place des maisons médicales de jour, là aussi "pour mieux prendre en charge les soins non programmés sur le territoire" (consultations non programmées de médecine générale et petite traumatologie), ont annoncé les établissements concernés dans un communiqué mardi.

"L'activité des services d'urgence de l'agglomération stéphanoise est en constante augmentation depuis plusieurs années. Cette tendance va de pair avec la difficulté pour certains patients à trouver un rendez-vous avec un médecin pour des problèmes de santé ne relevant pas nécessairement d'une prise en charge hospitalière urgente mais devant néanmoins être pris en charge rapidement", explique-t-il.

Cette organisation portée par le groupement hospitalier de territoire (GHT) Loire, validée par l'ARS et présentée aux représentants du conseil de l'ordre des médecins de la Loire, a été construite par un groupe de travail du GHT 42 associant médecins urgentistes et représentants des directions des établissements.

"Les patients se présentant spontanément aux services des urgences mais ne nécessitant pas une prise en charge spécialisée, ainsi que ceux adressés par le SAS, seront pris en charge dans ces nouvelles structures installées à proximité immédiate des services d'urgence, après évaluation de l'infirmier d'accueil", est-il expliqué.

Les maisons médicales de jour fonctionneront du lundi au samedi (la nuit en semaine et le samedi matin). Celle du CHU de Saint-Etienne est opérationnelle depuis le 25 avril et celle de l'hôpital du Gier depuis le 2 mai. L'ouverture d'une troisième structure au CH de Firminy est en cours d'étude.

"L'équipe médicale de ces structures est composée de médecins libéraux ainsi que d'urgentistes dans le cadre d'un partenariat entre les équipes hospitalières et la médecine de ville pour améliorer la prise en charge des soins non programmés, développer des modes d'exercice mixte et fluidifier les prises en charge des services d'accueil des urgences", ajoutent les établissements.

san/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.