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24/05 2018
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DÉCÈS DE NAOMI MUSENGA: AGNÈS BUZYN DIT AVOIR CONNAISSANCE D'UNE DIZAINE D'AFFAIRES SEMBLABLES

PARIS, 24 mai 2018 (APMnews) - La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a indiqué jeudi sur France Inter avoir connaissance d'une dizaine d'affaires potentiellement comparables à celle du décès de Naomi Musenga au CHU de Strasbourg.

La ministre a été interrogée sur les suites données à l'affaire Naomi Musenga, une jeune femme de 22 ans décédée aux urgences plusieurs heures après avoir été éconduite par une agent de régulation médicale du Samu 67 (cf dépêche du 09/05/2018 à 18:16).

Au journaliste qui lui demandait "de combien d'affaires potentiellement comparables avez-vous connaissance aujourd'hui?", elle a répondu que des signalements beaucoup plus fréquents qu'avant lui remontaient des agences régionales de santé (ARS), indiquant qu'il y a eu une prise de conscience dans les services des Samu "de la nécessité de faire remonter les dysfonctionnements, ce qui n'était pas le cas avant".

"C'est pour cela que j'ai demandé que les médecins urgentistes me donnent des procédures et mettent en place un contrôle qualité car ces affaires ne peuvent pas rester dans un tiroir, méconnues. Il faut que les familles soient prévenues, que les hôpitaux prennent leurs responsabilités et il faut qu'on fasse en sorte que ça ne survienne plus ou en tous les cas de moins en moins", a-t-elle estimé.

"Aujourd'hui, j'ai connaissance d'une dizaine d'affaires mais je pense que c'est sous-estimé encore", a-t-elle déclaré. Des plaintes ont été déposées contre les Samu de la Loire et du Lot, rappelle-t-on (cf dépêche du 18/05/2018 à 20:02).

Agnès Buzyn a indiqué avoir demandé aux ARS de lui faire remonter ce qu'elles avaient à leur connaissance. "Il y a un site à la Haute autorité de santé (HAS) qui répertorie tous les dysfonctionnements graves dans les hôpitaux. Je vais demander à ce que, sur ce registre, on me fasse remonter tout ce qui concerne les Samu et les urgences."

Elle a par ailleurs rappelé les travaux engagés sur la qualité et la culture du risque dans les Samu (cf dépêche du 14/05/2018 à 19:40). "Les Samu, aujourd'hui, traitent 25 millions d'appels par an et 800.000 sorties. Mon objectif, c'est qu'il y ait de moins en moins" de dysfonctionnements et que "les Samu fassent des retours collectifs sur les dysfonctionnements. C'est comme ça qu'on progresse, qu'on gère les risques dans l'aviation, et c'est comme ça qu'on doit gérer les risques en médecine", a déclaré la ministre.

Mieux organiser les soins en amont

Sur la suppression des différents numéros d'urgence pour ne garder que le 15, comme le recommande le rapport du député Thomas Mesnier (LREM, Charente) (cf dépêche du 22/05/2018 à 18:00), elle a rappelé qu'une réflexion avait déjà été engagée depuis janvier sur l'articulation des différents numéros d'urgence avec une mission demandée qui compare les différents systèmes européens.

Un numéro unique est "plus simple à mémoriser" mais implique plusieurs étapes qui font perdre du temps. "Il y a des avantages et des inconvénients dans tous les systèmes", a-t-elle considéré.

Le rapport de Thomas Mesnier portait sur l'organisation de la réponse aux soins non programmés, a rappelé la ministre. "Il va falloir articuler les deux réflexions, celle sur les numéros de grande urgence et celle sur la régulation des soins non programmés", a-t-elle dit.

"Il y a une question d'organisation des soins an amont, comment on organise les soins de ville pour que les Français qui ont besoin de réponses concrètes à des problèmes qui ne sont pas vitaux puissent quand même trouver la réponse en ville sans aller aux urgences", a-t-elle poursuivi.

"C'est tout l'objet du rapport de Thomas Mesnier [...] et c'est aussi l'enjeu de la transformation du système de santé qui va être annoncée par le président de la République au mois de juin. C'est un plan qui va comprendre une réforme de l'hôpital mais également une restructuration des soins de ville pour répondre aujourd'hui aux maladies chroniques par exemple", a-t-elle rappelé.

Pour Agnès Buzyn, "la question, c'est comment on régule et comment on donne la bonne information aux Français parce qu'ils ne savent pas se repérer dans notre système. Ils connaissent leur médecin traitant et si celui-ci ne répond pas ou est surchargé, à ce moment-là, ils vont aux urgences. Or il y a d'autres médecins, des maisons de santé, éventuellement des centres de santé. Il y a d'autres professionnels qui peuvent prendre en charge, par exemple des pharmaciens, sur certains conseils. Nous devons organiser cela pour simplifier la vie des Français au quotidien", a développé la ministre.

sl/gb/APMnews

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DÉCÈS DE NAOMI MUSENGA: AGNÈS BUZYN DIT AVOIR CONNAISSANCE D'UNE DIZAINE D'AFFAIRES SEMBLABLES

PARIS, 24 mai 2018 (APMnews) - La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a indiqué jeudi sur France Inter avoir connaissance d'une dizaine d'affaires potentiellement comparables à celle du décès de Naomi Musenga au CHU de Strasbourg.

La ministre a été interrogée sur les suites données à l'affaire Naomi Musenga, une jeune femme de 22 ans décédée aux urgences plusieurs heures après avoir été éconduite par une agent de régulation médicale du Samu 67 (cf dépêche du 09/05/2018 à 18:16).

Au journaliste qui lui demandait "de combien d'affaires potentiellement comparables avez-vous connaissance aujourd'hui?", elle a répondu que des signalements beaucoup plus fréquents qu'avant lui remontaient des agences régionales de santé (ARS), indiquant qu'il y a eu une prise de conscience dans les services des Samu "de la nécessité de faire remonter les dysfonctionnements, ce qui n'était pas le cas avant".

"C'est pour cela que j'ai demandé que les médecins urgentistes me donnent des procédures et mettent en place un contrôle qualité car ces affaires ne peuvent pas rester dans un tiroir, méconnues. Il faut que les familles soient prévenues, que les hôpitaux prennent leurs responsabilités et il faut qu'on fasse en sorte que ça ne survienne plus ou en tous les cas de moins en moins", a-t-elle estimé.

"Aujourd'hui, j'ai connaissance d'une dizaine d'affaires mais je pense que c'est sous-estimé encore", a-t-elle déclaré. Des plaintes ont été déposées contre les Samu de la Loire et du Lot, rappelle-t-on (cf dépêche du 18/05/2018 à 20:02).

Agnès Buzyn a indiqué avoir demandé aux ARS de lui faire remonter ce qu'elles avaient à leur connaissance. "Il y a un site à la Haute autorité de santé (HAS) qui répertorie tous les dysfonctionnements graves dans les hôpitaux. Je vais demander à ce que, sur ce registre, on me fasse remonter tout ce qui concerne les Samu et les urgences."

Elle a par ailleurs rappelé les travaux engagés sur la qualité et la culture du risque dans les Samu (cf dépêche du 14/05/2018 à 19:40). "Les Samu, aujourd'hui, traitent 25 millions d'appels par an et 800.000 sorties. Mon objectif, c'est qu'il y ait de moins en moins" de dysfonctionnements et que "les Samu fassent des retours collectifs sur les dysfonctionnements. C'est comme ça qu'on progresse, qu'on gère les risques dans l'aviation, et c'est comme ça qu'on doit gérer les risques en médecine", a déclaré la ministre.

Mieux organiser les soins en amont

Sur la suppression des différents numéros d'urgence pour ne garder que le 15, comme le recommande le rapport du député Thomas Mesnier (LREM, Charente) (cf dépêche du 22/05/2018 à 18:00), elle a rappelé qu'une réflexion avait déjà été engagée depuis janvier sur l'articulation des différents numéros d'urgence avec une mission demandée qui compare les différents systèmes européens.

Un numéro unique est "plus simple à mémoriser" mais implique plusieurs étapes qui font perdre du temps. "Il y a des avantages et des inconvénients dans tous les systèmes", a-t-elle considéré.

Le rapport de Thomas Mesnier portait sur l'organisation de la réponse aux soins non programmés, a rappelé la ministre. "Il va falloir articuler les deux réflexions, celle sur les numéros de grande urgence et celle sur la régulation des soins non programmés", a-t-elle dit.

"Il y a une question d'organisation des soins an amont, comment on organise les soins de ville pour que les Français qui ont besoin de réponses concrètes à des problèmes qui ne sont pas vitaux puissent quand même trouver la réponse en ville sans aller aux urgences", a-t-elle poursuivi.

"C'est tout l'objet du rapport de Thomas Mesnier [...] et c'est aussi l'enjeu de la transformation du système de santé qui va être annoncée par le président de la République au mois de juin. C'est un plan qui va comprendre une réforme de l'hôpital mais également une restructuration des soins de ville pour répondre aujourd'hui aux maladies chroniques par exemple", a-t-elle rappelé.

Pour Agnès Buzyn, "la question, c'est comment on régule et comment on donne la bonne information aux Français parce qu'ils ne savent pas se repérer dans notre système. Ils connaissent leur médecin traitant et si celui-ci ne répond pas ou est surchargé, à ce moment-là, ils vont aux urgences. Or il y a d'autres médecins, des maisons de santé, éventuellement des centres de santé. Il y a d'autres professionnels qui peuvent prendre en charge, par exemple des pharmaciens, sur certains conseils. Nous devons organiser cela pour simplifier la vie des Français au quotidien", a développé la ministre.

sl/gb/APMnews

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