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DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN: MEILLEURE DÉTECTION AVEC L'AJOUT DE LA TOMOSYNTHÈSE EN PARTICULIER DANS LES SEINS DENSES
Utilisée dans plusieurs centres en France mais pas encore validée pour le dépistage organisé du cancer du sein, la tomosynthèse est une technique d'acquisition d'images en trois dimensions du sein. Elle se fait dans le même temps que l'acquisition de l'image de mammographie en deux dimensions. Des études ont déjà montré sa capacité à diminuer le taux de faux-positifs et à augmenter le taux de détection, dont une de grande taille publiée dans le JAMA en 2014.
En utilisant des données de cette étude multicentrique, le Dr Elizabeth Rafferty du Massachusetts General Hospital à Boston et ses collègues ont évalué les performances de la tomosynthèse ajoutée à la mammographie numérique selon la densité mammaire. Ils publient leurs résultats dans une Research letter.
La densité mammaire (en imagerie) est associée à une moindre sensibilité et à une moindre spécificité pour la mammographie. De plus, une taille tumorale accrue et un pronostic aggravé sont associés à une plus grande densité mammaire. Avoir des seins denses pourrait représenter un facteur indépendant de risque de cancer du sein, rappellent les auteurs. Cette caractéristique doit être notifiée aux femmes dans de nombreux Etats outre-Atlantique afin d'engager une discussion sur d'éventuels examens complémentaires.
Les données examinées portent sur 452.320 examens dont 278.906 mammographies numériques seules et 173.414 avec tomosynthèse associée. Au total, 2.157 cancers ont été détectés.
Le taux de rappel (pour examens complémentaires) dans des seins non denses a diminué de 90 à 79 pour 1.000 examens et de 127 à 109 dans des seins denses grâce à l'ajout de la tomosynthèse.
La valeur prédictive positive des rappels a augmenté dans les deux groupes.
Le taux de détection de cancers invasifs a aussi augmenté dans les deux groupes passant de 3 à 4 pour 1.000 examens en cas de seins non denses et de 2,9 à 4,2 en cas de seins denses avec la tomosynthèse.
En regardant les différents sous-groupes de densité mammaire, l'amélioration des taux était plus élevée pour des densités fibro-glandulaires éparses et les seins hétérogènement denses (grande majorité des cas). Les différences n'étaient pas significatives pour les seins essentiellement graisseux et extrêmement denses.
"L'ajout de la tomosynthèse à la mammographie numérique de dépistage est associé à une augmentation du taux de détection des cancers et à une diminution des rappels pour les femmes avec seins denses et pour les femmes avec seins non denses. Ces gains combinés étaient plus importants en cas de seins hétérogènement denses, ce qui répondrait potentiellement aux limites de la détection des cancers par mammographie numérique seule dans ce groupe, mais ils n'étaient pas significatifs pour des seins extrêmement denses", concluent les auteurs en invitant à la prudence sur la performance de la tomosynthèse dans ce petit sous-groupe.
(JAMA, 26 avril, vol.315, n°16, p1784-1786)
sl/ab/APM
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DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN: MEILLEURE DÉTECTION AVEC L'AJOUT DE LA TOMOSYNTHÈSE EN PARTICULIER DANS LES SEINS DENSES
Utilisée dans plusieurs centres en France mais pas encore validée pour le dépistage organisé du cancer du sein, la tomosynthèse est une technique d'acquisition d'images en trois dimensions du sein. Elle se fait dans le même temps que l'acquisition de l'image de mammographie en deux dimensions. Des études ont déjà montré sa capacité à diminuer le taux de faux-positifs et à augmenter le taux de détection, dont une de grande taille publiée dans le JAMA en 2014.
En utilisant des données de cette étude multicentrique, le Dr Elizabeth Rafferty du Massachusetts General Hospital à Boston et ses collègues ont évalué les performances de la tomosynthèse ajoutée à la mammographie numérique selon la densité mammaire. Ils publient leurs résultats dans une Research letter.
La densité mammaire (en imagerie) est associée à une moindre sensibilité et à une moindre spécificité pour la mammographie. De plus, une taille tumorale accrue et un pronostic aggravé sont associés à une plus grande densité mammaire. Avoir des seins denses pourrait représenter un facteur indépendant de risque de cancer du sein, rappellent les auteurs. Cette caractéristique doit être notifiée aux femmes dans de nombreux Etats outre-Atlantique afin d'engager une discussion sur d'éventuels examens complémentaires.
Les données examinées portent sur 452.320 examens dont 278.906 mammographies numériques seules et 173.414 avec tomosynthèse associée. Au total, 2.157 cancers ont été détectés.
Le taux de rappel (pour examens complémentaires) dans des seins non denses a diminué de 90 à 79 pour 1.000 examens et de 127 à 109 dans des seins denses grâce à l'ajout de la tomosynthèse.
La valeur prédictive positive des rappels a augmenté dans les deux groupes.
Le taux de détection de cancers invasifs a aussi augmenté dans les deux groupes passant de 3 à 4 pour 1.000 examens en cas de seins non denses et de 2,9 à 4,2 en cas de seins denses avec la tomosynthèse.
En regardant les différents sous-groupes de densité mammaire, l'amélioration des taux était plus élevée pour des densités fibro-glandulaires éparses et les seins hétérogènement denses (grande majorité des cas). Les différences n'étaient pas significatives pour les seins essentiellement graisseux et extrêmement denses.
"L'ajout de la tomosynthèse à la mammographie numérique de dépistage est associé à une augmentation du taux de détection des cancers et à une diminution des rappels pour les femmes avec seins denses et pour les femmes avec seins non denses. Ces gains combinés étaient plus importants en cas de seins hétérogènement denses, ce qui répondrait potentiellement aux limites de la détection des cancers par mammographie numérique seule dans ce groupe, mais ils n'étaient pas significatifs pour des seins extrêmement denses", concluent les auteurs en invitant à la prudence sur la performance de la tomosynthèse dans ce petit sous-groupe.
(JAMA, 26 avril, vol.315, n°16, p1784-1786)
sl/ab/APM