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07/04 2017
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DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER DU SEIN: UN NOUVEAU PLAN D'ACTIONS AVEC DEUX CONSULTATIONS SPÉCIFIQUES À 25 ET 50 ANS

PARIS, 6 avril 2017 (APMnews) - La ministre des affaires sociales et de la santé a annoncé jeudi dans un communiqué un nouveau plan d'actions pour moderniser le dépistage organisé du cancer du sein, avec la mise en place de 2 consultations spécifiques pour toutes les femmes à 25 ans et 50 ans pour proposer un dispositif plus personnalisé.

Début octobre 2016, à l'occasion du mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein Octobre rose, Marisol Touraine avait annoncé "une rénovation profonde du programme de dépistage organisé" faisant suite à la concertation citoyenne qu'elle avait lancée en 2015. Les modalités de cette rénovation devaient être précisées fin 2016. L'Institut national du cancer (Inca) et la direction générale de la santé (DGS), chargés de porter cette initiative, ont remis leurs propositions fin 2016.

Les professionnels de santé impliqués dans ce dépistage organisé proposé aux femmes de 50 à 74 ans et les associations de patientes étaient dans l'attente de décisions ministérielles, alors que la baisse de la participation au programme organisé s'est confirmée en 2016, selon les données publiées la semaine dernière par Santé publique France.

"Toutes les femmes bénéficieront désormais d'un suivi personnalisé, mieux coordonné et impliquant davantage le médecin traitant", annonce Marisol Touraine en présentant un plan d'actions en 12 mesures, qui vise à "donner un nouvel élan au dépistage du cancer du sein pour mieux garantir la santé des femmes".

"Le dépistage organisé doit rester <+une référence de qualité et de sécurité+>, mais doit s'inscrire dans le cadre d'une <+approche plus personnalisée+> pour chaque femme qui bénéficiera d'un temps dédié de dialogue avec son médecin", indique le document présentant le plan d'actions.

Le nouveau programme doit <+renforcer l'information+> de toutes les femmes et prévoit notamment la mise en place <+de 2 consultations spécifiques de prévention+>, une à 25 ans, prise en charge à 100% par l'assurance maladie dès le 1er janvier 2018, et une autre à 50 ans.

Cette première consultation de prévention de tous les cancers sera proposée aux femmes de 25 ans pour les sensibiliser à l'intérêt du dépistage et les informer sur les modalités de dépistage ou de suivi, selon les antécédents et les facteurs de risque de chacune. Elle sera aussi l'occasion d'informer les femmes sur le dépistage du cancer du col de l'utérus (qui débute à 25 ans) et plus globalement sur les facteurs de risques comportementaux (tabac et alcool, habitudes alimentaires, activité physique, etc.), la contraception ou les infections sexuellement transmissibles (IST).

Cette consultation pourrait concerner 401.000 femmes chaque année. Elle entrera dans le modèle de valorisation de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) des médecins.

===Une consultation d'entrée dans le programme qui aborde aussi les autres dépistages

La seconde consultation de prévention et de dépistage sera proposée aux femmes à 50 ans, à l'âge d'entrée dans le programme, pour organiser un suivi personnalisé prenant en compte leurs éventuels facteurs de risque. La femme sera invitée à consulter son médecin traitant ou son gynécologue pour un temps d'accompagnement spécifique lors d'une consultation.

Cette consultation cherchera à identifier les facteurs de risque de la femme et à évaluer son risque. Elle examinera les dépistages déjà réalisés et leur rythme et définira des modalités de dépistage et de suivi adaptées. Elle permettra aussi d'aborder le dépistage et la détection précoce d'autres cancers dont le cancer colorectal (son dépistage commence aussi à 50 ans) et le cancer du col de l'utérus, en remobilisant la femme sur l'utilité de poursuivre le frottis après 50 ans.

Le médecin devra en outre traiter des éléments de prévention primaire pertinents et de modification de comportements compte tenu des facteurs de risque de la femme.

Il devra écouter et discuter des éventuelles réticences, expliquer le principe du dépistage et de la prévention, et apporter une information personnalisée sur les avantages et limites en cherchant à aider la femme à établir sa propre décision. Cette consultation doit pouvoir repositionner le dépistage du cancer du sein dans un calendrier personnalisé des dépistages et détections précoces de cancers ayant fait la preuve de leur intérêt (colorectal, col utérin et mélanome).

"Lorsque c'est pertinent et avec son accord, le médecin proposera à la femme une invitation et un bon de prise en charge à 100% pour une mammographie dans le cadre du programme organisé. Il pourra aussi lui remettre un test de dépistage colorectal si nécessaire", indique le ministère. Si le niveau de risque l'impose, il adressera la femme vers un spécialiste.

Un nouvel outil destiné aux 9 millions de femmes invitées dans le cadre du programme sera réalisé au troisième trimestre par l'Inca. Il s'agira d'un <+livret+> proposant une information complète à chaque femme, accompagnant le courrier d'invitation.

Ce courrier permettra aussi à la femme de se rendre, si elle le souhaite, directement dans un cabinet de radiologie pour sa première mammographie de dépistage dans le cadre du programme, mentionne le plan.

Toute l'information faite aux femmes sera rénovée. L'Inca mettre en ligne fin 2017-début 2018 un <+outil-ressource web personnalisé+>. Des outils avec des informations et des données seront plus largement diffusés auprès des professionnels et associatifs et des formations seront mises à la disposition des professionnels de santé pour les aider à engager le dialogue avec leurs patientes. De nouveaux modules sur le dépistage des cancers seront intégrés à la formation initiale des médecins.

Des outils informatiques seront proposés aux médecins comme des <+serveurs d'éligibilité+> leur permettant d'interroger la base d'invitation des structures de gestion des dépistages organisés.

Pour inciter les médecins à proposer la bonne modalité de dépistage, <+les mammographies réalisées à ce titre seront mieux valorisées+> dans le cadre de la Rosp. L'assurance maladie va individualiser les libellés des mammographies pour identifier celles faites dans le programme. De plus, le suivi des femmes à partir de 50 ans donnera lieu à une <+valorisation de la Rosp+> qui reste à discuter avec les partenaires conventionnels (délais: 2017-2018-2019).

===Une échographie sans dépassement d'honoraires

Afin de lever des freins financiers, <+l'échographie+> prescrite si nécessaire en complément de la mammographie sera réalisée <+sans dépassement d'honoraires+> à compter du 1er janvier 2018.

Pour lutter contre les difficultés d'accès géographique, des expérimentations seront mises en place notamment des aides à la mobilité et des accompagnements personnalisés. Des solutions de proximité comme les <+mammobiles+> seront évaluées.

Il est prévu d'utiliser la médiation sanitaire et l'interprétariat linguistique, introduits par la loi de modernisation de notre système de santé, pour lutter contre les freins d'ordre culturel.

A partir de 75 ans, le suivi personnalisé assuré par les médecins sera adapté selon l'âge, le niveau de risque et en prenant en compte des recommandations de bonnes pratiques qui vont être actualisées par la Haute autorité de santé (HAS).

Le plan d'actions vise également à <+améliorer la qualité de la prise en charge+> de la femme lors du dépistage avec une "approche plus humaine et personnalisée": une plus grande attention des professionnels sur la douleur liée à la compression mammaire lors de la mammographie, compte-rendu immédiat après la première lecture des clichés et une communication de résultats positifs (anomalie) inspirée du dispositif d'annonce.

De même, la <+qualité en radiologie et en anatomo-cytopathologie+> sera améliorée. Les indications de l'échographie complémentaire seront précisées par la HAS. Les recommandations de 2013 seront réactualisées. L'Inca lancera en 2017 un travail avec les radiologues sur la promotion des meilleures pratiques et l'évaluation de l'interprétation des mammographies. Les radiologues seront incités à proposer systématiquement l'intégration au programme organisé.

En anatomo-cytopathologie, une reconnaissance de la compétence en sénologie sera mise en place (formation spécifique, contrôle de qualité externe, valeurs seuil). L'Inca lancera une expérimentation d'une double lecture pour les lésions frontières à fort risque de surdiagnostic. Un groupe de travail va se pencher sur une définition d'un compte-rendu standardisé et d'une organisation de leur diffusion automatisée vers les structures de gestion.

Il est prévu des interventions visant à <+limiter les pratiques de dépistage individuel+> en dehors des recommandations de la HAS (tranche d'âge, fréquence des examens).

Le plan a aussi pour objectif de <+développer la recherche+> pour améliorer la qualité des connaissances et des pratiques, notamment pour limiter le surtraitement, avec des appels à projets sur le dépistage et un programme d'actions intégrées de recherche (Pair) sur les formes précoces de cancer du sein. D'autres recherches seront développées pour mieux mesurer l'impact du dépistage, dont une évaluation médico-économique du programme actuel.

sl/gb/APMnews

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PARIS, 6 avril 2017 (APMnews) - La ministre des affaires sociales et de la santé a annoncé jeudi dans un communiqué un nouveau plan d'actions pour moderniser le dépistage organisé du cancer du sein, avec la mise en place de 2 consultations spécifiques pour toutes les femmes à 25 ans et 50 ans pour proposer un dispositif plus personnalisé.

Début octobre 2016, à l'occasion du mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein Octobre rose, Marisol Touraine avait annoncé "une rénovation profonde du programme de dépistage organisé" faisant suite à la concertation citoyenne qu'elle avait lancée en 2015. Les modalités de cette rénovation devaient être précisées fin 2016. L'Institut national du cancer (Inca) et la direction générale de la santé (DGS), chargés de porter cette initiative, ont remis leurs propositions fin 2016.

Les professionnels de santé impliqués dans ce dépistage organisé proposé aux femmes de 50 à 74 ans et les associations de patientes étaient dans l'attente de décisions ministérielles, alors que la baisse de la participation au programme organisé s'est confirmée en 2016, selon les données publiées la semaine dernière par Santé publique France.

"Toutes les femmes bénéficieront désormais d'un suivi personnalisé, mieux coordonné et impliquant davantage le médecin traitant", annonce Marisol Touraine en présentant un plan d'actions en 12 mesures, qui vise à "donner un nouvel élan au dépistage du cancer du sein pour mieux garantir la santé des femmes".

"Le dépistage organisé doit rester <+une référence de qualité et de sécurité+>, mais doit s'inscrire dans le cadre d'une <+approche plus personnalisée+> pour chaque femme qui bénéficiera d'un temps dédié de dialogue avec son médecin", indique le document présentant le plan d'actions.

Le nouveau programme doit <+renforcer l'information+> de toutes les femmes et prévoit notamment la mise en place <+de 2 consultations spécifiques de prévention+>, une à 25 ans, prise en charge à 100% par l'assurance maladie dès le 1er janvier 2018, et une autre à 50 ans.

Cette première consultation de prévention de tous les cancers sera proposée aux femmes de 25 ans pour les sensibiliser à l'intérêt du dépistage et les informer sur les modalités de dépistage ou de suivi, selon les antécédents et les facteurs de risque de chacune. Elle sera aussi l'occasion d'informer les femmes sur le dépistage du cancer du col de l'utérus (qui débute à 25 ans) et plus globalement sur les facteurs de risques comportementaux (tabac et alcool, habitudes alimentaires, activité physique, etc.), la contraception ou les infections sexuellement transmissibles (IST).

Cette consultation pourrait concerner 401.000 femmes chaque année. Elle entrera dans le modèle de valorisation de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) des médecins.

===Une consultation d'entrée dans le programme qui aborde aussi les autres dépistages

La seconde consultation de prévention et de dépistage sera proposée aux femmes à 50 ans, à l'âge d'entrée dans le programme, pour organiser un suivi personnalisé prenant en compte leurs éventuels facteurs de risque. La femme sera invitée à consulter son médecin traitant ou son gynécologue pour un temps d'accompagnement spécifique lors d'une consultation.

Cette consultation cherchera à identifier les facteurs de risque de la femme et à évaluer son risque. Elle examinera les dépistages déjà réalisés et leur rythme et définira des modalités de dépistage et de suivi adaptées. Elle permettra aussi d'aborder le dépistage et la détection précoce d'autres cancers dont le cancer colorectal (son dépistage commence aussi à 50 ans) et le cancer du col de l'utérus, en remobilisant la femme sur l'utilité de poursuivre le frottis après 50 ans.

Le médecin devra en outre traiter des éléments de prévention primaire pertinents et de modification de comportements compte tenu des facteurs de risque de la femme.

Il devra écouter et discuter des éventuelles réticences, expliquer le principe du dépistage et de la prévention, et apporter une information personnalisée sur les avantages et limites en cherchant à aider la femme à établir sa propre décision. Cette consultation doit pouvoir repositionner le dépistage du cancer du sein dans un calendrier personnalisé des dépistages et détections précoces de cancers ayant fait la preuve de leur intérêt (colorectal, col utérin et mélanome).

"Lorsque c'est pertinent et avec son accord, le médecin proposera à la femme une invitation et un bon de prise en charge à 100% pour une mammographie dans le cadre du programme organisé. Il pourra aussi lui remettre un test de dépistage colorectal si nécessaire", indique le ministère. Si le niveau de risque l'impose, il adressera la femme vers un spécialiste.

Un nouvel outil destiné aux 9 millions de femmes invitées dans le cadre du programme sera réalisé au troisième trimestre par l'Inca. Il s'agira d'un <+livret+> proposant une information complète à chaque femme, accompagnant le courrier d'invitation.

Ce courrier permettra aussi à la femme de se rendre, si elle le souhaite, directement dans un cabinet de radiologie pour sa première mammographie de dépistage dans le cadre du programme, mentionne le plan.

Toute l'information faite aux femmes sera rénovée. L'Inca mettre en ligne fin 2017-début 2018 un <+outil-ressource web personnalisé+>. Des outils avec des informations et des données seront plus largement diffusés auprès des professionnels et associatifs et des formations seront mises à la disposition des professionnels de santé pour les aider à engager le dialogue avec leurs patientes. De nouveaux modules sur le dépistage des cancers seront intégrés à la formation initiale des médecins.

Des outils informatiques seront proposés aux médecins comme des <+serveurs d'éligibilité+> leur permettant d'interroger la base d'invitation des structures de gestion des dépistages organisés.

Pour inciter les médecins à proposer la bonne modalité de dépistage, <+les mammographies réalisées à ce titre seront mieux valorisées+> dans le cadre de la Rosp. L'assurance maladie va individualiser les libellés des mammographies pour identifier celles faites dans le programme. De plus, le suivi des femmes à partir de 50 ans donnera lieu à une <+valorisation de la Rosp+> qui reste à discuter avec les partenaires conventionnels (délais: 2017-2018-2019).

===Une échographie sans dépassement d'honoraires

Afin de lever des freins financiers, <+l'échographie+> prescrite si nécessaire en complément de la mammographie sera réalisée <+sans dépassement d'honoraires+> à compter du 1er janvier 2018.

Pour lutter contre les difficultés d'accès géographique, des expérimentations seront mises en place notamment des aides à la mobilité et des accompagnements personnalisés. Des solutions de proximité comme les <+mammobiles+> seront évaluées.

Il est prévu d'utiliser la médiation sanitaire et l'interprétariat linguistique, introduits par la loi de modernisation de notre système de santé, pour lutter contre les freins d'ordre culturel.

A partir de 75 ans, le suivi personnalisé assuré par les médecins sera adapté selon l'âge, le niveau de risque et en prenant en compte des recommandations de bonnes pratiques qui vont être actualisées par la Haute autorité de santé (HAS).

Le plan d'actions vise également à <+améliorer la qualité de la prise en charge+> de la femme lors du dépistage avec une "approche plus humaine et personnalisée": une plus grande attention des professionnels sur la douleur liée à la compression mammaire lors de la mammographie, compte-rendu immédiat après la première lecture des clichés et une communication de résultats positifs (anomalie) inspirée du dispositif d'annonce.

De même, la <+qualité en radiologie et en anatomo-cytopathologie+> sera améliorée. Les indications de l'échographie complémentaire seront précisées par la HAS. Les recommandations de 2013 seront réactualisées. L'Inca lancera en 2017 un travail avec les radiologues sur la promotion des meilleures pratiques et l'évaluation de l'interprétation des mammographies. Les radiologues seront incités à proposer systématiquement l'intégration au programme organisé.

En anatomo-cytopathologie, une reconnaissance de la compétence en sénologie sera mise en place (formation spécifique, contrôle de qualité externe, valeurs seuil). L'Inca lancera une expérimentation d'une double lecture pour les lésions frontières à fort risque de surdiagnostic. Un groupe de travail va se pencher sur une définition d'un compte-rendu standardisé et d'une organisation de leur diffusion automatisée vers les structures de gestion.

Il est prévu des interventions visant à <+limiter les pratiques de dépistage individuel+> en dehors des recommandations de la HAS (tranche d'âge, fréquence des examens).

Le plan a aussi pour objectif de <+développer la recherche+> pour améliorer la qualité des connaissances et des pratiques, notamment pour limiter le surtraitement, avec des appels à projets sur le dépistage et un programme d'actions intégrées de recherche (Pair) sur les formes précoces de cancer du sein. D'autres recherches seront développées pour mieux mesurer l'impact du dépistage, dont une évaluation médico-économique du programme actuel.

sl/gb/APMnews

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