Actualités de l'Urgence - APM

Olivier Moulinet, qui dirigeait l'hôpital de Crest depuis 2019 et était directeur des finances au sein de la direction commune (qui comprend notamment le CH de Valence), prendra la tête du CH de Roanne (Loire) mardi 2 avril.

Il succédera à Julien Keunebroek qui dirige désormais le CH du Puy-en-Velay.

Ancien infirmier en réanimation polyvalente au CHU de Saint-Etienne, puis ancien élève de l'Ecole des hautes études en santé publique (51e promotion 2012-2014) sur la filière directeur d'hôpital, Olivier Moulinet a également assuré la direction par intérim du CH de Lamastre (Ardèche) à partir de novembre 2022, puis l'intérim de la direction générale des centres hospitaliers de Valence, Crest, Die, Tournon-sur-Rhône, Le Cheylard et les Ehpad de Satillieu et de Saint-Martin-de-Valamas et de la présidence du comité stratégique du groupement hospitalier de territoire (GHT) Drôme-Ardèche-Vercors entre juin et décembre 2024, jusqu'à la prise de fonction de Bertrand Prudhommeaux le 1er décembre 2023.

Il quitte le CH de Crest juste après l'approbation du projet d'établissement et des usagers 2023-2028 par le conseil de surveillance, et sur une situation financière qui s'est améliorée.

La nouvelle feuille de route "repose sur quatre axes principaux", a expliqué Olivier Moulinet à APMnews.

Le premier porte sur le développement de l'offre de soins "en réponse directe aux besoins des patients et usagers du territoire" à travers notamment:

• l'affirmation du positionnement du service d'accueil des urgences avec notamment le dépôt d'une autorisation dès avril
• l'extension du rayonnement du service d'hospitalisation à domicile (HAD), avec la poursuite des dispositifs tels que l'admission rapide et la reconnaissance des mentions de spécialités qui seront déposées dans le cadre de la fenêtre des autorisations au printemps. Le service sera également amené à déménager son antenne logistique sous 12 à 18 mois pour s'adapter à la hausse exponentielle de son activité.
• la poursuite de la dynamique au sein du bloc opératoire avec l'ouverture de nouvelles plages en fonction du besoin.

Sur 2018-2023, l'hôpital a déjà étendu son territoire d'intervention de l'HAD avec une autorisation couvrant l'ensemble du territoire Nord-Drôme-Ardèche ainsi que la zone de Privas. Il a également créé une antenne HAD en réadaptation en partenariat avec les Hôpitaux-Drôme-Nord.

Il a aussi adhéré à plusieurs fédérations médicales interhospitalières (FMIH) avec les autres établissements du GHT, en soins palliatifs, en ophtalmologie et en HAD avec le groupe hospitalier Portes de Provence (GHPP).

Sur les urgences, il a apporté un soutien au centre hospitalier de Valence pour la gestion des passages aux urgences avec les refiliarisations de patients depuis l'été 2022.

Il a par ailleurs mis en place l'admission rapide en HAD en articulation avec le Samu 26 et les médecins régulateurs libéraux depuis février.

Reconstruction de l'Ehpad

Le deuxième axe de sa nouvelle feuille de route porte sur le positionnement de l'Ehpad "comme l'acteur incontournable sur son bassin de vie".

Pour cela, une équipe mobile en tant qu'antenne de celle du CH Valence va être mise en place pour déceler de manière anticipée les difficultés au domicile des personnes âgées avec l'aide du service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) et de l'HAD. Et l'accompagnement des résidents jusqu'au bout de leur parcours sera promu grâce à l'animation positionnée au cœur des projets de vie.

L'Ehpad sera d'ailleurs reconstruit avec un démarrage de chantier prévu en janvier 2025 et une livraison à l'automne 2026. "Le haut niveau de qualité d'hébergement proposé dans le nouvel Ehpad facilitera l'intervention des partenaires au sein de la structure", commente le CH.

En troisième axe de son projet d'établissement, l'hôpital compte poursuivre son "projet de gestion" garantissant sa "soutenabilité économique et sociale au travers d'une gouvernance associant des liens renforcés entre la présidence de la CME et la direction, et une efficience des fonctions support en articulation avec le centre hospitalier de Valence".

Il entend aussi diffuser une culture qualité depuis la direction, assurer le management des pôles jusqu'au plus près des lieux de prises en charge des patients ainsi que dans le quotidien des fonctions support au soin.

Il entend intégrer l'expérience patient pour mieux structurer l'ensemble des parcours de soins.

Amélioration de sa situation financière

En 2023, l'établissement a amélioré de manière sensible sa situation financière grâce à la dynamique de son activité (croissance supérieure à 10% en 2023) et à la "maîtrise" de postes clés de dépenses.

"D'un niveau de déficit de 1,6 M€ en 2018 et 2019, le centre hospitalier (avant notification de la C4) a réduit le déficit (hors aides en trésorerie de 600.000 €) de son compte de résultat principal à 638.000 € (soit -1,8% des produits d'exploitation) le positionnant en deçà du seuil de déséquilibre financier", souligne-t-il.

Implantation d'un scanner

Le CH poursuivra dans le même temps la déclinaison opérationnelle de son plan directeur.

Outre la reconstruction de son Ehpad, il prévoit d'implanter un scanner avec une coordination médicale entre ses équipes et celles de Valence, qui "sera une opportunité pour simplifier le parcours de soins des patients se présentant aux urgences avec une accélération du rendu diagnostic".

"Cet équipement sera également l'occasion de repenser les flux et les agencements des locaux entre les urgences, le service d'imagerie médicale et la pharmacie", ajoute-t-il.

Il précise que comme les autres centres hospitaliers du territoire, il a été confronté à des tensions sur la démographie sur certaines spécialités, comme en cardiologie qui constitue d'ailleurs une des six filières médicales prioritaires identifiées sur le GHT Drôme-Ardèche-Vercors.

Il souligne qu'il a pu cependant "consolider ses équipes médicales sur les urgences avec le recrutement de deux praticiens lui permettant d'atteindre une quasi-complétude, celui, en 2022, d'une praticienne hospitalière à temps partiel sur le service d'imagerie, celui de deux anesthésistes en 2022 avec une équipe au complet, un encadrement médical retrouvé en Ehpad après plusieurs années sans médecins, une fidélisation des praticiens intervenant au sein de l'unité de soins palliatifs, un soutien à l'unité de médecine avec un renfort médical et une complétude retrouvée au niveau de l'équipe médicale de l'hospitalisation à domicile".

Sur les effectifs non médicaux, l'établissement a signé plusieurs protocoles avec les organisations représentatives du personnel dans le cadre du Ségur, conduisant à une réduction progressive du délai de mise en stage, au recrutement de deux infirmières pour la coordination des parcours en unité médicale et chirurgicale ambulatoire et pour le paramétrage du système d'information en HAD.

La progression et l'évolution des carrières de plusieurs professionnels issus des filières logistiques, techniques, administratives ont été revalorisées dans le cadre de la gestion prévisionnelle des métiers et des compétences (GPMC).

Il a aussi conforté son service de santé au travail avec le recrutement d'un médecin et l'augmentation du temps infirmier.

Il rappelle par ailleurs que le CH de Crest a été certifié avec mention par la Haute autorité de santé (HAS) en février "attestant l'engagement de toute la communauté hospitalière dans la qualité des prises en charge", ainsi la politique du CH autour de la transition écologique avec une politique spécifique instaurée depuis 2022 avec les efforts sur le tri, la lutte contre les déchets alimentaires (cf dépêche du 20/02/2024 à 18:11).

san/ab/APMnews