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06/02 2020
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ECHEC EN PHASE II DE 3 COMPOSÉS NEUROPROTECTEURS DANS LA SEP SECONDAIREMENT PROGRESSIVE

LONDRES, 6 février 2020 (APMnews) - L'administration pendant 96 semaines d'un traitement à visée neuroprotectrice (amiloride, fluoxétine ou riluzole) n'a pas permis de ralentir la perte de volume cérébral chez des patients souffrant de sclérose en plaques (SEP) secondairement progressive, dans un essai de phase IIb publié dans The Lancet Neurology.

"La neurodégénérescence est le substrat pathologique responsable d'un lourd handicap dans la SEP secondairement progressive", soulignent Jeremy Chataway du Queen Square Multiple Sclerosis Centre à Londres et ses collègues.

Dans cet essai de phase IIb mené en double aveugle et contre placebo, ils ont eu pour objectif d'évaluer l'efficacité de 3 composés présentant des propriétés neuroprotectrices, identifiés dans la littérature préclinique et clinique: l'amiloride (un diurétique), la fluoxétine (un antidépresseur, inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine) et le riluzole (qui inhibe les processus glutamatergiques).

L'essai a été mené pendant 96 semaines chez 445 patients, entre janvier 2015 et juin 2016. Les critères d'inclusion comprenaient un âge entre 25 et 65 ans, le fait de ne pas prendre de traitement de fond et d'avoir un score EDSS compris entre 4 et 6,5 points.

Les patients ont été randomisés à parts égales entre chacun des trois traitements (amiloride 5 mg, fluoxétine 20 mg ou riluzole 50 mg) et un placebo, pris deux fois par jour par voie orale.

L'analyse en intention de traiter à 96 semaines, menée chez 393 patients, n'a pas mis en évidence d'efficacité des traitements évalués par rapport au placebo sur le volume cérébral des patients. La différence par rapport au placebo oscillait entre 0% et 0,1% selon les traitements.

Il n'y a pas eu d'émergence de signal de sécurité. L'incidence des effets indésirables graves était "faible" et comparable entre les groupes, allant de 6% dans le groupe fluoxétine à 12% dans le bras placebo.

"L'absence de démonstration d'une neuroprotection dans cet essai -qui a été conçu avec une puissante statistique suffisante- indique que le fait de ne cibler que ces aspects de la pathobiologie axonale chez les patients souffrant de SEP secondairement progressive est insuffisante pour atténuer la perte neuro-axonale", concluent les chercheurs. "Ces résultats plaident en faveur de la recherche d'autres cibles mécanistiques et de l'examen, dans les essais futurs, de traitements combinés."

(The Lancet Neurology, publication en ligne du 22 janvier)

sb/ab/APMnews

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LONDRES, 6 février 2020 (APMnews) - L'administration pendant 96 semaines d'un traitement à visée neuroprotectrice (amiloride, fluoxétine ou riluzole) n'a pas permis de ralentir la perte de volume cérébral chez des patients souffrant de sclérose en plaques (SEP) secondairement progressive, dans un essai de phase IIb publié dans The Lancet Neurology.

"La neurodégénérescence est le substrat pathologique responsable d'un lourd handicap dans la SEP secondairement progressive", soulignent Jeremy Chataway du Queen Square Multiple Sclerosis Centre à Londres et ses collègues.

Dans cet essai de phase IIb mené en double aveugle et contre placebo, ils ont eu pour objectif d'évaluer l'efficacité de 3 composés présentant des propriétés neuroprotectrices, identifiés dans la littérature préclinique et clinique: l'amiloride (un diurétique), la fluoxétine (un antidépresseur, inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine) et le riluzole (qui inhibe les processus glutamatergiques).

L'essai a été mené pendant 96 semaines chez 445 patients, entre janvier 2015 et juin 2016. Les critères d'inclusion comprenaient un âge entre 25 et 65 ans, le fait de ne pas prendre de traitement de fond et d'avoir un score EDSS compris entre 4 et 6,5 points.

Les patients ont été randomisés à parts égales entre chacun des trois traitements (amiloride 5 mg, fluoxétine 20 mg ou riluzole 50 mg) et un placebo, pris deux fois par jour par voie orale.

L'analyse en intention de traiter à 96 semaines, menée chez 393 patients, n'a pas mis en évidence d'efficacité des traitements évalués par rapport au placebo sur le volume cérébral des patients. La différence par rapport au placebo oscillait entre 0% et 0,1% selon les traitements.

Il n'y a pas eu d'émergence de signal de sécurité. L'incidence des effets indésirables graves était "faible" et comparable entre les groupes, allant de 6% dans le groupe fluoxétine à 12% dans le bras placebo.

"L'absence de démonstration d'une neuroprotection dans cet essai -qui a été conçu avec une puissante statistique suffisante- indique que le fait de ne cibler que ces aspects de la pathobiologie axonale chez les patients souffrant de SEP secondairement progressive est insuffisante pour atténuer la perte neuro-axonale", concluent les chercheurs. "Ces résultats plaident en faveur de la recherche d'autres cibles mécanistiques et de l'examen, dans les essais futurs, de traitements combinés."

(The Lancet Neurology, publication en ligne du 22 janvier)

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