Actualités de l'Urgence - APM

Pour rappel, l'instruction sur l'organisation sanitaire au cours de l'Euro 2016 a été publiée mi-février, peu avant la publication d'un guide "de prévention et de réduction des risques".

Dans un dossier de presse publié mercredi, l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes rappelle que pendant l'Euro 2016, les villes de Lyon et Saint-Etienne vont voir arriver "des milliers de supporters, venus des quatre coins de l'Europe".

A partir de vendredi et jusqu'au dimanche 10 juillet, Saint-Etienne va accueillir quatre matchs, et Lyon six. L'ARS précise que 20.000 personnes pourront être accueillies dans la "fan zone" de Saint-Etienne, au parc François Mitterrand, et 30.000 dans celle de Lyon Bellecour. En outre, quatre équipes ont établi leur camp de base dans la région (la Slovaquie, l'Irlande, l'Allemagne et l'Islande).

"L'agence a participé à 10 exercices [...] depuis février, dont six spécifiques Euro, les autres dans un contexte attentat sous pilotage préfectures ; et trois organisés par le niveau santé national (deux spécifiques pour l'Euro, un attentat). Les établissements ont également testé une partie de leur plan blanc de leur propre initiative", indique l'ARS.

"Afin d'être en capacité de prendre en charge dans les meilleurs délais les victimes d'une attaque terroriste ou de tout autre évènement exceptionnel survenant pendant la période de compétition, un dispositif prudentiel coordonné par l'ARS a été mis en place", poursuit l'agence.

Il prévoit "des renforts médicaux et paramédicaux à proximité des stades et des fan zones, au niveau des postes de commandement opérationnels. De même, pour faciliter la mise en place éventuelle de postes médicaux avancés, des renforts des équipes Smur, des services des urgences, de la régulation médicale au Samu et de la préalerte des cellules d'urgences médico-psychologiques (Cump) ont été anticipés".

Des actions de prévention en santé sont également prévues, en amont et pendant la compétition, au niveau national et local.

-> <+A Saint-Etienne,+> le centre Rimbaud, porteur du projet de prévention dans la Loire, interviendra à la fois dans la "fan zone" stéphanoise et dans d'autres lieux d'accueil durant la compétition.

Une équipe mobile de prévention et d'accompagnement des conduites addictives sera alors mise en place. Elle s'appuiera sur des services civiques, coordonnés par un personnel spécifiquement recruté et formé à ce type d'intervention (conseil, écoute, mise à disposition d'outils de réduction des risques, distribution de flyers en plusieurs langues).

-> <+A Lyon,+> Avenir santé mettra en place des messages de prévention aux addictions sur Facebook, à destination des jeunes.

En avril, le CHU de Saint-Etienne a participé à l'exercice zonal simulant un attentat chimique au stade Geoffroy Guichard, organisé par la préfecture de la Loire.

"Plus de 100 agents du CHU [...] ont pu participer à l'accueil des victimes, le montage et la mise en oeuvre de la chaîne de décontamination, mais également au suivi de l'identité des patients", rappelle l'ARS.

=3 Blocs opératoires et identito-vigilance revus

Elle précise que les retours d'expérience "ont permis de remettre à jour le plan blanc", notamment pour ce qui concerne le bloc opératoire et le dispositif de suivi de l'identité des patients (identito-vigilance).

"Les attentats de novembre 2015 ont poussé les services hospitaliers à remettre en vigueur des procédures chirurgicales spécifiques appelées 'damage control'. C'est une organisation particulière des blocs opératoires et de la chirurgie pour être en mesure, si nécessaire, de traiter rapidement un grand nombre de victimes ayant des blessures graves. Ces procédures permettent par exemple de stopper en urgence les hémorragies afin de permettre, dans un deuxième temps, la prise en charge spécialisée dont ils auraient besoin", développe encore l'agence.

Les Hospices civils de Lyon (HCL), par exemple, en tant qu'établissement de santé de référence, ont formé des médecins et soignants de différentes disciplines aux méthodes de 'damage control', et "la procédure de crise du bloc opératoire a été revue afin d'en faire un service d'accueil direct des victimes, pour que la prise en charge soit la plus rapide possible", souligne l'ARS.

Le CHU de Saint-Etienne a mis sur pied une équipe spécifique d'identito-vigilance de crise, composée de médecins et cadres de santé, et "participé au déploiement des outils nationaux d'identification Sinus (Système d'information numérique standardisé) et Sivic (Système d'information des victimes): il s'agit de bracelets d'identification permettant de suivre en temps réel la prise en charge des victimes. Le lien sera fait avec l'agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes qui communiquera toute information à la cellule de crise 'victimes'", reprend-elle.

A noter qu'une nouvelle instruction datée du 6 avril, qui précise "l'organisation de la chaîne centrale et territoriale de coordination et d'aide à la décision de sécurité civile et de santé, ainsi qu'à l'organisation des secours et du commandement au cours de l'Euro 2016", vient d'être publiée.

Instruction interministérielle N° DGS/CORRUSS/DGOS/DGSCGC/BOGEC/2016/111 du 6 avril 2016 relative à la chaîne centrale et territoriale de coordination et d'aide à la décision de sécurité civile et de santé, ainsi qu'à l'organisation des secours lors du championnat d'Europe de Football dénommé "UEFA-EURO 2016" (http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2016/05/cir_40947.pdf)

cdb/ab/APM polsan