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05/12 2022
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FRANÇOIS BRAUN APPELLE LES MÉDECINS LIBÉRAUX À "NE PAS FAIRE GRÈVE" LA SEMAINE DU 26 DÉCEMBRE

PARIS, 5 décembre 2022 (APMnews) - Le ministre de la santé et de la prévention a appelé les médecins libéraux à "ne pas faire grève le 26 décembre" en vue d'obtenir une hausse du tarif des consultations, dimanche, lors d'une interview donnée à BFMTV et au Parisien.

Au cours de cet entretien, qui a été consacré à de nombreux sujets, François Braun a été interrogé sur la grève des médecins libéraux et leur revendication d'une consultation à 50 euros pour les généralistes, contre 25 euros actuellement.

Il a observé qu'il existait aussi des consultations à 46 euros, à 60 euros et qu'à peu près 20% du "budget" d'un médecin viennent des "forfaits". "J'ai entendu mes collègues qui disent 'c'est trop compliqué'. Donc on va simplifier, ça c'est clair."

C'est "tout l'enjeu des négociations conventionnelles", qui doivent durer jusqu'en avril 2023, a-t-il expliqué.

François Braun a tenu à rappeler que, comme il l'a écrit au directeur de la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam) fin octobre en vue de ces négociations (cf dépêche du 28/10/2022 à 14:33), les médecins ont "des droits et des devoirs". Ces devoirs sont "que nos concitoyens puissent avoir un médecin traitant [...], l'autre est d'assurer la permanence des soins", a-t-il affirmé. "C'est ce que j'ai porté dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale où on élargit cette notion à tous les professionnels de santé", a-t-il rappelé.

S'ils s'engagent dans ces devoirs, l'Etat assurera ces droits, a-t-il assuré sans s'avancer toutefois sur un montant de hausse.

François Braun, qui a noté que la dernière grève des médecins libéraux datait de 2015, année des dernières négociations conventionnelles, les a appelés à ne pas faire grève pendant la semaine du 26 décembre (cf dépêche du 29/11/2022 à 17:54), car "la pression est déjà énorme sur l'hôpital", en raison des épidémies mais aussi du fait des départs en vacances des personnels, congés qui vont toucher également les médecins libéraux. "S'ils se mettent en grève à cette période, cela va être très très compliqué", a-t-il prévenu.

"Je vous ai entendus", a lancé le ministre qui a précisé avoir rencontré le collectif à la manoeuvre pour ce mouvement et s'est dit "certain" qu'un accord serait trouvé.

Condamnation du nouveau recueil lancé par Samu-Urgences de France

Le ministre a par ailleurs été interrogé sur le recueil de données lancé le 1er décembre par Samu-Urgences de France, baptisé le No dead, qui vise à recenser tous les jours, dans toutes les structures d'urgence, les morts inattendues. Ce nouveau recueil fait suite au No bed challenge, lancé en 2018, qui dénombre tous les matins dans les services d'urgences le nombre de patients restés sur un brancard faute de lit d'hospitalisation, mais qui "n'émeut plus personne", a dénoncé le syndicat dans un communiqué annonçant cette initiative.

Samu-Urgences de France a dit "espérer que le nouvel indicateur de dangerosité permettra une prise de conscience de la nécessité d'une action profonde au sein [des] établissements pour conduire une politique sanitaire responsable et humaine et surtout pour rétablir des conditions de soins décentes et sécuritaires".

"C'est un très mauvais message qui est passé", a dénoncé dimanche François Braun, lui-même ancien président de ce syndicat, après avoir rappelé qu'il connaissait ce sujet "depuis des années". "On ne joue pas sur la sécurité, sur la mort des gens [...]. Je connais la situation de l'hôpital."

Il a rappelé qu'il avait "mis cet été des moyens supplémentaires" qui ont été "prolongés jusqu'à la fin de l'hiver".

"Certes, ce sont des moyens financiers. Mais certaines mesures ont produit des effets et ont permis de diminuer la fréquentation des services d'urgence grâce à la mobilisation de tout le monde", a-t-il insisté. "C'est grâce à cette coordination entre la ville et l'hôpital qu'on a pu passer un été qu'on annonçait catastrophique."

"La situation est connue", a-t-il ajouté. "Je ne vois pas l'intérêt de faire de l'agitation supplémentaire, si ce n'est d'inquiéter encore plus nos concitoyens".

Mais "il faut arrêter de travailler en silos", a-t-il insisté.

Interrogé sur la situation de la pédiatrie, plus particulièrement sur la tribune signée par 10.000 soignants de cette spécialité (cf dépêche du 30/11/2022 à 12:26), il a estimé qu'il avait "débloqué beaucoup de choses" dont "un budget" pour prolonger des mesures de l'été et cibler certaines sur la pédiatrie.

Il a aussi rappelé qu'il allait lancer (le 7 décembre) des Assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant (cf dépêche du 29/11/2022 à 09:32) pour "apporter, pour le printemps, des solutions pérennes", notamment "pour la pédopsychiatrie et sur la santé de l'enfant en tenant compte de la santé scolaire".

Il a également assuré que des mesures allaient être retirées du volet santé du Conseil national de la refondation (CNR). "On fait remonter les solutions du terrain, j'ai vu des solutions remarquables, que ce soit à Marseille, à Mayotte [...]. Il y a aussi des solutions pour l'hôpital, pour diminuer la bureaucratie."

Fin de vie: les soignants doivent être entendus

S'exprimant par ailleurs sur les débats sur le sujet relatif à la fin de vie et l'ouverture, vendredi, de la convention citoyenne, François Braun a surtout insisté sur le développement insuffisant des soins palliatifs en France. "Je ne voudrais pas qu'on prenne des positions très tranchées avant que les soins palliatifs ne soient [davantage développés]", a-t-il prévenu.

Un "deuxième point", "très important" pour lui, porte sur la position des soignants. "Au dernier moment, c'est un soignant qui est en face de la personne et de la famille et je veux que les soignants soient entendus sur cette question."

Délestages électriques: un recensement demandé aux ARS

Interrogé par ailleurs sur les potentiels délestages électriques au cours de l'hiver, François Braun a annoncé avoir diffusé une note aux agences régionales de santé (ARS).

S'il a confirmé, que, comme déjà annoncé par Matignon, les hôpitaux étaient "peu concernés" et sont "protégés" (cf dépêche du 01/12/2022 à 11:52), il a précisé que ce n'était pas le cas pour les cabinets de médecins libéraux.

Les cabinets de médecins libéraux "ne sont pas sur la liste de ceux qui seront exemptés par les délestages", a-t-il reconnu. "J'ai demandé aux ARS d'identifier les cabinets qui sont quasiment des cliniques", a-t-il annoncé après avoir rappelé que plusieurs types de structures libérales existaient, évoquant "le cabinet du médecin généraliste habituel, le cabinet du médecin un peu plus gros et les gros cabinets avec de l'imagerie, de la biologie".

Interrogé sur les personnes en soins ou en hospitalisation à domicile, il a assuré qu'elles étaient "répertoriées, clairement identifiées, informées".

Cette démarche peut être réalisée du propre fait des personnes concernées, du fait des ARS via les services hospitaliers où les personnes sont suivies, ou par le biais des fournisseurs de matériels. "Donc cela fait trois sources", a souligné le ministre, assurant que "pour chaque cas, une solution va être proposée".

Lors de l'interview, François Braun s'est également exprimé sur la cyberattaque qui touche depuis samedi soir le centre hospitalier André-Mignot au Chesnay (Yvelines), près de Versailles, qui a obligé l'établissement à se mettre "en mode crise, en mode de protection de ses données".

Il a été également interrogé sur la nécessité éventuelle de réinstaurer l'obligation du port du masque. Il s'est prononcé contre la "coercition" et a préféré insister sur l'intérêt de la vaccination.

san/nc/APMnews

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PARIS, 5 décembre 2022 (APMnews) - Le ministre de la santé et de la prévention a appelé les médecins libéraux à "ne pas faire grève le 26 décembre" en vue d'obtenir une hausse du tarif des consultations, dimanche, lors d'une interview donnée à BFMTV et au Parisien.

Au cours de cet entretien, qui a été consacré à de nombreux sujets, François Braun a été interrogé sur la grève des médecins libéraux et leur revendication d'une consultation à 50 euros pour les généralistes, contre 25 euros actuellement.

Il a observé qu'il existait aussi des consultations à 46 euros, à 60 euros et qu'à peu près 20% du "budget" d'un médecin viennent des "forfaits". "J'ai entendu mes collègues qui disent 'c'est trop compliqué'. Donc on va simplifier, ça c'est clair."

C'est "tout l'enjeu des négociations conventionnelles", qui doivent durer jusqu'en avril 2023, a-t-il expliqué.

François Braun a tenu à rappeler que, comme il l'a écrit au directeur de la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam) fin octobre en vue de ces négociations (cf dépêche du 28/10/2022 à 14:33), les médecins ont "des droits et des devoirs". Ces devoirs sont "que nos concitoyens puissent avoir un médecin traitant [...], l'autre est d'assurer la permanence des soins", a-t-il affirmé. "C'est ce que j'ai porté dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale où on élargit cette notion à tous les professionnels de santé", a-t-il rappelé.

S'ils s'engagent dans ces devoirs, l'Etat assurera ces droits, a-t-il assuré sans s'avancer toutefois sur un montant de hausse.

François Braun, qui a noté que la dernière grève des médecins libéraux datait de 2015, année des dernières négociations conventionnelles, les a appelés à ne pas faire grève pendant la semaine du 26 décembre (cf dépêche du 29/11/2022 à 17:54), car "la pression est déjà énorme sur l'hôpital", en raison des épidémies mais aussi du fait des départs en vacances des personnels, congés qui vont toucher également les médecins libéraux. "S'ils se mettent en grève à cette période, cela va être très très compliqué", a-t-il prévenu.

"Je vous ai entendus", a lancé le ministre qui a précisé avoir rencontré le collectif à la manoeuvre pour ce mouvement et s'est dit "certain" qu'un accord serait trouvé.

Condamnation du nouveau recueil lancé par Samu-Urgences de France

Le ministre a par ailleurs été interrogé sur le recueil de données lancé le 1er décembre par Samu-Urgences de France, baptisé le No dead, qui vise à recenser tous les jours, dans toutes les structures d'urgence, les morts inattendues. Ce nouveau recueil fait suite au No bed challenge, lancé en 2018, qui dénombre tous les matins dans les services d'urgences le nombre de patients restés sur un brancard faute de lit d'hospitalisation, mais qui "n'émeut plus personne", a dénoncé le syndicat dans un communiqué annonçant cette initiative.

Samu-Urgences de France a dit "espérer que le nouvel indicateur de dangerosité permettra une prise de conscience de la nécessité d'une action profonde au sein [des] établissements pour conduire une politique sanitaire responsable et humaine et surtout pour rétablir des conditions de soins décentes et sécuritaires".

"C'est un très mauvais message qui est passé", a dénoncé dimanche François Braun, lui-même ancien président de ce syndicat, après avoir rappelé qu'il connaissait ce sujet "depuis des années". "On ne joue pas sur la sécurité, sur la mort des gens [...]. Je connais la situation de l'hôpital."

Il a rappelé qu'il avait "mis cet été des moyens supplémentaires" qui ont été "prolongés jusqu'à la fin de l'hiver".

"Certes, ce sont des moyens financiers. Mais certaines mesures ont produit des effets et ont permis de diminuer la fréquentation des services d'urgence grâce à la mobilisation de tout le monde", a-t-il insisté. "C'est grâce à cette coordination entre la ville et l'hôpital qu'on a pu passer un été qu'on annonçait catastrophique."

"La situation est connue", a-t-il ajouté. "Je ne vois pas l'intérêt de faire de l'agitation supplémentaire, si ce n'est d'inquiéter encore plus nos concitoyens".

Mais "il faut arrêter de travailler en silos", a-t-il insisté.

Interrogé sur la situation de la pédiatrie, plus particulièrement sur la tribune signée par 10.000 soignants de cette spécialité (cf dépêche du 30/11/2022 à 12:26), il a estimé qu'il avait "débloqué beaucoup de choses" dont "un budget" pour prolonger des mesures de l'été et cibler certaines sur la pédiatrie.

Il a aussi rappelé qu'il allait lancer (le 7 décembre) des Assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant (cf dépêche du 29/11/2022 à 09:32) pour "apporter, pour le printemps, des solutions pérennes", notamment "pour la pédopsychiatrie et sur la santé de l'enfant en tenant compte de la santé scolaire".

Il a également assuré que des mesures allaient être retirées du volet santé du Conseil national de la refondation (CNR). "On fait remonter les solutions du terrain, j'ai vu des solutions remarquables, que ce soit à Marseille, à Mayotte [...]. Il y a aussi des solutions pour l'hôpital, pour diminuer la bureaucratie."

Fin de vie: les soignants doivent être entendus

S'exprimant par ailleurs sur les débats sur le sujet relatif à la fin de vie et l'ouverture, vendredi, de la convention citoyenne, François Braun a surtout insisté sur le développement insuffisant des soins palliatifs en France. "Je ne voudrais pas qu'on prenne des positions très tranchées avant que les soins palliatifs ne soient [davantage développés]", a-t-il prévenu.

Un "deuxième point", "très important" pour lui, porte sur la position des soignants. "Au dernier moment, c'est un soignant qui est en face de la personne et de la famille et je veux que les soignants soient entendus sur cette question."

Délestages électriques: un recensement demandé aux ARS

Interrogé par ailleurs sur les potentiels délestages électriques au cours de l'hiver, François Braun a annoncé avoir diffusé une note aux agences régionales de santé (ARS).

S'il a confirmé, que, comme déjà annoncé par Matignon, les hôpitaux étaient "peu concernés" et sont "protégés" (cf dépêche du 01/12/2022 à 11:52), il a précisé que ce n'était pas le cas pour les cabinets de médecins libéraux.

Les cabinets de médecins libéraux "ne sont pas sur la liste de ceux qui seront exemptés par les délestages", a-t-il reconnu. "J'ai demandé aux ARS d'identifier les cabinets qui sont quasiment des cliniques", a-t-il annoncé après avoir rappelé que plusieurs types de structures libérales existaient, évoquant "le cabinet du médecin généraliste habituel, le cabinet du médecin un peu plus gros et les gros cabinets avec de l'imagerie, de la biologie".

Interrogé sur les personnes en soins ou en hospitalisation à domicile, il a assuré qu'elles étaient "répertoriées, clairement identifiées, informées".

Cette démarche peut être réalisée du propre fait des personnes concernées, du fait des ARS via les services hospitaliers où les personnes sont suivies, ou par le biais des fournisseurs de matériels. "Donc cela fait trois sources", a souligné le ministre, assurant que "pour chaque cas, une solution va être proposée".

Lors de l'interview, François Braun s'est également exprimé sur la cyberattaque qui touche depuis samedi soir le centre hospitalier André-Mignot au Chesnay (Yvelines), près de Versailles, qui a obligé l'établissement à se mettre "en mode crise, en mode de protection de ses données".

Il a été également interrogé sur la nécessité éventuelle de réinstaurer l'obligation du port du masque. Il s'est prononcé contre la "coercition" et a préféré insister sur l'intérêt de la vaccination.

san/nc/APMnews

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