Actualités de l'Urgence - APM

01/10 2018
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GÉRARD COLLOMB ANNONCE UN "NUMÉRO D'APPEL UNIQUE" POUR LES SECOURS

BOURG-EN-BRESSE, 1er octobre 2018 (APMnews) - Le ministre de l'intérieur Gérard Collomb a annoncé samedi la mise en oeuvre prochaine d'un numéro d'appel unique pour les secours d'urgence aux personnes, en clôture du 125e congrès des sapeurs-pompiers de France à Bourg-en-Bresse.

"Le président de la République a fixé comme objectif d’aboutir à un numéro d'appel unique, le 112 et c'est ce que nous allons mettre en oeuvre avec la ministre de la santé", a assuré le ministre de l'intérieur, lors de son allocution -dont APMnews a eu copie- devant les représentants des sapeurs-pompiers.

"Pour y parvenir nous avons missionné avec ma collègue Agnès Buzyn, l'Inspection générale de l'administration [IGA] et l'Inspection [générale] des affaires sociales [Igas] pour formuler des propositions sur le sujet", a ajouté le ministre. "J'examinerai les propositions du rapport, mais conformément à ce qu'a dit le président de la République, nous trancherons un débat toujours posé, mais jamais arbitré."

Fin février, les ministères de la santé et de l'intérieur avaient confié à l'Igas et l'IGA une mission d'évaluation du référentiel de secours d'urgence à personne ainsi que de réflexion sur une plateforme commune de réception des appels d'urgence et d'un numéro unique (cf dépêche du 22/02/2018 à 17:40).

Initialement annoncé pour le 15 mai, le rapport Igas/IGA est désormais attendu pour cet automne. L'occupant de la place Beauvau a assuré qu'il engagerait dès la remise du rapport à la réécriture du référentiel du secours à personne (SAP) et de l'aide médicale urgente (AMU) "avec l'objectif d'organiser mieux les conditions d'intervention des sapeurs-pompiers dans le cadre des carences ambulancières".

Tout en reconnaissant qu'il existait encore des "défis technologique à relever, notamment sur l'interopérabilité entre les différents systèmes", le ministre de l'Intérieur a tenu à souligner que des expérimentations des plateformes communes 15-18 existaient déjà, notamment dans l'Ain, où se tenait le congrès.

Plusieurs mesures applicables avant la publication de l'accord

Dans l'attente de la publication du rapport et les annonces du gouvernement sur un éventuel numéro d'urgence unique, Gérard Collomb a énuméré plusieurs mesures pouvant être appliquées dès à présent:

  • la généralisation des coordonnateurs ambulanciers au sein des Samu, à la suite d'expérimentations concluantes
  • la mobilisation des agences régionales de santé (ARS) pour réduire le temps d'attente des sapeurs-pompiers dans les services d'urgence
  • l'instauration d'organes de concertation obligatoires au niveau départemental entre ARS et services départementaux d'incendie et de secours (Sdis)
  • une information systématique des Sdiss sur les réflexions en cours concernant l'évolution de la stratégie médicale et la cartographie hospitalière.

Le discours du ministre répondait en très grande partie aux revendications formulées plus tôt par le colonel Éric Faure, président sortant du Syndicat national des sapeurs-pompiers de France (SNSPF), dans une allocution retransmise en ligne par le SNSPF.

Le président du SNSPF a également rappelé les propos d'Emmanuel Macron sur la possibilité de "réunir les acteurs et les 13 numéros autour du 112, comme partout en Europe".

"Cette réponse unifiée apportera un décroché rapide et efficace, inférieur à 30 secondes à la totalité des appels sans perte de temps ni d'information entre services, un tri entre demandes urgente et non urgente, l’engagement immédiat des secours en cas d’urgence avérée, et puis un transfert des appels non urgents au centre opérationnel du service compétent: pompiers, police, gendarmerie, hôpital", a détaillé le colonel Faure.

Il a également appelé à ce que cette plateforme unifiée soit mise en place au niveau départemental.

Le président du SNSPF a assuré que le temps de l'opposition entre Samu et Sdis était dépassé alors que l'Association de médecins urgentistes de France (Amuf) était totalement "en phase" avec les sapeurs-pompiers (cf dépêche du 22/03/2018 à 16:53), tandis que "le second syndicat, longtemps opposé, [venait] d'afficher un timide signal d'ouverture vers le 112", tout en souhaitant le maintien d'une réponse téléphonique à l'hôpital.

En effet, début septembre, l'organisation Samu-Urgences de France avait posé les conditions qu'elle jugeait nécessaires en cas de mise en place d'un numéro d'appel unique pour toutes les urgences, rappelle-t-on (cf dépêche du 11/09/2018 à 18:20).

Une demande de reconnaissance sur les rôles des sapeurs-pompiers

Après avoir appelé à sortir "des vieilles représentations et des schémas dépassés", qui feraient des sapeurs-pompiers de "simples brancardiers", "des effecteurs de relevage", Éric Faure a dénoncé avec virulence une organisation actuelle qui placerait les sapeurs-pompiers comme des "sous-traitants" du Samu qui "comblent et paient les carences de la santé".

Il a également demandé que les Sdis bénéficient de plus d'autonomie dans la transmission des bilans à la régulation médicale.

"Notre savoir-faire et notre logique de formation doivent évoluer et être reconnus", a aussi pointé le président du SNSPF.

"Les sapeurs-pompiers, hier secouristes, doivent devenir des techniciens du secours aux personnes, pas pour en faire des infirmiers ou des paramédic[aux] mais pour pratiquer des gestes permettant une prise en charge plus rapide, plus efficace des victimes", a-t-il développé.

Enfin, le colonel Faure a appelé à une plus grande reconnaissance du travail des pompiers dans le secours d'urgence aux personnes: "Au quotidien nous effectuons seuls la quasi-totalité des missions de secours d’urgence aux personnes, le Smur est avec nous moins d'une fois sur 10, ce n'est donc plus une mission partagée, c'est une mission sapeurs-pompiers, avec appui des Smur et nous devons en tirer les conséquences".

gl/ab/APMnews

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BOURG-EN-BRESSE, 1er octobre 2018 (APMnews) - Le ministre de l'intérieur Gérard Collomb a annoncé samedi la mise en oeuvre prochaine d'un numéro d'appel unique pour les secours d'urgence aux personnes, en clôture du 125e congrès des sapeurs-pompiers de France à Bourg-en-Bresse.

"Le président de la République a fixé comme objectif d’aboutir à un numéro d'appel unique, le 112 et c'est ce que nous allons mettre en oeuvre avec la ministre de la santé", a assuré le ministre de l'intérieur, lors de son allocution -dont APMnews a eu copie- devant les représentants des sapeurs-pompiers.

"Pour y parvenir nous avons missionné avec ma collègue Agnès Buzyn, l'Inspection générale de l'administration [IGA] et l'Inspection [générale] des affaires sociales [Igas] pour formuler des propositions sur le sujet", a ajouté le ministre. "J'examinerai les propositions du rapport, mais conformément à ce qu'a dit le président de la République, nous trancherons un débat toujours posé, mais jamais arbitré."

Fin février, les ministères de la santé et de l'intérieur avaient confié à l'Igas et l'IGA une mission d'évaluation du référentiel de secours d'urgence à personne ainsi que de réflexion sur une plateforme commune de réception des appels d'urgence et d'un numéro unique (cf dépêche du 22/02/2018 à 17:40).

Initialement annoncé pour le 15 mai, le rapport Igas/IGA est désormais attendu pour cet automne. L'occupant de la place Beauvau a assuré qu'il engagerait dès la remise du rapport à la réécriture du référentiel du secours à personne (SAP) et de l'aide médicale urgente (AMU) "avec l'objectif d'organiser mieux les conditions d'intervention des sapeurs-pompiers dans le cadre des carences ambulancières".

Tout en reconnaissant qu'il existait encore des "défis technologique à relever, notamment sur l'interopérabilité entre les différents systèmes", le ministre de l'Intérieur a tenu à souligner que des expérimentations des plateformes communes 15-18 existaient déjà, notamment dans l'Ain, où se tenait le congrès.

Plusieurs mesures applicables avant la publication de l'accord

Dans l'attente de la publication du rapport et les annonces du gouvernement sur un éventuel numéro d'urgence unique, Gérard Collomb a énuméré plusieurs mesures pouvant être appliquées dès à présent:

  • la généralisation des coordonnateurs ambulanciers au sein des Samu, à la suite d'expérimentations concluantes
  • la mobilisation des agences régionales de santé (ARS) pour réduire le temps d'attente des sapeurs-pompiers dans les services d'urgence
  • l'instauration d'organes de concertation obligatoires au niveau départemental entre ARS et services départementaux d'incendie et de secours (Sdis)
  • une information systématique des Sdiss sur les réflexions en cours concernant l'évolution de la stratégie médicale et la cartographie hospitalière.

Le discours du ministre répondait en très grande partie aux revendications formulées plus tôt par le colonel Éric Faure, président sortant du Syndicat national des sapeurs-pompiers de France (SNSPF), dans une allocution retransmise en ligne par le SNSPF.

Le président du SNSPF a également rappelé les propos d'Emmanuel Macron sur la possibilité de "réunir les acteurs et les 13 numéros autour du 112, comme partout en Europe".

"Cette réponse unifiée apportera un décroché rapide et efficace, inférieur à 30 secondes à la totalité des appels sans perte de temps ni d'information entre services, un tri entre demandes urgente et non urgente, l’engagement immédiat des secours en cas d’urgence avérée, et puis un transfert des appels non urgents au centre opérationnel du service compétent: pompiers, police, gendarmerie, hôpital", a détaillé le colonel Faure.

Il a également appelé à ce que cette plateforme unifiée soit mise en place au niveau départemental.

Le président du SNSPF a assuré que le temps de l'opposition entre Samu et Sdis était dépassé alors que l'Association de médecins urgentistes de France (Amuf) était totalement "en phase" avec les sapeurs-pompiers (cf dépêche du 22/03/2018 à 16:53), tandis que "le second syndicat, longtemps opposé, [venait] d'afficher un timide signal d'ouverture vers le 112", tout en souhaitant le maintien d'une réponse téléphonique à l'hôpital.

En effet, début septembre, l'organisation Samu-Urgences de France avait posé les conditions qu'elle jugeait nécessaires en cas de mise en place d'un numéro d'appel unique pour toutes les urgences, rappelle-t-on (cf dépêche du 11/09/2018 à 18:20).

Une demande de reconnaissance sur les rôles des sapeurs-pompiers

Après avoir appelé à sortir "des vieilles représentations et des schémas dépassés", qui feraient des sapeurs-pompiers de "simples brancardiers", "des effecteurs de relevage", Éric Faure a dénoncé avec virulence une organisation actuelle qui placerait les sapeurs-pompiers comme des "sous-traitants" du Samu qui "comblent et paient les carences de la santé".

Il a également demandé que les Sdis bénéficient de plus d'autonomie dans la transmission des bilans à la régulation médicale.

"Notre savoir-faire et notre logique de formation doivent évoluer et être reconnus", a aussi pointé le président du SNSPF.

"Les sapeurs-pompiers, hier secouristes, doivent devenir des techniciens du secours aux personnes, pas pour en faire des infirmiers ou des paramédic[aux] mais pour pratiquer des gestes permettant une prise en charge plus rapide, plus efficace des victimes", a-t-il développé.

Enfin, le colonel Faure a appelé à une plus grande reconnaissance du travail des pompiers dans le secours d'urgence aux personnes: "Au quotidien nous effectuons seuls la quasi-totalité des missions de secours d’urgence aux personnes, le Smur est avec nous moins d'une fois sur 10, ce n'est donc plus une mission partagée, c'est une mission sapeurs-pompiers, avec appui des Smur et nous devons en tirer les conséquences".

gl/ab/APMnews

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