Actualités de l'Urgence - APM

13/02 2019
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GH DE CREIL-SENLIS (OISE): LE DÉFICIT SERAIT PLUS ÉLEVÉ QUE PRÉVU SUR 2018

(Par Bruno DECOTTIGNIES)

CREIL, SENLIS (Oise), 13 février 2019 (APMnews) - Le groupement hospitalier public du sud de l'Oise (GHPSO) enregistrerait pour 2018 un déficit de 9,7 millions d'euros sur son budget principal, alors que ses engagements en comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo) prévoyaient un déficit de 8,5 M€, a expliqué son directeur, Didier Saada, à APMnews mardi.

Ces chiffres sont encore provisoires et ne tiennent pas compte des aides versées par l'agence régionale de santé (ARS) fin 2018, précise Didier Saada.

Le GHPSO voit ainsi son déficit cumulé atteindre 80 M€, alors que l'encours de sa dette est de 115 M€ fin 2018 (-8,3 M€ annuels). Son taux de marge brute (hors aides) est de 0,7%, et sa capacité d'autofinancement (CAF) de 1,4 M€. Il doit dégager une marge de 20 M€ afin de revenir à l'équilibre en 2022, explique-t-il.

Ces résultats sont notamment dus à une diminution des recettes liée à la baisse du nombre d'accouchements, d'actes en néonatalogie et d'hospitalisations conventionnelles, explique le directeur. Le GHPSO a accueilli 2.956 naissances en 2018 (1.288 à Creil et 1.668 à Senlis), soit 200 de moins qu'en 2017. Une baisse partagée entre les 2 maternités, mais plus marquée à Creil, assure Didier Saada.

L'activité de la maternité de Creil a été déplacée à Senlis le 28 janvier malgré de vives oppositions, notamment de la part de la municipalité de Creil, rappelle-t-on (cf dépêche du 09/01/2019 à 13:00).

En 2018 le GHPSO a vu ses hospitalisations conventionnelles se réduire de 5% par rapport à 2017, entraînant une baisse des recettes des séjours de 4%, à 94,9 M€.

Dans le même temps, il a enregistré une hausse de son activité ambulatoire (+14%), a vu son taux de chirurgie ambulatoire passer de 52,4% à 54,7% et a connu une hausse de 74% de son activité d'hôpital de jour lancée en 2017, avec 2.591 séjours. Les passages aux urgences ont pour leur part augmenté de 30% à Creil (37.000 passages, et 25.725 passages aux urgences pédiatriques, soit une hausse de 3%) et baissé de 6% à Senlis (19.476 passages).

Au total, il a enregistré 56.700 séjours dont 25.900 en hospitalisation conventionnelle, 14.000 en ambulatoire, et 16.700 pour des dialyses.

2018 a également été marquée par le rassemblement à Creil de l'oncologie (hors chimiothérapie), qui passe de 27 à 20 lits, et par le regroupement des chirurgies urologique et digestive.

Par ailleurs, les effectifs ont été réduits de 3% à 2.858 équivalents temps plein (ETP) non médicaux, principalement du fait du regroupement des accouchements, et de postes devenus vacants. Le GHPSO vise la suppression de 30 postes supplémentaires d'ici 2021, si l'activité d'obstétrique continue de se réduire.

La masse salariale non médicale a dans le même temps crû de 1% à 85 M€. Les effectifs médicaux ont quant à eux augmenté de 0,5%, avec une masse salariale médicale stabilisée à 33 M€.

Le GHPSO souffre d'un manque d'anesthésistes, de radiologues et de médecins réanimateurs, explique Didier Saada, ajoutant que malgré des effectifs suffisants aux urgences, celles-ci manquent d'un niveau de qualification suffisant. Plus de la moitié des urgentistes du site de Creil ont récemment refusé de se former à la prise en charge des accouchements, détaille-t-il.

Restructurer les urgences

Didier Saada espère voir la situation financière du GHPSO s'améliorer en 2019, grâce notamment au rapatriement des accouchements à Senlis. Entre le 28 janvier et le 10 février, la maternité de Senlis a effectué 108 accouchements, dont ceux d'une cinquantaine de femmes venues de Creil, soit les mêmes proportions que sur la même période en 2018 pour les deux sites.

Il ajoute avoir signé récemment de nouveaux contrats de transports (600.000 euros) organisant notamment celui des parturientes de Creil vers Senlis. Le transport est effectué par des prestataires privés s'il n'est pas médicalisé, et par le Smur le cas échéant.

Le projet majeur du GHPSO en 2019 consistera à rééquilibrer l'activité entre les deux services d'urgence. Didier Saada assure que ni les urgences ni la ligne de Smur de Senlis ne sont menacés. Le projet se dirigerait vers une orientation des urgences légères et gériatriques vers Senlis (ainsi que de la cardiologie) et des urgences lourdes et avec vectorisation vers Creil.

Ce travail implique aussi une réorganisation en interne des deux services, notamment sur les solutions d'aval, les soins de suite et de réadaptation (SSR) du GHPSO étant aux limites de leurs capacités.

Le GHPSO doit par ailleurs travailler en 2019 à la reconstruction des urgences de Creil, dont les travaux doivent commencer en 2020, pour une occupation en 2022 des locaux. Estimée à 10 M€, l'opération pourrait faire l'objet d'une aide financière de l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France, qui fournit déjà une aide technique, précise Didier Saada.

bd/nc/APMnews

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(Par Bruno DECOTTIGNIES)

CREIL, SENLIS (Oise), 13 février 2019 (APMnews) - Le groupement hospitalier public du sud de l'Oise (GHPSO) enregistrerait pour 2018 un déficit de 9,7 millions d'euros sur son budget principal, alors que ses engagements en comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo) prévoyaient un déficit de 8,5 M€, a expliqué son directeur, Didier Saada, à APMnews mardi.

Ces chiffres sont encore provisoires et ne tiennent pas compte des aides versées par l'agence régionale de santé (ARS) fin 2018, précise Didier Saada.

Le GHPSO voit ainsi son déficit cumulé atteindre 80 M€, alors que l'encours de sa dette est de 115 M€ fin 2018 (-8,3 M€ annuels). Son taux de marge brute (hors aides) est de 0,7%, et sa capacité d'autofinancement (CAF) de 1,4 M€. Il doit dégager une marge de 20 M€ afin de revenir à l'équilibre en 2022, explique-t-il.

Ces résultats sont notamment dus à une diminution des recettes liée à la baisse du nombre d'accouchements, d'actes en néonatalogie et d'hospitalisations conventionnelles, explique le directeur. Le GHPSO a accueilli 2.956 naissances en 2018 (1.288 à Creil et 1.668 à Senlis), soit 200 de moins qu'en 2017. Une baisse partagée entre les 2 maternités, mais plus marquée à Creil, assure Didier Saada.

L'activité de la maternité de Creil a été déplacée à Senlis le 28 janvier malgré de vives oppositions, notamment de la part de la municipalité de Creil, rappelle-t-on (cf dépêche du 09/01/2019 à 13:00).

En 2018 le GHPSO a vu ses hospitalisations conventionnelles se réduire de 5% par rapport à 2017, entraînant une baisse des recettes des séjours de 4%, à 94,9 M€.

Dans le même temps, il a enregistré une hausse de son activité ambulatoire (+14%), a vu son taux de chirurgie ambulatoire passer de 52,4% à 54,7% et a connu une hausse de 74% de son activité d'hôpital de jour lancée en 2017, avec 2.591 séjours. Les passages aux urgences ont pour leur part augmenté de 30% à Creil (37.000 passages, et 25.725 passages aux urgences pédiatriques, soit une hausse de 3%) et baissé de 6% à Senlis (19.476 passages).

Au total, il a enregistré 56.700 séjours dont 25.900 en hospitalisation conventionnelle, 14.000 en ambulatoire, et 16.700 pour des dialyses.

2018 a également été marquée par le rassemblement à Creil de l'oncologie (hors chimiothérapie), qui passe de 27 à 20 lits, et par le regroupement des chirurgies urologique et digestive.

Par ailleurs, les effectifs ont été réduits de 3% à 2.858 équivalents temps plein (ETP) non médicaux, principalement du fait du regroupement des accouchements, et de postes devenus vacants. Le GHPSO vise la suppression de 30 postes supplémentaires d'ici 2021, si l'activité d'obstétrique continue de se réduire.

La masse salariale non médicale a dans le même temps crû de 1% à 85 M€. Les effectifs médicaux ont quant à eux augmenté de 0,5%, avec une masse salariale médicale stabilisée à 33 M€.

Le GHPSO souffre d'un manque d'anesthésistes, de radiologues et de médecins réanimateurs, explique Didier Saada, ajoutant que malgré des effectifs suffisants aux urgences, celles-ci manquent d'un niveau de qualification suffisant. Plus de la moitié des urgentistes du site de Creil ont récemment refusé de se former à la prise en charge des accouchements, détaille-t-il.

Restructurer les urgences

Didier Saada espère voir la situation financière du GHPSO s'améliorer en 2019, grâce notamment au rapatriement des accouchements à Senlis. Entre le 28 janvier et le 10 février, la maternité de Senlis a effectué 108 accouchements, dont ceux d'une cinquantaine de femmes venues de Creil, soit les mêmes proportions que sur la même période en 2018 pour les deux sites.

Il ajoute avoir signé récemment de nouveaux contrats de transports (600.000 euros) organisant notamment celui des parturientes de Creil vers Senlis. Le transport est effectué par des prestataires privés s'il n'est pas médicalisé, et par le Smur le cas échéant.

Le projet majeur du GHPSO en 2019 consistera à rééquilibrer l'activité entre les deux services d'urgence. Didier Saada assure que ni les urgences ni la ligne de Smur de Senlis ne sont menacés. Le projet se dirigerait vers une orientation des urgences légères et gériatriques vers Senlis (ainsi que de la cardiologie) et des urgences lourdes et avec vectorisation vers Creil.

Ce travail implique aussi une réorganisation en interne des deux services, notamment sur les solutions d'aval, les soins de suite et de réadaptation (SSR) du GHPSO étant aux limites de leurs capacités.

Le GHPSO doit par ailleurs travailler en 2019 à la reconstruction des urgences de Creil, dont les travaux doivent commencer en 2020, pour une occupation en 2022 des locaux. Estimée à 10 M€, l'opération pourrait faire l'objet d'une aide financière de l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France, qui fournit déjà une aide technique, précise Didier Saada.

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