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14/11 2018
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GHT LILLE MÉTROPOLE FLANDRE INTÉRIEURE: LE CH DE ROUBAIX DÉÇU PAR LE PROJET MÉDICAL ET LES LOURDEURS ADMINISTRATIVES

(Par Bruno DECOTTIGNIES)

ROUBAIX (Nord), LILLE, 14 novembre 2018 (APMnews) - La directrice du centre hospitalier (CH) de Roubaix, Marie-Christine Paul, a expliqué à APMnews être déçue par le groupement hospitalier de territoire (GHT) Lille métropole Flandre intérieure (LMFI), dans un entretien accordé à APMnews.

Marie-Christine Paul, qui dirige le CH de Roubaix depuis 2010, prendra sa retraite vendredi (cf dépêche du 21/09/2018 à 16:39).

Interrogée quant aux conséquences de la création du GHT LMFI pour son établissement, elle ne cache pas sa déception.

"Le GHT est un échec. On s'était mis d'accord sur des principes, on a même adopté une charte pour éviter des risques de bureaucratisation et des coûts supplémentaires et on les a perdus de vue pour faire exactement ce qu'on ne voulait pas faire: une superstructure", déplore-t-elle.

"Il y a des sujets sur l'organisation des achats, les systèmes d'information, mais rien concernant la stratégie médicale. On est sur une organisation technocratique, qui aura forcément tendance à alourdir le fonctionnement et à compliquer les circuits", ajoute-t-elle.

"Les économies d'échelle sont anecdotiques en rapport à ce qu'on va nous demander de financer comme équivalents temps plein (ETP) de coordination. Il faudra, à un moment donné, faire les plus et les moins".

Elle regrette notamment que le projet médical et soignant partagé (PMSP) du GHT soit "creux".

"Peut-être que si les établissements avaient été innervés par des possibilités d'offres de soins supplémentaires, on n'en serait pas là", estime-t-elle à propos notamment du CH d'Armentières, établissement du GHT récemment placé sous administration provisoire à cause d'une situation financière fortement dégradée (cf dépêche du 27/09/2018 à 18:29).

"Le GHT pourrait avoir un intérêt majeur pour aider les établissements à créer une offre qui n'existe pas sur leur territoire [...] Mais on parle toujours de restructurer, fermer des activités ici ou là. Or la population a besoin d'accès aux soins de proximité. Les Roubaisiens, par exemple, se déplacent curieusement peu. Déjà qu'ils ont une réticence à se faire soigner, si en plus il faut se déplacer, c'est plus difficile encore", conclut-elle sur ce point.

Un fonctionnement "très lourd"

"Le danger de ces GHT, c'est d'être des usines à gaz [...] C'est un peu logique au début, car quand plusieurs hôpitaux se mettent à travailler ensemble alors qu'ils avaient leurs identités, leurs autonomies, ça crée forcément une inter-couche où il faut équilibrer les décisions, mutualiser", répond le Pr François-René Pruvot, président de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU de Lille et du collège médical du GHT, interrogé mardi soir par APMnews.

D'après lui, la mutualisation des achats au sein du GHT LMFI a ainsi suscité des critiques de directeurs de CH, notamment à Roubaix.

"Le poids des fonctionnements administratifs est très lourd", admet-il, citant notamment la mise en place de la plateforme d'interopérabilité des systèmes d'informations (cf dépêche du 05/07/2018 à 19:28 et dépêche du 07/06/2018 à 13:46).

Pour favoriser une bonne coordination, le GHT a confié les grandes thématiques à des chefs d'établissement. Par exemple, le sujet des achats mutualisés a été confié au directeur de l'hôpital de Tourcoing, la directrice du CH de Seclin est la référente sur les systèmes d'information, la directrice du CH de Roubaix était référente sur la question du personnel médical tandis que la directrice du CH d'Hazebrouck l'est sur la question de la qualité, explique Frédéric Boiron, directeur général du CHU de Lille et président du comité stratégique du GHT, également interrogé par APMnews.

"Au plan médical, on s'est fixé 3 objectifs en 2018: les soins de suite et de réadaptation (SSR), et là-dessus on a pris du retard, la radiologie et la cardiologie. La cardiologie s'est trouvée confrontée à un déficit démographique extrêmement important [...] ce qui a pu gêner la mise en place d'une fédération médicale hospitalière unissant les plateaux techniques de Tourcoing, Roubaix et du CHU de Lille", explique François-René Pruvot.

"L'instruction d'un projet plus ambitieux en radiologie se met en place, il s'agit d'une plateforme de réponse de recours aux demandes de venant de structures de la métropole lorsqu'elles ont besoin d'un avis d'expert sur une imagerie en coupe [...] le cahier des charges a été mis en place, les radiologues travaillent sur ce dossier", poursuit le chirurgien.

"Là où Mme Paul n'a pas tort, c'est qu'il nous a fallu un an pour en arriver à ça, alors que de manière tangible, il n'y a aucune réalisation vraiment très concrète [...] La structure est un peu lourde, mais n'oublions pas que l'on est un des 5 plus gros GHT de France, en termes de budget d'exploitation et de nombre de lits", concède-t-il.

"Nous sommes capables par ailleurs, en marge de ces grands projets, de réagir plus rapidement sur des disciplines qui identifient une difficulté aiguë", ajoute-t-il toutefois, citant le "sauvetage" de l'offre publique en anatomo-pathologie à Roubaix au cours de l'été 2018.

Les urgences de Roubaix réorganisées en 2020

Le CH de Roubaix devrait enregistrer fin 2018 un déficit de 2,7 millions €, contre 3,8 millions en 2017 (sur un budget principal de 223 millions €), explique Marie-Christine Paul à APMnews.

Cette amélioration de la situation financière de l'établissement est due à une hausse importante de l'activité de gynécologie-obstétrique (entre 17% et 20% d'accouchements en plus en 2018), grâce à sa nouvelle maternité inaugurée en 2017 (cf dépêche du 22/05/2017 à 15:13), affirme la directrice.

"Un des sujets pour les années à venir sera de consolider cet acquis", estime Marie-Christine Paul, pour qui l'établissement bénéficie également d'équipes médicales structurées et consolidées, qui permettent un développement des activités médicales et chirurgicales de 2% à 3% par an, malgré des difficultés à "fixer les praticiens" en ophtalmologie.

"L'hôpital de Roubaix a un potentiel évident, grâce à sa structure et à la compétence de ses équipes", assure-t-elle. "Mais rien n'est gagné, notamment au niveau des équipes médicales. Il faut être très vigilant sur ce point, leur consolidation est un souci de tous les jours".

"La maternité constitue l'un des aspects de la modernisation de la structure, les bâtiments ayant plus de 30 ans", explique par ailleurs la directrice, qui considère qu'entre 2/3 et 3/4 de cette modernisation ont été réalisés durant les 8 années qu'elle a passées à la tête de l'établissement, ce qui place l'établissement "dans une bonne situation sur le plan de l'hôtellerie et des plateaux techniques".

Les travaux restants concernent la dialyse, la pharmacie et les urgences dont les locaux, bien que datant de 2009, ont été sous-dimensionnés au niveau des box d'accueil.

"Nous avons décidé, en accord avec l'agence régionale de santé (ARS), de retoucher tout le plateau des urgences en 2020. La phase d'études est en cours, elle devrait être finalisée en 2019", explique-t-elle.

Marie-Christine Paul rappelle par ailleurs que son établissement doit faire face à une demande en soins non programmés importante et continuellement croissante (2% par an pour les soins non programmés ambulatoires).

"Les équipes d'urgentistes adultes et pédiatriques sont fort sollicitées, il faut les renforcer. On fait face à un problème de démographie médicale aux urgences, du fait d'un mode de consommation des soins que l'on n'arrive pas à faire évoluer, surtout depuis que la maison médicale de garde ouvre à 20h au lieu de 18h, et que le CH de Wattrelos a fermé son accueil nocturne des soins non programmés", ajoute-t-elle.

Un intérim qui fait débat

L'intérim à la tête du CH de Roubaix devrait ensuite être assuré par le directeur du CH de Tourcoing Vincent Kauffmann, selon le CH de Roubaix, ce qui suscite l'inquiétude des représentants de la CGT et de SUD au CH de Roubaix.
"Il y a un véritable conflit d'intérêts de nommer un directeur commun pour les hôpitaux de Roubaix et de Tourcoing car celui-ci devra défendre des dossiers de demande de matériels commune aux deux hôpitaux", réagit ainsi SUD dans un communiqué.
"La centralisation des pouvoirs sur le CHU de Lille et le refus de délégation de signature pour les procédures d’appels d’offres génère des tensions et des dysfonctionnements. Le blocage de certaines procédures d’appels d’offres (projet de construction extension Sud, analyses d’anatomie pathologique…) témoigne des difficultés relationnelles entre les CH de Lille et de Roubaix", ajoute par ailleurs le syndicat.
L'intérim de Vincent Kauffamann devrait être officialisé la semaine prochaine par l'agence régionale de santé.

bd-san/ab/APMnews

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(Par Bruno DECOTTIGNIES)

ROUBAIX (Nord), LILLE, 14 novembre 2018 (APMnews) - La directrice du centre hospitalier (CH) de Roubaix, Marie-Christine Paul, a expliqué à APMnews être déçue par le groupement hospitalier de territoire (GHT) Lille métropole Flandre intérieure (LMFI), dans un entretien accordé à APMnews.

Marie-Christine Paul, qui dirige le CH de Roubaix depuis 2010, prendra sa retraite vendredi (cf dépêche du 21/09/2018 à 16:39).

Interrogée quant aux conséquences de la création du GHT LMFI pour son établissement, elle ne cache pas sa déception.

"Le GHT est un échec. On s'était mis d'accord sur des principes, on a même adopté une charte pour éviter des risques de bureaucratisation et des coûts supplémentaires et on les a perdus de vue pour faire exactement ce qu'on ne voulait pas faire: une superstructure", déplore-t-elle.

"Il y a des sujets sur l'organisation des achats, les systèmes d'information, mais rien concernant la stratégie médicale. On est sur une organisation technocratique, qui aura forcément tendance à alourdir le fonctionnement et à compliquer les circuits", ajoute-t-elle.

"Les économies d'échelle sont anecdotiques en rapport à ce qu'on va nous demander de financer comme équivalents temps plein (ETP) de coordination. Il faudra, à un moment donné, faire les plus et les moins".

Elle regrette notamment que le projet médical et soignant partagé (PMSP) du GHT soit "creux".

"Peut-être que si les établissements avaient été innervés par des possibilités d'offres de soins supplémentaires, on n'en serait pas là", estime-t-elle à propos notamment du CH d'Armentières, établissement du GHT récemment placé sous administration provisoire à cause d'une situation financière fortement dégradée (cf dépêche du 27/09/2018 à 18:29).

"Le GHT pourrait avoir un intérêt majeur pour aider les établissements à créer une offre qui n'existe pas sur leur territoire [...] Mais on parle toujours de restructurer, fermer des activités ici ou là. Or la population a besoin d'accès aux soins de proximité. Les Roubaisiens, par exemple, se déplacent curieusement peu. Déjà qu'ils ont une réticence à se faire soigner, si en plus il faut se déplacer, c'est plus difficile encore", conclut-elle sur ce point.

Un fonctionnement "très lourd"

"Le danger de ces GHT, c'est d'être des usines à gaz [...] C'est un peu logique au début, car quand plusieurs hôpitaux se mettent à travailler ensemble alors qu'ils avaient leurs identités, leurs autonomies, ça crée forcément une inter-couche où il faut équilibrer les décisions, mutualiser", répond le Pr François-René Pruvot, président de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU de Lille et du collège médical du GHT, interrogé mardi soir par APMnews.

D'après lui, la mutualisation des achats au sein du GHT LMFI a ainsi suscité des critiques de directeurs de CH, notamment à Roubaix.

"Le poids des fonctionnements administratifs est très lourd", admet-il, citant notamment la mise en place de la plateforme d'interopérabilité des systèmes d'informations (cf dépêche du 05/07/2018 à 19:28 et dépêche du 07/06/2018 à 13:46).

Pour favoriser une bonne coordination, le GHT a confié les grandes thématiques à des chefs d'établissement. Par exemple, le sujet des achats mutualisés a été confié au directeur de l'hôpital de Tourcoing, la directrice du CH de Seclin est la référente sur les systèmes d'information, la directrice du CH de Roubaix était référente sur la question du personnel médical tandis que la directrice du CH d'Hazebrouck l'est sur la question de la qualité, explique Frédéric Boiron, directeur général du CHU de Lille et président du comité stratégique du GHT, également interrogé par APMnews.

"Au plan médical, on s'est fixé 3 objectifs en 2018: les soins de suite et de réadaptation (SSR), et là-dessus on a pris du retard, la radiologie et la cardiologie. La cardiologie s'est trouvée confrontée à un déficit démographique extrêmement important [...] ce qui a pu gêner la mise en place d'une fédération médicale hospitalière unissant les plateaux techniques de Tourcoing, Roubaix et du CHU de Lille", explique François-René Pruvot.

"L'instruction d'un projet plus ambitieux en radiologie se met en place, il s'agit d'une plateforme de réponse de recours aux demandes de venant de structures de la métropole lorsqu'elles ont besoin d'un avis d'expert sur une imagerie en coupe [...] le cahier des charges a été mis en place, les radiologues travaillent sur ce dossier", poursuit le chirurgien.

"Là où Mme Paul n'a pas tort, c'est qu'il nous a fallu un an pour en arriver à ça, alors que de manière tangible, il n'y a aucune réalisation vraiment très concrète [...] La structure est un peu lourde, mais n'oublions pas que l'on est un des 5 plus gros GHT de France, en termes de budget d'exploitation et de nombre de lits", concède-t-il.

"Nous sommes capables par ailleurs, en marge de ces grands projets, de réagir plus rapidement sur des disciplines qui identifient une difficulté aiguë", ajoute-t-il toutefois, citant le "sauvetage" de l'offre publique en anatomo-pathologie à Roubaix au cours de l'été 2018.

Les urgences de Roubaix réorganisées en 2020

Le CH de Roubaix devrait enregistrer fin 2018 un déficit de 2,7 millions €, contre 3,8 millions en 2017 (sur un budget principal de 223 millions €), explique Marie-Christine Paul à APMnews.

Cette amélioration de la situation financière de l'établissement est due à une hausse importante de l'activité de gynécologie-obstétrique (entre 17% et 20% d'accouchements en plus en 2018), grâce à sa nouvelle maternité inaugurée en 2017 (cf dépêche du 22/05/2017 à 15:13), affirme la directrice.

"Un des sujets pour les années à venir sera de consolider cet acquis", estime Marie-Christine Paul, pour qui l'établissement bénéficie également d'équipes médicales structurées et consolidées, qui permettent un développement des activités médicales et chirurgicales de 2% à 3% par an, malgré des difficultés à "fixer les praticiens" en ophtalmologie.

"L'hôpital de Roubaix a un potentiel évident, grâce à sa structure et à la compétence de ses équipes", assure-t-elle. "Mais rien n'est gagné, notamment au niveau des équipes médicales. Il faut être très vigilant sur ce point, leur consolidation est un souci de tous les jours".

"La maternité constitue l'un des aspects de la modernisation de la structure, les bâtiments ayant plus de 30 ans", explique par ailleurs la directrice, qui considère qu'entre 2/3 et 3/4 de cette modernisation ont été réalisés durant les 8 années qu'elle a passées à la tête de l'établissement, ce qui place l'établissement "dans une bonne situation sur le plan de l'hôtellerie et des plateaux techniques".

Les travaux restants concernent la dialyse, la pharmacie et les urgences dont les locaux, bien que datant de 2009, ont été sous-dimensionnés au niveau des box d'accueil.

"Nous avons décidé, en accord avec l'agence régionale de santé (ARS), de retoucher tout le plateau des urgences en 2020. La phase d'études est en cours, elle devrait être finalisée en 2019", explique-t-elle.

Marie-Christine Paul rappelle par ailleurs que son établissement doit faire face à une demande en soins non programmés importante et continuellement croissante (2% par an pour les soins non programmés ambulatoires).

"Les équipes d'urgentistes adultes et pédiatriques sont fort sollicitées, il faut les renforcer. On fait face à un problème de démographie médicale aux urgences, du fait d'un mode de consommation des soins que l'on n'arrive pas à faire évoluer, surtout depuis que la maison médicale de garde ouvre à 20h au lieu de 18h, et que le CH de Wattrelos a fermé son accueil nocturne des soins non programmés", ajoute-t-elle.

Un intérim qui fait débat

L'intérim à la tête du CH de Roubaix devrait ensuite être assuré par le directeur du CH de Tourcoing Vincent Kauffmann, selon le CH de Roubaix, ce qui suscite l'inquiétude des représentants de la CGT et de SUD au CH de Roubaix.
"Il y a un véritable conflit d'intérêts de nommer un directeur commun pour les hôpitaux de Roubaix et de Tourcoing car celui-ci devra défendre des dossiers de demande de matériels commune aux deux hôpitaux", réagit ainsi SUD dans un communiqué.
"La centralisation des pouvoirs sur le CHU de Lille et le refus de délégation de signature pour les procédures d’appels d’offres génère des tensions et des dysfonctionnements. Le blocage de certaines procédures d’appels d’offres (projet de construction extension Sud, analyses d’anatomie pathologique…) témoigne des difficultés relationnelles entre les CH de Lille et de Roubaix", ajoute par ailleurs le syndicat.
L'intérim de Vincent Kauffamann devrait être officialisé la semaine prochaine par l'agence régionale de santé.

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