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06/02 2019
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GRÈVE AUX URGENCES DU CH DE SAINT-MALO: L'ARS A REÇU L'INTERSYNDICALE ET DES PERSONNELS DU SERVICE

RENNES, SAINT-MALO (Ille-et-Vilaine), 6 février 2019 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Bretagne a exploré plusieurs pistes avec des personnels du service des urgences du centre hospitalier (CH) de Saint-Malo et leurs représentants syndicaux pour tenter de sortir du conflit qui dure depuis plus de trois semaines, a indiqué mardi à APMnews son directeur général adjoint.

Le service des urgences du CH de Saint-Malo (991 lits et places) est touché par une grève du personnel soignant depuis le 14 janvier.

Une intersyndicale formée par la CGT, Sud Santé Sociaux et FO porte les revendications des agents grévistes qui demandent un renforcement des moyens humains pour faire face à l'activité du service avec la création de postes d'infirmier, aide-soignant, brancardier et administratif "en adéquation avec la progression du nombre de patients se présentant et/ou étant pris en charge".

Les agents réclament également la fin des glissements de tâches ne relevant pas des urgences (archivage, brancardage, dépôts de sang,...) mais qui mobilisent le personnel. Ils demandent l'engagement de travaux de réfection des locaux devenus trop petits. Prévus pour 25.000 passages, ces locaux accueillent maintenant 42.000 patients par an.

Le personnel gréviste a multiplié les actions pour dénoncer ses conditions de travail et les conditions d'accueil qu'il juge indignes pour les patients. Une pétition a été lancée sur internet. Une 3e déclaration de danger grave imminent a été faite auprès du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), a indiqué mardi à APMnews Eric Adam, secrétaire départemental Sud Santé Sociaux.

Le mouvement est suivi par 40% des effectifs, selon la direction du CH de Saint-Malo.

Vendredi, après la diffusion de plusieurs articles sur la grève des personnels soignants aux urgences, la direction a publié un communiqué cherchant à rassurer la population du bassin malouin en précisant que l'accueil et la prise en charge des personnes aux urgences était bien assurée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 "par les personnels soignants et médicaux compétents". La direction a également rappelé que l'établissement était confronté, comme d'autres, depuis janvier à une activité importante aux urgences et à un nombre plus élevé d'hospitalisations liées aux épidémies saisonnières et que "cette situation de tension" pouvait "se traduire par des délais d'attente avant hospitalisation plus longs".

L'ARS, qui suit ce conflit de près, avait déjà reçu les syndicats et représentants du personnel au niveau de la délégation départementale d'Ille-et-Vilaine et laissait les acteurs -direction et syndicats- travailler à la résolution du conflit, a indiqué à APMnews vendredi le directeur de l'ARS, Olivier de Cadeville. Un nouveau rendez-vous devait avoir lieu lundi à Rennes pour voir comment avançaient ces négociations.

L'intersyndicale a effectivement été reçue lundi par le directeur général adjoint de l'ARS, Stéphane Mulliez. Le chef du service d'urgences, le Dr Philippe Zemmouche, et des personnels ont participé à cette réunion.

"Ces échanges ont pu permettre d'avancer vers des propositions complémentaires pour que la direction [du CH] puisse essayer d'aboutir à un accord d'ici la fin de la semaine", a indiqué mardi soir Stéphane Mulliez à APMnews. Il a parlé d'"éléments constructifs" donnant "bon espoir pour la finalisation d'un accord".

Plusieurs pistes ont été explorées en plus du renfort d'effectifs déjà proposé par la direction du CH à hauteur de 4 équivalents temps plein (ETP). Il a été discuté de demander à la direction du CH de proposer un élément complémentaire sur le brancardage.

De plus, la proposition de l'ARS de faire mener un "audit à 360" pour examiner l'organisation et le fonctionnement du service des urgences, en lien avec les autres établissements voisins, a été "bien reçue", a rapporté Stéphane Mulliez.

Concernant le dépôt de sang à Saint-Malo, activité très sensible qui mobilise du personnel des urgences de manière importante, l'organisation de cette fonction sera "réinterrogée" en lien avec le correspondant d'hémovigilance de l'agence, a-t-il ajouté.

La dernière piste concerne l'évolution des locaux. "Nous avons pu acter de travailler sur un projet immobilier notamment pour l'UHTCD [unité d'hospitalisation de très courte durée]", a poursuivi le directeur général adjoint de l'ARS.

L'agence est prête à instruire avec bienveillance tout projet qui lui sera soumis et à accompagner les investissements nécessaires. Il s'agirait de proposer une augmentation du nombre de lits de cette unité avec les travaux nécessaires pour améliorer la capacité d'accueil des patients et éviter les séjours prolongés sur des brancards.

Le CH de Saint-Malo a terminé 2018 avec un déficit correspondant à 3,8% de son budget. L'établissement est accompagné par l'ARS et a notamment reçu une aide de fin de campagne de 2 M€, a précisé Stéphane Mulliez. Le CH malouin est engagé dans une démarche de fusion avec les CH de Dinan (Côtes-d'Armor) et Cancale (Ille-et-Vilaine). Ils forment à eux trois le groupement hospitalier de territoire (GHT) Rance Emeraude, rappelle-t-on.

En revanche, il n'est rien ressorti de concluant sur la demande du personnel concernant le bionettoyage pour lequel "un renfort d'effectif a été consenti l'an dernier", a noté Stéphane Mulliez.

Un personnel épuisé qui attend davantage

Eric Adam qui faisait partie de la délégation a parlé d'"avancées" sur les moyens humains et les locaux. "C'est un verre à moitié plein, ce qui veut dire aussi qu'il reste une moitié vide", a-t-il déclaré. Le représentant syndical attendait mardi après-midi des éléments écrits de l'agence à présenter aux personnels grévistes.

Mardi soir, il indiquait avoir reçu une proposition de la direction du CH qui souhaitait le recevoir mercredi à 16h30, alors qu'une assemblée générale de l'intersyndicale était prévue mercredi à midi pour décider de la suite à donner au mouvement et alors que le personnel des urgences a appelé le personnel de l'hôpital, les élus locaux et la population à participer à une marche citoyenne mercredi pour "sauver les urgences et l'hôpital public de Saint-Malo". La marche débutera devant l'hôpital à 14h30 pour aller en direction de la mairie.

"Pour l'instant, nous poursuivons la grève et nous continuons à dénoncer le manque de moyens humains", a déclaré Eric Adam. "Le personnel est épuisé et en surmenage depuis plusieurs mois et il ne prend pas bien le verre à moitié vide", a-t-il ajouté.

sl/san/APMnews

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RENNES, SAINT-MALO (Ille-et-Vilaine), 6 février 2019 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Bretagne a exploré plusieurs pistes avec des personnels du service des urgences du centre hospitalier (CH) de Saint-Malo et leurs représentants syndicaux pour tenter de sortir du conflit qui dure depuis plus de trois semaines, a indiqué mardi à APMnews son directeur général adjoint.

Le service des urgences du CH de Saint-Malo (991 lits et places) est touché par une grève du personnel soignant depuis le 14 janvier.

Une intersyndicale formée par la CGT, Sud Santé Sociaux et FO porte les revendications des agents grévistes qui demandent un renforcement des moyens humains pour faire face à l'activité du service avec la création de postes d'infirmier, aide-soignant, brancardier et administratif "en adéquation avec la progression du nombre de patients se présentant et/ou étant pris en charge".

Les agents réclament également la fin des glissements de tâches ne relevant pas des urgences (archivage, brancardage, dépôts de sang,...) mais qui mobilisent le personnel. Ils demandent l'engagement de travaux de réfection des locaux devenus trop petits. Prévus pour 25.000 passages, ces locaux accueillent maintenant 42.000 patients par an.

Le personnel gréviste a multiplié les actions pour dénoncer ses conditions de travail et les conditions d'accueil qu'il juge indignes pour les patients. Une pétition a été lancée sur internet. Une 3e déclaration de danger grave imminent a été faite auprès du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), a indiqué mardi à APMnews Eric Adam, secrétaire départemental Sud Santé Sociaux.

Le mouvement est suivi par 40% des effectifs, selon la direction du CH de Saint-Malo.

Vendredi, après la diffusion de plusieurs articles sur la grève des personnels soignants aux urgences, la direction a publié un communiqué cherchant à rassurer la population du bassin malouin en précisant que l'accueil et la prise en charge des personnes aux urgences était bien assurée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 "par les personnels soignants et médicaux compétents". La direction a également rappelé que l'établissement était confronté, comme d'autres, depuis janvier à une activité importante aux urgences et à un nombre plus élevé d'hospitalisations liées aux épidémies saisonnières et que "cette situation de tension" pouvait "se traduire par des délais d'attente avant hospitalisation plus longs".

L'ARS, qui suit ce conflit de près, avait déjà reçu les syndicats et représentants du personnel au niveau de la délégation départementale d'Ille-et-Vilaine et laissait les acteurs -direction et syndicats- travailler à la résolution du conflit, a indiqué à APMnews vendredi le directeur de l'ARS, Olivier de Cadeville. Un nouveau rendez-vous devait avoir lieu lundi à Rennes pour voir comment avançaient ces négociations.

L'intersyndicale a effectivement été reçue lundi par le directeur général adjoint de l'ARS, Stéphane Mulliez. Le chef du service d'urgences, le Dr Philippe Zemmouche, et des personnels ont participé à cette réunion.

"Ces échanges ont pu permettre d'avancer vers des propositions complémentaires pour que la direction [du CH] puisse essayer d'aboutir à un accord d'ici la fin de la semaine", a indiqué mardi soir Stéphane Mulliez à APMnews. Il a parlé d'"éléments constructifs" donnant "bon espoir pour la finalisation d'un accord".

Plusieurs pistes ont été explorées en plus du renfort d'effectifs déjà proposé par la direction du CH à hauteur de 4 équivalents temps plein (ETP). Il a été discuté de demander à la direction du CH de proposer un élément complémentaire sur le brancardage.

De plus, la proposition de l'ARS de faire mener un "audit à 360" pour examiner l'organisation et le fonctionnement du service des urgences, en lien avec les autres établissements voisins, a été "bien reçue", a rapporté Stéphane Mulliez.

Concernant le dépôt de sang à Saint-Malo, activité très sensible qui mobilise du personnel des urgences de manière importante, l'organisation de cette fonction sera "réinterrogée" en lien avec le correspondant d'hémovigilance de l'agence, a-t-il ajouté.

La dernière piste concerne l'évolution des locaux. "Nous avons pu acter de travailler sur un projet immobilier notamment pour l'UHTCD [unité d'hospitalisation de très courte durée]", a poursuivi le directeur général adjoint de l'ARS.

L'agence est prête à instruire avec bienveillance tout projet qui lui sera soumis et à accompagner les investissements nécessaires. Il s'agirait de proposer une augmentation du nombre de lits de cette unité avec les travaux nécessaires pour améliorer la capacité d'accueil des patients et éviter les séjours prolongés sur des brancards.

Le CH de Saint-Malo a terminé 2018 avec un déficit correspondant à 3,8% de son budget. L'établissement est accompagné par l'ARS et a notamment reçu une aide de fin de campagne de 2 M€, a précisé Stéphane Mulliez. Le CH malouin est engagé dans une démarche de fusion avec les CH de Dinan (Côtes-d'Armor) et Cancale (Ille-et-Vilaine). Ils forment à eux trois le groupement hospitalier de territoire (GHT) Rance Emeraude, rappelle-t-on.

En revanche, il n'est rien ressorti de concluant sur la demande du personnel concernant le bionettoyage pour lequel "un renfort d'effectif a été consenti l'an dernier", a noté Stéphane Mulliez.

Un personnel épuisé qui attend davantage

Eric Adam qui faisait partie de la délégation a parlé d'"avancées" sur les moyens humains et les locaux. "C'est un verre à moitié plein, ce qui veut dire aussi qu'il reste une moitié vide", a-t-il déclaré. Le représentant syndical attendait mardi après-midi des éléments écrits de l'agence à présenter aux personnels grévistes.

Mardi soir, il indiquait avoir reçu une proposition de la direction du CH qui souhaitait le recevoir mercredi à 16h30, alors qu'une assemblée générale de l'intersyndicale était prévue mercredi à midi pour décider de la suite à donner au mouvement et alors que le personnel des urgences a appelé le personnel de l'hôpital, les élus locaux et la population à participer à une marche citoyenne mercredi pour "sauver les urgences et l'hôpital public de Saint-Malo". La marche débutera devant l'hôpital à 14h30 pour aller en direction de la mairie.

"Pour l'instant, nous poursuivons la grève et nous continuons à dénoncer le manque de moyens humains", a déclaré Eric Adam. "Le personnel est épuisé et en surmenage depuis plusieurs mois et il ne prend pas bien le verre à moitié vide", a-t-il ajouté.

sl/san/APMnews

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