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17/07 2018
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GUADELOUPE: MIEUX ANTICIPER LES RISQUES NATURELS, UNE DES PRIORITÉS DU PRS

POINTE-A-PITRE, 17 juillet 2018 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, adopté en juillet, a notamment pour ambition de mieux coordonner l'offre de soins dans un territoire régulièrement frappé par des catastrophes naturelles et marqué par une mortalité importante.

Le PRS, soumis à concertation depuis avril, a été publié jeudi 5 juillet au recueil des actes administratifs de Guadeloupe. "Ce document et les projets qui en découleront permettront de déployer efficacement les actions de terrain tout en les évaluant régulièrement pour s'assurer que les cibles fixées sont atteintes", a souligné Valérie Denux, directrice générale de l'ARS, dans un communiqué diffusé le 10 juillet.

Les résultats attendus "à 10 ans" sont "une diminution du risque de mortalité", une baisse "des complications des maladies chroniques", une maîtrise "des risque sanitaires et environnementaux", un accès "équitable aux soins et à la prévention", des prises en charges "pluridisciplinaires et coordonnées autour des personnes".

Sept priorités identifiées

Le PRS se compose de trois documents: le cadre d'orientation stratégique (COS) 2018-2028 (23 pages), le schéma régional de santé (SRS) 2018-2023 (218 pages) et le programme régional pour l'accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies (Praps) 2018-2023 (48 pages).

Le COS fixe 7 orientations stratégiques:

  • développer une offre pour tous tournée vers la prévention et la promotion de la santé
  • favoriser une offre de santé soutenant les soins de proximité pour réduire les inégalités d'accès
  • renforcer la performance du système de santé et les innovations en vue de garantir la qualité, la sécurité des soins et l'efficience des prises en charge
  • créer les conditions d'un environnement favorable à la santé et améliorer la veille, l'évaluation et la gestion des crises sanitaires
  • coordonner l'ensemble des acteurs autour de parcours de santé prioritaires
  • assurer le développement d'une culture de dialogue citoyen pour renforcer la démocratie en santé et accompagner l'engagement des habitants en faveur de la santé
  • renforcer la coopération régionale caribéenne (notamment entre départements et collectivités d'outre-mer).

Ces orientations sont ensuite déclinées en plusieurs objectifs dans le SRS.

Le Praps contient quant à lui des mesures pour réduire les inégalités. Il prévoit notamment l'ouverture d'une permanence d'accès aux soins de santé (Pass) au CHU de la Guadeloupe, de lits halte soins santé (LHSS) et de lits d'accueil médicalisés (Lam), ou encore la création de dispositifs mobiles pour atteindre les zones isolées ainsi que la formation de professionnels à la détection de problèmes sanitaires.

Structurer l'ambulatoire en prévision des crises sanitaires

Le PRS contient une feuille de route spécifique à la gestion des risques naturels dans cette partie de l'archipel des Antilles, "tels que les cyclones, séismes, inondations, éruptions volcaniques, mais également invasion des côtes par les sargasses" et les maladies vectorielles (bactéries se développant dans les eaux tropicales).

En cas de crise, le document prévoit notamment le renforcement des liens avec les hôpitaux dans le secteur ambulatoire. Il faut pour cela "établir une cartographie partagée des moyens pour sécuriser l’offre ambulatoire" et "proposer un plan de continuité des activités ambulatoires essentielles au territoire".

Le déclenchement du dispositif Orsan (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) devra s'organiser en amont par une formation des élus et des personnels administratifs.

La veille et la sécurité sanitaire doivent de structurer en réseaux régionaux de vigilances et d’appui (RREVA) afin de développer une "culture" du signalement d'événements indésirables.

La surveillance des zones de baignade et des eaux destinées à la consommation doit être accrue. Des campagnes de sensibilisation aux risques infectieux doivent parallèlement être menées au sein de la population.

Une mortalité infantile deux fois plus élevée qu'en métropole

Le projet régional analyse par ailleurs la démographie des territoires couverts, qui comptent près de 450.000 habitants (400.000 en Guadeloupe, 40.000 à Saint-Martin et 9.500 à Saint-Barthélemy). Cette population baisse en moyenne de 0,1% par an. Le vieillissement est accéléré avec une progression annuelle moyenne de 3,8% des personnes âgées de plus de 75 ans (contre 1,8% de moyenne nationale).

La précarité est particulièrement importante. Le revenu moyen déclaré est "inférieur de moitié" à celui de la France métropolitaine et 28,6% des ménages sont allocataires du revenu de solidarité active (contre 8,6% de moyenne nationale). "Cette précarité est, par ailleurs, accentuée par le poids des familles monoparentales, deux fois plus élevé qu'au niveau national, associé à un taux élevé d'allocataires de prestations sociales (3e rang des régions françaises)", est-il souligné dans le COS.

La mortalité est beaucoup plus élevée qu'en métropole avec en moyenne 239 décès par an pour 100.000 habitants contre 193 en métropole, faisant de la Guadeloupe la "3e région de France en termes de surmortalité prématurée après les Hauts-de-France et la Guyane". La mortalité infantile est également particulièrement forte avec 7,1 décès pour 1.000 naissances (contre 3,7 au niveau national).

Au niveau des maladies chroniques, la Guadeloupe est la deuxième région de France la plus touchée par le diabète avec 8,1% de la population sous traitement. Quatre adultes sur 10 sont hypertendus et 57% des Guadeloupéens sont concernés par la surcharge pondérale.

La Guadeloupe se place au 2e rang national (après La Réunion) en nombre de psychoses alcooliques et de cirrhoses du foie. La région est également la deuxième plus touchée par le VIH (après la Guyane) avec 7 infections en moyenne par an pour 10.000 habitants.

Elle fait parallèlement face à une démographie médicale faible avec 73 médecins pour 100.000 habitants (contre 94 au niveau national). Un taux qui s'établit à 133 pour 100.000 habitants pour les médecins spécialisés (contre 186 au niveau national).

Face à cette situation, le PRS prévoit un renforcement de l'offre de soins, notamment en matière d'équipements lourds.

Les prévisions d'évolution de l'offre de soins sont détaillées de le SRS:

Activité de soins
Nombre d'implantations/équipements 2018
Nombre d'implantations/équipements 2023
Médecine (hospitalisation complète ou partielle)
13
18
Chirurgie (complète et ambulatoire)
10
10
Maternités
  • Niveau 1
  • Niveau 2
  • Niveau 3

  • 5
  • 4
  • 4

  • 5
  • 4
  • 4
Médecine d'urgence
  • Samu
  • Smur
  • Urgences
  • Urgences pédiatriques

  • 1
  • 3
  • 4
  • 1

  • 1
  • 3
  • 5
  • 1

Concernant les équipements matériels lourds, de nouvelles autorisations sont prévues:

  • le nombre d'appareils d'IRM doit passer de 4 à 6 d'ici 2023
  • les appareils de TEP doit progresser de 1 à 2
  • les gamma-caméras de 2 à 3
  • les scanners de 6 à 7
  • 1 plateau d’imagerie mutualisé (PIM) doit être créé dans le cadre d'un groupement de coopération sanitaire (GCS).

Projet régional de santé Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy

syl/nc/APMnews

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GUADELOUPE: MIEUX ANTICIPER LES RISQUES NATURELS, UNE DES PRIORITÉS DU PRS

POINTE-A-PITRE, 17 juillet 2018 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, adopté en juillet, a notamment pour ambition de mieux coordonner l'offre de soins dans un territoire régulièrement frappé par des catastrophes naturelles et marqué par une mortalité importante.

Le PRS, soumis à concertation depuis avril, a été publié jeudi 5 juillet au recueil des actes administratifs de Guadeloupe. "Ce document et les projets qui en découleront permettront de déployer efficacement les actions de terrain tout en les évaluant régulièrement pour s'assurer que les cibles fixées sont atteintes", a souligné Valérie Denux, directrice générale de l'ARS, dans un communiqué diffusé le 10 juillet.

Les résultats attendus "à 10 ans" sont "une diminution du risque de mortalité", une baisse "des complications des maladies chroniques", une maîtrise "des risque sanitaires et environnementaux", un accès "équitable aux soins et à la prévention", des prises en charges "pluridisciplinaires et coordonnées autour des personnes".

Sept priorités identifiées

Le PRS se compose de trois documents: le cadre d'orientation stratégique (COS) 2018-2028 (23 pages), le schéma régional de santé (SRS) 2018-2023 (218 pages) et le programme régional pour l'accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies (Praps) 2018-2023 (48 pages).

Le COS fixe 7 orientations stratégiques:

  • développer une offre pour tous tournée vers la prévention et la promotion de la santé
  • favoriser une offre de santé soutenant les soins de proximité pour réduire les inégalités d'accès
  • renforcer la performance du système de santé et les innovations en vue de garantir la qualité, la sécurité des soins et l'efficience des prises en charge
  • créer les conditions d'un environnement favorable à la santé et améliorer la veille, l'évaluation et la gestion des crises sanitaires
  • coordonner l'ensemble des acteurs autour de parcours de santé prioritaires
  • assurer le développement d'une culture de dialogue citoyen pour renforcer la démocratie en santé et accompagner l'engagement des habitants en faveur de la santé
  • renforcer la coopération régionale caribéenne (notamment entre départements et collectivités d'outre-mer).

Ces orientations sont ensuite déclinées en plusieurs objectifs dans le SRS.

Le Praps contient quant à lui des mesures pour réduire les inégalités. Il prévoit notamment l'ouverture d'une permanence d'accès aux soins de santé (Pass) au CHU de la Guadeloupe, de lits halte soins santé (LHSS) et de lits d'accueil médicalisés (Lam), ou encore la création de dispositifs mobiles pour atteindre les zones isolées ainsi que la formation de professionnels à la détection de problèmes sanitaires.

Structurer l'ambulatoire en prévision des crises sanitaires

Le PRS contient une feuille de route spécifique à la gestion des risques naturels dans cette partie de l'archipel des Antilles, "tels que les cyclones, séismes, inondations, éruptions volcaniques, mais également invasion des côtes par les sargasses" et les maladies vectorielles (bactéries se développant dans les eaux tropicales).

En cas de crise, le document prévoit notamment le renforcement des liens avec les hôpitaux dans le secteur ambulatoire. Il faut pour cela "établir une cartographie partagée des moyens pour sécuriser l’offre ambulatoire" et "proposer un plan de continuité des activités ambulatoires essentielles au territoire".

Le déclenchement du dispositif Orsan (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) devra s'organiser en amont par une formation des élus et des personnels administratifs.

La veille et la sécurité sanitaire doivent de structurer en réseaux régionaux de vigilances et d’appui (RREVA) afin de développer une "culture" du signalement d'événements indésirables.

La surveillance des zones de baignade et des eaux destinées à la consommation doit être accrue. Des campagnes de sensibilisation aux risques infectieux doivent parallèlement être menées au sein de la population.

Une mortalité infantile deux fois plus élevée qu'en métropole

Le projet régional analyse par ailleurs la démographie des territoires couverts, qui comptent près de 450.000 habitants (400.000 en Guadeloupe, 40.000 à Saint-Martin et 9.500 à Saint-Barthélemy). Cette population baisse en moyenne de 0,1% par an. Le vieillissement est accéléré avec une progression annuelle moyenne de 3,8% des personnes âgées de plus de 75 ans (contre 1,8% de moyenne nationale).

La précarité est particulièrement importante. Le revenu moyen déclaré est "inférieur de moitié" à celui de la France métropolitaine et 28,6% des ménages sont allocataires du revenu de solidarité active (contre 8,6% de moyenne nationale). "Cette précarité est, par ailleurs, accentuée par le poids des familles monoparentales, deux fois plus élevé qu'au niveau national, associé à un taux élevé d'allocataires de prestations sociales (3e rang des régions françaises)", est-il souligné dans le COS.

La mortalité est beaucoup plus élevée qu'en métropole avec en moyenne 239 décès par an pour 100.000 habitants contre 193 en métropole, faisant de la Guadeloupe la "3e région de France en termes de surmortalité prématurée après les Hauts-de-France et la Guyane". La mortalité infantile est également particulièrement forte avec 7,1 décès pour 1.000 naissances (contre 3,7 au niveau national).

Au niveau des maladies chroniques, la Guadeloupe est la deuxième région de France la plus touchée par le diabète avec 8,1% de la population sous traitement. Quatre adultes sur 10 sont hypertendus et 57% des Guadeloupéens sont concernés par la surcharge pondérale.

La Guadeloupe se place au 2e rang national (après La Réunion) en nombre de psychoses alcooliques et de cirrhoses du foie. La région est également la deuxième plus touchée par le VIH (après la Guyane) avec 7 infections en moyenne par an pour 10.000 habitants.

Elle fait parallèlement face à une démographie médicale faible avec 73 médecins pour 100.000 habitants (contre 94 au niveau national). Un taux qui s'établit à 133 pour 100.000 habitants pour les médecins spécialisés (contre 186 au niveau national).

Face à cette situation, le PRS prévoit un renforcement de l'offre de soins, notamment en matière d'équipements lourds.

Les prévisions d'évolution de l'offre de soins sont détaillées de le SRS:

Activité de soins
Nombre d'implantations/équipements 2018
Nombre d'implantations/équipements 2023
Médecine (hospitalisation complète ou partielle)
13
18
Chirurgie (complète et ambulatoire)
10
10
Maternités
  • Niveau 1
  • Niveau 2
  • Niveau 3

  • 5
  • 4
  • 4

  • 5
  • 4
  • 4
Médecine d'urgence
  • Samu
  • Smur
  • Urgences
  • Urgences pédiatriques

  • 1
  • 3
  • 4
  • 1

  • 1
  • 3
  • 5
  • 1

Concernant les équipements matériels lourds, de nouvelles autorisations sont prévues:

  • le nombre d'appareils d'IRM doit passer de 4 à 6 d'ici 2023
  • les appareils de TEP doit progresser de 1 à 2
  • les gamma-caméras de 2 à 3
  • les scanners de 6 à 7
  • 1 plateau d’imagerie mutualisé (PIM) doit être créé dans le cadre d'un groupement de coopération sanitaire (GCS).

Projet régional de santé Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy

syl/nc/APMnews

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