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16/01 2024
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HÔPITAL FOCH (HAUTS-DE-SEINE): PLUSIEURS RÉALISATIONS MÉDICALES MAIS DES PROJETS RALENTIS PAR L'INCERTITUDE FINANCIÈRE

(Par Caroline BESNIER)

SURESNES (Hauts-de-Seine), 16 janvier 2024 (APMnews) - Le directeur de l'Hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine), Jacques Léglise, s'est félicité des nombreuses réalisations de l'établissement sur le plan médical en 2023 mais a également fait état d'un ralentissement des projets en raison de l'incertitude financière actuelle, lors d'un entretien jeudi à APMnews.

Il a évoqué la troisième greffe d'utérus et la naissance d'un troisième bébé issu d'une autre greffe d'utérus réalisée par la même équipe (cf dépêche du 07/11/2023 à 17:13), une première française de chirurgie éveillée du rachis en fin d'année, une première vaginoplastie française par robot et l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le dépistage du cancer du poumon.

L'établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) a également obtenu la labellisation de six centres de référence maladies rares (syndromes hyperéosinophiliques, anomalies vasculaires neuro et cérébromédullaires, mucoviscidoses, maladies auto-immunes IgG4, déficits immunitaires héréditaires et micro-angiopathies thrombotiques).

Jacques Léglise s'est félicité de la première année de fonctionnement de son centre de consultation à La Défense (cf dépêche du 01/07/2022 à 13:26 et dépêche du 05/10/2022 à 17:35). "Ça correspondait à un besoin", a-t-il observé.

La demande est "extrêmement forte" et toutes les consultations sont remplies même si "ça monte en charge de manière un peu plus faible par rapport à ce qu'on avait prévu" car il faut encore trouver des "praticiens supplémentaires" dans certaines disciplines, a-t-il expliqué.

Il a également évoqué la première année de l'Institut Line-Renaud (cf dépêche du 16/12/2022 à 18:04), avec une composante principale de soins de support pour les patients, qui "marche très bien", et une autre composante sur la prévention pour les soignants. Les consultations sont pleines sur certaines spécialités comme la cardiologie et la podologie, et de nouvelles consultations ouvrent (ophtalmologie depuis janvier).

Le directeur a mentionné une généralisation des centres de diagnostic rapide pour le cancer. L'Hôpital Foch en avait sur le cancer du poumon, le cancer colorectal, le sein et en neuro-oncologie.

Parmi les autres réalisations 2023, figurent la mise en place d'un portail informatique patient, l'obtention du label "très haute qualité sanitaire sociale et environnementale" (THQSE) au niveau "or", l'installation de banaliseurs des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri) (cf dépêche du 02/06/2023 à 17:43) et la sélection de l'Hôpital Foch (au titre de l'association Recherche des établissements de soins privés d'intérêt collectif -Respic) comme lauréat de l'appel à projets pour l'accompagnement et le soutien à la constitution d'entrepôts de données de santé hospitaliers (cf dépêche du 14/12/2023 à 18:03).

C'était "une année assez importante dans un contexte d'incertitude financière", a commenté Jacques Léglise.

Une dégradation du déficit par rapport à 2022

L'Hôpital Foch devrait finir l'exercice avec un déficit "très significatif", estimé à ce jour à 4% de son budget (360 millions d'euros -M€). "C'est une dégradation par rapport à 2022", avec un doublement du déficit qui s'explique essentiellement par la hausse du coût de l'énergie (de 2 M€ à 7 M€).

Le directeur espère que la dernière délégation de crédits de la campagne budgétaire 2023 permettra de couvrir en partie ce déficit. Toutefois "c'est assez compliqué d'être dans un système [avec] des chèques de fin d'année qui nous aident ou pas", a-t-il déploré.

En 2022, "les chèques de fin d'année ne sont pas arrivés" et le déficit s'expliquait alors essentiellement par la non-compensation par l'Etat aux Espic du doublement des heures supplémentaires, alors que cela leur avait été demandé afin de maintenir des lits ouverts, a-t-il rappelé.

Pour lui, le modèle actuel de financement n'est pas durable car "il ne finance pas les coûts et ne couvre pas la progression des salaires accordée dans le cadre du Ségur" et, "en plus, cette année, il n'a pas financé l'inflation".

Il attend beaucoup du "nouveau modèle de financement" et espère qu'il permettra d'apporter plus d'équité par rapport aux hôpitaux et de "savoir comment il faut s'organiser par rapport à une cible". "Quand vous ne savez pas combien vous avez comme recettes, c'est assez difficile de savoir ce que vous pouvez payer comme dépenses."

Interrogé sur l'avancement du projet de construction d'un nouveau bâtiment sur un terrain en face des urgences, afin essentiellement de regrouper les activités de cancérologie, actuellement à plusieurs endroits et trop à l'étroit, il a indiqué qu'il avait été "un peu ralenti compte tenu des incertitudes générales".

"2023 a été l'année de l'obtention des autorisations de l'ARS" (agence régionale de santé) Ile-de-France et de différentes subventions ainsi que du lancement de l'appel d'offres pour le marché de conception-réalisation. "Quatre consortiums nous ont rendu une offre en fin d'année" et ces offres seront étudiées au premier semestre, a relaté Jacques Léglise.

S'agissant du projet de construction d'un hôtel hospitalier, il "n'a pas avancé", a-t-il ajouté.

Pour le directeur, le flou entourant la réforme du financement des établissements de santé n'aide pas à avoir une bonne visibilité sur les prochaines années.

Pour 2024, il a indiqué que les Espic ne savaient pas encore à quelle hauteur le coefficient de minoration appliqué aux tarifs sera réduit, comme il est prévu de le supprimer en deux temps. Il a toutefois rappelé que, dans le cadre de la réduction de leur différentiel de charges avec les hôpitaux publics, les Espic demandaient également de revoir le coefficient de pondération (cf dépêche du 02/08/2023 à 17:22, dépêche du 16/11/2023 à 18:44 et dépêche du 16/11/2023 à 18:44).

Jeux olympiques et certification au menu de 2024

Outre l'amélioration de la situation financière, un des enjeux de 2024 concernera les Jeux olympiques. L'Hôpital Foch a été désigné établissement référent et devra donc s'organiser pour répondre aux besoins.

Un autre enjeu portera sur la préparation de la certification. L'Hôpital Foch a été certifié en juillet 2020 selon le référentiel V2014 de la Haute autorité de santé (HAS) au niveau B, avec trois recommandations, sur le management de la qualité et des risques, les droits des patients et le management de la prise en charge médicamenteuse du patient.

Au sujet des ressources humaines, le directeur a observé qu'il n'y avait "plus de vrai problème sur le personnel de jour" mais que des lits étaient maintenus fermés en raison des difficultés de recrutement des infirmières de nuit.

Plus spécifiquement sur les urgences, à la suite de conflits et de départs, il a fallu reconstituer l'équipe. "L'année 2023 a été compliquée et j'espère que 2024 le sera un peu moins", ce qui n'est "pas gagné" car "c'est très difficile de trouver des urgentistes", a commenté Jacques Léglise. Les urgences n'ont pas fermé mais il y a des périodes où le Samu n'oriente plus sur Foch en raison d'un manque de personnel.

Enfin en recherche, l'Hôpital Foch fait partie du "tour de table du Paris-Saclay cancer cluster" (cf dépêche du 05/12/2022 à 14:50) qui inclut notamment l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), l'Institut Curie, Gustave-Roussy et l'hôpital Marie-Lannelongue, s'est réjoui le directeur.

cb/ab/APMnews

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SURESNES (Hauts-de-Seine), 16 janvier 2024 (APMnews) - Le directeur de l'Hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine), Jacques Léglise, s'est félicité des nombreuses réalisations de l'établissement sur le plan médical en 2023 mais a également fait état d'un ralentissement des projets en raison de l'incertitude financière actuelle, lors d'un entretien jeudi à APMnews.

Il a évoqué la troisième greffe d'utérus et la naissance d'un troisième bébé issu d'une autre greffe d'utérus réalisée par la même équipe (cf dépêche du 07/11/2023 à 17:13), une première française de chirurgie éveillée du rachis en fin d'année, une première vaginoplastie française par robot et l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le dépistage du cancer du poumon.

L'établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) a également obtenu la labellisation de six centres de référence maladies rares (syndromes hyperéosinophiliques, anomalies vasculaires neuro et cérébromédullaires, mucoviscidoses, maladies auto-immunes IgG4, déficits immunitaires héréditaires et micro-angiopathies thrombotiques).

Jacques Léglise s'est félicité de la première année de fonctionnement de son centre de consultation à La Défense (cf dépêche du 01/07/2022 à 13:26 et dépêche du 05/10/2022 à 17:35). "Ça correspondait à un besoin", a-t-il observé.

La demande est "extrêmement forte" et toutes les consultations sont remplies même si "ça monte en charge de manière un peu plus faible par rapport à ce qu'on avait prévu" car il faut encore trouver des "praticiens supplémentaires" dans certaines disciplines, a-t-il expliqué.

Il a également évoqué la première année de l'Institut Line-Renaud (cf dépêche du 16/12/2022 à 18:04), avec une composante principale de soins de support pour les patients, qui "marche très bien", et une autre composante sur la prévention pour les soignants. Les consultations sont pleines sur certaines spécialités comme la cardiologie et la podologie, et de nouvelles consultations ouvrent (ophtalmologie depuis janvier).

Le directeur a mentionné une généralisation des centres de diagnostic rapide pour le cancer. L'Hôpital Foch en avait sur le cancer du poumon, le cancer colorectal, le sein et en neuro-oncologie.

Parmi les autres réalisations 2023, figurent la mise en place d'un portail informatique patient, l'obtention du label "très haute qualité sanitaire sociale et environnementale" (THQSE) au niveau "or", l'installation de banaliseurs des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri) (cf dépêche du 02/06/2023 à 17:43) et la sélection de l'Hôpital Foch (au titre de l'association Recherche des établissements de soins privés d'intérêt collectif -Respic) comme lauréat de l'appel à projets pour l'accompagnement et le soutien à la constitution d'entrepôts de données de santé hospitaliers (cf dépêche du 14/12/2023 à 18:03).

C'était "une année assez importante dans un contexte d'incertitude financière", a commenté Jacques Léglise.

Une dégradation du déficit par rapport à 2022

L'Hôpital Foch devrait finir l'exercice avec un déficit "très significatif", estimé à ce jour à 4% de son budget (360 millions d'euros -M€). "C'est une dégradation par rapport à 2022", avec un doublement du déficit qui s'explique essentiellement par la hausse du coût de l'énergie (de 2 M€ à 7 M€).

Le directeur espère que la dernière délégation de crédits de la campagne budgétaire 2023 permettra de couvrir en partie ce déficit. Toutefois "c'est assez compliqué d'être dans un système [avec] des chèques de fin d'année qui nous aident ou pas", a-t-il déploré.

En 2022, "les chèques de fin d'année ne sont pas arrivés" et le déficit s'expliquait alors essentiellement par la non-compensation par l'Etat aux Espic du doublement des heures supplémentaires, alors que cela leur avait été demandé afin de maintenir des lits ouverts, a-t-il rappelé.

Pour lui, le modèle actuel de financement n'est pas durable car "il ne finance pas les coûts et ne couvre pas la progression des salaires accordée dans le cadre du Ségur" et, "en plus, cette année, il n'a pas financé l'inflation".

Il attend beaucoup du "nouveau modèle de financement" et espère qu'il permettra d'apporter plus d'équité par rapport aux hôpitaux et de "savoir comment il faut s'organiser par rapport à une cible". "Quand vous ne savez pas combien vous avez comme recettes, c'est assez difficile de savoir ce que vous pouvez payer comme dépenses."

Interrogé sur l'avancement du projet de construction d'un nouveau bâtiment sur un terrain en face des urgences, afin essentiellement de regrouper les activités de cancérologie, actuellement à plusieurs endroits et trop à l'étroit, il a indiqué qu'il avait été "un peu ralenti compte tenu des incertitudes générales".

"2023 a été l'année de l'obtention des autorisations de l'ARS" (agence régionale de santé) Ile-de-France et de différentes subventions ainsi que du lancement de l'appel d'offres pour le marché de conception-réalisation. "Quatre consortiums nous ont rendu une offre en fin d'année" et ces offres seront étudiées au premier semestre, a relaté Jacques Léglise.

S'agissant du projet de construction d'un hôtel hospitalier, il "n'a pas avancé", a-t-il ajouté.

Pour le directeur, le flou entourant la réforme du financement des établissements de santé n'aide pas à avoir une bonne visibilité sur les prochaines années.

Pour 2024, il a indiqué que les Espic ne savaient pas encore à quelle hauteur le coefficient de minoration appliqué aux tarifs sera réduit, comme il est prévu de le supprimer en deux temps. Il a toutefois rappelé que, dans le cadre de la réduction de leur différentiel de charges avec les hôpitaux publics, les Espic demandaient également de revoir le coefficient de pondération (cf dépêche du 02/08/2023 à 17:22, dépêche du 16/11/2023 à 18:44 et dépêche du 16/11/2023 à 18:44).

Jeux olympiques et certification au menu de 2024

Outre l'amélioration de la situation financière, un des enjeux de 2024 concernera les Jeux olympiques. L'Hôpital Foch a été désigné établissement référent et devra donc s'organiser pour répondre aux besoins.

Un autre enjeu portera sur la préparation de la certification. L'Hôpital Foch a été certifié en juillet 2020 selon le référentiel V2014 de la Haute autorité de santé (HAS) au niveau B, avec trois recommandations, sur le management de la qualité et des risques, les droits des patients et le management de la prise en charge médicamenteuse du patient.

Au sujet des ressources humaines, le directeur a observé qu'il n'y avait "plus de vrai problème sur le personnel de jour" mais que des lits étaient maintenus fermés en raison des difficultés de recrutement des infirmières de nuit.

Plus spécifiquement sur les urgences, à la suite de conflits et de départs, il a fallu reconstituer l'équipe. "L'année 2023 a été compliquée et j'espère que 2024 le sera un peu moins", ce qui n'est "pas gagné" car "c'est très difficile de trouver des urgentistes", a commenté Jacques Léglise. Les urgences n'ont pas fermé mais il y a des périodes où le Samu n'oriente plus sur Foch en raison d'un manque de personnel.

Enfin en recherche, l'Hôpital Foch fait partie du "tour de table du Paris-Saclay cancer cluster" (cf dépêche du 05/12/2022 à 14:50) qui inclut notamment l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), l'Institut Curie, Gustave-Roussy et l'hôpital Marie-Lannelongue, s'est réjoui le directeur.

cb/ab/APMnews

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