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30/01 2019
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ILE-DE-FRANCE: L'HÔPITAL D'ARGENTEUIL PRÊT À PRÉSENTER SON PROJET DE MODERNISATION EN COPERMO

(Par Maryannick LE BRIS)

ARGENTEUIL (Val-d'Oise), 30 janvier 2019 - Le centre hospitalier Victor-Dupouy d'Argenteuil prépare la suite de son projet de modernisation, qui devrait être présenté au Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo) à la fin du premier trimestre, a expliqué lundi son directeur, Bertrand Martin, lors d'un entretien à APMnews.

Après le regroupement, en 2013, de l'ensemble de l'activité des spécialités de chirurgie et de cancérologie dans le bâtiment Madeleine-Brès, l'hôpital souhaite réaliser une extension de 32.000 m² devant permettre de réunir sur un site unique l'ensemble des activités de court séjour (cf dépêche du 23/01/2018 à 13:46).

L'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France devrait transmettre le dossier "mi-février au Copermo pour que celui-ci puisse passer mi-mars" devant l'instance, précise Bertrand Martin à APMnews. La livraison du bâtiment pourrait avoir lieu fin 2023.

L'opération représente un coût de "145 millions d'euros en valeur finale". L'ARS, qui a accordé dans ce cadre, depuis 2017, "une dotation pluriannuelle de 3 M€, a donné fin 2018 une enveloppe supplémentaire de 4 M€", a-t-il chiffré. L'agence avait en 2017 également octroyé une dotation supplémentaire de 2,7 M€ pour le projet, "signe de sa volonté de l'accompagner et de le porter", souligne le directeur du CH.

La situation financière de l'établissement, en excédent pour la troisième année consécutive, est de nature à "conforter" cet engagement, relève-t-il. Le CH d'Argenteuil devrait enregistrer un résultat de +1,5 M€ en 2018 (hors aides pour l'opération de modernisation), sur un budget d'environ 230 M€. En 2017, "l'excédent a été nettement supérieur, de 5,3 M€ avec les aides de fin d'année", ajoute-t-il.

L'hôpital a "poursuivi son désendettement", amélioré son fonds de roulement et sa trésorerie "pour ne pas emprunter en 2018, en 2019 et 2020". Ses investissements courants ont représenté près de 7 M€ en 2018 (quasiment 20 M€ depuis 2016) et 7,7 M€ sont prévus à l'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) pour 2019.

Par la suite, "on va réduire le niveau des investissements pour, d'une part, éviter de recourir à l'endettement et, d'autre part, préparer le gros investissement de Madeleine-Brès", explique Bertrand Martin.

La dépense salariale a progressé de 1,8% en moyenne, à 1.922 équivalents temps plein (ETP) rémunérés, "soit une quinzaine d’emplois de plus qu’en 2017".

Sur le plan de la qualité de vie au travail, le directeur évoque un programme pluriannuel d'actions, incluant un plan de formation de l'encadrement.

L'établissement a également "installé un comité de prévention et de lutte contre la violence dans le cadre de cette démarche générale", concernant les violences subies par les personnels de la part des patients ou des familles, ou au sein des équipes.

Le directeur de l'établissement fait état d'une augmentation du nombre de patients de 1%, avec une forte progression, de 20%, de l'activité de cardiologie interventionnelle, en coronarographie et en rythmologie. Celle-ci est liée "la mobilisation forte de l'équipe et au fait d'avoir organisé avec le Cash [Centre d'accueil et de soins hospitaliers] de Nanterre une filière pour l’activité interventionnelle", explique Bertrand Martin. La technique d'imagerie en coupe de coro-scanner a été introduite, "alors qu'elle n'existait pas sur l'hôpital d'Argenteuil".

En gastro-entérologie, l'installation d'un écho-endoscope renforce "la capacité diagnostique" pour des patients auparavant "adressés dans un centre parisien", de même que la capacité "thérapeutique dans certains cas".

Un nouveau projet médical

L'année passée a été marquée par plusieurs autres réalisations. L'ouverture d'une 8e salle de bloc opératoire, à la mi-janvier, devrait permettre à l'établissement de mieux "absorber les pics d'activité", notamment non programmée, ainsi que "l'activité de chirurgie traumatologique liée à la fermeture du service de Nanterre, qui n'a plus de bloc chirurgical".

La chirurgie thoracique et vasculaire devrait également se développer "avec l'arrivée d'un nouveau chirurgien en janvier" et la mise en place du service inter-hospitalier mis en place pour cette activité en 2018 avec le groupement hospitalier Eaubonne-Montmorency (hôpital Simone-Veil), dans le cadre du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Val-d'Oise-Nord Hauts-de-Seine, dont l'hôpital d'Argenteuil est l'établissement support.

L'unité de médecine d'orientation (Umedo), qui disposait de 14 lits, a été déménagée en octobre 2018 "dans une unité rénovée pour permettre d'avoir une capacité d'une vingtaine de lits, pouvant aller jusqu'à 28". Le projet "a fait suite aux deux hivers terribles de 2016 et 2017 du point de vue de la saturation de l'hôpital et de la très grande difficulté pour les médecins urgentistes de trouver des places en aval".

Il s'agit d'une unité "médicale et sociale, de préparation de solution d’aval", gérée par l'équipe d'urgentistes, qui "a vocation à prendre en charge les patients sur une durée de séjour de trois jours en moyenne", poursuit Bertrand Martin. Pour cette extension, un emploi de médecin supplémentaire a été créé ainsi qu'une dizaine d'emplois de soignants. Du fait de cette organisation, "l'hôpital n'est actuellement pas en tension, il n'y a pas de malades en attente le matin", observe Bertrand Martin.

L'ARS a, en psychiatrie, financé six postes pour l'extension de l'unité en parentologie, dont l'équipe, installée à côté de la consultation d'obstétrique, se déplace aussi à domicile pour repérer et accompagner les situations à risque au moment de l'accueil de l'enfant. L'établissement va également lancer au cours du premier trimestre une équipe mobile précarité en psychiatrie (EMPP).

Il a aussi reçu "une première enveloppe pour mettre en place une activité de remédiation cognitive".

L'établissement est sur le point de valider, "mi-février", son projet médical 2019-2023, élaboré "en aval du projet médical du GHT". Parmi ses axes forts figurent l'objectif de "garantir la continuité des services de proximité, y compris pour [les soins] non programmés, renforcer la médecine de spécialité et les innovations, soutenir la cancérologie et consolider l'activité de gériatrie avec le territoire", détaille Bertrand Martin.

Des services pilotes pour le dossier patient informatisé du GHT

Outre la mise en place, notamment, d'un service inter-hospitalier de chirurgie thoracique et vasculaire et d'un pôle inter-établissements de gériatrie (cf dépêche du 28/01/2019 à 19:26), plusieurs projets ont été développés en 2018 dans le cadre du GHT, dont la mise en oeuvre d'une plateforme de biologie partagée avec les hôpitaux Simone-Veil et de Nanterre.

Un schéma directeur des systèmes d'information a été arrêté pour les cinq établissements du GHT, avec "deux chantiers majeurs": le déploiement "de la nouvelle version du dossier patient informatisé Easily*, développé par Hospices civils de Lyon (HCL), et la mise en place d'un système d'information de laboratoire.

Pour le dossier patient, "le projet est d’avoir installé fin 2019 deux services pilotes dans chacun des hôpitaux d'Eaubonne [hôpital Simone-Veil] et d’Argenteuil, qui permettront de tester la solution et de valider les évolutions" avant un "déploiement sur l’ensemble des services en 2020". Concernant le système d'information des laboratoires, la solution informatique devrait être retenue en septembre, pour une installation "au premier trimestre ou semestre 2020".

Un robot de préparation de doses unitaires de médicaments est désormais installé à l'hôpital d'Argenteuil. Il fonctionne pour ses services de gériatrie et pour l'hôpital de Taverny. L'hôpital de Nanterre devrait être aussi prochainement concerné.

"Le projet 2019 est d’étendre la capacité à tous les services de médecine de l’hôpital [d'Argenteuil] et de faire le lien avec le logiciel de prescription individuelle par malade pour que la pharmacie prépare la dose unitaire individuelle à chaque patient", précise Bertrand Martin. "Nous accompagnons le projet d'installation d'un autre robot sur Eaubonne en cours d'année", ajoute-t-il.

Dans le champ de la télémédecine, le CH d'Argenteuil prévoit, avec l'hôpital Simone-Veil, de travailler sur les réponses à apporter aux besoins des Ehpad. Les demandes d'avis peuvent concerner "les plaies et cicatrisations, la médecine vasculaire, la psychiatrie, la neurologie, l'infectiologie ou les soins palliatifs", illustre-t-il.

mlb/san/APMnews

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(Par Maryannick LE BRIS)

ARGENTEUIL (Val-d'Oise), 30 janvier 2019 - Le centre hospitalier Victor-Dupouy d'Argenteuil prépare la suite de son projet de modernisation, qui devrait être présenté au Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo) à la fin du premier trimestre, a expliqué lundi son directeur, Bertrand Martin, lors d'un entretien à APMnews.

Après le regroupement, en 2013, de l'ensemble de l'activité des spécialités de chirurgie et de cancérologie dans le bâtiment Madeleine-Brès, l'hôpital souhaite réaliser une extension de 32.000 m² devant permettre de réunir sur un site unique l'ensemble des activités de court séjour (cf dépêche du 23/01/2018 à 13:46).

L'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France devrait transmettre le dossier "mi-février au Copermo pour que celui-ci puisse passer mi-mars" devant l'instance, précise Bertrand Martin à APMnews. La livraison du bâtiment pourrait avoir lieu fin 2023.

L'opération représente un coût de "145 millions d'euros en valeur finale". L'ARS, qui a accordé dans ce cadre, depuis 2017, "une dotation pluriannuelle de 3 M€, a donné fin 2018 une enveloppe supplémentaire de 4 M€", a-t-il chiffré. L'agence avait en 2017 également octroyé une dotation supplémentaire de 2,7 M€ pour le projet, "signe de sa volonté de l'accompagner et de le porter", souligne le directeur du CH.

La situation financière de l'établissement, en excédent pour la troisième année consécutive, est de nature à "conforter" cet engagement, relève-t-il. Le CH d'Argenteuil devrait enregistrer un résultat de +1,5 M€ en 2018 (hors aides pour l'opération de modernisation), sur un budget d'environ 230 M€. En 2017, "l'excédent a été nettement supérieur, de 5,3 M€ avec les aides de fin d'année", ajoute-t-il.

L'hôpital a "poursuivi son désendettement", amélioré son fonds de roulement et sa trésorerie "pour ne pas emprunter en 2018, en 2019 et 2020". Ses investissements courants ont représenté près de 7 M€ en 2018 (quasiment 20 M€ depuis 2016) et 7,7 M€ sont prévus à l'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) pour 2019.

Par la suite, "on va réduire le niveau des investissements pour, d'une part, éviter de recourir à l'endettement et, d'autre part, préparer le gros investissement de Madeleine-Brès", explique Bertrand Martin.

La dépense salariale a progressé de 1,8% en moyenne, à 1.922 équivalents temps plein (ETP) rémunérés, "soit une quinzaine d’emplois de plus qu’en 2017".

Sur le plan de la qualité de vie au travail, le directeur évoque un programme pluriannuel d'actions, incluant un plan de formation de l'encadrement.

L'établissement a également "installé un comité de prévention et de lutte contre la violence dans le cadre de cette démarche générale", concernant les violences subies par les personnels de la part des patients ou des familles, ou au sein des équipes.

Le directeur de l'établissement fait état d'une augmentation du nombre de patients de 1%, avec une forte progression, de 20%, de l'activité de cardiologie interventionnelle, en coronarographie et en rythmologie. Celle-ci est liée "la mobilisation forte de l'équipe et au fait d'avoir organisé avec le Cash [Centre d'accueil et de soins hospitaliers] de Nanterre une filière pour l’activité interventionnelle", explique Bertrand Martin. La technique d'imagerie en coupe de coro-scanner a été introduite, "alors qu'elle n'existait pas sur l'hôpital d'Argenteuil".

En gastro-entérologie, l'installation d'un écho-endoscope renforce "la capacité diagnostique" pour des patients auparavant "adressés dans un centre parisien", de même que la capacité "thérapeutique dans certains cas".

Un nouveau projet médical

L'année passée a été marquée par plusieurs autres réalisations. L'ouverture d'une 8e salle de bloc opératoire, à la mi-janvier, devrait permettre à l'établissement de mieux "absorber les pics d'activité", notamment non programmée, ainsi que "l'activité de chirurgie traumatologique liée à la fermeture du service de Nanterre, qui n'a plus de bloc chirurgical".

La chirurgie thoracique et vasculaire devrait également se développer "avec l'arrivée d'un nouveau chirurgien en janvier" et la mise en place du service inter-hospitalier mis en place pour cette activité en 2018 avec le groupement hospitalier Eaubonne-Montmorency (hôpital Simone-Veil), dans le cadre du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Val-d'Oise-Nord Hauts-de-Seine, dont l'hôpital d'Argenteuil est l'établissement support.

L'unité de médecine d'orientation (Umedo), qui disposait de 14 lits, a été déménagée en octobre 2018 "dans une unité rénovée pour permettre d'avoir une capacité d'une vingtaine de lits, pouvant aller jusqu'à 28". Le projet "a fait suite aux deux hivers terribles de 2016 et 2017 du point de vue de la saturation de l'hôpital et de la très grande difficulté pour les médecins urgentistes de trouver des places en aval".

Il s'agit d'une unité "médicale et sociale, de préparation de solution d’aval", gérée par l'équipe d'urgentistes, qui "a vocation à prendre en charge les patients sur une durée de séjour de trois jours en moyenne", poursuit Bertrand Martin. Pour cette extension, un emploi de médecin supplémentaire a été créé ainsi qu'une dizaine d'emplois de soignants. Du fait de cette organisation, "l'hôpital n'est actuellement pas en tension, il n'y a pas de malades en attente le matin", observe Bertrand Martin.

L'ARS a, en psychiatrie, financé six postes pour l'extension de l'unité en parentologie, dont l'équipe, installée à côté de la consultation d'obstétrique, se déplace aussi à domicile pour repérer et accompagner les situations à risque au moment de l'accueil de l'enfant. L'établissement va également lancer au cours du premier trimestre une équipe mobile précarité en psychiatrie (EMPP).

Il a aussi reçu "une première enveloppe pour mettre en place une activité de remédiation cognitive".

L'établissement est sur le point de valider, "mi-février", son projet médical 2019-2023, élaboré "en aval du projet médical du GHT". Parmi ses axes forts figurent l'objectif de "garantir la continuité des services de proximité, y compris pour [les soins] non programmés, renforcer la médecine de spécialité et les innovations, soutenir la cancérologie et consolider l'activité de gériatrie avec le territoire", détaille Bertrand Martin.

Des services pilotes pour le dossier patient informatisé du GHT

Outre la mise en place, notamment, d'un service inter-hospitalier de chirurgie thoracique et vasculaire et d'un pôle inter-établissements de gériatrie (cf dépêche du 28/01/2019 à 19:26), plusieurs projets ont été développés en 2018 dans le cadre du GHT, dont la mise en oeuvre d'une plateforme de biologie partagée avec les hôpitaux Simone-Veil et de Nanterre.

Un schéma directeur des systèmes d'information a été arrêté pour les cinq établissements du GHT, avec "deux chantiers majeurs": le déploiement "de la nouvelle version du dossier patient informatisé Easily*, développé par Hospices civils de Lyon (HCL), et la mise en place d'un système d'information de laboratoire.

Pour le dossier patient, "le projet est d’avoir installé fin 2019 deux services pilotes dans chacun des hôpitaux d'Eaubonne [hôpital Simone-Veil] et d’Argenteuil, qui permettront de tester la solution et de valider les évolutions" avant un "déploiement sur l’ensemble des services en 2020". Concernant le système d'information des laboratoires, la solution informatique devrait être retenue en septembre, pour une installation "au premier trimestre ou semestre 2020".

Un robot de préparation de doses unitaires de médicaments est désormais installé à l'hôpital d'Argenteuil. Il fonctionne pour ses services de gériatrie et pour l'hôpital de Taverny. L'hôpital de Nanterre devrait être aussi prochainement concerné.

"Le projet 2019 est d’étendre la capacité à tous les services de médecine de l’hôpital [d'Argenteuil] et de faire le lien avec le logiciel de prescription individuelle par malade pour que la pharmacie prépare la dose unitaire individuelle à chaque patient", précise Bertrand Martin. "Nous accompagnons le projet d'installation d'un autre robot sur Eaubonne en cours d'année", ajoute-t-il.

Dans le champ de la télémédecine, le CH d'Argenteuil prévoit, avec l'hôpital Simone-Veil, de travailler sur les réponses à apporter aux besoins des Ehpad. Les demandes d'avis peuvent concerner "les plaies et cicatrisations, la médecine vasculaire, la psychiatrie, la neurologie, l'infectiologie ou les soins palliatifs", illustre-t-il.

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