Actualités de l'Urgence - APM
IMPACT POSITIF DE L'UNITÉ DE MÉDECINE D'URGENCE DE LA PERSONNE ÂGÉE AU CHU DE LIMOGES
Un quart des personnes âgées de 75 ans et plus fait une chute dans l'année, dont la moitié à domicile. La chute est un des principaux motifs d'admissions aux urgences et est responsable d'une hospitalisation dans 30% des cas.
Les chutes répétées entraînent un excès de morbi-mortalité lié aux conséquences traumatiques, psychologiques et à la dépendance qui en découlent. Elles nécessitent une prise en charge médico-sociale globale, responsable d'un coût financier substantiel, rappellent Anaïs Bosetti et ses collègues du CHU de Limoges dans le résumé de leur communication orale.
Initialement dans leur établissement, les personnes âgées ayant chuté étaient vues par les urgentistes avec un avis occasionnel de l'EMG. Cette dernière a évolué en Mupa, un changement initié en novembre 2014 dans un contexte de tension aux urgences.
L'unité Mupa comprend des gériatres, des infirmières spécialisées en gérontologie et une assistante sociale. Ils prennent en charge les patients âgés polypathologiques de 75 ans et plus admis aux urgences du CHU de Limoges pour une urgence non vitale. Le but est de réaliser précocement une évaluation globale médico-psycho-sociale de ces patients et d'améliorer la qualité des soins (dépistage de la fragilité, observance médicamenteuse).
Dans cette étude, les auteurs ont voulu évaluer l'impact de cette unité par rapport à l'EMG sur la prise en charge et le devenir des patients âgés chuteurs admis aux urgences. Pour cela, ils ont réalisé une étude observationnelle de cohorte, type avant/après, comparant les patients de 75 ans et plus, admis aux urgences du CHU de Limoges, hors urgence vitale, au cours des mois de janvier 2014 et 2015.
Au total, 339 patients ont été inclus, 103 dans la cohorte EMG et 236 dans la cohorte Mupa.
Les patients avaient en moyenne 89 ans dans la cohorte EMG et 87 ans dans la cohorte Mupa. La part des femmes était de respectivement 61,2% et 65,3% et celle des patients vivant à domicile de respectivement 82,5% et 80%. La prévalence des chutes était de respectivement 30,1% et 36,4%.
Le repérage de la fragilité n'était pas effectué par l'EMG et n'a débuté qu'avec la Mupa en 2015. Le score moyen à la grille SEGA-A était de 13,3 points en moyenne (personnes très fragiles) et le score ISAR de 3,7 points en moyenne (impliquant une évaluation gériatrique plus poussée).
Le taux de retour à domicile des patients chuteurs était de 14,7% parmi les patients pris en charge par l'EMG, contre 30% pour ceux passés par l'unité Mupa, une différence significative.
L'incidence des réadmissions aux urgences était de 12% à 30 jours et 24% à 90 jours dans la cohorte EMG et de 6% à 30 jours et 12% à 90 jours dans la cohorte Mupa.
Cette étude montre que l'unité Mupa a permis d'évaluer le double de patients âgés aux urgences par rapport à l'EMG sur la même période de temps et de réduire significativement à la fois les taux d'hospitalisations et de réadmissions.
Ces résultats suggèrent que l'unité Mupa "améliore la prise en charge des personnes âgées chuteuses aux urgences par un repérage de la fragilité puis la mise en place d'actions préventives, permettant de diminuer les réadmissions à court et moyen terme", concluent les chercheurs.
ld/gb/APM
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IMPACT POSITIF DE L'UNITÉ DE MÉDECINE D'URGENCE DE LA PERSONNE ÂGÉE AU CHU DE LIMOGES
Un quart des personnes âgées de 75 ans et plus fait une chute dans l'année, dont la moitié à domicile. La chute est un des principaux motifs d'admissions aux urgences et est responsable d'une hospitalisation dans 30% des cas.
Les chutes répétées entraînent un excès de morbi-mortalité lié aux conséquences traumatiques, psychologiques et à la dépendance qui en découlent. Elles nécessitent une prise en charge médico-sociale globale, responsable d'un coût financier substantiel, rappellent Anaïs Bosetti et ses collègues du CHU de Limoges dans le résumé de leur communication orale.
Initialement dans leur établissement, les personnes âgées ayant chuté étaient vues par les urgentistes avec un avis occasionnel de l'EMG. Cette dernière a évolué en Mupa, un changement initié en novembre 2014 dans un contexte de tension aux urgences.
L'unité Mupa comprend des gériatres, des infirmières spécialisées en gérontologie et une assistante sociale. Ils prennent en charge les patients âgés polypathologiques de 75 ans et plus admis aux urgences du CHU de Limoges pour une urgence non vitale. Le but est de réaliser précocement une évaluation globale médico-psycho-sociale de ces patients et d'améliorer la qualité des soins (dépistage de la fragilité, observance médicamenteuse).
Dans cette étude, les auteurs ont voulu évaluer l'impact de cette unité par rapport à l'EMG sur la prise en charge et le devenir des patients âgés chuteurs admis aux urgences. Pour cela, ils ont réalisé une étude observationnelle de cohorte, type avant/après, comparant les patients de 75 ans et plus, admis aux urgences du CHU de Limoges, hors urgence vitale, au cours des mois de janvier 2014 et 2015.
Au total, 339 patients ont été inclus, 103 dans la cohorte EMG et 236 dans la cohorte Mupa.
Les patients avaient en moyenne 89 ans dans la cohorte EMG et 87 ans dans la cohorte Mupa. La part des femmes était de respectivement 61,2% et 65,3% et celle des patients vivant à domicile de respectivement 82,5% et 80%. La prévalence des chutes était de respectivement 30,1% et 36,4%.
Le repérage de la fragilité n'était pas effectué par l'EMG et n'a débuté qu'avec la Mupa en 2015. Le score moyen à la grille SEGA-A était de 13,3 points en moyenne (personnes très fragiles) et le score ISAR de 3,7 points en moyenne (impliquant une évaluation gériatrique plus poussée).
Le taux de retour à domicile des patients chuteurs était de 14,7% parmi les patients pris en charge par l'EMG, contre 30% pour ceux passés par l'unité Mupa, une différence significative.
L'incidence des réadmissions aux urgences était de 12% à 30 jours et 24% à 90 jours dans la cohorte EMG et de 6% à 30 jours et 12% à 90 jours dans la cohorte Mupa.
Cette étude montre que l'unité Mupa a permis d'évaluer le double de patients âgés aux urgences par rapport à l'EMG sur la même période de temps et de réduire significativement à la fois les taux d'hospitalisations et de réadmissions.
Ces résultats suggèrent que l'unité Mupa "améliore la prise en charge des personnes âgées chuteuses aux urgences par un repérage de la fragilité puis la mise en place d'actions préventives, permettant de diminuer les réadmissions à court et moyen terme", concluent les chercheurs.
ld/gb/APM