Actualités de l'Urgence - APM

AVIGNON, 16 janvier 2019 (APMnews) - L'activité du centre hospitalier (CH) d'Avignon a été globalement stable en 2018 du fait de la conjonction de "petites baisses" ponctuelles dans certains secteurs, a expliqué mardi à APMnews son directeur, Jean-Noël Jacques, en marge de la cérémonie des voeux.

Le CH d'Avignon avait enregistré en 2017 une hausse de l'ordre de 2% de son activité, rappelle-t-on (cf dépêche du 16/01/2018 à 18:47).

Le ralentissement observé en 2018 est la conséquence de "petites baisses d'activité sur certains secteurs, mais suffisantes pour pénaliser l'ensemble de l'exercice quand nous avons parallèlement un recul des tarifs de 1,5% sur l'année", a commenté Jean-Noël Jacques.

La chirurgie devrait notamment accuser une baisse de l'ordre de 1% à 1,5% qui s'explique par plusieurs facteurs, "à la fois par des problèmes d'absence de médecins ayant une grosse activité, mais également par une bascule de la chirurgie classique vers l'ambulatoire qui fait que nous avons perdu un petit peu de part de marché", a-t-il poursuivi.

Dans le détail, les autres indicateurs d'activités sont globalement similaires à ceux de l'année précédente, voire en augmentation. Le CH a enregistré en 2018:

• 40.155 entrées (40.500 en 2017)
• 157.592 venues externes (157.000 en 2017)
• 14.327 interventions au bloc central (14.200 en 2017) dont 6.084 en ambulatoire
• un taux de chirurgie ambulatoire de 49% (48% en 2017)
• 199.086 passages aux urgences (117.619 en 2017) dont 66.865 aux urgences adultes.

L'hôpital d'Avignon devrait accuser un déficit correspondant à 2% des produits du compte de résultat principal (275 millions d'euros). En 2017, l'établissement avait enregistré un déficit d'environ 1,5 M€ (0,5% des produits) sur un budget équivalent.

Cette situation financière conduira à la signature avec les tutelles "début 2019" d'un nouveau contrat de retour à l'équilibre (Cref), "sous la forme d'un avenant". "Nous retravaillons dans ce cadre notamment les effectifs, les maquettes organisationnelles des services [...] au regard de l'évolution de l'activité", a annoncé Jean-Noël Jacques.

Deux importantes opérations immobilières à l'étude (Copermo)

Le CH doit prochainement présenter un nouveau projet d'investissement devant le Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo). Ce projet comprendra deux opérations immobilières "prioritaires" pour l'avenir de l'établissement qui "doivent encore faire l'objet de négociations pour définir les priorités et les moyens qu'on peut mobiliser", a-t-il poursuivi.

La première opération est la restructuration-rénovation des tours d'hospitalisation, "construites il y a 40 ans et qui hébergent 500 lits", pour une mise aux normes sécuritaires et techniques. "Ce sera un chantier compliqué car il va falloir travailler en site occupé."

La deuxième opération est l'extension du bâtiment des urgences, ainsi qu'une partie des locaux de la réanimation et de la dialyse. "L'espace actuel, d'une surface de l'ordre de 1.000 m², ne permet plus de répondre aux besoins du service dans des conditions satisfaisantes avec près de 70.000 passages rien qu'aux urgences adultes", a-t-il ajouté.

Ces deux opérations doivent être inscrites dans le projet d'établissement 2019-2023, dont la consultation interne se poursuit (cf dépêche du 12/09/2018 à 16:40).

Parmi les investissements prévus en 2019, le CH va se doter d'une salle de mammographie et d'une salle d'échographie. Il doit également lancer des études en vue de la création d'un plateau centralisé pour les endoscopies digestives et bronchiques sans anesthésie générale, ainsi que des travaux d'extension des consultations de gynécologie-obstétrique.

Jean-Noël Jacques a indiqué que les opérations d'investissement du précédent projet d'établissement (2013-2017) ont été achevées en 2018, notamment le déménagement des consultations externes médico-chirurgicales de pédiatrie vers des locaux plus grands et l'acquisition d'un appareil d'IRM 3 Tesla (cf dépêche du 20/06/2018 à 10:28).

Par ailleurs, le dossier patient informatisé (DPI) est déployé à 85%. Il s'agit du logiciel TrakCare* développé par InterSystems.

Le budget recherche en augmentation

Concernant la recherche, le CH d'Avignon a totalisé 428 inclusions de patients en 2018, 66 essais cliniques en cours, ainsi que 35 essais en attente d'ouverture dans les services de dermatologie, neurologie et chirurgie. Il a reçu 662.000 € au titre des missions d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation (Merri, 225.000 € en 2016).

"Notre établissement a été en 2018 le premier CH promoteur de l'essai sur la biopsie liquide", il a également mené une étude sur l'anatomopathologie "dont l'objectif est de proposer une alternative au diagnostic précoce du cancer, avant d'être visible en mammographie par exemple", a expliqué Jean-Noël Jacques.

Concernant le groupement hospitalier de territoire (GHT) du Vaucluse, dont le CH d'Avignon est établissement support (cf dépêche du 14/02/2018 à 12:06), le directeur a expliqué que l'intégration du projet régional de santé (PRS) Paca 2018-2023 (cf dépêche du 04/10/2018 à 16:11) dans le projet médical partagé (PMP) est en cours.

Par ailleurs, le schéma directeur des systèmes d'information (SDSI) du GHT est "finalisé", "nous sommes en discussion avec l'ARS sur certains points". La fonction achats est en cours de "mutualisation", avec la création "d'un réseau de professionnels qui travaillent ensemble" sur le territoire du groupement, a poursuivi le directeur.

Le GHT du Vaucluse a en outre engagé la démarche de certification commune de ses 11 établissements à "l'horizon 2021", à travers la mise en place d'un compte qualité commun, d'un calendrier "unique et resserré" et d’un travail sur les patients traceurs, dans le cadre des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) (cf dépêche du 11/12/2018 à 10:44), a-t-il complété.

syl/nc/APMnews