Actualités de l'Urgence - APM

03/04 2018
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L'ARS BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ VEUT

(Revoici: bien lire dans le 14e paragraphe que la commune d'Autun n'est pas concernée par le rapprochement des lignes Smur de Lure et Luxeuil-les-Bains, et que ces deux dernières communes se situent bien en Haute-Saône)

DIJON, 3 avril 2018 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) Bourgogne-Franche-Comté aspire en premier lieu à mettre en place une meilleure coordination des moyens existants pour répondre aux besoins de la population de la région, en particulier sur les urgences, a souligné mardi le directeur adjoint de l'agence régionale de santé (ARS), Olivier Obrecht, lors d'un entretien accordé à APMnews.

Le PRS 2018-2022 est en consultation depuis février 2018 et sera définitivement arrêté en juin prochain. "C'est un document qui fixe des caps pour les 5 ans à venir [schéma régional de santé] et des perspectives sur 10 ans [cadre d'orientation stratégique], mais ce n’est en aucun cas ce qui va être réalisé en 2018", a tenu à clarifier Olivier Obrecht.

"Le PRS ce n'est pas de la magie, l'idée, c'est de se servir du PRS comme de la feuille de route grâce à laquelle on va définir les priorités, année par année, pour l’ensemble des structures de l'ARS et de la région. Ce n'est pas stricto sensu un plan d'action", a-t-il insisté.

À l'occasion d'une phase de consultation de trois mois, différents représentants territoriaux de Bourgogne-Franche-Comté sont appelés à se prononcer sur les cinq volets du PRS: le diagnostic régional, le cadre d'orientation stratégique (COS), le schéma régional de santé (SRS), le programme d'accès à la prévention et aux soins (Praps), le volet relatif à la coopération franco-suisse en matière de santé (cf dépêche du 23/02/2018 à 14:42).

"Il ne s'agit pas tant de mettre des moyens nouveaux ou supplémentaires, mais plus de mieux organiser l'existant", a synthétisé Olivier Obrecht.
Le PRS cible notamment cinq défis auxquels l'ARS devra faire face dans les 10 ans à venir: le vieillissement de la population de Bourgogne-Franche-Comté, l'augmentation des maladies chroniques, la santé mentale et la psychiatrie, une démographie déficitaire des professionnels de santé et l'impact des facteurs environnementaux à risques sur la santé.

"Tout le chapitre sur le volet démographie médicale, c'est de mettre en oeuvre tous les outils et les leviers qui nous sont donnés pour faire en sorte d'enrayer la baisse démographique qu'on constate dans la région, malgré les dispositions qui ont déjà été prises ces dernières années", a-t-il développé.

Animé par la volonté de mieux organiser et coordonner l'action de professionnels de santé, le PRS 2018-2022 veut favoriser de nouvelles formes d'exercice pour pallier le manque de médecins. "Développer la télémédecine dans les territoires les plus isolés permet d'avoir accès aux professionnels [médecins généralistes] [qu'ils soient] moins seuls et aux patients d'avoir accès à des spécialités rares", a indiqué Olivier Obrecht.

L'ARS va aussi soutenir les consultations avancées de médecins hospitaliers dans des maisons de santé, à l'image de ce qui existe aujourd'hui dans les établissements pénitentiaires.

S'adapter à la pénurie de médecins urgentistes

Le manque de médecins urgentistes représente la problématique la plus aiguë de la crise de démographie médicale en Bourgogne-Franche-Comté. "On a 333 [médecins urgentistes], alors qu'on devrait en avoir 472", a résumé le directeur adjoint de l'ARS. L'agence a donc ciblé trois "leviers" pour adapter les services d'urgences au contexte démographique régional.

En premier lieu, les services de régulation médicale du 15 vont être réorganisés en Bourgogne, la Franche-Comté ne possédant déjà qu'un seul centre de régulation pour trois départements.

La plateforme de régulation de Nevers va être réunie à celle de Dijon, et la fusion de la plateforme d'Auxerre est également à l'étude. Si le déménagement de la plateforme de Chalon-sur-Saône n'est pas à l'ordre du jour dans le PRS 2018-2022, il s'inscrit "dans la logique du cadre d'orientation stratégique 2018-2028", selon Olivier Obrecht.

Le second levier d'action de l'ARS repose sur le redéploiement des lignes de Service mobile d'urgence et de réanimation (Smur). "Les Smur, c'est la priorité des priorités, pour qu'en tout point du territoire, un médecin puisse être auprès de vous dans les 30 minutes après avoir appelé le 15", a appuyé le directeur adjoint de l'ARS.
C'est pourquoi, il a indiqué que seules les lignes de Smur "en surnombre" seraient redéployées. Le Smur du Creusot (Saône-et-Loire) est concerné par cette mesure et une mutualisation serait également envisagée entre les communes de Lure et Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).

Enfin, la troisième évolution souhaitée par l'ARS est l'évolution des accueils d'urgences. "C'est le sujet qui mobilise tout le débat", a regretté Olivier Obrecht. "C'est un problème particulièrement aigu pour les ressources humaines, on essaye donc de réfléchir à l'adéquation moyen et mission", a-t-il poursuivi.

Dans le PRS, l'agence a donc indiqué que les services d'urgences qui avaient enregistré moins 11.500 par an ne pourraient être prorogés dans des conditions identiques. C'est dans ce contexte que les urgences de nuit des centres hospitaliers de Clamecy (Nièvre), Gray (Haute-Saône) et Tonnerre (Yonne) pourraient être remplacées par des lignes de Smur.

Ces annonces avaient suscité une forte contestation à Clamecy et à Tonnerre, rappelle-t-on (cf dépêche du 26/02/2018 à 18:58). L'ARS a été accusée d'accroître la désertification médicale de territoires déjà précarisés et d'allonger les délais de prise en charge des habitants des communes concernées.

"Plus aucun citoyen ne devrait se présenter aux urgences avant d'avoir appelé le 15, parce que c'est ça la véritable perte de temps et donc perte de chance", a répondu Olivier Obrecht. "Il a un risque accru lorsqu'il y a une urgence grave que le plateau technique ne permet pas de prendre en charge sur place", a-t-il insisté.

Une plateforme téléphonique unique pour faire face au vieillissement de la population

L'agence a fait de l'accompagnement du vieillissement de la population de Bourgogne-Franche-Comté une de ses priorités dans le cadre du PRS.
L'ARS s'est donc donné pour objectif de "mettre en place un numéro unique pour l'ensemble des services médico-sociaux" au 1er janvier 2019.

"Notre souci, c'est d'organiser mieux la coordination entre professionnels en créant une plateforme territoriale d'appui, c'est-à-dire à terme la construction d'une hotline professionnels/usagers pour avoir une réponse en temps réel et ne plus galérer pour trouver une solution pour une aide ou des soins à domicile, pour la mise en oeuvre éventuellement d'une aide de vie ou d'une infirmière", a expliqué Olivier Obrecht.

Un dispositif de ce type existe dans le nord de la Saône-et-Loire et devrait être très prochainement étendu à tout le département. Une plateforme téléphonique similaire sera ensuite mise en place dans chaque département de Bourgogne.

La Franche-Comté s'appuiera sur "un opérateur historique" pour mettre en place un dispositif unique pour les trois départements franc-comtois. Le directeur adjoint de l'ARS a ajouté que son agence allait "mettre le paquet sur cette coordination" pour qu'elle soit opérationnelle dès 2019.

gl/sl/APMnews

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(Revoici: bien lire dans le 14e paragraphe que la commune d'Autun n'est pas concernée par le rapprochement des lignes Smur de Lure et Luxeuil-les-Bains, et que ces deux dernières communes se situent bien en Haute-Saône)

DIJON, 3 avril 2018 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) Bourgogne-Franche-Comté aspire en premier lieu à mettre en place une meilleure coordination des moyens existants pour répondre aux besoins de la population de la région, en particulier sur les urgences, a souligné mardi le directeur adjoint de l'agence régionale de santé (ARS), Olivier Obrecht, lors d'un entretien accordé à APMnews.

Le PRS 2018-2022 est en consultation depuis février 2018 et sera définitivement arrêté en juin prochain. "C'est un document qui fixe des caps pour les 5 ans à venir [schéma régional de santé] et des perspectives sur 10 ans [cadre d'orientation stratégique], mais ce n’est en aucun cas ce qui va être réalisé en 2018", a tenu à clarifier Olivier Obrecht.

"Le PRS ce n'est pas de la magie, l'idée, c'est de se servir du PRS comme de la feuille de route grâce à laquelle on va définir les priorités, année par année, pour l’ensemble des structures de l'ARS et de la région. Ce n'est pas stricto sensu un plan d'action", a-t-il insisté.

À l'occasion d'une phase de consultation de trois mois, différents représentants territoriaux de Bourgogne-Franche-Comté sont appelés à se prononcer sur les cinq volets du PRS: le diagnostic régional, le cadre d'orientation stratégique (COS), le schéma régional de santé (SRS), le programme d'accès à la prévention et aux soins (Praps), le volet relatif à la coopération franco-suisse en matière de santé (cf dépêche du 23/02/2018 à 14:42).

"Il ne s'agit pas tant de mettre des moyens nouveaux ou supplémentaires, mais plus de mieux organiser l'existant", a synthétisé Olivier Obrecht.
Le PRS cible notamment cinq défis auxquels l'ARS devra faire face dans les 10 ans à venir: le vieillissement de la population de Bourgogne-Franche-Comté, l'augmentation des maladies chroniques, la santé mentale et la psychiatrie, une démographie déficitaire des professionnels de santé et l'impact des facteurs environnementaux à risques sur la santé.

"Tout le chapitre sur le volet démographie médicale, c'est de mettre en oeuvre tous les outils et les leviers qui nous sont donnés pour faire en sorte d'enrayer la baisse démographique qu'on constate dans la région, malgré les dispositions qui ont déjà été prises ces dernières années", a-t-il développé.

Animé par la volonté de mieux organiser et coordonner l'action de professionnels de santé, le PRS 2018-2022 veut favoriser de nouvelles formes d'exercice pour pallier le manque de médecins. "Développer la télémédecine dans les territoires les plus isolés permet d'avoir accès aux professionnels [médecins généralistes] [qu'ils soient] moins seuls et aux patients d'avoir accès à des spécialités rares", a indiqué Olivier Obrecht.

L'ARS va aussi soutenir les consultations avancées de médecins hospitaliers dans des maisons de santé, à l'image de ce qui existe aujourd'hui dans les établissements pénitentiaires.

S'adapter à la pénurie de médecins urgentistes

Le manque de médecins urgentistes représente la problématique la plus aiguë de la crise de démographie médicale en Bourgogne-Franche-Comté. "On a 333 [médecins urgentistes], alors qu'on devrait en avoir 472", a résumé le directeur adjoint de l'ARS. L'agence a donc ciblé trois "leviers" pour adapter les services d'urgences au contexte démographique régional.

En premier lieu, les services de régulation médicale du 15 vont être réorganisés en Bourgogne, la Franche-Comté ne possédant déjà qu'un seul centre de régulation pour trois départements.

La plateforme de régulation de Nevers va être réunie à celle de Dijon, et la fusion de la plateforme d'Auxerre est également à l'étude. Si le déménagement de la plateforme de Chalon-sur-Saône n'est pas à l'ordre du jour dans le PRS 2018-2022, il s'inscrit "dans la logique du cadre d'orientation stratégique 2018-2028", selon Olivier Obrecht.

Le second levier d'action de l'ARS repose sur le redéploiement des lignes de Service mobile d'urgence et de réanimation (Smur). "Les Smur, c'est la priorité des priorités, pour qu'en tout point du territoire, un médecin puisse être auprès de vous dans les 30 minutes après avoir appelé le 15", a appuyé le directeur adjoint de l'ARS.
C'est pourquoi, il a indiqué que seules les lignes de Smur "en surnombre" seraient redéployées. Le Smur du Creusot (Saône-et-Loire) est concerné par cette mesure et une mutualisation serait également envisagée entre les communes de Lure et Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).

Enfin, la troisième évolution souhaitée par l'ARS est l'évolution des accueils d'urgences. "C'est le sujet qui mobilise tout le débat", a regretté Olivier Obrecht. "C'est un problème particulièrement aigu pour les ressources humaines, on essaye donc de réfléchir à l'adéquation moyen et mission", a-t-il poursuivi.

Dans le PRS, l'agence a donc indiqué que les services d'urgences qui avaient enregistré moins 11.500 par an ne pourraient être prorogés dans des conditions identiques. C'est dans ce contexte que les urgences de nuit des centres hospitaliers de Clamecy (Nièvre), Gray (Haute-Saône) et Tonnerre (Yonne) pourraient être remplacées par des lignes de Smur.

Ces annonces avaient suscité une forte contestation à Clamecy et à Tonnerre, rappelle-t-on (cf dépêche du 26/02/2018 à 18:58). L'ARS a été accusée d'accroître la désertification médicale de territoires déjà précarisés et d'allonger les délais de prise en charge des habitants des communes concernées.

"Plus aucun citoyen ne devrait se présenter aux urgences avant d'avoir appelé le 15, parce que c'est ça la véritable perte de temps et donc perte de chance", a répondu Olivier Obrecht. "Il a un risque accru lorsqu'il y a une urgence grave que le plateau technique ne permet pas de prendre en charge sur place", a-t-il insisté.

Une plateforme téléphonique unique pour faire face au vieillissement de la population

L'agence a fait de l'accompagnement du vieillissement de la population de Bourgogne-Franche-Comté une de ses priorités dans le cadre du PRS.
L'ARS s'est donc donné pour objectif de "mettre en place un numéro unique pour l'ensemble des services médico-sociaux" au 1er janvier 2019.

"Notre souci, c'est d'organiser mieux la coordination entre professionnels en créant une plateforme territoriale d'appui, c'est-à-dire à terme la construction d'une hotline professionnels/usagers pour avoir une réponse en temps réel et ne plus galérer pour trouver une solution pour une aide ou des soins à domicile, pour la mise en oeuvre éventuellement d'une aide de vie ou d'une infirmière", a expliqué Olivier Obrecht.

Un dispositif de ce type existe dans le nord de la Saône-et-Loire et devrait être très prochainement étendu à tout le département. Une plateforme téléphonique similaire sera ensuite mise en place dans chaque département de Bourgogne.

La Franche-Comté s'appuiera sur "un opérateur historique" pour mettre en place un dispositif unique pour les trois départements franc-comtois. Le directeur adjoint de l'ARS a ajouté que son agence allait "mettre le paquet sur cette coordination" pour qu'elle soit opérationnelle dès 2019.

gl/sl/APMnews

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