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30/04 2021
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L'EFFET FAVORABLE DU CLIMAT A PRIORI "INSUFFISANT" POUR ÉVITER UN REBOND ÉPIDÉMIQUE D'ICI L'ÉTÉ (INSTITUT PASTEUR)

PARIS, 30 avril 2021 (APMnews) - L'effet favorable du climat pour freiner la circulation virale semble "insuffisant" pour éviter un rebond épidémique d'ici l'été, notamment en raison de la plus grande transmissibilité du variant britannique, estime l'Institut Pasteur, sur la base de modélisations mises en ligne cette semaine sur son site.

Alessio Andronico et ses collègues de l'Institut Pasteur ont établi plusieurs scénarios décrivant l'évolution possible de l'épidémie de Covid-19 d'ici l'été en fonction de différentes hypothèses, notamment le rythme de l'allègement des mesures dites de freinage entre le samedi 15 mai et le jeudi 1er juillet, de la vaccination et de la transmissibilité du variant britannique, en prenant en compte l'impact du climat sur ce dernier paramètre.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté jeudi dans la presse quotidienne régionale un calendrier d'allègement des mesures restrictives s'échelonnant entre le lundi 3 mai et le mercredi 30 juin, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/04/2021 à 18:18).

Les chercheurs de l'Institut Pasteur sont partis de l'hypothèse d'une transmissibilité du variant britannique supérieure de 60% à celle de la souche virale historique. Ils ont également construit leur modèle sur la base d'une efficacité des vaccins de 90% pour prévenir le risque de formes graves et de 80% sur le risque d'infection. Ils ont également fait l'hypothèse que les personnes infectées étaient protégées contre une réinfection.

Leur modèle ne prend pas en compte la fin des restrictions de déplacement et la réouverture des collèges et lycées le 3 mai, ni l'émergence des variants sud-africain et brésilien qui pourrait altérer l'efficacité de la vaccination.

Les auteurs ont étudié l'impact de la levée des mesures de freinage selon deux grands modèles : si ces mesures ont un impact substantiel ou moins marqué sur les hospitalisations.

Selon la première hypothèse d'un impact substantiel des mesures actuellement en vigueur pour réduire les admissions à l'hôpital, quatre scénarios plus ou moins optimistes sont présentés.

Le plus optimiste est celui d'une transmissibilité du variant britannique supérieur de 40% au virus historique en raison d'un climat plus clément avec un rythme quotidien de vaccination à 500.000 doses par jour, contre 350.000 la semaine du 12 avril. Ce chiffre a été dépassé jeudi, mais le moindre nombre de doses administrées le dimanche font baisser la moyenne journalière lissée sur une semaine, note-t-on.

Admissions journalières à l'hôpital en fonction du ryhtme de levée des mesures de contrôle à compter du 15 mai, du nombre de doses de vaccin administrées par jour et de la transmissibilité du variant britannique
Admissions journalières à l'hôpital en fonction du ryhtme de levée des mesures de contrôle à compter du 15 mai, du nombre de doses de vaccin administrées par jour et de la transmissibilité du variant britannique

Les lignes de couleur montrent des scénarios où la levée des mesures de contrôle est plus ou plus moins importante entre le 15 mai et le 1er juillet. Dans tous les scénarios, à compter du 1er juillet, ces mesures appliquées sont similaires à celles en vigueur à l'été 2020 ce qui correspond aux annonces de jeudi par le chef de l'Etat.

Même dans ce scénario le plus optimiste, un rebond resterait possible mais son amplitude serait nettement moins importante que dans le scénario dit de référence (transmissibilité augmentée de 60% et rythme de vaccination à 350.000 doses/jour).

On constate que le rythme de la levée des mesures de freinage a un impact plus ou moins marqué en fonction de la transmissibilité du variant britannique et du rythme de la vaccination.

L'équipe a fait des projections dans un scénario alternatif où la diminution des hospitalisations avec les mesures de freinage actuellement en vigueur est moins marquée.

Dans ces cas, les projections, représentées par les traits en pointillé, sont "dégradées", notent les auteurs.

Comparaison des projections en fonction de l'impact plus ou moins marqué des mesures actuelles sur les admissions hospitalières -traits pleins réduction substantielle et pointillés diminution moins marquée
Comparaison des projections en fonction de l'impact plus ou moins marqué des mesures actuelles sur les admissions hospitalières -traits pleins réduction substantielle et pointillés diminution moins marquée

Les auteurs estiment "difficile de quantifier l'impact du climat sur la transmission". "Il est probable que les conditions de transmission en mai-juin soient à mi-chemin entre celles de l'hiver et celles de l'été", écrivent-ils.

Sur la base de ces projections, ils considèrent que l'effet du climat sur la transmission n'est a priori pas suffisant pour éviter un rebond épidémique et que l'accélération de la vaccination combinée au maintien de certaines mesures de contrôle est "essentielle" pour éviter un tel rebond.

vib/ab/APMnews

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L'EFFET FAVORABLE DU CLIMAT A PRIORI "INSUFFISANT" POUR ÉVITER UN REBOND ÉPIDÉMIQUE D'ICI L'ÉTÉ (INSTITUT PASTEUR)

PARIS, 30 avril 2021 (APMnews) - L'effet favorable du climat pour freiner la circulation virale semble "insuffisant" pour éviter un rebond épidémique d'ici l'été, notamment en raison de la plus grande transmissibilité du variant britannique, estime l'Institut Pasteur, sur la base de modélisations mises en ligne cette semaine sur son site.

Alessio Andronico et ses collègues de l'Institut Pasteur ont établi plusieurs scénarios décrivant l'évolution possible de l'épidémie de Covid-19 d'ici l'été en fonction de différentes hypothèses, notamment le rythme de l'allègement des mesures dites de freinage entre le samedi 15 mai et le jeudi 1er juillet, de la vaccination et de la transmissibilité du variant britannique, en prenant en compte l'impact du climat sur ce dernier paramètre.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté jeudi dans la presse quotidienne régionale un calendrier d'allègement des mesures restrictives s'échelonnant entre le lundi 3 mai et le mercredi 30 juin, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/04/2021 à 18:18).

Les chercheurs de l'Institut Pasteur sont partis de l'hypothèse d'une transmissibilité du variant britannique supérieure de 60% à celle de la souche virale historique. Ils ont également construit leur modèle sur la base d'une efficacité des vaccins de 90% pour prévenir le risque de formes graves et de 80% sur le risque d'infection. Ils ont également fait l'hypothèse que les personnes infectées étaient protégées contre une réinfection.

Leur modèle ne prend pas en compte la fin des restrictions de déplacement et la réouverture des collèges et lycées le 3 mai, ni l'émergence des variants sud-africain et brésilien qui pourrait altérer l'efficacité de la vaccination.

Les auteurs ont étudié l'impact de la levée des mesures de freinage selon deux grands modèles : si ces mesures ont un impact substantiel ou moins marqué sur les hospitalisations.

Selon la première hypothèse d'un impact substantiel des mesures actuellement en vigueur pour réduire les admissions à l'hôpital, quatre scénarios plus ou moins optimistes sont présentés.

Le plus optimiste est celui d'une transmissibilité du variant britannique supérieur de 40% au virus historique en raison d'un climat plus clément avec un rythme quotidien de vaccination à 500.000 doses par jour, contre 350.000 la semaine du 12 avril. Ce chiffre a été dépassé jeudi, mais le moindre nombre de doses administrées le dimanche font baisser la moyenne journalière lissée sur une semaine, note-t-on.

Admissions journalières à l'hôpital en fonction du ryhtme de levée des mesures de contrôle à compter du 15 mai, du nombre de doses de vaccin administrées par jour et de la transmissibilité du variant britannique
Admissions journalières à l'hôpital en fonction du ryhtme de levée des mesures de contrôle à compter du 15 mai, du nombre de doses de vaccin administrées par jour et de la transmissibilité du variant britannique

Les lignes de couleur montrent des scénarios où la levée des mesures de contrôle est plus ou plus moins importante entre le 15 mai et le 1er juillet. Dans tous les scénarios, à compter du 1er juillet, ces mesures appliquées sont similaires à celles en vigueur à l'été 2020 ce qui correspond aux annonces de jeudi par le chef de l'Etat.

Même dans ce scénario le plus optimiste, un rebond resterait possible mais son amplitude serait nettement moins importante que dans le scénario dit de référence (transmissibilité augmentée de 60% et rythme de vaccination à 350.000 doses/jour).

On constate que le rythme de la levée des mesures de freinage a un impact plus ou moins marqué en fonction de la transmissibilité du variant britannique et du rythme de la vaccination.

L'équipe a fait des projections dans un scénario alternatif où la diminution des hospitalisations avec les mesures de freinage actuellement en vigueur est moins marquée.

Dans ces cas, les projections, représentées par les traits en pointillé, sont "dégradées", notent les auteurs.

Comparaison des projections en fonction de l'impact plus ou moins marqué des mesures actuelles sur les admissions hospitalières -traits pleins réduction substantielle et pointillés diminution moins marquée
Comparaison des projections en fonction de l'impact plus ou moins marqué des mesures actuelles sur les admissions hospitalières -traits pleins réduction substantielle et pointillés diminution moins marquée

Les auteurs estiment "difficile de quantifier l'impact du climat sur la transmission". "Il est probable que les conditions de transmission en mai-juin soient à mi-chemin entre celles de l'hiver et celles de l'été", écrivent-ils.

Sur la base de ces projections, ils considèrent que l'effet du climat sur la transmission n'est a priori pas suffisant pour éviter un rebond épidémique et que l'accélération de la vaccination combinée au maintien de certaines mesures de contrôle est "essentielle" pour éviter un tel rebond.

vib/ab/APMnews

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