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18/05 2016
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LA COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS DE DÉFENSE DES HÔPITAUX ET MATERNITÉS DE PROXIMITÉ ÉCRIT AU DÉFENSEUR DES DROITS

PARIS, 17 mai 2016 (APM) - La coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité a annoncé, lors d'une conférence de presse mardi, préparer un courrier à l'adresse du défenseur des droits pour l'alerter sur l'accès aux soins rendu difficile par les fermetures de services.

Dans ce courrier, dont l'APM a pu lire une version provisoire, l'association demande à ce que les services fermés ou menacés dont elle expose les cas, "soient maintenus, au nom de l'égalité territoriale et pour éviter toute mise en danger de la vie des patients".

Elle demande ainsi au défenseur des droits "de [se] saisir et d'intercéder pour faire en sorte que soient maintenus les maternités de Pithiviers [Loiret], de Sarlat [Dordogne] et de Millau [Aveyron], les services d'accueil des urgences de Thouars et de Parthenay [Deux-Sèvres], le Smur et les urgences de Concarneau [Finistère], la chirurgie ambulatoire de Douardenez [Finistère], les urgences sur la Manche, et pour que soient rouverts les services de traumatologie et des urgences de Moûtiers [Savoie]".

Cartes isochrones à l'appui, la coordination nationale entend notamment démontrer que, selon les calculs effectués par les huit comités locaux en charge de ces dossiers, la promesse présidentielle d'accès pour tous à un service d'urgence en moins de 30 minutes, n'est pas respectée.

Lors de la conférence de presse, la coordination a cité en exemple le cas de l'hôpital de Moûtiers. Suite à la fermeture, en octobre 2015, des urgences de l'hôpital, et à la non-réouverture de la chirurgie pendant l'hiver, "le taux de couverture (population permanente et touristique) pour respecter l'objectif de transport sanitaire vers un service d'urgence hospitalière inférieur à 30 minutes est de 14,5% (dans des conditions de route sèche et de circulation fluide)", a ainsi indiqué Bernard Fraissard, vice-président du collectif "pour l'hôpital de Moûtiers."

En sus de ces huit cas précis, la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité souhaite, plus globalement, "attirer [l']attention [du défenseur des droits] sur la multiplication, dans les services publics de santé, sur tout le territoire national, de faits et de situations préjudiciables aux intérêts des usagers qu'[elle] représente", comme indiqué dans son courrier.

L'association estime que les fermetures de services qu'elle observe sur l'ensemble du territoire français font suite à "des processus de prise de décision opaques, assorties d'un recours à 'des audits de complaisance' [...] pour [les] justifier a posteriori", selon les mots de sa présidente, Hélène Derrien, par ailleurs membre du comité de défense de l'hôpital de Concarneau.

La coordination nationale s'inquiète aussi, dans son projet de courrier, des "conséquences prévisibles de ces fermetures [...] inéquitables et préjudiciables à la fois aux usagers et à l'établissement de santé concerné (éloignement voire disparition de l'offre publique de soins, accroissement des inégalités d'accès aux soins et de la désertification médicale dans des zones où elle est déjà très prégnante, augmentation des risques de séquelles et de morts évitables, mises en danger de la vie d'autrui, pertes d'activités et de recettes entraînant une fragilisation de l'hôpital)".

LES GHT VONT ACCENTUER LE PHENOMENE

En conférence de presse, Hélène Derrien a ainsi dénoncé "la tendance à la concentration, des activités de soins au profit des grosses métropoles, déshabillant des bassins entiers de population en terme d'accès aux soins."

Elle a précisé craindre, "qu'en la matière, les groupements hospitaliers de territoire (GHT) n'accentuent encore le phénomène".

"Au lieu d'avoir un maillage territorial gradué en termes d'accès aux soins, on va regrouper les patients dans ce que nous appelons, nous, des usines à bébés, des usines à soins... des établissements jusque-là spécialisés en soins de pointe, qui vont devoir prendre en charge le tout-venant", a-t-elle commenté.

"Les GHT ne font certes que poursuivre un processus déjà engagé de fermetures et/ou projets de fermeture de services et d'hôpitaux [...] mais je ne vois pas comment cela peut bien se passer", a ajouté la présidente de la coordination.

La coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité explique son courrier au défenseur des droits "par "le silence" que lui opposent "trop souvent" les différentes instances contactées.

"Partant de l'amer constat que, en quelque lieu que ce soit, toutes les démarches que nous pouvons entreprendre restent sans résultat, vous êtes notre ultime recours institutionnel face à l'autisme et au mépris affichés par les directions d'hôpitaux, les agences régionales de santé [ARS] et le ministère", écrit-elle dans son projet de courrier.

"Cette lettre partira en fin de semaine, au plus tard en tout de début de semaine prochaine", a précisé en conférence de presse la présidente de la coordination nationale.

Les 25èmes rencontres nationales de l'association, "qui regroupe une centaine de comités locaux de défense d'hôpitaux et/ou de maternités" selon les estimations d'Hélène Derrien, se tiendront à Moûtiers les vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 mai.

ed/vl/APM polsan

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LA COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS DE DÉFENSE DES HÔPITAUX ET MATERNITÉS DE PROXIMITÉ ÉCRIT AU DÉFENSEUR DES DROITS

PARIS, 17 mai 2016 (APM) - La coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité a annoncé, lors d'une conférence de presse mardi, préparer un courrier à l'adresse du défenseur des droits pour l'alerter sur l'accès aux soins rendu difficile par les fermetures de services.

Dans ce courrier, dont l'APM a pu lire une version provisoire, l'association demande à ce que les services fermés ou menacés dont elle expose les cas, "soient maintenus, au nom de l'égalité territoriale et pour éviter toute mise en danger de la vie des patients".

Elle demande ainsi au défenseur des droits "de [se] saisir et d'intercéder pour faire en sorte que soient maintenus les maternités de Pithiviers [Loiret], de Sarlat [Dordogne] et de Millau [Aveyron], les services d'accueil des urgences de Thouars et de Parthenay [Deux-Sèvres], le Smur et les urgences de Concarneau [Finistère], la chirurgie ambulatoire de Douardenez [Finistère], les urgences sur la Manche, et pour que soient rouverts les services de traumatologie et des urgences de Moûtiers [Savoie]".

Cartes isochrones à l'appui, la coordination nationale entend notamment démontrer que, selon les calculs effectués par les huit comités locaux en charge de ces dossiers, la promesse présidentielle d'accès pour tous à un service d'urgence en moins de 30 minutes, n'est pas respectée.

Lors de la conférence de presse, la coordination a cité en exemple le cas de l'hôpital de Moûtiers. Suite à la fermeture, en octobre 2015, des urgences de l'hôpital, et à la non-réouverture de la chirurgie pendant l'hiver, "le taux de couverture (population permanente et touristique) pour respecter l'objectif de transport sanitaire vers un service d'urgence hospitalière inférieur à 30 minutes est de 14,5% (dans des conditions de route sèche et de circulation fluide)", a ainsi indiqué Bernard Fraissard, vice-président du collectif "pour l'hôpital de Moûtiers."

En sus de ces huit cas précis, la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité souhaite, plus globalement, "attirer [l']attention [du défenseur des droits] sur la multiplication, dans les services publics de santé, sur tout le territoire national, de faits et de situations préjudiciables aux intérêts des usagers qu'[elle] représente", comme indiqué dans son courrier.

L'association estime que les fermetures de services qu'elle observe sur l'ensemble du territoire français font suite à "des processus de prise de décision opaques, assorties d'un recours à 'des audits de complaisance' [...] pour [les] justifier a posteriori", selon les mots de sa présidente, Hélène Derrien, par ailleurs membre du comité de défense de l'hôpital de Concarneau.

La coordination nationale s'inquiète aussi, dans son projet de courrier, des "conséquences prévisibles de ces fermetures [...] inéquitables et préjudiciables à la fois aux usagers et à l'établissement de santé concerné (éloignement voire disparition de l'offre publique de soins, accroissement des inégalités d'accès aux soins et de la désertification médicale dans des zones où elle est déjà très prégnante, augmentation des risques de séquelles et de morts évitables, mises en danger de la vie d'autrui, pertes d'activités et de recettes entraînant une fragilisation de l'hôpital)".

LES GHT VONT ACCENTUER LE PHENOMENE

En conférence de presse, Hélène Derrien a ainsi dénoncé "la tendance à la concentration, des activités de soins au profit des grosses métropoles, déshabillant des bassins entiers de population en terme d'accès aux soins."

Elle a précisé craindre, "qu'en la matière, les groupements hospitaliers de territoire (GHT) n'accentuent encore le phénomène".

"Au lieu d'avoir un maillage territorial gradué en termes d'accès aux soins, on va regrouper les patients dans ce que nous appelons, nous, des usines à bébés, des usines à soins... des établissements jusque-là spécialisés en soins de pointe, qui vont devoir prendre en charge le tout-venant", a-t-elle commenté.

"Les GHT ne font certes que poursuivre un processus déjà engagé de fermetures et/ou projets de fermeture de services et d'hôpitaux [...] mais je ne vois pas comment cela peut bien se passer", a ajouté la présidente de la coordination.

La coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité explique son courrier au défenseur des droits "par "le silence" que lui opposent "trop souvent" les différentes instances contactées.

"Partant de l'amer constat que, en quelque lieu que ce soit, toutes les démarches que nous pouvons entreprendre restent sans résultat, vous êtes notre ultime recours institutionnel face à l'autisme et au mépris affichés par les directions d'hôpitaux, les agences régionales de santé [ARS] et le ministère", écrit-elle dans son projet de courrier.

"Cette lettre partira en fin de semaine, au plus tard en tout de début de semaine prochaine", a précisé en conférence de presse la présidente de la coordination nationale.

Les 25èmes rencontres nationales de l'association, "qui regroupe une centaine de comités locaux de défense d'hôpitaux et/ou de maternités" selon les estimations d'Hélène Derrien, se tiendront à Moûtiers les vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 mai.

ed/vl/APM polsan

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