Actualités de l'Urgence - APM

19/10 2018
Retour

LA FUSION ENTRE LE CH DE MONTMORILLON ET LE CHU DE POITIERS PORTE SES FRUITS, SELON LA CRC NOUVELLE-AQUITAINE

POITIERS, MONTMORILLON (Vienne), 19 octobre 2018 (APMnews) - La chambre régionale des comptes (CRC) de Nouvelle-Aquitaine juge que la fusion entre le CHU de Poitiers et le centre hospitalier (CH) de Montmorillon a été bénéfique à ce dernier, en matière de mise aux normes et d'offre de soins notamment, dans un rapport publié le 9 octobre.

Après la mise en place d'une direction commune en 2012, le CH de Montmorillon et le CHU de Poitiers, distants de 50 km, ont fusionné le 1er janvier 2016, rappelle-t-on (cf dépêche du 06/11/2015 à 10:33).

Ce rapport a été rédigé suite à un contrôle de la CRC en 2017 sur "l'examen de la gestion de l’hôpital de Montmorillon en tant qu’entité autonome, identifiant les ingrédients de la fusion, puis les conditions de sa réalisation".

La chambre explique que la fusion a été encouragée par "un contexte de pénurie médicale" au sein du CH de Montmorillon et par "le maintien des activités de soins dans le respect des normes sécuritaires".

Selon elle, la fusion "revêt sans doute un caractère exemplaire car elle est issue d’une coopération ancienne, souhaitée par les acteurs locaux et accompagnée par la tutelle, permettant le maintien d'une offre de santé chirurgicale dans le bassin de santé".

La CRC constate que cette opération s'est traduite par "un dispositif d’harmonisation rapide des règles de gestion interne", "une relance rapide de l’activité médicale et la mise à niveau sécuritaire des installations techniques et informatiques".

L'opération a toutefois engendré 20 millions d'euros de dépenses, mais l'impact sur la structure budgétaire du CHU a été "modeste", assure la CRC. Selon elle, ce "coût" s’inscrit "dans une perspective de gains de performance issus des différentes mutualisations de services". Au moment de la fusion, le CH et le CHU étaient excédentaires, ce "qui a facilité" l'opération.

La CRC estime néanmoins que "des fonctions logistiques restent à organiser", notamment la fonction restauration.

La reconstruction et restructuration du court séjour pour début 2020

Pour Cécile Beneux, directrice référente du pôle Montmorillon, interrogée par APMnews jeudi, le rapport de la CRC "reflète bien l'engagement du CHU [environ 1.900 lits et places] sur le long terme" dans le cadre de la fusion.

La "démarche positive" de cette opération "continue à être tenue", notamment "par la présence de plus en plus importante de médecins du CHU qui viennent dans le cadre de temps partagés" sur le site de Montmorillon, et par "le projet architectural qui est en train de voir le jour", analyse-t-elle.

Une "vingtaine d'équivalents temps plein (ETP) médicaux travaillent sur le site aujourd'hui". La moitié des personnels médicaux concernés travaillent à temps plein sur le site de Montmorillon et l'autre moitié "en temps partagé entre Poitiers et Montmorillon". "Il y a une ossature de médecins connaissant bien les problématiques locales" qui bénéficient des compétences des médecins de Poitiers, en cardiologie, dermatologie, oncologie, notamment, assure la directrice référente.

Selon elle, "il n'y aurait plus de chirurgie ni d'urgences sur le site sans la fusion, car tous les urgentistes et quasiment tous les chirurgiens viennent de Poitiers".

Le CHU de Poitiers a par ailleurs mis sur la table 20 millions d'euros pour un projet architectural en deux phases de reconstruction de l'ensemble du court séjour et du plateau technique du site de Montmorillon, rappelle-t-elle (cf dépêche du 25/07/2017 à 13:14).

Le site comprendra, à l'issue des travaux, deux blocs opératoires, une offre en chirurgie ambulatoire, hôpital de jour et hospitalisation complète médico-chirurgicale, ainsi qu'une partie consacrée aux consultations sur un seul lieu. L'unité médicale comprendra 40 lits d'hospitalisation complète et 13 places en ambulatoire. C'est "un engagement pris lors de la fusion", fait valoir Cécile Beneux. Le gros oeuvre "sera engagé en fin d'année et durera cinq à six mois". L'ensemble devrait être prêt "pour début 2020".

La deuxième étape, qui devrait aboutir "fin 2020 ou début 2021", concerne la restructuration des urgences, dont "les locaux ne sont plus adaptés à l'activité" qui "a crû de 2% à 3% par an", avec actuellement "plus de 9.000 passages par an".

Cécile Beneux a par ailleurs indiqué que 1 million d'euros ont été investis pour la restructuration des cuisines du site et dans des travaux de mise aux normes de qualité et sécurité alimentaire, ainsi que dans l'achat de matériel, après avoir mené un audit en 2017. L'objectif de cette opération est que la cuisine centrale du CHU sur le site de Beaubâton, à Mignaloux-Beauvoir (Vienne) "assure la production de la cuisine". La confection et distribution du site seront gardées au sein de Montmorillon. La fin des travaux est prévue pour dans six mois.

Elle adhère à l'analyse de la CRC sur la progression de l'activité sur le site, évoquant une hausse de l'activité de 4,6% entre janvier et septembre par rapport à la même période en 2017, portée en grande partie par l'ophtalmologie et la gastro-entérologie.

Cécile Beneux annonce par ailleurs que les blocs opératoires du site seront informatisés courant octobre pour la gestion de l'activité et des plannings avec le logiciel Opéra*.

Interrogée sur un éventuel amortissement du coût de la fusion de 20 millions d'euros, la directrice référente indique qu'aucune étude médico-économlique n'a été faite sur ce sujet. Elle estime que "le rapport coût/bénéfice est vite vu" si l'on tient compte "du nombre d'avancées et de la hausse de l'activité", évoquant les bénéfices dans la prise en charge de la population ou encore des apports en matière de traçabilité.

jyp/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

19/10 2018
Retour

LA FUSION ENTRE LE CH DE MONTMORILLON ET LE CHU DE POITIERS PORTE SES FRUITS, SELON LA CRC NOUVELLE-AQUITAINE

POITIERS, MONTMORILLON (Vienne), 19 octobre 2018 (APMnews) - La chambre régionale des comptes (CRC) de Nouvelle-Aquitaine juge que la fusion entre le CHU de Poitiers et le centre hospitalier (CH) de Montmorillon a été bénéfique à ce dernier, en matière de mise aux normes et d'offre de soins notamment, dans un rapport publié le 9 octobre.

Après la mise en place d'une direction commune en 2012, le CH de Montmorillon et le CHU de Poitiers, distants de 50 km, ont fusionné le 1er janvier 2016, rappelle-t-on (cf dépêche du 06/11/2015 à 10:33).

Ce rapport a été rédigé suite à un contrôle de la CRC en 2017 sur "l'examen de la gestion de l’hôpital de Montmorillon en tant qu’entité autonome, identifiant les ingrédients de la fusion, puis les conditions de sa réalisation".

La chambre explique que la fusion a été encouragée par "un contexte de pénurie médicale" au sein du CH de Montmorillon et par "le maintien des activités de soins dans le respect des normes sécuritaires".

Selon elle, la fusion "revêt sans doute un caractère exemplaire car elle est issue d’une coopération ancienne, souhaitée par les acteurs locaux et accompagnée par la tutelle, permettant le maintien d'une offre de santé chirurgicale dans le bassin de santé".

La CRC constate que cette opération s'est traduite par "un dispositif d’harmonisation rapide des règles de gestion interne", "une relance rapide de l’activité médicale et la mise à niveau sécuritaire des installations techniques et informatiques".

L'opération a toutefois engendré 20 millions d'euros de dépenses, mais l'impact sur la structure budgétaire du CHU a été "modeste", assure la CRC. Selon elle, ce "coût" s’inscrit "dans une perspective de gains de performance issus des différentes mutualisations de services". Au moment de la fusion, le CH et le CHU étaient excédentaires, ce "qui a facilité" l'opération.

La CRC estime néanmoins que "des fonctions logistiques restent à organiser", notamment la fonction restauration.

La reconstruction et restructuration du court séjour pour début 2020

Pour Cécile Beneux, directrice référente du pôle Montmorillon, interrogée par APMnews jeudi, le rapport de la CRC "reflète bien l'engagement du CHU [environ 1.900 lits et places] sur le long terme" dans le cadre de la fusion.

La "démarche positive" de cette opération "continue à être tenue", notamment "par la présence de plus en plus importante de médecins du CHU qui viennent dans le cadre de temps partagés" sur le site de Montmorillon, et par "le projet architectural qui est en train de voir le jour", analyse-t-elle.

Une "vingtaine d'équivalents temps plein (ETP) médicaux travaillent sur le site aujourd'hui". La moitié des personnels médicaux concernés travaillent à temps plein sur le site de Montmorillon et l'autre moitié "en temps partagé entre Poitiers et Montmorillon". "Il y a une ossature de médecins connaissant bien les problématiques locales" qui bénéficient des compétences des médecins de Poitiers, en cardiologie, dermatologie, oncologie, notamment, assure la directrice référente.

Selon elle, "il n'y aurait plus de chirurgie ni d'urgences sur le site sans la fusion, car tous les urgentistes et quasiment tous les chirurgiens viennent de Poitiers".

Le CHU de Poitiers a par ailleurs mis sur la table 20 millions d'euros pour un projet architectural en deux phases de reconstruction de l'ensemble du court séjour et du plateau technique du site de Montmorillon, rappelle-t-elle (cf dépêche du 25/07/2017 à 13:14).

Le site comprendra, à l'issue des travaux, deux blocs opératoires, une offre en chirurgie ambulatoire, hôpital de jour et hospitalisation complète médico-chirurgicale, ainsi qu'une partie consacrée aux consultations sur un seul lieu. L'unité médicale comprendra 40 lits d'hospitalisation complète et 13 places en ambulatoire. C'est "un engagement pris lors de la fusion", fait valoir Cécile Beneux. Le gros oeuvre "sera engagé en fin d'année et durera cinq à six mois". L'ensemble devrait être prêt "pour début 2020".

La deuxième étape, qui devrait aboutir "fin 2020 ou début 2021", concerne la restructuration des urgences, dont "les locaux ne sont plus adaptés à l'activité" qui "a crû de 2% à 3% par an", avec actuellement "plus de 9.000 passages par an".

Cécile Beneux a par ailleurs indiqué que 1 million d'euros ont été investis pour la restructuration des cuisines du site et dans des travaux de mise aux normes de qualité et sécurité alimentaire, ainsi que dans l'achat de matériel, après avoir mené un audit en 2017. L'objectif de cette opération est que la cuisine centrale du CHU sur le site de Beaubâton, à Mignaloux-Beauvoir (Vienne) "assure la production de la cuisine". La confection et distribution du site seront gardées au sein de Montmorillon. La fin des travaux est prévue pour dans six mois.

Elle adhère à l'analyse de la CRC sur la progression de l'activité sur le site, évoquant une hausse de l'activité de 4,6% entre janvier et septembre par rapport à la même période en 2017, portée en grande partie par l'ophtalmologie et la gastro-entérologie.

Cécile Beneux annonce par ailleurs que les blocs opératoires du site seront informatisés courant octobre pour la gestion de l'activité et des plannings avec le logiciel Opéra*.

Interrogée sur un éventuel amortissement du coût de la fusion de 20 millions d'euros, la directrice référente indique qu'aucune étude médico-économlique n'a été faite sur ce sujet. Elle estime que "le rapport coût/bénéfice est vite vu" si l'on tient compte "du nombre d'avancées et de la hausse de l'activité", évoquant les bénéfices dans la prise en charge de la population ou encore des apports en matière de traçabilité.

jyp/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.