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16/02 2018
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LA GRÈVE SE POURSUIT AUX URGENCES DU CH DE CHERBOURG

CHERBOURG (Manche), 16 février 2018 (APMnews) - La grève débutée en décembre 2017 aux urgences du centre hospitalier public du Cotentin (CHPC) à Cherbourg se poursuit mais un renfort infirmier a été maintenu par la direction pour appuyer la mise en place d'un dispositif expérimental de transports infirmiers interhospitaliers (TIIH), a-t-on appris vendredi auprès de la Fédération autonome de la fonction publique hospitalière (FAFPH), qui a lancé le mouvement.

Depuis le 13 décembre 2017, un préavis de grève a été déposé par la FAFPH, deuxième syndicat représentatif dans l'établissement, pour protester contre les conditions d'accueil des patients et de travail. Soutenu par l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), le mouvement vise aussi à contester une réorganisation des effectifs liée à la mise en place des TIIH par la direction début janvier 2018 et qui revient à supprimer un poste infirmier aux urgences, selon les syndicats.

Ce mode d’organisation des transports sanitaires urgents (introduit dans la réglementation de la médecine d'urgence depuis 2006) prévoit de transférer d’un hôpital à un autre des patients dits stables pour des soins, actes ou diagnostics complémentaires. Ce transport secondaire (qui diffère des transports primaires effectués par les Smur) mobilise un infirmier des urgences mais pas de médecin.

"La grève continue toujours avec entre 80% et 100% de grévistes chez les infirmiers et 60% chez les aides-soignants. Six médecins grévistes assignés (sur une équipe de 14) soutiennent le mouvement", a indiqué vendredi à APMnews Eric Labourdette, secrétaire général national de la FAFPH.

Un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire s'est réuni le 7 février pour faire l’évaluation des premières semaines en période hivernale de fonctionnement des dispositifs TIIH et de délocalisation du Smur de Valognes (Manche) à Cherbourg, le week-end.

"Nous avons obtenu le maintien du renfort d'un infirmier et la formation des agents volontaires pour participer au dispositif TIIH. De plus, de nouveaux horaires sont à l'étude pour revenir sur 12 heures", a indiqué Eric Labourdette. Ces formations sont les bienvenues car le transport infirmier peut susciter des craintes. Caen est à 120 km de Cherbourg, Saint-Lô à 80 km, et dans certaines zones, on perd la connexion téléphonique, a-t-il noté.

La FAFPH doit être reçue à l'agence régionale de santé (ARS) Normandie fin février. Elle décidera de la suite à donner au mouvement en assemblée générale, ensuite. "Nous voudrions revoir les conditions du plan hivernal. Certes, on augmente le capacitaire, mais il faudrait aussi augmenter le personnel pour s'occuper des patients", a estimé Eric Labourdette.

Un dispositif utilisé de façon modérée à ce jour, selon la direction

Dans un communiqué diffusé jeudi, la direction du CH liste plusieurs constats dressés lors du CHSCT extraordinaire. Elle relève "une activité hivernale soutenue mais pas exceptionnelle (avec 124 passages par jour, le démarrage de l’activité 2018 est conforme aux moyennes annuelles) ayant entraîné quelques pics journaliers, notamment lors de la semaine de rentrée scolaire, mais contingentés dans la durée et avec moins de problèmes de disponibilité en lits que les hivers passés".

Elle évoque aussi une épidémie grippale qui a touché moins les personnes âgées que des populations plus jeunes (mais avec un niveau de gravité élevé), "mobilisant plus modérément nos capacités d’hospitalisation". Les déprogrammations nécessaires (qui sont une des solutions prévues dans le plan hôpital en tension) ont été effectuées en nombre limité, en concertation avec les équipes médicales concernées et en préservant les patients les plus fragiles.

Concernant le dispositif TIIH, nouvelle modalité de transport des patients expérimentée depuis début 2018 visant à optimiser les ressources médicales rares des urgentistes sur le territoire de la Manche, et notamment du Cotentin, mais qui mobilise un infirmier des urgences pour le réaliser quand il est déclenché, il est "pour l’instant utilisé de façon modérée": 10 sorties ont été effectuées pour 26 jours de fonctionnement, ce qui représente un taux d’engagement horaire de 20% (laissant ainsi 80% de disponibilité infirmier diplômé d'Etat -IDE- pour le service des urgences).

Les profils des patients et les modalités logistiques du transport font l’objet d’une évaluation à chaque sortie, souligne le directeur, Maxime Morin, dans le communiqué.

"La délocalisation du Smur de Valognes est encore toute récente, avec des sorties effectuées trop peu nombreuses pour qu’une évaluation puisse en être faite (5 sur janvier)', ajoute-t-il.

Il indique que les postes positionnés en renfort de journée (IDE et aide-soignant) ont également fait l’objet de rencontres avec les équipes concernées avec discussion sur les jours choisis pour ces renforts et leurs horaires. L'horaire du poste d'aide-soignant a été modifié pour mieux répondre au besoin des équipes et des patients.

Les équipes paramédicales travaillent sur de nouveaux cycles de planning car de nombreux agents ont été rencontrés par le service de santé au travail. La demande des équipes est de revoir dans leurs cycles la durée de l’alternance jour/nuit et de limiter à deux nuits de 12 heures consécutives afin d’en limiter la pénibilité. Les discussions sont en cours sur ce sujet afin de trouver un compromis tenant compte des conditions de travail des agents et des souhaits exprimés.

"L’évaluation de ces deux dispositifs va donc se poursuivre, l’objectif étant de disposer de données permettant d’en faire une analyse plus exhaustive. Une nouvelle journée de formation pilotée par le Samu 50 a eu lieu sur site le 13 février, permettant un débriefing des équipes médicales et paramédicales. Le test TIIH est prévu pour un an et devra faire l’objet de deux évaluations auprès de l’ARS (à six mois et un an). Les Smur (de toute la région) sont par ailleurs inclus dans les réflexions en cours du projet régional de santé (PRS)", ajoute le directeur.

"En parallèle, les perspectives de recrutement médical pour 2018 sont plutôt stimulantes avec 3 assistants (et peut-être 4) issus de la formation caennaise, ayant fait un ou plusieurs stages d’internes au CHPC, et motivés pour rejoindre l’équipe des urgences, confirmant ainsi son net regain d’attractivité", se félicite le directeur.

Le CHSCT a aussi été l'occasion de présenter la 3e convention pour le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). Celle-ci prévoit la poursuite d’un accompagnement de haut niveau, avec un engagement de financement de 454.000 € sur trois ans, alors même que les recettes du fonds diminuent au fur et à mesure que s’accroît un meilleur respect par l’ensemble de la fonction publique du taux d’emploi minimal de 6% des effectifs de personnels en situation de handicap.

sl/gb/APMnews

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Depuis le 13 décembre 2017, un préavis de grève a été déposé par la FAFPH, deuxième syndicat représentatif dans l'établissement, pour protester contre les conditions d'accueil des patients et de travail. Soutenu par l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), le mouvement vise aussi à contester une réorganisation des effectifs liée à la mise en place des TIIH par la direction début janvier 2018 et qui revient à supprimer un poste infirmier aux urgences, selon les syndicats.

Ce mode d’organisation des transports sanitaires urgents (introduit dans la réglementation de la médecine d'urgence depuis 2006) prévoit de transférer d’un hôpital à un autre des patients dits stables pour des soins, actes ou diagnostics complémentaires. Ce transport secondaire (qui diffère des transports primaires effectués par les Smur) mobilise un infirmier des urgences mais pas de médecin.

"La grève continue toujours avec entre 80% et 100% de grévistes chez les infirmiers et 60% chez les aides-soignants. Six médecins grévistes assignés (sur une équipe de 14) soutiennent le mouvement", a indiqué vendredi à APMnews Eric Labourdette, secrétaire général national de la FAFPH.

Un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire s'est réuni le 7 février pour faire l’évaluation des premières semaines en période hivernale de fonctionnement des dispositifs TIIH et de délocalisation du Smur de Valognes (Manche) à Cherbourg, le week-end.

"Nous avons obtenu le maintien du renfort d'un infirmier et la formation des agents volontaires pour participer au dispositif TIIH. De plus, de nouveaux horaires sont à l'étude pour revenir sur 12 heures", a indiqué Eric Labourdette. Ces formations sont les bienvenues car le transport infirmier peut susciter des craintes. Caen est à 120 km de Cherbourg, Saint-Lô à 80 km, et dans certaines zones, on perd la connexion téléphonique, a-t-il noté.

La FAFPH doit être reçue à l'agence régionale de santé (ARS) Normandie fin février. Elle décidera de la suite à donner au mouvement en assemblée générale, ensuite. "Nous voudrions revoir les conditions du plan hivernal. Certes, on augmente le capacitaire, mais il faudrait aussi augmenter le personnel pour s'occuper des patients", a estimé Eric Labourdette.

Un dispositif utilisé de façon modérée à ce jour, selon la direction

Dans un communiqué diffusé jeudi, la direction du CH liste plusieurs constats dressés lors du CHSCT extraordinaire. Elle relève "une activité hivernale soutenue mais pas exceptionnelle (avec 124 passages par jour, le démarrage de l’activité 2018 est conforme aux moyennes annuelles) ayant entraîné quelques pics journaliers, notamment lors de la semaine de rentrée scolaire, mais contingentés dans la durée et avec moins de problèmes de disponibilité en lits que les hivers passés".

Elle évoque aussi une épidémie grippale qui a touché moins les personnes âgées que des populations plus jeunes (mais avec un niveau de gravité élevé), "mobilisant plus modérément nos capacités d’hospitalisation". Les déprogrammations nécessaires (qui sont une des solutions prévues dans le plan hôpital en tension) ont été effectuées en nombre limité, en concertation avec les équipes médicales concernées et en préservant les patients les plus fragiles.

Concernant le dispositif TIIH, nouvelle modalité de transport des patients expérimentée depuis début 2018 visant à optimiser les ressources médicales rares des urgentistes sur le territoire de la Manche, et notamment du Cotentin, mais qui mobilise un infirmier des urgences pour le réaliser quand il est déclenché, il est "pour l’instant utilisé de façon modérée": 10 sorties ont été effectuées pour 26 jours de fonctionnement, ce qui représente un taux d’engagement horaire de 20% (laissant ainsi 80% de disponibilité infirmier diplômé d'Etat -IDE- pour le service des urgences).

Les profils des patients et les modalités logistiques du transport font l’objet d’une évaluation à chaque sortie, souligne le directeur, Maxime Morin, dans le communiqué.

"La délocalisation du Smur de Valognes est encore toute récente, avec des sorties effectuées trop peu nombreuses pour qu’une évaluation puisse en être faite (5 sur janvier)', ajoute-t-il.

Il indique que les postes positionnés en renfort de journée (IDE et aide-soignant) ont également fait l’objet de rencontres avec les équipes concernées avec discussion sur les jours choisis pour ces renforts et leurs horaires. L'horaire du poste d'aide-soignant a été modifié pour mieux répondre au besoin des équipes et des patients.

Les équipes paramédicales travaillent sur de nouveaux cycles de planning car de nombreux agents ont été rencontrés par le service de santé au travail. La demande des équipes est de revoir dans leurs cycles la durée de l’alternance jour/nuit et de limiter à deux nuits de 12 heures consécutives afin d’en limiter la pénibilité. Les discussions sont en cours sur ce sujet afin de trouver un compromis tenant compte des conditions de travail des agents et des souhaits exprimés.

"L’évaluation de ces deux dispositifs va donc se poursuivre, l’objectif étant de disposer de données permettant d’en faire une analyse plus exhaustive. Une nouvelle journée de formation pilotée par le Samu 50 a eu lieu sur site le 13 février, permettant un débriefing des équipes médicales et paramédicales. Le test TIIH est prévu pour un an et devra faire l’objet de deux évaluations auprès de l’ARS (à six mois et un an). Les Smur (de toute la région) sont par ailleurs inclus dans les réflexions en cours du projet régional de santé (PRS)", ajoute le directeur.

"En parallèle, les perspectives de recrutement médical pour 2018 sont plutôt stimulantes avec 3 assistants (et peut-être 4) issus de la formation caennaise, ayant fait un ou plusieurs stages d’internes au CHPC, et motivés pour rejoindre l’équipe des urgences, confirmant ainsi son net regain d’attractivité", se félicite le directeur.

Le CHSCT a aussi été l'occasion de présenter la 3e convention pour le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). Celle-ci prévoit la poursuite d’un accompagnement de haut niveau, avec un engagement de financement de 454.000 € sur trois ans, alors même que les recettes du fonds diminuent au fur et à mesure que s’accroît un meilleur respect par l’ensemble de la fonction publique du taux d’emploi minimal de 6% des effectifs de personnels en situation de handicap.

sl/gb/APMnews

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