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30/10 2020
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LA HAS PROPOSE UN GUIDE MÉTHODOLOGIQUE POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ ET LA SÉCURITÉ DES SOINS AU SEIN DES SAMU

PARIS, 30 octobre 2020 (APMnews) - La Haute autorité de santé (HAS) a publié un guide pour accompagner les responsables de Samu et les directions d'établissements dans leur démarche d'amélioration de la qualité et la sécurité des soins en lien avec la future "certification des établissements pour la qualité des soins", a-t-on appris mardi auprès de l'équipe projet en charge de l'élaboration de ce guide.

La démarche de HAS s'inscrit dans le cadre la politique d'amélioration de la qualité des soins initiée en juillet 2018 par l’ex-ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn, à la suite de l'affaire du Samu du Bas-Rhin (cf dépêche du 09/05/2018 à 18:16).

Ce guide paru fin octobre a été élaboré par un groupe de travail pluriprofessionnel, associant des médecins régulateurs hospitaliers et libéraux, des assistants de régulation médicale (ARM), des responsables médicaux de Samu, un directeur qualité d'établissement, un directeur d'établissement et deux représentants des usagers.

"On cherche à offrir aux Samu les outils pour améliorer la qualité et la sécurité des soins et pour réduire les risques de survenue d’évènements indésirables", a synthétisé la HAS, contactée mardi par APMnews, en expliquant que ce guide s'adressait aussi bien aux professionnels du Samu, que ce soit l’encadrement, les médecines régulateurs, les assistants de régulation médicale, qu'aux établissements de santé (directions, directions qualité, représentants des usagers).

La HAS a souligné la nécessité d'accompagner les Samu dans "leur démarche qualité, compte tenu de leur activité complexe, qui est à la fois de l’urgence, de la télémédecine", mais aussi une activité "à risques, avec une forte variation de flux d’activité".

Ce guide de 118 pages se compose notamment de sept fiches pratiques qui approfondissent les processus opérationnels concernant le "traitement des appels avant le décroché", la "gestion du flux d’appel", la "réception des appels, décision initiale et orientation du patient", "[l']engagement de moyens, d’acheminement, de prise en charge et bilan des effecteurs", la "prise en compte du bilan des effecteurs et d’orientation du patient", le "transport et suivi de l’admission", et le "suivi des patients après conseil médical".

Un outil d'auto-évaluation pour les Samu

La HAS a également inséré un "outil d’auto-évaluation, qui reprend les points-clés de chaque section" et un "outil qui fournit une grille d’analyse de l’enregistrement des appels".

La Haute autorité a souligné que la démarche d'auto-évaluation pouvait constituer "une bonne approche pour confronter sa pratique et son organisation au guide que propose la HAS", pour les responsables de Samu comme pour les directions d'établissement.

Si elle rappelle qu'un "fonctionnement qualité nécessite les ressources adaptées", la HAS a rappelé qu'il ne lui appartenait pas "de quantifier ces moyens".

"L’utilisation du guide doit permettre aussi de contribuer à l’harmonisation des pratiques entre les Samu", a-t-elle fait remarquer, en ajoutant qu'elle ne souhaitait pas pour autant rentrer dans "une démarche de standardisation", notamment au sujet des indicateurs qualité: "Notre approche, c’est de considérer que dans le cadre d’une démarche qualité, le Samu va choisir des indicateurs qui correspondent à sa démarche".

"On fait référence à certains indicateurs classiques déjà utilisés dans le Samu", a ajouté la HAS, en citant "le nombre d'appels répondus en moins de 60 secondes", "le taux d’accueil", ou encore "le taux de charge".

La prochaine mouture de la "certification des établissements pour la qualité des soins", qui doit être dévoilée en novembre (cf dépêche du 13/10/2020 à 12:32), intégrera désormais les Samu-Centres 15, en prenant notamment en compte trois critères:

  • chaque appelant au Samu pour un problème de santé bénéficie d’une régulation médicale
  • la pertinence de l’orientation du patient par le Samu est argumentée avec l’équipe d’aval
  • le dossier médical préhospitalier des Smur comporte tous les éléments nécessaires à la poursuite de la prise en charge du patient.

"Toute régulation est validée par le médecin, mais le médecin ne prend pas nécessairement tous les appels en ligne", a précisé la HAS.

Une approche plus active pour l'analyse des évènements indésirables

"Dans la partie évaluation du guide, on donne pas mal d’éléments sur la gestion du risque et des évènements indésirables", a souligné l'équipe projet, alors que la HAS avait pointé un manque de prise en compte et une sous-déclaration des évènements indésirables graves associés à des soins (EIGS) au sein des Samu (cf dépêche du 24/07/2018 à 15:16, dépêche du 26/11/2018 à 16:49 et dépêche du 13/09/2019 à 17:36).

"On propose aux Samu d’utiliser une méthode plus active que la méthode des EIGS, c’est la méthode des 'triggers'", a expliqué la Haute autorité.

"On repère un certain nombre d’évènements et quand on rencontre ces évènements, selon la sensibilité du 'trigger', on a une probabilité plus ou moins forte de rencontrer un évènement indésirable", a-t-elle développé, "ça permet de passer d’une approche dépendante des déclarants à une approche qui est proactive où, quand on a certains éléments, on va analyser".

La HAS a également indiqué qu'une "évolution ou une actualisation du guide" serait possible "au moment de la généralisation du SAS [service d'accès aux soins]", dont les sites pilotes expérimentateurs doivent être dévoilés prochainement (cf dépêche du 20/08/2020 à 10:23).

"On tenait à formaliser la politique qualité au Samu et cela va nous permettre de construire une politique qualité comme tout service hospitalier", a salué le Dr François Braun, le président de Samu-Urgences de France (SUdF), contacté lundi par APMnews, pour qui "passer par la HAS était une évidence".

Le président du SUdF s'est également félicité de l'intégration de "quelques questions concernant le Samu" dans le cadre de la prochaine certification pour conforter le fait que "le Samu était bien un service hospitalier au même titre qu'un autre".

Samu: améliorer la qualité des soins, guide méthodologique de la HAS

gl/ab/APMnews

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PARIS, 30 octobre 2020 (APMnews) - La Haute autorité de santé (HAS) a publié un guide pour accompagner les responsables de Samu et les directions d'établissements dans leur démarche d'amélioration de la qualité et la sécurité des soins en lien avec la future "certification des établissements pour la qualité des soins", a-t-on appris mardi auprès de l'équipe projet en charge de l'élaboration de ce guide.

La démarche de HAS s'inscrit dans le cadre la politique d'amélioration de la qualité des soins initiée en juillet 2018 par l’ex-ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn, à la suite de l'affaire du Samu du Bas-Rhin (cf dépêche du 09/05/2018 à 18:16).

Ce guide paru fin octobre a été élaboré par un groupe de travail pluriprofessionnel, associant des médecins régulateurs hospitaliers et libéraux, des assistants de régulation médicale (ARM), des responsables médicaux de Samu, un directeur qualité d'établissement, un directeur d'établissement et deux représentants des usagers.

"On cherche à offrir aux Samu les outils pour améliorer la qualité et la sécurité des soins et pour réduire les risques de survenue d’évènements indésirables", a synthétisé la HAS, contactée mardi par APMnews, en expliquant que ce guide s'adressait aussi bien aux professionnels du Samu, que ce soit l’encadrement, les médecines régulateurs, les assistants de régulation médicale, qu'aux établissements de santé (directions, directions qualité, représentants des usagers).

La HAS a souligné la nécessité d'accompagner les Samu dans "leur démarche qualité, compte tenu de leur activité complexe, qui est à la fois de l’urgence, de la télémédecine", mais aussi une activité "à risques, avec une forte variation de flux d’activité".

Ce guide de 118 pages se compose notamment de sept fiches pratiques qui approfondissent les processus opérationnels concernant le "traitement des appels avant le décroché", la "gestion du flux d’appel", la "réception des appels, décision initiale et orientation du patient", "[l']engagement de moyens, d’acheminement, de prise en charge et bilan des effecteurs", la "prise en compte du bilan des effecteurs et d’orientation du patient", le "transport et suivi de l’admission", et le "suivi des patients après conseil médical".

Un outil d'auto-évaluation pour les Samu

La HAS a également inséré un "outil d’auto-évaluation, qui reprend les points-clés de chaque section" et un "outil qui fournit une grille d’analyse de l’enregistrement des appels".

La Haute autorité a souligné que la démarche d'auto-évaluation pouvait constituer "une bonne approche pour confronter sa pratique et son organisation au guide que propose la HAS", pour les responsables de Samu comme pour les directions d'établissement.

Si elle rappelle qu'un "fonctionnement qualité nécessite les ressources adaptées", la HAS a rappelé qu'il ne lui appartenait pas "de quantifier ces moyens".

"L’utilisation du guide doit permettre aussi de contribuer à l’harmonisation des pratiques entre les Samu", a-t-elle fait remarquer, en ajoutant qu'elle ne souhaitait pas pour autant rentrer dans "une démarche de standardisation", notamment au sujet des indicateurs qualité: "Notre approche, c’est de considérer que dans le cadre d’une démarche qualité, le Samu va choisir des indicateurs qui correspondent à sa démarche".

"On fait référence à certains indicateurs classiques déjà utilisés dans le Samu", a ajouté la HAS, en citant "le nombre d'appels répondus en moins de 60 secondes", "le taux d’accueil", ou encore "le taux de charge".

La prochaine mouture de la "certification des établissements pour la qualité des soins", qui doit être dévoilée en novembre (cf dépêche du 13/10/2020 à 12:32), intégrera désormais les Samu-Centres 15, en prenant notamment en compte trois critères:

  • chaque appelant au Samu pour un problème de santé bénéficie d’une régulation médicale
  • la pertinence de l’orientation du patient par le Samu est argumentée avec l’équipe d’aval
  • le dossier médical préhospitalier des Smur comporte tous les éléments nécessaires à la poursuite de la prise en charge du patient.

"Toute régulation est validée par le médecin, mais le médecin ne prend pas nécessairement tous les appels en ligne", a précisé la HAS.

Une approche plus active pour l'analyse des évènements indésirables

"Dans la partie évaluation du guide, on donne pas mal d’éléments sur la gestion du risque et des évènements indésirables", a souligné l'équipe projet, alors que la HAS avait pointé un manque de prise en compte et une sous-déclaration des évènements indésirables graves associés à des soins (EIGS) au sein des Samu (cf dépêche du 24/07/2018 à 15:16, dépêche du 26/11/2018 à 16:49 et dépêche du 13/09/2019 à 17:36).

"On propose aux Samu d’utiliser une méthode plus active que la méthode des EIGS, c’est la méthode des 'triggers'", a expliqué la Haute autorité.

"On repère un certain nombre d’évènements et quand on rencontre ces évènements, selon la sensibilité du 'trigger', on a une probabilité plus ou moins forte de rencontrer un évènement indésirable", a-t-elle développé, "ça permet de passer d’une approche dépendante des déclarants à une approche qui est proactive où, quand on a certains éléments, on va analyser".

La HAS a également indiqué qu'une "évolution ou une actualisation du guide" serait possible "au moment de la généralisation du SAS [service d'accès aux soins]", dont les sites pilotes expérimentateurs doivent être dévoilés prochainement (cf dépêche du 20/08/2020 à 10:23).

"On tenait à formaliser la politique qualité au Samu et cela va nous permettre de construire une politique qualité comme tout service hospitalier", a salué le Dr François Braun, le président de Samu-Urgences de France (SUdF), contacté lundi par APMnews, pour qui "passer par la HAS était une évidence".

Le président du SUdF s'est également félicité de l'intégration de "quelques questions concernant le Samu" dans le cadre de la prochaine certification pour conforter le fait que "le Samu était bien un service hospitalier au même titre qu'un autre".

Samu: améliorer la qualité des soins, guide méthodologique de la HAS

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