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23/08 2023
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LA MALADIE DE PARKINSON POURRAIT ÊTRE DÉTECTABLE PLUSIEURS ANNÉES AVANT LE DIAGNOSTIC CLINIQUE, AVEC L'EXAMEN DES YEUX PAR OCT

WASHINGTON, 23 août 2023 (APMnews) - L'examen des yeux par tomographie en cohérence optique (OCT), avec une analyse assistée par intelligence artificielle (IA), permettrait de détecter le développement d'une maladie de Parkinson plusieurs années avant qu'elle soit diagnostiquée en clinique, suggère une étude publiée par Neurology.

Tout en affirmant prudemment qu'à ce stade, "nous ne sommes pas encore prêts à prédire si un individu développera une maladie de Parkinson", Siegried Wagner du Moorfields Eye Hospital à Londres, premier auteur de l'étude, espère dans un communiqué "que cette méthode pourra bientôt devenir un outil de prédépistage chez les personnes à risque de cette maladie".

Il a déjà été montré que l'examen de la rétine détecte des caractéristiques permettant de dire que les personnes sont à risque d'hypertension, diabète et accident vasculaire cérébral. Plus récemment, avec l'OCT, des signes de maladie d'Alzheimer, sclérose en plaques (SEP) ou schizophrénie ont pu être mis en évidence et un nouveau champ de recherche se développe, que les spécialistes appellent "oculomique". L'étude publiée dans Neurology élargit ce champ à la maladie de Parkinson.

Sur la base d'études post-mortem montrant des signes de dégénérescence et d'autres anomalies dans la rétine de personnes qui avaient eu la maladie de Parkinson, des études ont évalué l'intérêt de l'OCT chez des malades, mais jusqu'à présent elles avaient inclus chacune des nombres limités de patients et les résultats n'étaient pas tous cohérents, rappellent les chercheurs.

Pour clarifier cette question, ils ont conduit une étude de grande taille qui a analysé deux cohortes: AlzEye, cohorte rétrospective de 106.470 personnes de 40 ans et plus, dont 700 avec une maladie de Parkinson, pour lesquelles on disposait de données d'OCT; la UK Biobank, grande cohorte prospective de 50.405 personnes de 40-69 ans, dont 53 ont développé la maladie durant le suivi. Les examens d'OCT étaient analysés à l'aide d'une IA.

La première cohorte a permis de voir que les personnes ayant une maladie de Parkinson présentaient dans la rétine une épaisseur moindre de cellules ganglionnaires de la couche plexiforme interne (GCIPL) et de la couche nucléaire interne (INL), cette dernière étant un "hub d'activité dopaminergique dans la rétine neurosensorielle", notent les auteurs.

Dans la deuxième cohorte, les auteurs indiquent qu'"une épaisseur diminuée de l'épaisseur de la GCIPL et de l'INL était associée à la maladie de Parkinson incidente".

Ils calculent (en prenant la question dans le sens inverse: celui d'un moindre risque en cas d'épaisseur élevée) que chaque élévation d'une déviation standard de l'épaisseur de la GCIPL diminuait de 38% le risque de développer cette maladie et chaque élévation d'une déviation standard de l'épaisseur de l'INL diminuait le risque de 34%.

Le risque de développer la maladie de Parkinson a pu être détecté jusqu'à sept ans avant le diagnostic clinique de la maladie.

(Neurology, publication en ligne du 21 août)

fb/ab/APMnews

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LA MALADIE DE PARKINSON POURRAIT ÊTRE DÉTECTABLE PLUSIEURS ANNÉES AVANT LE DIAGNOSTIC CLINIQUE, AVEC L'EXAMEN DES YEUX PAR OCT

WASHINGTON, 23 août 2023 (APMnews) - L'examen des yeux par tomographie en cohérence optique (OCT), avec une analyse assistée par intelligence artificielle (IA), permettrait de détecter le développement d'une maladie de Parkinson plusieurs années avant qu'elle soit diagnostiquée en clinique, suggère une étude publiée par Neurology.

Tout en affirmant prudemment qu'à ce stade, "nous ne sommes pas encore prêts à prédire si un individu développera une maladie de Parkinson", Siegried Wagner du Moorfields Eye Hospital à Londres, premier auteur de l'étude, espère dans un communiqué "que cette méthode pourra bientôt devenir un outil de prédépistage chez les personnes à risque de cette maladie".

Il a déjà été montré que l'examen de la rétine détecte des caractéristiques permettant de dire que les personnes sont à risque d'hypertension, diabète et accident vasculaire cérébral. Plus récemment, avec l'OCT, des signes de maladie d'Alzheimer, sclérose en plaques (SEP) ou schizophrénie ont pu être mis en évidence et un nouveau champ de recherche se développe, que les spécialistes appellent "oculomique". L'étude publiée dans Neurology élargit ce champ à la maladie de Parkinson.

Sur la base d'études post-mortem montrant des signes de dégénérescence et d'autres anomalies dans la rétine de personnes qui avaient eu la maladie de Parkinson, des études ont évalué l'intérêt de l'OCT chez des malades, mais jusqu'à présent elles avaient inclus chacune des nombres limités de patients et les résultats n'étaient pas tous cohérents, rappellent les chercheurs.

Pour clarifier cette question, ils ont conduit une étude de grande taille qui a analysé deux cohortes: AlzEye, cohorte rétrospective de 106.470 personnes de 40 ans et plus, dont 700 avec une maladie de Parkinson, pour lesquelles on disposait de données d'OCT; la UK Biobank, grande cohorte prospective de 50.405 personnes de 40-69 ans, dont 53 ont développé la maladie durant le suivi. Les examens d'OCT étaient analysés à l'aide d'une IA.

La première cohorte a permis de voir que les personnes ayant une maladie de Parkinson présentaient dans la rétine une épaisseur moindre de cellules ganglionnaires de la couche plexiforme interne (GCIPL) et de la couche nucléaire interne (INL), cette dernière étant un "hub d'activité dopaminergique dans la rétine neurosensorielle", notent les auteurs.

Dans la deuxième cohorte, les auteurs indiquent qu'"une épaisseur diminuée de l'épaisseur de la GCIPL et de l'INL était associée à la maladie de Parkinson incidente".

Ils calculent (en prenant la question dans le sens inverse: celui d'un moindre risque en cas d'épaisseur élevée) que chaque élévation d'une déviation standard de l'épaisseur de la GCIPL diminuait de 38% le risque de développer cette maladie et chaque élévation d'une déviation standard de l'épaisseur de l'INL diminuait le risque de 34%.

Le risque de développer la maladie de Parkinson a pu être détecté jusqu'à sept ans avant le diagnostic clinique de la maladie.

(Neurology, publication en ligne du 21 août)

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