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15/06 2018
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LA SFMU CRÉE UN FONDS DE DÉVELOPPEMENT ET DE RECHERCHE EN MÉDECINE D'URGENCE

(Par Maryannick LE BRIS, au congrès Urgences)

PARIS, 15 juin 2018 (APMnews) - La Société française de médecine d'urgence (SFMU) crée un fonds de développement et de recherche en médecine d’urgence, a annoncé mercredi sa présidente, Agnès Ricard-Hibon, lors de la conférence de presse d'ouverture du congrès Urgences 2018, qui se tient jusqu'à vendredi à Paris.

Indépendant de la SFMU, mais en lien avec son conseil d’administration, son objectif est de soutenir la recherche médicale et soignante en médecine d’urgence, ainsi que l’amélioration des conditions d’accueil des usagers et de travail des professionnels. "On manque de financements pour développer la recherche clinique", a souligné la présidente de la SFMU, insistant sur l'enjeu de "récolter des fonds pour dynamiser cette recherche et financer ces projets". Ce fonds sera présidé par le Dr Mathias Wargon, chef de service Urgences adultes-Smur du CH de Saint-Denis (hôpital Delafontaine), en Seine-Saint-Denis.

"Les statuts ont été déposés et acceptés par la préfecture. Nous attendons la publication officielle", a précisé ce dernier à APMnews. "Nous avons commencé des discussions avec des industriels qui souhaitent soutenir la recherche en médecine d’urgence. Dans un deuxième temps, nous espérons toucher le grand public." Pour son démarrage, le fonds dispose de 15.000 €, a-t-il ajouté.

La médecine d'urgence "est maintenant une spécialité à part entière car on vient d'obtenir la création d'un Conseil national des universités, qui est le signe d'une spécialité majeure sur le plan universitaire", a relevé pendant la conférence de presse le Pr Frédéric Adnet, chef de service Samu-Smur-Urgences à l'hôpital Avicenne (AP-HP), à Bobigny. Elle est donc caractérisée par son "dynamisme en recherche, et pour ce qui concerne la médecine d'urgence, la recherche clinique, d'essais thérapeutiques, de dispositifs, de prise en charge".

Le Pr Frédéric Adnet a mis en exergue les "atouts incontestables" de la médecine d'urgence pour la recherche. "On a pratiquement 50 millions de Français qui auront au moins un contact en une année avec un urgentiste. De ce fait, [les urgences sont] un véritable observatoire de santé publique", qui s'intéresse à des "problématiques majeures, puisque les critères d'évaluation de nos essais thérapeutiques ou de prise en charge" sont liés à la mortalité et la morbidité, a-t-il pointé.

Il a relevé que dans le cadre des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC), ce domaine a cette année "réussi à avoir beaucoup d'appels d'offres". Les thématiques couvertes "dans ces essais multicentriques, nationaux, voire européens sont l'arrêt cardiaque -qui [entraîne] 20.000 morts par an en France, et 5% de survie sans séquelle- avec des recherches publiées dans des grandes revues internationales pour évaluer des dispositifs, ou par exemple le bénéfice de l'accompagnement des proches lors de la réanimation". Parmi les autres sujets de recherche figurent l'infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Mathias Wargon a par ailleurs mis en avant que l'organisation des services d'urgence était de longue date pensée comme un champ de recherche. "Se développe l'idée que les urgences ne sont pas organisées. En réalité, depuis la création des urgences, d'abord aux Etats-Unis, dans d'autres pays anglo-saxons puis en France, on s'intéresse à l'organisationnel, non seulement sur un plan administratif, mais aussi sur un plan scientifique", a-t-il expliqué, citant le développement d'indicateurs pour mesurer les flux, mais aussi la recherche sur la prévision de l'activité, des temps d'attente, ou la simulation de service, en lien avec des ingénieurs, pour modéliser l'activité afin de mieux l'anticiper.

"L'innovation et les nouvelles technologies améliorent sans cesse la réponse médicale du médecin régulateur et l'orientation du patient dans le parcours de soin", a quant à lui exposé le Dr Joël Jenvrin, responsable médical du Samu de Loire-Atlantique. Il a notamment cité l'évolution des Samu centres 15 vers l'utilisation des flux vidéo comme outils d'aide à la décision du médecin régulateur, ou encore l'intégration des objets connectés à leurs systèmes d'information (cf dépêche du 15/06/2018 à 17:22).

(Contact pour le fonds de dotation: fondurgences@gmail.com). site web / faire un don

mlb/ab/APMnews

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LA SFMU CRÉE UN FONDS DE DÉVELOPPEMENT ET DE RECHERCHE EN MÉDECINE D'URGENCE

(Par Maryannick LE BRIS, au congrès Urgences)

PARIS, 15 juin 2018 (APMnews) - La Société française de médecine d'urgence (SFMU) crée un fonds de développement et de recherche en médecine d’urgence, a annoncé mercredi sa présidente, Agnès Ricard-Hibon, lors de la conférence de presse d'ouverture du congrès Urgences 2018, qui se tient jusqu'à vendredi à Paris.

Indépendant de la SFMU, mais en lien avec son conseil d’administration, son objectif est de soutenir la recherche médicale et soignante en médecine d’urgence, ainsi que l’amélioration des conditions d’accueil des usagers et de travail des professionnels. "On manque de financements pour développer la recherche clinique", a souligné la présidente de la SFMU, insistant sur l'enjeu de "récolter des fonds pour dynamiser cette recherche et financer ces projets". Ce fonds sera présidé par le Dr Mathias Wargon, chef de service Urgences adultes-Smur du CH de Saint-Denis (hôpital Delafontaine), en Seine-Saint-Denis.

"Les statuts ont été déposés et acceptés par la préfecture. Nous attendons la publication officielle", a précisé ce dernier à APMnews. "Nous avons commencé des discussions avec des industriels qui souhaitent soutenir la recherche en médecine d’urgence. Dans un deuxième temps, nous espérons toucher le grand public." Pour son démarrage, le fonds dispose de 15.000 €, a-t-il ajouté.

La médecine d'urgence "est maintenant une spécialité à part entière car on vient d'obtenir la création d'un Conseil national des universités, qui est le signe d'une spécialité majeure sur le plan universitaire", a relevé pendant la conférence de presse le Pr Frédéric Adnet, chef de service Samu-Smur-Urgences à l'hôpital Avicenne (AP-HP), à Bobigny. Elle est donc caractérisée par son "dynamisme en recherche, et pour ce qui concerne la médecine d'urgence, la recherche clinique, d'essais thérapeutiques, de dispositifs, de prise en charge".

Le Pr Frédéric Adnet a mis en exergue les "atouts incontestables" de la médecine d'urgence pour la recherche. "On a pratiquement 50 millions de Français qui auront au moins un contact en une année avec un urgentiste. De ce fait, [les urgences sont] un véritable observatoire de santé publique", qui s'intéresse à des "problématiques majeures, puisque les critères d'évaluation de nos essais thérapeutiques ou de prise en charge" sont liés à la mortalité et la morbidité, a-t-il pointé.

Il a relevé que dans le cadre des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC), ce domaine a cette année "réussi à avoir beaucoup d'appels d'offres". Les thématiques couvertes "dans ces essais multicentriques, nationaux, voire européens sont l'arrêt cardiaque -qui [entraîne] 20.000 morts par an en France, et 5% de survie sans séquelle- avec des recherches publiées dans des grandes revues internationales pour évaluer des dispositifs, ou par exemple le bénéfice de l'accompagnement des proches lors de la réanimation". Parmi les autres sujets de recherche figurent l'infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Mathias Wargon a par ailleurs mis en avant que l'organisation des services d'urgence était de longue date pensée comme un champ de recherche. "Se développe l'idée que les urgences ne sont pas organisées. En réalité, depuis la création des urgences, d'abord aux Etats-Unis, dans d'autres pays anglo-saxons puis en France, on s'intéresse à l'organisationnel, non seulement sur un plan administratif, mais aussi sur un plan scientifique", a-t-il expliqué, citant le développement d'indicateurs pour mesurer les flux, mais aussi la recherche sur la prévision de l'activité, des temps d'attente, ou la simulation de service, en lien avec des ingénieurs, pour modéliser l'activité afin de mieux l'anticiper.

"L'innovation et les nouvelles technologies améliorent sans cesse la réponse médicale du médecin régulateur et l'orientation du patient dans le parcours de soin", a quant à lui exposé le Dr Joël Jenvrin, responsable médical du Samu de Loire-Atlantique. Il a notamment cité l'évolution des Samu centres 15 vers l'utilisation des flux vidéo comme outils d'aide à la décision du médecin régulateur, ou encore l'intégration des objets connectés à leurs systèmes d'information (cf dépêche du 15/06/2018 à 17:22).

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