Actualités de l'Urgence - APM

15/10 2020
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LE CH DE BOURGES PÂTIT À NOUVEAU DU MANQUE DE RESSOURCES MÉDICALES AUX URGENCES

BOURGES, 15 octobre 2020 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Bourges qui fait face à des problèmes d'effectifs récurrents dans son service des urgences, a dû réorienter des patients dans les autres services d'urgence du département, la semaine dernière.

Interrogé par APMnews, le CH a expliqué que "pour assurer la continuité des soins et la sécurité des patients" aux urgences, une cellule de crise avait "été déclenchée le mercredi 6 octobre après-midi".

L'établissement a évoqué "une procédure exceptionnelle pour permettre la continuité des prises en charge" mise en place "en lien avec la délégation départementale de l'ARS et les autres centres hospitaliers disposant d'un service d'urgences".

Dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 octobre, "pendant quelques heures, aucun médecin titulaire n'a pu être trouvé pour être affecté aux urgences" au CH de Bourges, a expliqué l'établissement, qui regrette "vivement" que cette situation soit survenue.

"Les service des urgences a continué de fonctionner avec l'appui du médecin régulateur du Samu, du réanimateur de garde et des médecins spécialistes de garde ou d'astreinte" et "7 appelants au Samu ont été in fine orientés vers d'autres centres hospitaliers disposant d'un plateau technique adapté", a expliqué l'établissement berruyer.

La situation a "été surmontée grâce à la mobilisation des professionnels de l’établissement, [...] d’un médecin de SOS Médecins qui est venu prêter main forte sur la première partie de soirée et des services d’urgences [des CH] Vierzon et de Saint-Amand-Montrond, qui ont accueilli respectivement 4 et 3 patients sur régulation du Samu", permettant "d'assurer la continuité des soins urgents sur tout le territoire", a-t-il ajouté.

Les deux tiers des postes d'urgentistes sont vacants au CH, note l'établissement qui précise que sept équivalents temps pleins [ETP] sont pourvus sur 24 "nécessaires pour faire fonctionner le service des urgences, le Samu, les 2 lignes de Smur et l'unité d'hospitalisation de très courte durée". Cela rend le CH "extrêmement dépendant de l'intérim médical pour couvrir les besoins".

S'appuyant sur après "la dernière enquête" réalisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) de Centre-Val de Loire, le CH souligne que "150 postes seraient vacants" dans la région en ce domaine.

Interrogée par APMnews, mi-février, la directrice du CH, Agnès Cornillault, avait mentionné "les difficultés de recrutement en personnel médicaux" pour le CH en 2019 entre autres sur le service des urgences et des dépenses d'intérim médical poussant à "réduire ou reporter des dépenses d’investissement".

"L'organisation [...] des services d'urgences de notre hôpital est depuis trop longtemps fragile"

Dans une lettre adressée à l'ARS et signée par Magali Bessard, 1re adjointe au Maire de Bourges, déléguée à la santé, à l'égalité femmes-hommes, la Ville réclame "la mise en place d'un plan d'embauche d'urgence" pour l'hôpital de Bourges.

La missive évoque un contexte de pénurie médicale, "doublé d'une évolution de la crise sanitaire qui va accroître le recours à l'hôpital et suite aux annonces du gouvernement d'allouer plus de moyens à l'hôpital public".

"L'organisation quotidienne des services d'urgences de notre hôpital est depuis trop longtemps fragile" et "repose essentiellement sur les gardes d'intérimaires, de militaires, sur la réserve sanitaire et sur la bonne volonté de soignants déjà surmenés".

Autre constat: à cela "s'ajoute des difficultés rencontrées par les médecins libéraux et hospitaliers chargés de la régulation médicale au sein de la plateforme du Samu" qui "permettent d'éviter une surcharge des urgences", ce qui "complique de plus en plus l'exercice de cette activité".

Sollicitée par APMnews, Magali Bessard a indiqué que le premier conseil de surveillance depuis l'élection de ses nouveaux membres se tiendra vendredi 16 octobre à 9h30. Le maire, Yann Galut (PS), devrait "y être élu président" du conseil de surveillance.

Par ailleurs, ce jour-là "un rassemblement des élus du conseil municipal est prévu à 9 heures devant l'hôpital", qui sera "l'occasion d'exprimer notre soutien aux personnels et de faire valoir notre mobilisation pour la défense du centre hospitalier de référence du département du Cher", a-t-elle ajouté.

Un projet de modernisation des urgences qui pourrait favoriser "l'attractivité", selon l'ARS

Sollicité jeudi par APMnews, Bertrand Moulin, délégué départemental de l'ARS dans le Cher, a dit également trouver inacceptable qu'une telle situation se produise. "L'idée [...] est que ce genre chose n'arrive pas. On le regrette".

L'hôpital "a travaillé au maximum pour que cela n'arrive pas.", a-t-il fait valoir, soulignant un travail engagé depuis plusieurs mois avec le CH pour éviter ce genre de situation qui "n'était pas arrivé depuis près de deux ans" au CH.

Le délégué départemental a souligné toutefois que le "service n'était pas totalement fermé", précisant que les urgences vitales ont pu être prises en charge "normalement" à l'hôpital de Bourges.

Concernant le plan d'embauches réclamé par la ville, il a expliqué que "24 postes [de médecins] sont financés, proposés aux services des urgences", dont 17 postes qui ne sont pas occupés, malgré "les conditions de recrutement les plus optimales et les plus attractives possibles" et que, donc, un plan de recrutement existe "déjà". Il a ajouté que "ce n'est pas une question d'argent", pointant le recours onéreux aux intérimaires au CH de Bourges.

Il a toutefois concédé que les locaux du service des urgences datant de la création de l'établissement -milieu des années 1990- ne sont plus adaptés avec 2,5 fois plus de passages aujourd'hui.

Bertrand Moulin a évoqué le projet du CH de modernisation et d'agrandissement des urgences (cf dépêche du 14/02/2020 à 17:06) qui "semble participer à l'attractivité du service, à la qualité de travail et de prise en charge des patients". Il pourrait démarrer l'année prochaine pour aboutir début 2023. L'opération représente plusieurs millions d'euros d'investissements, dont 3 millions financés par l'ARS, a ajouté Bertrand Moulin.

Ce dernier a par ailleurs salué l'investissement de la mairie dans la santé, expliquant que le travail de l'ARS avec celle-ci "a commencé" afin de "rendre le territoire [...] attractif" pour que les professionnels de santé "viennent s'installer", évoquant l'exemple d'une maison de santé pluriprofessionnelle [MSP]"en train de se monter en ville".

Reprise des admissions dans le service d'hématologie clinique et oncologie médicale

Les admissions ont repris mardi 13 octobre dans le service d'hématologie clinique et oncologie médicale où un cluster Covid-19 s'était développé fin septembre. Six cas positifs ont été enregistrés, dont deux décédés, deux hospitalisés et les deux derniers retournés à domicile. Le CH note que 9 soignants ont été testés positifs au Covid-19 et 26 autres ont été testés négatifs. Toutefois, "des résultats sont encore en attente".

jyp/ab/APMnews

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BOURGES, 15 octobre 2020 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Bourges qui fait face à des problèmes d'effectifs récurrents dans son service des urgences, a dû réorienter des patients dans les autres services d'urgence du département, la semaine dernière.

Interrogé par APMnews, le CH a expliqué que "pour assurer la continuité des soins et la sécurité des patients" aux urgences, une cellule de crise avait "été déclenchée le mercredi 6 octobre après-midi".

L'établissement a évoqué "une procédure exceptionnelle pour permettre la continuité des prises en charge" mise en place "en lien avec la délégation départementale de l'ARS et les autres centres hospitaliers disposant d'un service d'urgences".

Dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 octobre, "pendant quelques heures, aucun médecin titulaire n'a pu être trouvé pour être affecté aux urgences" au CH de Bourges, a expliqué l'établissement, qui regrette "vivement" que cette situation soit survenue.

"Les service des urgences a continué de fonctionner avec l'appui du médecin régulateur du Samu, du réanimateur de garde et des médecins spécialistes de garde ou d'astreinte" et "7 appelants au Samu ont été in fine orientés vers d'autres centres hospitaliers disposant d'un plateau technique adapté", a expliqué l'établissement berruyer.

La situation a "été surmontée grâce à la mobilisation des professionnels de l’établissement, [...] d’un médecin de SOS Médecins qui est venu prêter main forte sur la première partie de soirée et des services d’urgences [des CH] Vierzon et de Saint-Amand-Montrond, qui ont accueilli respectivement 4 et 3 patients sur régulation du Samu", permettant "d'assurer la continuité des soins urgents sur tout le territoire", a-t-il ajouté.

Les deux tiers des postes d'urgentistes sont vacants au CH, note l'établissement qui précise que sept équivalents temps pleins [ETP] sont pourvus sur 24 "nécessaires pour faire fonctionner le service des urgences, le Samu, les 2 lignes de Smur et l'unité d'hospitalisation de très courte durée". Cela rend le CH "extrêmement dépendant de l'intérim médical pour couvrir les besoins".

S'appuyant sur après "la dernière enquête" réalisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) de Centre-Val de Loire, le CH souligne que "150 postes seraient vacants" dans la région en ce domaine.

Interrogée par APMnews, mi-février, la directrice du CH, Agnès Cornillault, avait mentionné "les difficultés de recrutement en personnel médicaux" pour le CH en 2019 entre autres sur le service des urgences et des dépenses d'intérim médical poussant à "réduire ou reporter des dépenses d’investissement".

"L'organisation [...] des services d'urgences de notre hôpital est depuis trop longtemps fragile"

Dans une lettre adressée à l'ARS et signée par Magali Bessard, 1re adjointe au Maire de Bourges, déléguée à la santé, à l'égalité femmes-hommes, la Ville réclame "la mise en place d'un plan d'embauche d'urgence" pour l'hôpital de Bourges.

La missive évoque un contexte de pénurie médicale, "doublé d'une évolution de la crise sanitaire qui va accroître le recours à l'hôpital et suite aux annonces du gouvernement d'allouer plus de moyens à l'hôpital public".

"L'organisation quotidienne des services d'urgences de notre hôpital est depuis trop longtemps fragile" et "repose essentiellement sur les gardes d'intérimaires, de militaires, sur la réserve sanitaire et sur la bonne volonté de soignants déjà surmenés".

Autre constat: à cela "s'ajoute des difficultés rencontrées par les médecins libéraux et hospitaliers chargés de la régulation médicale au sein de la plateforme du Samu" qui "permettent d'éviter une surcharge des urgences", ce qui "complique de plus en plus l'exercice de cette activité".

Sollicitée par APMnews, Magali Bessard a indiqué que le premier conseil de surveillance depuis l'élection de ses nouveaux membres se tiendra vendredi 16 octobre à 9h30. Le maire, Yann Galut (PS), devrait "y être élu président" du conseil de surveillance.

Par ailleurs, ce jour-là "un rassemblement des élus du conseil municipal est prévu à 9 heures devant l'hôpital", qui sera "l'occasion d'exprimer notre soutien aux personnels et de faire valoir notre mobilisation pour la défense du centre hospitalier de référence du département du Cher", a-t-elle ajouté.

Un projet de modernisation des urgences qui pourrait favoriser "l'attractivité", selon l'ARS

Sollicité jeudi par APMnews, Bertrand Moulin, délégué départemental de l'ARS dans le Cher, a dit également trouver inacceptable qu'une telle situation se produise. "L'idée [...] est que ce genre chose n'arrive pas. On le regrette".

L'hôpital "a travaillé au maximum pour que cela n'arrive pas.", a-t-il fait valoir, soulignant un travail engagé depuis plusieurs mois avec le CH pour éviter ce genre de situation qui "n'était pas arrivé depuis près de deux ans" au CH.

Le délégué départemental a souligné toutefois que le "service n'était pas totalement fermé", précisant que les urgences vitales ont pu être prises en charge "normalement" à l'hôpital de Bourges.

Concernant le plan d'embauches réclamé par la ville, il a expliqué que "24 postes [de médecins] sont financés, proposés aux services des urgences", dont 17 postes qui ne sont pas occupés, malgré "les conditions de recrutement les plus optimales et les plus attractives possibles" et que, donc, un plan de recrutement existe "déjà". Il a ajouté que "ce n'est pas une question d'argent", pointant le recours onéreux aux intérimaires au CH de Bourges.

Il a toutefois concédé que les locaux du service des urgences datant de la création de l'établissement -milieu des années 1990- ne sont plus adaptés avec 2,5 fois plus de passages aujourd'hui.

Bertrand Moulin a évoqué le projet du CH de modernisation et d'agrandissement des urgences (cf dépêche du 14/02/2020 à 17:06) qui "semble participer à l'attractivité du service, à la qualité de travail et de prise en charge des patients". Il pourrait démarrer l'année prochaine pour aboutir début 2023. L'opération représente plusieurs millions d'euros d'investissements, dont 3 millions financés par l'ARS, a ajouté Bertrand Moulin.

Ce dernier a par ailleurs salué l'investissement de la mairie dans la santé, expliquant que le travail de l'ARS avec celle-ci "a commencé" afin de "rendre le territoire [...] attractif" pour que les professionnels de santé "viennent s'installer", évoquant l'exemple d'une maison de santé pluriprofessionnelle [MSP]"en train de se monter en ville".

Reprise des admissions dans le service d'hématologie clinique et oncologie médicale

Les admissions ont repris mardi 13 octobre dans le service d'hématologie clinique et oncologie médicale où un cluster Covid-19 s'était développé fin septembre. Six cas positifs ont été enregistrés, dont deux décédés, deux hospitalisés et les deux derniers retournés à domicile. Le CH note que 9 soignants ont été testés positifs au Covid-19 et 26 autres ont été testés négatifs. Toutefois, "des résultats sont encore en attente".

jyp/ab/APMnews

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